Les duels finaux sont terminés depuis quelques heures maintenant. Il aurait pensé s'écrouler, Nico, et ne plus se réveiller pendant au moins trois jours. C'est que chaque partie de son corps est endolorie ou encore saillante de blessures à vif. Il se sent presque fiévreux, le garçon. Pris de bouffées de chaleurs puis de longs frissons. Son corps entier est contracté et il sent la sueur perler le long de son front. Le jeune homme se sent pris d'un espèce de malaise. Un écran blanc lui aveugle les yeux tandis qu'il se redresse dans son lit. Tâtonnant il cherche la présence rassurante de Maia. Aujourd'hui plus que jamais il a eu besoin de son réconfort à la fin des duels. Plus que de la douleur, c'est un vrai épuisement psychologique auquel il se sentait faire face. Ce combat avait été un vrai calvaire. Une épreuve de force. Une épreuve d'endurance. Plusieurs fois il avait voulu demander un arrêt anticipé. Se retirer. Abandonner. Mais il ne l'avait pas fait. Et à la fin il en était sorti livide. Pas une once de fierté, pas une once de contentement. Seulement de la fatigue. Une fatigue si forte et encombrante qu'elle en avait effacé tout autre sentiment. Il avait passé un long moment à tout raconter à Maia, Nico. Un long moment en sa compagnie, qui l'avait un peu soulagé, libéré de toute pensée. Puis ils s'étaient laissés somnoler. Et le calvaire avait recommencé. Nico tente de se rallonger. Il se cale sur le côté et observe un instant la louve dormir paisiblement. Il finit par essayer de fermer les yeux, se laisser aller. Après quelques minutes de paisible quiétude, une douleur au crâne lui arrache une plainte. Maia se réveille, il s'excuse, lui prend la main et lui dit doucement de se rendormir. Tant pis. Il se lève. Nico enfile un jogging et se dirige vers la cuisine. Il fouille dans les tiroirs à la recherche de n'importe quel comprimé qui pourrait soulager sa douleur. Finalement, après avoir fait un boucan pas possible il met la main sur deux cachets qu'il avale sec avec un verre d'eau. Le garçon se mord la lèvre et se dirige à nouveau vers le dortoir. Pris d'espèces de tremblements, il s'arrête face à une fenêtre. Tout ce qu'il y voit c'est son reflet, qui lui arrache une grimace. Son torse nu est encore à moitié couvert d'entailles profondes, tandis que sur ses bras se dessinent les reliques de brûlures de flammes, coups de becs et de griffes acérées. Bordel, quelle connerie. Il ferme les yeux et se passe une main sur le visage avant d'ouvrir la fenêtre et d'avancer sur le balcon. Besoin d'air. Son corps à moitié nu frissonne face à l'air frais de la nuit, mais Nico finit par s'appuyer au balconnet, ses yeux rivés vers le lac au loin. Il inspire un coup et puis ferme les yeux. Finalement, il s'assoit sur le sol du balcon. Ses jambes allongées sur le côté, il est appuyé contre la rambarde et se laisse à moitié assoupir. C'est sans doute le sommeil qui se saisit enfin de lui. La tranquillité. Mais après une période de douce léthargie le jeune homme se réveille en sursaut. Le sol du balcon tremble. Il ouvre brusquement un oeil tandis que tous ses muscles se contractent. Il s'aggripe alors à la première chose qui lui tombe sous la main. La jambe de quelqu'un qui se tient debout à ses côtes et qu'il ne reconnaît pas tout de suite.