Oh mais c’est quoi ce délire, c’est la vieille qui déchaîne la nature contre nous pour animer un peu nos journées ? Parce que ça me paraît un peu trop soudain pour être naturel. Ouais, moi je faisais tranquillement mes longueurs dans le lac quand le vent s’est levé, créant des rides particulièrement désagréables à la surface. Et j’ai à peine eu le temps de bouger mes fesses hors de l’eau que mes fringues se sont envolées au loin, et je me demande si moi aussi je ne n'aurais pas décollé si je n’avais pas été un loup-garou. J’évite quelques obstacles en me dirigeant vers le château, repérant bobonne dans la même galère, visiblement interrompue en pleine séance de bronzage. Sauf que voilà, laisser son transat derrière elle  n’était pas une bonne idée. « BOBONNE, UTILISE TES SEINS ! » Je hurle comme un malade en pointant mon index derrière son dos pour lui faire comprendre que l’obstacle vient de derrière. Mais ses airbags ne suffisent pas à éloigner le danger comme ils ont repoussé la chaussure puante du Tigre, puisqu’elle se prend le transat en plein dans la tronche. Oh putain, la pauvre. Si j’avais été un vampire à la rapidité décuplée j’aurais peut-être pu faire autre chose que m’égosiller inutilement, mais bon. Du coup je me bidonne comme un bâtard en l’observant lutter contre le siège pliant, au moment où la branche d’un arbre me gifle le visage. « Bordel. » Retour de karma. Je grogne en portant ma main sur ma pommette, du liquide rougeâtre se déposant sur le bout de mes doigts. Putain je saigne, je vais crever ! Sérieusement, cette connerie m’a défiguré j’en reviens pas. Bon je n’en suis plus vraiment à ça près, après les coups de poing et blessures multiples que j’ai subis depuis le début de cette aventure … Je cours en direction de la blonde pour lui porter assistance –bien que courir soit un grand mot étant donné que je suis considérablement ralenti par le vent de face qui me pique désagréablement les yeux-, attrapant le transat pour le balancer à quelques mètres en direction du château, l’objet se faisant emporter par une bourrasque hors de nos silhouettes. « Putain t’as un troisième nibard sur le front, incroyable. » Que je lui fais remarquer en me recevant une poussière dans l’œil. Je ferme la paupière en frottant comme un malade. « Faut rejoindre la terrasse. » Ouais merci pour cette précision super utile. Et là genre, je m’écarte pour éviter un truc volant qui s’écrase sur la tête de bobonne à la place, truc volant que j’identifie comme étant l'un de mes vêtements. Oups. « Je sais bien que tu voudrais emporter l'une de mes chemises pour la renifler chez toi en repensant à mon corps d’Apollon, mais j’aimerais bien récupérer celle-là si ça ne te dérange pas. »  

C’est quoi ce vent de merde. Je vais envisager de porter plainte contre miss météo, c’est injuste. Sous ce soleil de plomb je me suis dis, Cordelia, c’est LA journée parfaite pour brûler au soleil. Alors je sors du dortoir dans un tout nouveau maillot hors de prix que j’ai acheté lors d’une séance shopping dans la capitale, perchée sur mes louboutin, un chapeau parasol sur la tête, des lunettes de soleil Zadig & Voltaire sur le nez. Je descends de la terrasse et demande gentiment au caméra man avec qui j’ai sympathisé, Walter, (qui est un peu devenu mon esclave je dois dire, je ne me prive jamais pour utiliser mon pouvoir sur lui. J’ai honte) de déplacer un des transats de la terrasse dans le petit jardin juste en dessous ou le soleil tape plus. « Walter, on bouge ses fesses mon petit… Puis quand tu as terminé, va faire du jogging. Ne me regarde pas comme ça, tu sais très bien que tu as pris quelques kilos ! Si tu ne maigris pas je vais devoir me trouver un autre larbin… C’est vraiment ce que tu veux ? Non ? Alors tu sais ce qu’il te reste à faire… » Lorsque l’empoté se casse enfin, je me badigeonne de monoï et m’allonge sur le transat. Une petite brise rafraîchie un peu la température. Au bout de quelques minutes, cette petite brise se transforme en bourrasque. Le vent se déchaîne, une tornade va s’abattre sur le château j’ai l’impression. Je me lève pour rentrer, tenant mon chapeau pour ne pas qu’il s’envole. Je suis propulsée en avant, j’avance trop vite, je mets un pied dans un trou et casse mon talon en deux. Je trébuche, mon beau chapeau s’envole, ma tunique de plage Hermès avec. J’ai perdu gout à la vie. Je préfère me laisser mourir là, dire adieu à des vêtements de marque c’est trop pour moi. Mon instinct de survie prend le dessus et lorsque je décide de rejoindre la terrasse, le vent m’en empêche, je titube avec mon talon cassé pour me réfugier dans la forêt, sous un arbre, juste un moment, le temps que tout se calme. Je vois Sullivan, ce traître que j’ai envie de castrer, sortir de nulle part dans la même galère que moi. Il me demande d’utiliser mes seins, mais pourquoi ? Je me retourne, le transat arrive droit sur moi, je n’ai pas le temps de l’éviter et PAF. Je retombe sur le sol, écrasée cette fois par le siège dépliant. Je suis un peu assommée, le connard vient me secourir et je le fusille du regard, il est la dernière personne que j’avais envie de voir. Je n’ai pas encore décidé de son sort, deux options s’offrent à moi, monter un plan machiavélique pour me venger, ou, l’assassiner et donner son corps à bouffer aux animaux de la forêt. Je vous préviendrai lorsque j’aurai pris ma décision. Pour l’instant s’il peut m’aider à sortir de là, c’est déjà ça. Selon lui, j’ai un troisième sein en plein milieu du front. Le pire dans l’histoire c’est qu’il a raison, j’ai une bosse énorme que tout le fond de teint au monde ne pourra pas cacher.  «  Faut rejoindre la terrasse. » Me dit-il.  « C’est que tu as de la suite dans les idées dis moi. » Je réponds avec ironie avant de me prendre une de ses chemises dans la gueule. « Si je garde un jour une de tes chemises ce n’est surement pas pour la renifler non. Je l’utiliserai comme chiffon pour faire la poussière et encore… En ce qui concerne ton corps d’apollon. J’ai vu bien mieux. » J’ajoute en me baissant pour éviter une branche. Je laisse la chemise s’envoler au passage. « Oups. » Le vent souffle de plus en plus fort et maintenant le tonnerre gronde, je prends peur alors je saute sur le dos du loup et m’agrippe de toutes mes forces. Ben quoi ? ça doit l’exciter de toute manière.  

Spoiler:

Bon visiblement elle a eu la même idée que moi, étant donné qu’elle se fout de ma gueule quand je suggère de rejoindre la terrasse. Moi je disais ça pour elle, pour éviter qu’elle panique. Enfin bon, elle me lâche deux insultes assez palichottes par rapport à son mordant habituel. Elle baisse probablement de niveau parce qu’elle flippe sa mère. D’ailleurs elle ne se gêne pas pour sauter sur moi après s’être débarrassée de ma chemise –la garce-, genre j’ai une meuf en bikini accrochée à mon dos nu. Ok, calme toi Sulli tout va bien. « Ben d’après Tyger t’as pas dû en voir beaucoup des mecs à poil. » Je me contente de balancer mine de rien. Il a bien dit qu’elle avait fait sa sainte ni touche hein, je n’ai rien inventé. « C’est peut-être pour ça que tu t’entends si bien avec menton en forme de cul, genre vous partagez votre peur d’être dépucelés. » Et franchement à son âge, ce serait assez humiliant d’attendre toujours le prince charmant. Pauvre bobonne. Enfin je commence à marcher en direction de la terrasse non sans soutenir ses jambes avec mes bras histoire qu’elle ne glisse pas comme une limace, avançant volontairement à deux à l’heure. « Putain bobonne faut que t’arrêtes le Nutella. » Je dis faussement essoufflée, parce qu’en fait pour moi elle pèse aussi lourd qu’une plume. Et je ricane avant d’accélérer le pas en slalomant plus ou moins entre les obstacles qui tentent de me déstabiliser. « Si tu pouvais éviter de m’étrangler aussi, ce serait cool. » Je lui précise en sentant ses bras se serrer autour de ma gorge. Ouais faut pas abuser non plus, genre je la soupçonne d’essayer de me tuer discrètement. Et je me tais en m’engageant sur le petit chemin qui me nique les pieds, poussant un grognement de mécontentant lorsqu’une plante dégueulasse vient attraper ma cheville. BORDEL, ce château est rempli de créatures infâmes, et je ne parle pas que de la faune et de la flore. Je sautille un peu en me retournant, balançant bobonne dans une haie sans faire attention, récupérant finalement mon pied en continuant en direction de la terrasse. Sauf qu’au moment précis où je nous image bientôt sauvés, j’aperçois le parasol de la table qui vole tout droit sur ma gueule. Oh … merde. Je n’ai aucune intention de me jeter à plat ventre et de me péter le nez, aussi je lâche subitement les jambes de la blonde pour qu’elle desserre son étreinte avant de faire volte-face et de la plaquer contre la pierre. Ouais du coup je me retrouve un peu allongé sur elle, mais que voulez-vous. J’enfonce ma tête dans ses cheveux juste à temps pour éviter que la partie qu’on plante dans le sable ne m’arrache la moitié du crâne. Puis je relève la tête pour fixer mon regard dans le sien. « Tu crois qu’on va mourir ? Parce que si c’est le cas j’aimerais autant partir en faisant un truc agréable comme … te faire l’amour tu vois. » Ouais j’ai dit faire l’amour vous avez vu, je suis trop romantique. Et puis je hausse un sourcil style, ouais c’est une bonne idée non ?

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« Oh pitié Sullivan. Je n’ai rien à prouver à deux loques dans votre genre. Tyger est le pire coup que j’ai pu avoir, c’est limite criminel d’être aussi nul. Si j’avais une seule chose à lui conseiller ce serait de virer de bord pour arrêter le massacre afin qu’aucune autre femme ne soit victime de ce calvaire.  » Bon ce n’est pas forcément vrai mais le loup commence à me taper sur le système avec ses insinuations stupides. «  Si tu critiques autant Nico c’est parce que tu es jaloux, tu n’arriveras jamais à être aussi beau et bien foutu, j’suis certaine que tu rêves secrètement de te le taper. Tu peux me dire tu sais, je n’ai pas honte à l’avouer. Si Maia n’avait pas été là, j’aurais sauté sur l’occasion. Puis sincèrement qu’est-ce que ça peut bien te foutre qu’il soit puceau ? Il se préserve pour la bonne personne, c’est beau et honorable ! Il a beaucoup plus de succès que vous auprès des téléspectatrices et franchement je peux comprendre pourquoi  » Sullivan avance vers la terrasse. Je m’accroche de toutes mes forces à lui pour ne pas glisser, avec le vent j’ai du mal. Mes bras autour de son cou sont en train de l’étrangler, je serre volontairement trop fort, j’essaye de faire ça le plus naturellement possible mais après sa réflexion sur ma légère prise de poids je ne me gêne plus. Si seulement il pouvait se prendre une pierre en pleine poire, mais genre la bonne grosse pierre, un rocher quoi. Je croise les doigts pour que mes prières soient exaucées. Il a du mal à avancer, je pensais qu’un loup avait des supers pouvoirs lui permettant de résister à une vulgaire bourrasque mais non. Il me balance dans un buisson comme ça, sans prévenir. « FUUUUCK »  J’hurle en me rétamant sur le sol. Il me rattrape et continue le chemin lorsque j’aperçois au loin un parasol volant droit vers nous. Sullivan me lâche une nouvelle fois, je me tue le dos sur la pierre lorsqu’il vient se plaquer contre moi pour éviter l’empalement. Il plonge sa tête dans mes cheveux, j’en profite pour lui griffer le torse, je lui donnerai bien un coup de genou dans les parties mais il ne me reprendra pas sur son dos après. Il relève sa tête et plonge son regard dans le mien avant de me proposer de faire l’amour, genre pour la dernière fois avant de mourir dans cette tempête. J’suis prise d’un rire nerveux. « Je préférerais être écrasée par un bus, me faire dévorer par un puma ou être kidnappée et égorgée par un psychopathe plutôt que de faire l’amour avec toi.  » Je prends un air condescendant avant de le pousser sur le côté et me relever. «  Tu sais quoi, je t’emmerde, toi tes beaux cheveux et ton stupide pari, je préfère crever dans une tornade plutôt que de passer une minute de plus avec toi  » J’avance avec difficulté de quelques mètres avant d’être propulsée en arrière, retombant aux côtés du loup...

Oh bon sang,  je crois que je l’ai vexée. Parce qu’elle commence à jacasser en m’insultant, ce qui n’est pas particulièrement l’idée du siècle puisque je suis actuellement un peu sa bouée de sauvetage. Heureusement pour elle, je ne suis pas rancunier, et en fait son monologue me fait marrer. Bon j’ai un peu de peine pour le Tigre, visiblement il n’est pas super bon au pieu et là je me dis que j’ai bien fait de ne pas poursuivre plus loin que notre baiser. Ça m’aurait fait chier d’être déçu. Mais la suite éveille un questionnement dans mon esprit. Ne me dites pas que bobonne est amoureuse du nabot, si ? Oh mon dieu. « J’ai simplement dit que ton chéri était puceau et qu'il avait un menton en forme de cul. C’est la vérité, non ? » Si c’est la pure vérité, mais il n’y a jamais eu aucun mépris dans mes mots, ça c’est eux qui l’ont déduit. Faussement. Parce qu’il n’y a pas plus compréhensif que moi dans ce château, même si visiblement aucun d’entre eux ne l’a encore pigé. Je passe mon temps à me foutre de leur gueule, mais toujours sur le ton de la plaisanterie. Comme là. Parce qu’elle sait que c’est faux, et elle sait que je sais que c’est faux. « A aucun moment je n’ai porté un jugement sur ces deux choses. » Je suis persuadé qu’elle va essayer de chercher un épisode où je me serais acharné sur Nico pour cette caractéristique en le prenant de haut, mais elle n’en trouvera pas. Je ne me suis jamais pointé en lui disant que c’était un pauvre naze parce qu’il n’avait jamais baisé personne, je n’ai jamais ri de lui avec blondie parce que le pauvre gars n’avait jamais trempé son biscuit. Eh oui, dommage, elle doit avoir l’air vraiment conne là, tout de suite. Parce qu’au final, celles qui ont probablement craché dans son dos de façon réellement méchante sont les bitchs du bosquet. « Je suis à peu près certain que la seule personne dans ce château à l’avoir pressé de baiser sa louve, c’est toi. » Et Fauve aussi, sûrement, mais elle on peut l’excuser, c’est un peu maladif. En fait c’est probablement pour ça que ça l’énerve autant. Parce que c’est elle qui s’est comporté de cette façon méprisable, et pas moi. « Parce qu’honnêtement j’espère que ce n’est pas comme ça qu’il va perdre sa virginité, devant toutes ces caméras, mais c’est bien qu’il ait trouvé une meuf qui en vaille la peine. Même s’il aurait mieux valu pour lui que ce ne soit pas une louve, et que je suis un peu déçu parce que ouais, moi aussi j’aurais bien voulu me le taper. » Non mais sérieusement, elle enchaîne tellement de conneries à la seconde que je me demande si on a vraiment vécu ensemble pendant plus de deux mois. Ce n’est un secret pour personne, que je trouve Nico à mon goût. Je lui ai quand même fait un massage capillaire dès la deuxième semaine de jeu en le chauffant à mort, je pense qu’il a rapidement pigé le message. Bon d’accord, pourquoi la conversation a dérivé sur lui d’abord, j’aurais préféré qu’on se concentre sur elle si vous voyez ce que je veux dire. Bref. Du coup j’essaie un peu de sauver notre peau, parce que c’est bien beau de discuter, mais en attendant la tempête fait toujours rage autour de nous et je me retrouve bientôt collé à ses airbags, ses ongles griffant mon dos. PUTAIN mais pourquoi elle fait ça alors que je viens de lui sauver la vie ? C’est quoi leur problème à ces putains de harpies. Et puis là je capte, quand elle parle de pari. Merde, elle n’était pas censé l’apprendre vous voyez, d’ailleurs je me demande bien comment elle a pu avoir connaissance de ce détail. Je me mordille la lèvre en grimaçant, poussant un petit « Oh » pendant que l’idée fait son chemin dans mon cerveau. « Je comprends mieux pourquoi tu fais ta connasse. » Parce qu’il faut le dire, elle se comporte vraiment comme telle. Je me laisse pousser sur le côté non sans grogner, me contentant de m’appuyer sur un coude en suivant sa progression des yeux comme un type qui mate un film. Parce que je suis persuadé qu’elle ne fera pas plus de deux mètres, et elle ne tarde d’ailleurs pas à retrouver sa place à mes côtés. J’esquisse un sourire en retenant un rire de traverser mes lèvres, levant ma main dans les airs pour arrêter une fourchette à quelques centimètres de son oeil. Probablement un couvert du petit déjeuner oublié sur la table. « On a voulu t’embrasser tous les deux, on s’est limite disputés pour toi, c’est quoi le problème ? » Non parce que j’aurais bien aimé être au centre d’un tel pari, honnêtement c’est flatteur. Ce n’est pas comme si on s’était défié d’embrasser le fomme, là c’était un plaisir pour tout le monde, sans victimes. Et puis je m’approche d’elle pour scruter son visage, posant ma main de l’autre côté de son corps pour permettre à mes lèvres de trouver les siennes. Un baiser relativement bref pour éviter de me faire mordre, mais suffisamment appuyé pour l’agacer. « Y’avait pas de pari cette fois. » Je me contente de dire en me reculant légèrement. « Parce que c’est bien ça qui te faisait peur, que je n’ai pas réellement eu envie de t’embrasser ? » Allez avoue le … Putain je devrais peut-être me trimballer avec une coquille, histoire d’éviter les conséquences dommageables de mes actes, non ?

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