Le prime ne me fait chaud ni froid, aucun accident diplomatique et à part Yasmine que j'appréciais, les autres qui se sont fait expulsé du jeu ne me manqueront pas. Je pense quand même à Keegan qui semblait lui aussi apprécier Yasmine, du coup, je me dis que je vais aller le voir, sauf qu'il disparaît je ne sais où et j’abandonne, en me disant que je le chercherais plus tard. Je jette alors très vite les talons qui m'ont brûlé les pieds durant toutes la soirée avant d'enfiler mon pyjama et me glisser sous mes draps froids. Encore une fois, j'ai un mal fou à m'endormir, surtout que je sens que le dortoir est quasiment vide, puisque comme les binômes n'ont plus lieu d'être, certains sont parti dormir avec d'autres candidats. Je tourne un peu dans tout les sens, à la recherche du sommeil, mais j'entends soudain quelqu'un pénétrait dans la chambre. Je me tourne que quand je me rends compte que la personne se glisse dans mon lit. Une blonde. Vixy. Je lui offre un petit sourire, surprise tout de même de sa venue, avant qu'elle ne m'explique qu'elle n'arrive pas à dormir. Je soulève alors la couverture pour couvrir la jeune femme. « Une vraie insomniaque. J'ai l'impression de te voir déambuler dans les couloirs tout le temps. » Et c'est pas faux, quand ce n'est pas les vampires qui la croisent, c'est moi. « Ton impression sur le prime ? » que je lui demande, vu que je pense qu'elle appréciait bien le loup-garou qui a fichu le camp, du nom de Judicaël et puis, Yasmine.

Vixy remarque très vite mon insomnie aussi et c'est vrai que chaque nuit je n'arrive à fermer les yeux que trois heures au maximum. Cependant, tout ceci n'a rien avoir avec le jeu, c'est devenu comme une habitude à vrai dire. « Non tu ne me réveilles pas, j'ai toujours beaucoup de mal à m'endormir la nuit. » Comme d'habitude, je n'en dis jamais trop sur moi et me contente de faire planer volontairement comme à mon habitude. Malgré la nuit passé avec Vixy, je garde toujours cette barrière que je ne suis pas prête à franchir et dont je ne serais certainement pas prête. On en vient ensuite à parler des éliminés et elle me parle de Yasmine, avec un surnom qui me surprends. « La sublime ? » que je lui dis tout sourire, un peu comme pour en savoir plus. Puis vint alors la question à laquelle je m'attendais un peu. Lui en vouloir encore pour ce qui est arrivé lors du délire de l'autre peau de vache. « Je ne t'en veux pas. Par contre, tant que tu n'auras pas mis au clair tout ça avec Atropos, je ne me ménagerais pas pour lui briser les os. » Je suis glaciale à la fin de ma phrase, car malgré mon calme dans mon ton, la pilule a encore du mal à passer. Déjà que Judicaël avait eu de la chance de n'avoir jamais réitérer son geste, si l'autre louve aurait encore un élan de confiance, je ne donne pas chair de sa peau.

La visite nocturne de Vixy me fait du bien, ne supportant pas d'être seule ici. La jeune femme est surement la meilleure compagnie que je connaisse, donc tout va pour le mieux. Puis je l'interroge sur ce surnom qu'elle donne à Yasmine et si je ne connaissais pas Vixy, je l'aurais presque pris pour une groupie ce qui à tendance à me faire sourire. Je souris beaucoup d'ailleurs en présence de Vixy. « Le charme des vampires. » que je lui réponds en souriant de nouveau, tout en pensant à Keegan qui a bien su m'amadouer lui aussi avec sa belle gueule. Bien sûr s'il n'y aurait pas eu son caractère si semblable au mien, on ne se serait peut être jamais aussi bien entendu, mais son physique a beaucoup joué en sa faveur aussi. Puis quand le sujet dévie sur la louve, Vixy se comporte comme une enfant, se cachant sous les draps pour échapper à ce sujet, du coup ça me fait rire. Elle se colle contre moi et je sens ses lèvres se poser contre mon corps. Les réactions de la blonde m'échappe par moment, mais je fais avec et vis au rythme de son comportement. D'ailleurs, ce baiser me provoque le même frisson que quelques jours auparavant dans la salle surprise. Je ne ferais bien entendu pas l'amour de nouveau à Vixy, tout du moins pas dans l'immédiat, tout simplement parce que j'ai du respect pour les autres candidats qui dorment dans la chambre et qui n'ont pas à être réveillé par ce genre de pratique. Je sens que Vixy s'éloigne, comme si elle se ravisait, mais je ne lui laisse pas le temps de réfléchir plus, car je la sors de sous les couvertures et l'enroule dans mes bras. Elle est dos à moi, si bien que ma tête se trouve prêt de son oreille, je l'encercle avec mon bras qui va à la recherche de sa main. Nos doigts se croisent pour ne plus se lâcher. Je souris. « Tout va bien. » Je ne sais pas si je dis ça pour la jeune femme ou pour moi-même, mais dans tout les cas ça m’apaise. Il y a aussi le fait que j'ai la vu droit sur le tatouage qui orne mon bras et le prénom de la personne la plus importante à mes yeux me redonne une joie de vivre immense.

Tenir ainsi dans mes bras Vixy me fait sourire, j'ai l'impression d'être sa protectrice, que rien ne doit lui arriver et d'un certain côté, je sais que véritablement, s'il lui arrive quoi que ce soit, je ne pourrais faire autrement que l'aider. Puis je sens les doigts de Vixy qui se promène le long de ma peau et qui tombe sur mon tatouage. Elle se mets à redessiner les lettres et je l'observe, silencieusement. Puis la question tombe. Je n'en ai pas encore parlé depuis le début de l'aventure, à vrai dire, seul Keegan a eu le droit à une telle confidence, mais je me dit que Vixy a bien le droit de savoir. « C'est Iris. Ma fille. » Et oui, je n'en ai pas l'air comme ça, mais je suis maman. Tout du moins j'ai été mère avant tout ça. Je souris de nouveau lorsque Vixy dépose un baiser chaste sur ma tempe, puis elle me demande si elle peut dormir ici. « Bien sûr que tu peux dormir ici. Tu crois que j'invite souvent les gens à me rejoindre dans mon lit pour faire autre chose ? » Et je me mets à rire doucement lorsque j'analyse la phrase que je viens de dire. Enfin, dormir avec Vixy c'est plutôt cool, moi qui me plaignait d'être sans arrêt seule. Je reste donc dans la même position, serrant Vixy contre moi comme s'il s'agit d'une peluche.

Vixy essaye un peu de mettre de côté l'image qu'elle a dans sa tête de Théa coller dans son dos, et elle se concentre sur ce qu'elle dit. Et là elle analyse, se rend compte. Une fille ? Genre comme un enfant ? Ah bordel de merde. La blonde se redresse d'un coup, rompant le contact entre Théa et elle avant de lui jeter un regard, un peu effrayée quand même. Théa est maman ? Bordel. Vixy passe une main nerveuse dans ses cheveux avant de se rendre compte, d'analyser le truc. « Oh bordel, t'as une fille ? Mais ça veut dire qu'elle nous a vu faire... Je... J'ai couché avec une maman. » Et elle laisse taper son front contre ses genoux, style la meuf désespérée quoi. Non mais c'est atroce, la pauvre petite quoi. Manque plus qu'elle regarde la télé et que voilà quoi. Horrible. Okay, Vixy respire. Elle jette un regard aux autres candidats endormis et se mordille la lèvre avant de se recoucher, tournant un peu sa tête vers la brune. « C'est atroce. » chuchote-t-elle dans un souffle. Elle se sent un peu mal, oui. Mais elle ne peut s'empêcher de revenir se blottir contre Théa, cette fois face à face, et elle pose son front contre le sien, réfléchit un peu. « Elle doit être trop adorable. »

La réaction de Vixy me fait surprend, je ne m'attendais pas à ce qu'elle soit autant choquée à cause de cette information. La seule chose qui lui vient à l'esprit c'est le fait qu'on est couché ensemble devant les caméras et donc surement devant ses yeux innocents. Finalement, elle me rejoins et se calme, car de toute façon je peux pas en placer une pour l'instant, du coup je me contente de la regarder et de sentir l'émotion qui m'envahit, mais je me mords la lèvre à sang pour pas laisser échapper ne serait-ce qu'une larme. Vixy colle son front contre le mien et je la regarde dans les yeux, mais je n'arrive plus à sourire, même en me forçant. Elle me dit qu'elle doit être mignonne et là, je ne peux rien faire je sens une larme qui coule le long de ma joue pour mourir contre l'oreiller, puis des dizaines d'autres suivent, mais mon expression ne change pas, comme si je ne pleurais pas. « Je ne sais pas, je ne l'ai pas vu depuis six ans. Elle avait à peine deux ans la dernière fois que je les vu. » Je me sens mal, une boule me noue le ventre. Je ne retiens aucun de mes mots, mon histoire se déballe sans vraiment que je le veuille. « Je les eu à mes dix-huit ans. J'étais avec son père depuis le collège, on a toujours été très amoureux, puis à mes vingt ans, il a voulu me quitter, on s'est donc disputé et je lui ai malencontreusement gelé le bras. Ce fut la première fois que j'ai découvert mes pouvoirs et la seule vers qui j'ai pu me tourner fut ma mère. Cette ... Cette femme m'a envoyé dans le monde magique en m'obligeant à contrôler mes pouvoirs avant de pouvoir revoir ma fille. Ça fait six ans. Six longues années. » Je n'ose plus regarder Vixy droit dans les yeux et je relève la couverture un peu plus sur mon visage.

Je ne pensais pas craquer de la sorte en parlant de ma fille, mais je remarque que c'est la deuxième fois que j'en parle et que je me mets à pleurer, bien que la première fois ce fut avec Keegan et c'est à peine une larme qui coula. Je me sentais cruche et j'espérais intérieurement que Vixy ne le remarque pas, mais ce fut le contraire, car elle commence à me serrer contre elle, dépose un baiser contre ma tempe, avant de me piquer un baiser sur les lèvres et à essuyer mes larmes. Je la laisse faire, je suis à bout de force et je n'ai aucune envie de nouveau me cacher derrière une carapace aussi dur que de la roche pour cacher mes sentiments. Lorsqu'elle me dit qu'elle est désolé, j'ai presque à mon tour envie de la prendre dans mes bras pour lui dire qu'elle n'est en rien fautive. Elle me dit ensuite que ce n'est pas de ma faute non plus et que Iris doit surement le savoir aussi. Je ne sais pas. Je ne sais plus. Après tout, je n'ai plus de nouvelle d'elle depuis tellement de temps, il pourrait lui être arrivé tellement de chose depuis mon départ, ma mère n'a jamais voulu me donner ne serait-ce qu'une information sur ma fille. Cependant, Vixy me réconforte du mieux qu'elle peut et je lui en suis tellement reconnaissante. Je me soulève alors pour atteindre ses lèvres de nouveau et me fiche bien de savoir qu'il y a une louve entre nous qui est prête à me décapiter si je retouche au lèvre de la jeune blonde et je lui vole de nouveau un baiser, tout en caressant ses cheveux délicatement. « Merci. » C'est la seule chose que j'arrive à lui dire lorsque le contact de nos lèvres se rompt.