Je talonnais un être mi-homme, mi-femme, dont le prénom ne faisait qu'accentuer le doute qui subsiste en nous tous. Un garçon, une fille ; le premier choix est le bon, quand on le regarde bien. Quand l'on prête attention aux autres. Mon pied doit se poser sur quelque chose de bruyant, parce qu'il se retourne sur moi. Je m'arrête près de lui, lâchant les pans de ma robe que je tenais fermement entre mes mains. « Toi aussi, tu t'es égarée. » Je le regarde, étonnée par ce qu'il vient de me dire. Ais-je l'air égarée ? « Non » Je lui réponds sur un ton monocorde qui pourrait être interprété de différente manière. C'est de la timidité, que j'essaye d'exprimer par ce ton de voix que j'emprunte. Je ne me suis effectivement pas égarée. J'ai délibérément emprunté ce chemin, menant un bosquet. J'ai, fortuitement, aperçu sa silhouette et je me suis lancée, sans réfléchir, à sa « poursuite ». Enfin, pas véritablement, parce que je n'ai pas utilisé ma rapidité de vampire. J'ai juste décidé de le suivre. En voir d'avantage sur lui. Il se lève et me tend une fleur, que je regarde. Une fleur immaculée, comme moi. Je me saisi de celle-ci, craintive de la faire mourir au contact de ma peau. Je fais des gestes lents et la regarder rester telle quelle. Normale. Un profond soulagement naquit en moi. « J'ai vu que nous étions en binôme, j'espère que cela ne te dérange pas. » Mes yeux se détache flore qu'il avait arraché à son milieu naturel pour moi, et je le regarde, longuement. Il me pose une colle, une question difficile à laquelle je n'ai qu'une seule réponse : « Je ne sais pas... Mais même si ça me dérange, je ne pense pas que l'on puisse changer... » Logique. Pourquoi le voudraient-ils ? Et pourquoi voudrais-je changer. Je ne connais rien de lui. Il n'en fallait pas moins. Ange tomba à mes pieds, tandis qu'une représentation de lui se mit à voltiger autour de moi. Un deuxième lui. Je me recule d'un pas. Je n'ai pas peur. Je veux juste voir cette chose d'un peu plus loin. « Ange ? Est-ce que... Est-ce que tu m'entends ? » Que je lui demande à travers cette chose, lui ressemblant en tout point, mais en un peu moins vivant.

Je sais que chaque humain, ici, a un pouvoir. Sinon, à quoi serviraient-ils durant un duel ? Mais celui-ci est pour tout dire étonnant. J'ai l'impression d'avoir un fantôme devant moi, une entité totalement morte. « Je t'entends et te comprends parfaitement. N'est pas peur, je voulais juste te présenter ma particularité. » Je fronce les sourcils. Qu'il m'entend, c'est déjà un très bon point. Qu'il me comprenne aussi, mais je tilte sur sa dernière phrase. « Je n'ai pas peur. Pourquoi aurais-je peur ? Je suis morte tu sais, alors je n'ai plus peur de rien ! » Je suis deux minutes sur la défensive, parce que je n'aime pas que l'on dise que j'ai peur. Non je n'ai pas peur ; je n'ai plus peur. J'ai eu peur quand j'étais humaine. J'ai eu peur quand mes parents sont morts. J'ai eu peur quand j'étais sur le point de mourir. J'ai eu peur lors de ma transformation. Je n'ai plus peur à présent. J'ai l'impression de trop parler déjà, alors je pince mes lèvres. Tandis qu'Ange revenait à moi, dans son vrai corps. « Surprise ? Tu devais te douter que je possédais un pouvoir, et ben voilà. Mon pouvoir est simple je peux me projeter astralement. » Je le regarde, oui surprise, un peu bête également. Je ne sais pas quoi répondre, ni quoi faire véritablement. Il ne me fait pas peur, mais ne me laisse pas indifférente. Curieuse, oui c'est ça, je suis curieuse et en même temps... Un peu déçue. Je baisse un peu la tête, cherche mes mots, pour ne pas le blesser. Parce que j'en suis capable, mais ce n'est pas dans ma stratégie de me mettre à dos mon binôme. Je me pince les lèvres. « Mais ça sert à quoi exactement? Parce que je ne vois pas très bien en quoi ça pourrait nous servir pour... les duels? Sans vouloir t'offusquer... » Que je lui dis, en le regardant doucement, tout en piquant la fleur dans mes cheveux attachés. « Tu veux peux-être connaître mes capacités également? »

Je me suis peut-être un peu emballée. Un peu trop, c'est vrai, mais je ne veux pas être associer à la peur. Heureusement que mes crocs ne se sont pas montrés en prime, ça aurait été le comble... Mais je veux montrer à Ange, dès maintenant, que je serais très forte dans les duels. Que la peur ne m'étouffera pas dans nos duels. Il me parle de son entourage, effrayé par sa condition. Sauf que je suis une créature et un humain avec des, un, pouvoirs ne m'effraie absolument pas. J'en ai vu d'autres. « Mais il est vrai que tu n'es pas comme tout le monde. Tu es extraordinaire, tu es… une vampire. » Il ne me le dit pas comme un compliment, mais je le prends comme tel. Je suis exceptionnelle, absolument, tant plus que nous ne sommes que deux vampires ici. Mais je fais mon humble, esquissant un simple et léger sourire, la tête baissée. « Être une vampire n'est pas plus extraordinaire que d'être un humain avec un pouvoir... » Tu parles. En parlant de pouvoir, le sien, il ne me semblait servir à rien... Enfin à peu de chose en vrai. « Sincèrement, je n'ai pas encore réfléchis de manière sérieuse à la question. Je verrais bien durant les entraînement, j'arriverais bien a tirer de ma spécificité quelques avantages. Sinon oui je serais intéressé par la découverte de tes pouvoirs. » J’acquiesce ce qu'il dit d'un mouvement de tête, oui, nous trouvions bien, mais jusque là il ne faut pas en parler. Alors, à mon tour, je lui propose de lui montrer mes pouvoirs qu'il veut bien évidemment voir. Evidemment. « Nous avons un désavantage sur vous, humains... Tout le monde connaît nos capacités en réalité, alors que je suis incapable de te dire ce que chaque humain ici peut faire. » Je n'exprime aucun dédain en lui parlant ainsi, mais essaye de recréer une sorte d'innocence. « Ce n'est pas forcément très juste... » Soufflais-je en lui présentant ma main pour qu'il la prenne. Mais le temps qu'il réagisse, j'avais déjà disparu un peu plus loin. Ma vitesse extraordinaire me fait presque disparaître effectivement. Alors que non, je ne vais que courir. De loin, je lui fais un léger signe de la main, avant de courir encore un peu plus loin. Je revins finalement devant lui. « Montes sur mon dos ! » Je lui demande, en lui présentant celui-ci, recouvert de ma robe noir couverte partiellement de dentelles. Ce n'est pas trop grave si je l'abîme, j'en ai des autres. « Tu veux aller où, dis-moi. Je t'emmène ! »