we're like hurricane

Vixy pousse un soupir en regardant son patron. « Non, je ne peux pas rester, vraiment, j’ai faillit me faire agresser par un client avec une fourchette pour avoir un autographe. Je peux pas faire ça d’accord. Et qu’on me demande sans arrêt quel est le meilleur coup entre Théa et Cordelia. » Elle secoue un peu sa tête et se relève, quittant sa chaise pour annoncer une sortie imminente mais le regard du chef cuisinier la laisse perplexe un instant. « Je sais que ça ramenait des clients que je sois là, et j’adore les gens qui sont ici, sérieux je me marre trop avec Winnie, mais faut pas déconner quoi, je tiens à ma vie. Moi aussi ça me saoule de devoir quitter ce taff, j’ai pas plus de thunes que ça je tiens à préciser hein, on a pas gagné Golden Valor avec Tyger, au cas-où vous l’aviez pas remarqué ! » Vixy finit par sourire un peu au patron avant de se détourner et de sortir du bureau, quittant le restaurant dans lequel elle a travaillé pendant plusieurs années maintenant. Tant pis. La blonde enfonce ses mains dans ses poches, remontant la capuche de son sweat noir sur la tête, avant de commencer à prendre la direction de son appartement. Et c’est bizarre, parce que généralement, il y a toute une troupe qui lui saute dessus à la sortie du restaurant, et là… rien. Vixy hausse un sourcil en redressant son regard, cherchant les gens du regard et, effectivement, ils sont là, mais ils s’attaquent à quelqu’un d’autre. Haha, Vixy prie pour que ce soit Ange là-bas, sous les assauts des gens. Mais elle voit une chevelure brune passer furtivement entre les gens et il ne lui faut pas longtemps pour reconnaître Fauve. « Merde. » grogne-t-elle, observant la scène dans un coin, et Fauve prend un tournant dans une ruelle pour s’échapper. Vixy regarde autour d’elle et tend sa main vers une bouche d’incendie qui finit par exploser, l’eau aspergeant les personnes qui faisaient pression sur Fauve. Avec cette diversion, la blonde finit par se glisser dans la ruelle où elle a vu l’ancienne candidate se faufiler. Mais il n’y a personne. Et elle se souvient alors. L’invisibilité. « Fauve ? » chuchote-t-elle en avançant dans la rue, les mains tendues en avant à la recherche de la brune.

Qu’on me dise que je pense qu’à ma gueule, je suis désolée, c’est carrément pas vrai, sinon je serais pas là, à devoir fuir une troupe de je sais pas trop quoi. Non mais, moi j’étais bien tranquille, pénard, chez moi, avant de devoir venir ICI dans cette foutue capitale magique. Je suis trop dévouée à mes amis. Je veux dire, les vrais, enfin, ceux que j’avais avant de faire golden valor, voyez. Parce que je sais pas vraiment ce que les autres candidats de golden valor doivent être à mes yeux.  Bref. J’étais donc pénard avant de me faire engueuler par Cathy parce que ça fait depuis le début de golden valor qu’on s’est pas vues, tout ça, j’ai eu beau lui dire que c’était pas de ma faute si j’avais pas refoutu les pieds dans le monde magique depuis la fin de l’émission, elle a rien voulu savoir, la meuf. Une acharnée, la meuf, et vous imaginez bien que y’avait pas moyen pour qu’elle bouge ses fesses, elle, pour rappliquer chez moi, BIEN SUR QUE NON. Sauf que c’est la merde dans la capitale magique. Carrément. Déjà que la dernière fois, quand je suis allée voir Cordélia et tout, j’ai halluciné, mais ils ne se sont toujours pas calmés, les gens. Je comprends pas trop, je pensais qu’en quelques mois, ils nous auraient oubliés, on n’est pas des stars merde. Parce que là, je suis dans une foule de gens. Ou la foule est sur moi. C’est un peu dur à expliquer. Et on me touche de partout. Je vous jure. J’aime bien être touchée par un type, en général, mais là, je vois même pas qui me touche le cul, c’est vous dire, ça me dégoute carrément. Et on me tire les cheveux. Je sais pas si c’est par accident ou si c’est quelqu’un qui m’aime pas trop. Et y’a mon nom de partout. Et je peux pas marcher. « MAIS LACHEZ-MOI PUTAIN DE MERDE JE VAIS VOUS DEMONTER LA GUEULE VOUS ALLEZ RIEN COMPRENDRE BANDE D’ENFOIRES ! » mais ça marche pas, et je crois qu’ils m’entendent même pas en fait, et je commence à me dire que je ne foutrais plus JAMAIS les pieds ici de toute ma vie. Je me faufile entre les gens, on me tire l’épaule, je sens mon sac qui se barre, je jette un regard de killeuse à la personne qui tente de me le faucher (enfin je pense) et puis je donne un gros coup d’épaule à la grosse vache devant moi et je tente de me barrer en courant, j’en profite pour devenir invisible, parce que j’avais un peu de mal avec tout le monde sur moi, là. Et je souffle, adossée à un mur. Ils sont plus là. Dieu merci. Cathy me doit une bouteille de champagne vu l’effort que je fais pour la voir sérieux. J’entends une voix qui m’appelle. C’est pas possible ça je vous jure. Je me retourne. Ok, c’est Vixy, et je suis même pas foutue de reconnaître sa voix. Elle a les mains tendues devant elle, comme quand on marche dans le noir et qu’on a peur de se prendre un mur par la tronche. « merde Vixy tu me tripotes les seins là ! » parce qu’elle m’a trouvée, et je vous jure qu’elle a une main sur mon sein. Je deviens visible, histoire qu’elle me croit, vous voyez. « ils te suivent pas toi ? » je sais pas, je trouve même ça bizarre qu’on soit finalement seules dans cette ruelle. Ou peut-être que les gens sont un peu hystériques avec moi parce que je fous jamais les pieds dans ce monde ? Ou parce que je suis une pure bombe ? Je sais pas trop.