J’ai faim. Des crêpes, je veux des crêpes. Je me rendais dans la cuisine, personne. C’est qu’on se croirait dans les sims ici, tout le monde mange dans son coin. Bon, est-ce qu’il y a ce qu’il faut ? Un coup d’œil dans le frigo : des œufs, du lait. Dans les placards : sucres, farine, levure. Tout y est. Je sortais rapidement le tout et les étalait sur le plan de travail avec un saladier aussi, c’est utile. J’entendis le frigo s’ouvrir derrière moi, puis se refermer. Je commençais ma préparation sans m’en préoccuper, ayant peur de louper des étapes, jusqu’au moment où j’eus un sérieux doute. Combien d’œufs il faut mettre ? Je me retournais espérant que l’individu qui avait ouvert le frigo serait toujours là. « Est-ce.. » Personne. Je lâchais un soupir avant de me diriger vers la salle à manger, la boîte d’œufs dans la main, ne sait-on jamais, il y aurait peut-être quelqu’un. Une candidate était en train de prendre une cuillerée d’une sorte de gâteau ou je ne sais pas trop quoi en fait, à l’apparence franchement douteuse, on aurait dit un dégueulis d’arc-en-ciel. Chacun ses goûts, hein. Je me penchais vers elle prête à lui poser la question cruciale qui trottinait, malsaine, dans ma tête, quand la nana recracha tout dans son assiette. Avec la violence du geste, quelques postillons du plat mastiqué finirent leur route sur ma robe. Une belle robe Chloé beige, qui avait coûté une petite fortune, au passage. J’inspirais lentement en me redressant. Je lui faisais bouffer ses cheveux ou bien je lui faisais bouffer son dégueulis par le nez ? Une idée germa dans ma tête. « Euhm, en fait, à la base, j’étais venue te demander si tu savais combien d’œufs on utilise pour faire des crêpes, avec deux cent gramme de farine » lui demandais-je en essuyant tant bien que mal la tâche de ma robe. J’ouvris la boîte. « Tu vois, ils sont gros comme ça » Ma robe était foutue. J’attrapais un œuf et l’abatis délicatement sur le bord de la table. Sans hésiter une seule seconde, je l’ouvrais au-dessus de la tête de la candidate. « Et puis à l’intérieur c’est comme ça, bien visqueux, tu sens ? » J’essuyais le bout de mes doigts ayant été en contact avec l’intérieur de l’œuf à l'aide d'un torchon posé non loin, puis jetais les deux bouts de coquille sur la table, la fixant d’un sourire hypocrite. Prends-toi ça, pétasse.