Cette semaine allait être réservée à la déconne, je le sens. Après l’étalage de sous-vêtements dans toute la maison, je me dis qu’un bowling humain, ce serait pas mal. J’ai vu ça il y a longtemps dans une émission de télé réalité humaine, ça avait l’air bien marrant. Alors, qu’est-ce qu’il me faut ? Un pouf. J’en sélectionne un vert de la salle surprise. Je ne sais pas ce que j’ai avec cette couleur cette semaine, ça devient une obsession. Maintenant, un truc glissant. De l’huile ? Des œufs ? Je vais chercher ce qu’il faut dans la cuisine. Ca y est. Maintenant, il faut faire de la place. Je pousse tous les fauteuils du salon contre un mur de la pièce. J’espère que la vieille ne m’en voudra pas de refaire la déco. Voilà. Il faut de quoi dégommer maintenant, ‘les quilles’. Des statues ? Oui non, elle me tuerait à coup sûr, là. On va commencer par de la bouffe. Des boîtes de conserve tiens, ou de gâteaux et des bouteilles vides aussi. Ça met un temps fou de ramener tout ça, mais le résultat vaut le coup. Tout est prêt. J’asperge le sol d’huile, les œufs ne tardent pas à la rejoindre. Deux candidats entrent dans la pièce. Vu leurs têtes ahuries, ils doivent se demander ce que je fabrique. « Qui veut essayer ? » que je leur propose. Non parce qu’en plus, si mon bowling improvisé est foireux, que c’est trop huileux ou quoi que ce soit et que le premier à essayer fonce dans le mur, autant que ce soit pas moi. Il faut toujours faire tester avant.

Je termine tranquillement de déjeuner, seul, ces salopards ne m'ont même pas attendu pour manger, ils n'ont pas eu une petite pensée pour le pauvre petit Callou tout mignon qui n'a rien fait de mal à personne... Bon, ok c'est un peu de ma faute aussi, faut dire que me réveiller à 13h n'a pas franchement arrangé les choses, du coup tout le monde avait déjà le ventre plein quand je me suis présenté au sein de la cuisine - dans une entrée des plus remarquables, évidemment - enfin bref, je suis donc en train de savourer la dernière bouchée de frites - JUNK FOOOOD, you know ? - de mon assiette lorsque je vois une candidate, la nouvelle partenaire de la folle du cul je crois, débarquer en trombe dans la cuisine et se saisir de tous ce qui lui passe sous la main, j'hausse donc un sourcil, intrigué puis je me dépêche de débarrasser mon assiette pour aller voir ce qu'elle peut bien être en train de trafiquer dans le salon.... et on ne peut pas dire que je sois déçu: la meuf veut carrément faire une sorte de bowling humain, sur le j'éclate de rire. « Meuf t'es sérieuse ? » Et là il y en a une autre qui débarque, c'est la partenaire de Keegan, le vampire sexy, je m'interroge une fois de plus lorsque celle-ci fait un truc avec ses mains et que le sol huileux devient tout à coup verglacé. La meilleure dans cette histoire c'est que les deux brunes pensent sérieusement que je vais oser me lancer dans ce jeu ridicule.... Et puis merde, je ne suis suis qu'un faible homme à l'âme d'enfant, je n'attends pas une seconde de plus avant de prendre mon élan et de me jeter sur le sol glissant, fonçant tout droit sur les "quilles", j'essaye même de chopper un gâteau dans mon élan « Bouyaaaaaah ! »

J'entends quelqu'un me demander si je suis sérieuse. Je me retourne vers le type châtain en question et lui souris en coin. Biensûr que je suis sérieuse. Je suis pressée d'essayer, même. Tu dois être tout dégueulasse après, mais bon. Au pire je pourrais peut-être convaincre les autres de prendre une douche ensemble, après. Une brune fait son entrée. Elle tend la main vers l'huile. Pourquoi elle veut tâter l'huile ? Enfin, c'est pas franchement attirant quoi, de l'huile. Les oeufs non plus d'ailleurs. Puis le mélange des deux se transforme rapidement en glace. HAN. « Il est cool ton don, tu transformes les choses en glace ? » Non c'est vrai, la magie, tout ça, c'est cool. On fait pas de magie nous, les loups-garous. « La glace à l'huile et aux oeufs, vous croyez que c'est bon ? » Ce devait être immangeable en fait, surtout si tu restes la langue collée au bloc, comme dans les dessins animés, imaginez. J'ai presque envie de lancer un défi. Genre, celui qui dégomme le moins de trucs, il essaie de goûter, mais je me retiens. Si c'est moi, j'aurais pas l'air con. La brune fait savoir au châtain qu'elle veut qu'il commence. Bien. Le type s'élance de suite et fonce dans le tas. J'éclate de rire quand je l'entends crier son 'cri de guerre'. Y'a tout qui tombe de partout sur son passage. Il se prend de la farine en plein sur la tête. Quand il s'arrête enfin, les boîtes de conserve ainsi que celles en carton l'entourent et le recouvrent. Il a explosé une bouteille de lait aussi. Je suis pliée en deux. Je courre vers lui pour l'aider à se dégager. « Rien de cassé ? » lui demandais-je en étouffant un rire. J'écarte quelques boîtes et les empile pour le prochain passage. Je vois que la brune nous a rejoint et fait la même chose. Je lui souris. « C'est quoi vos noms au fait ? » C'est que je commençais à en avoir marre de les nommer par leur couleur de cheveux. « Moi c'est Maia »