Dimanche soir, Vixy quitte son transat où elle était tranquillement installée pour se diriger jusqu'à la cuisine. Ca c'est la faim qui la conduit, un truc qui la prend presque toute les deux heures, voir moins des fois. Et elle se dit qu'elle va trouver Saphyr pour pouvoir partager son festin nocturne avec elle. Sauf que voilà, elle fait un pas, puis deux dans la cuisine, cherche sa fée, mais il n'y a personne. Bon. Pas de binôme. Vixy pousse un léger soupir et elle avance jusqu'au placard, l'ouvre, rien. Où sont donc ses muesli ? A coup sûr c'est Calliste qui les lui a volé rien que pour l'embêter, il ne perd rien pour attendre, elle va vider son pot de Nutella, il va rien comprendre le petit ! Alors Vixy prend la direction de la buanderie, et elle entend des beuglements. Comme si on était entrain d'égorger une pauvre vache. Et en passant devant la porte, la blonde a confirmation : c'est bien une vache qui hurle. Elle pince ses lèvres, et elle a presque déjà envie de faire demi-tour, histoire de ne pas lui parler à Absinthe, histoire de la laisser avec... c'est quoi tout ça ? Du sang ? Vixy fait un pas, et c'est le pas de trop, voilà que la blondasse se jette sur elle et l’agrippe au visage avec ses mains pleines de sang. L'odeur lui monte directement au nez et elle a envie de crier, de la frapper, de lui arracher les yeux. Mais quelle idiote, bordel ! L'humaine la repousse alors qu'elle continue de s'égosiller au sujet de ses cheveux et du sang. Et là quoi ?? Elle lui demande du shampooing ? Bon dieu ! Vixy serre ses poings pour ne pas la frapper, elle détourne le regard et là, oh surprise. Elle se retourne vers Absinthe et lui offre un sourire plein de bonne attention -ouais comme le sourire qu'à Bellatrix lorsqu'elle dit que les Weasley sont une famille de Sang-Pur, tu vois le tableau. « Si bien sûr, chérie, j'ai ça pour toi. » Vixy fait un pas sur le côté, elle attrape le liquide vaisselle posée sur l'étagère et en vide la bonne moitié du contenue sur la tête de la fée. « Et voilà, senteur des pins. Et frotte bien, surtout. » Elle le repose sur l'étagère et se frotte les mains. Bon maintenant il lui reste qu'à attraper son paquet de muesli et se barrer. Elle retourne vers la porte et pose sa main sur la poignée pour l'ouvrir, son paquet coincé sous le bras, mais là... la porte refuse de s'ouvrir. « Non. Non, non, non, non. C'est une blague. C'est une putain de blague. » Elle se met à cogner contre la porte, en espérant que quelqu'un vienne lui ouvrir. C'était un cauchemar, un putain de cauchemar, bientôt elle va se réveiller dans son lit du dortoir Diamant. Un cauchemar.

Bien sûr qu'elle est gentille, adorable. Le liquide vaisselle le prouve. Absinthe sent comme les Arbres Magiques qu'on accroche dans les voitures, ça tire un sourire à Vixy. Certainement pas un sourire de compassion. Et quand elle lui parle de pain et de féculent, la blonde hoche un peu la tête, comme si elle comprenait, sans pour autant retenir sa pensée première : pauvre petite, elle est pas terminée celle-la. Mais quand Vixy se rend compte que la porte est fermé, elle sent son cœur s'enflammer un peu, ça toque dans sa poitrine et elle serre son poing, elle sait que c'est une blague. Elle sait que la porte va s'ouvrir. Et la remarque de Miss Roue de la Fortune derrière elle ne fait qu'aggraver sa panique. Elle ne veut pas rester enferme là dedans avec demi-cerveau. Et là, elle demande, elle pose la question. Pourquoi elle a fermé la porte ? Vixy se retourne d'un bloc vers elle, avance d'un pas, serre le poing. « Oh écoute, je sais pas moi, je pensais que rester enfermer dans un placard à balais avec une cruche allait ensoleiller mon dimanche ! » Et sa remarque avec le viol là, bordel de merde. La blonde l'observe et elle se dit que ouais, elle est bonne, elle est bien foutu et pas dégueulasse à regarder, botoxé d'un peu partout. Mais bordel, elle a vendu son cerveau en échange ou quoi ?! « C'est certainement pas toi que je baiserais dans la buanderie. » Ou alors avec un sac plastique sur la tête. Et la voilà qui lui fou un doigt plein de bave sur la joue pour tenter de lui retirer le sang qu'elle lui a précédemment foutu dessus. Vixy grimace au contact, et alors que Absinthe retente à nouveau, l'humaine attrape son poignet entre ses doigts et la voilà qui parle. De Tyger. Et les doigts de la blonde se resserre violemment sur son poignet, elle siffle, elle a envie de lui démonter la tête, et sans vraiment s'en rendre compte, elle a déjà repousser la barbie peroxydée contre une étagère. Des fois, on dirait qu'elle tient d'un côté loup. « Tu me fais tellement de peine ma pauvre, déjà que tes parents t'ont bercés trop près du mur, comment tu crois survivre ici ? » Elle ne sait pas. Cette cruche ne sait pas qu'elle est un réservoir d'eau sur pattes. La blonde se retourne vers la porte et essaye de l'ouvrir encore, impossible. Bordel. Elle va la tuer si elle sort pas de là. Vixy pense même que c'est un coup de la Vieille de l'avoir enfermée ici. Et d'un coup son regard tombe sur une bouteille de Tequila. Peut-être qu'elle est sauvée. Elle l'ouvre, se laisse tomber assise au sol dans un coin de la pièce et en boit une gorgée.

Elle sourit comme une imbécile. D'une oreille à l'autre. Quelle cruche. Vixy serre son poing, se retient de faire un meurtre, se retient de crier. Vaut mieux se soûler pour ne pas penser à ça. Et quand elle fait tout son speech sur la cruche, elle ne peut s'empêcher de se mordre la lèvre. ''qui se balade avec une cruche ?'' « Moi. » La plus grosse cruche de l'univers d'ailleurs. Quelque part, Absinthe lui fait de la peine d'être tellement stupide, elle essaye bien d'être gentille, mais son manque de cervelle empêche toute envie de l'être avec elle. Vixy se taperais bien la tête contre le mur, mais à la place elle boit sa bouteille. Elle comprend rien à ce qu'on lui dit, autant parler avec une gourde, ça revient au même. Et encore, la gourde risque d'avoir plus de répondant que la fée. Et Absinthe lâche quelque chose, un peu comme ça, ça fait un déclic chez l'humaine. ''j'ai pas de parents, j'ai juste une maman.'' Sans trop savoir d'où ça sort, le cœur de Vixy se serre un instant alors qu'elle regarde le sol, et ça lui donne encore plus envie de lui taper dessus. Elle ne veut pas ressentir sa peine, sa connerie dissimulée, ou elle ne sait quoi. Trop bonne, trop conne c'est ça. Elle parle de Tyger, les doigts de Vixy se resserre sur la bouteille. Et Absinthe s'enclenche en mode moulin à paroles. C'est trop pour la blonde qui se lève, plaque la poupée gonflable contre le mur cette fois-ci, son corps se glissant contre le sien alors qu'elle lui met le goulot de la bouteille près des lèvres. Non, cette fois-ci on ne dirait pas qu'elle va lui péter chaque os du corps, cette fois elle est plus douce, elle attend même que la blonde comprenne -elle a au moins du mettre trente minutes- qu'elle la fait juste boire. Le regard de Vixy est toujours aussi blasé, son envie de meurtre toujours présente, mais si c'est la seule chose pour qu'elle se la ferme. Alleluia quoi. « Bois. Et tais-toi. » Parce qu'elle en peut plus de l'entendre parler tout le temps comme ça, on dirait... Y a même pas de mots pour la décrire en fait. Et finalement elle récupère la bouteille, s'éloigne d'un pas avant de la porter à sa propre bouche cette fois-ci, tentant certainement une noyade.