Je suis pleine de rage, de colère que je n'arrive à transmettre qu'à travers ma course effrénée. Je cours pour me défouler, pour pouvoir laisser mes émotions s'évaporer au fil de mes pas. J'arrive très vite vers le château et descends les escaliers jusqu'au sous-sol où se trouve maintenant notre nouvelle demeure. J'allume l'interrupteur et me laisse tomber sur le lit que j'ai décidé d'adopter, sachant pertinemment que je serais à la base sa seule propriétaire, puisque Keegan ne dort pas, il n'en a pa besoin puisqu'il est mort. Je me sens soudainement si seule, si mal. La colère laisse place à la mélancolie. Je n'arrive plus à faire la part des choses, tout mes souvenirs antérieur à cette émission remonte à la surface, puis alors que je sens la tension à son comble, je sens la présence de quelqu'un. Celle irrémédiablement d'un vampire. Je ne vois pas qui d'autres a pu arriver à mes côtés aussi vite, sans cracher ses poumons comme je le fais à l'instant. Je reste un instant silencieuse, allongée sur ce lit. Je ne veux pas parler, je ne veux pas crier, je veux tout simplement arrêter de subir mes émotions. J'ouvre alors les yeux et croise les siens. « Je ne comprends pas ta venu. Tu t'attends à ce que je me plaigne, que je pleure ou que je me réconforte dans tes bras ? » lui dis-je, d'un ton las. Je ne voulais pas lui faire des reproches, mais je suis trop perturbée pour faire attention à ce que je dis ou fait.

Spoiler:

Je me montre malgré moi, odieuse avec Keegan alors qu'il n'a encore rien dit. Je peux vraiment être stupide par moment. Je vois malgré tout son petit sourire en coin, signe qu'il n'est pas vexé par mes propos. Pourquoi le serait-il après tout ? Il prit alors la parole pour me dire qu'il ne s'attend pas à ça, qu'il ne s'attend d'ailleurs à rien, puis il me remercie. Je me redresse sur le lit, pour me retrouver assise, posant mon regard sur le sol, gardant toujours en visage cet air d'indifférence, bien qu'à l'intérieur, toutes mes émotions bouillonnent. « Ne me remercie pas, je ne les pas fait pour toi. Je déteste que quelqu'un puisse juger une personne par sa race. » j'essaye de paraître toujours aussi indifférente, mais le rouge me monte vite au joue. Je n'ai pas l'habitude qu'on me remercie pour quelques choses que je fais et s'en est presque déconcertant. Mon regard se perds alors de nouveau dans le vide, devenant plus distraite, perdue dans mes pensées. « Il y a longtemps, plus précisément quand je suis arrivée dans le monde magique, j'ai été pris en main par une femme. C'était un vampire. Au début, j'avais peur de toute forme de magie, je n'acceptais même pas la mienne, mais grâce à elle, j'ai réussi à découvrir ce monde qui est dorénavant le mien et j'ai su maîtriser le don qu'on m'avait offert. Je serais surement morte ou à moitié folle sans l'aide de cette femme. » Je raconte tout ça, toujours sans oser le fixer, comme si j'avais peur de voir l'expression que je peux lire sur son visage. Je me mets alors à rire, avec un air beaucoup plus triste qu'à l'accoutumée. « Je suis désolé, je sais pas pourquoi je te raconte ça. » Puis comme pour me rassurer, je frôle mon avant-bras comme pour sentir la trace du tatouage que je viens de toucher à l'instant avec écrit dessus "Iris" et je me sens soudain beaucoup plus apaisée.

Je me mets à parler et raconter des choses personnelles qui ne me rendent pas justice. Je ne suis pas du genre à aimer raconter mon histoire, la femme que j'étais en dehors de ce jeu. Ma vie privée est tellement différente de celle que j'ai ici. Avant même d'avoir pu relever la tête, Keegan est à mes côtés. Habitué par sa manière de se déplacer, je ne sursaute pas. Je me contente de pencher la tête dans sa direction lorsqu'il me dit que ça ne le dérange pas, un petit sourire se dessine de nouveau sur mes lèvres. Il remarque alors que en touchant mon avant bras, ça m'avait quelque peu apaisée, mais je ne suis pas à l'aise avec des questions de la sorte. Le sujet est bien trop compliqué pour que je lui livre aisément mon histoire personnel. Il me confirme qu'il le sent par rapport à mon pouls comme je le pense à l'instant même. Il me fait un petit clin d’œil qui est là surement pour me mettre un peu plus à l'aise, ce qui ne fonctionne pas des masses. Je tends mon bras vers lui pour lui faire voir qu'il s'agit d'un prénom. « Iris. C'est le prénom de ma fille. » Puis je vois qu'il est sur le point de me poser de nombreuses questions sur ma révélation, je pose ma main sur sa joue et m'approche de ses lèvres que je saisie à l'aide des miennes. Je sens l'émotion me saisir et une larme coule le long de ma joue pour se mêler à notre baiser. Je coupe court alors à ce geste intime que je n'avais plus eu depuis des années et frotte vite mes yeux avant de sourire. « Il y a des questions auxquels il ne vaut mieux pas avoir de réponse. » Traduction, je pense qu'il est mieux qu'il évite de me poser des questions sur ce que je viens de lui dire.