Que la lumière soit | ATROPOS

La nuit est tombée depuis bien des heures, et pourtant, je suis là, au milieu de ce parc, en pleine obscurité. Vêtue d’une robe bleue éclatante comme mes yeux bleus. Assise en tailleur dans une herbe magnifiquement verte. La nuit est calme et étrangement douce.
Mes yeux sont fermés, je suis concentrée quelques longues secondes. Je respire lentement et je tends légèrement mes bras devant moi, écartées d’une certaine distance. J’expire, basculant légèrement la tête en arrière et une petite boule de feu prend lentement forme entre mes mains. Je me concentre encore un peu plus fort et la boule de feu se fait un peu plus grosse, illuminant mon visage clair.
J’ouvre les yeux et fixe la boule de feu flottant dans les airs et j’essaye de rapprocher mes mains et la boule diminue lentement, quand je les écarte, elle grossit un peu plus. J’essaye de ne pas quitter mon statue de concentration.

Que la lumière soit.

Un jour était passé. Presque deux. Et tu n’en pouvais plus de voir ce château, tu n’en pouvais déjà plus de supporter la cohabitation. Surtout que la tente n’était pas confortable et que certaines filles discutaient entre elles, t’empêchant de dormir. Si tu ne t’étais pas empêchée de râler, ça n’avait pourtant rien changé à leur comportement. « Bande de… » Murmurais-tu, alors que tu te retournais pour la millième fois – au moins – sur ton matelas, t’enroulant dans ton sac de couchage dans lequel régnait une chaleur de bête qui essayait petit à petit de te tuer… En t’immolant. Tu étais de plus en plus certaine que ce n’était pas les candidats qui allaient t’amocher ou te tuer, mais bel et bien l’environnement, la tente.
A dire vrai, théoriquement, c’était encore lundi. En pratique, puisqu’il était deux heures du matin, mardi venait de commencer. Mais à tes yeux… Tant que tu n’avais pas dormi – et ici, c’était difficile – tu n’étais pas passée au jour d’après.
Et bon dieu que tu avais le sentiment que tu allais en étriper – au moins – une avant la fin de la semaine ! Certaines étaient douces, gentilles voire même mignonnes. Des filles que tu avais envie de bichonner et de câliner, quand bien même ce n’était pas dans ta nature. Des filles que tu avais envie de protéger, qui réveillaient presque tes instincts maternels. Mais les autres auraient pu brûler sur un bûcher que tu n’aurais pas bougé le petit doigt.

Toujours est-il que tu n’en pouvais plus de remuer incessamment comme ça. Alors tu fis la seule chose logique : Tu envoyas valser ta couverture – et c’était super agréable, puisque les louves ont le sang chaud – et sortis de la tente. Si tu envisageas d’abord de faire un tour dans l’enceinte boisée environnante, tu revins sur ton idée première et décida de passer les portes pour aller en ville. Après tout, les jeux venaient peut-être seulement de commencer mais ce n’était sans doute pas interdit… Si ? Oh et puis quand bien même. Tu prenais le risque. Sans doute qu’une balade nocturne favoriserait ton sommeil ensuite, bien que tu ne mettrais pas ta main à couper à ce propos.
Tu te rendis dans le premier parc qui croisa ta route. Tu t’étais toujours mieux sentie en forêt, plus dans ton élément. Et tes parents t’avaient toujours soufflé que c’était dans ta nature, ce que tu avais encore plus détesté. Mais quelque chose attira ton attention : de la lumière.
Tu t’approchas à pas de loup – sans mauvais de jeu de mot – pour voir une humaine qui s’amusait avec son pouvoir. Soit une sorcière, soit une humaine… Enfin, c’était du pareil au même. Et tu avais beau ne pas tellement apprécier cette espèce, tu t’approchas néanmoins, attirée par la lumière vive qui s’échappait des mains de la blondinette. « Ca doit être sympa ça, si on se les gèle. Hop, une petite boule de feu sur un tas de bois mort et on se croit à Bagdad je parie. » Tu espérais ne pas avoir surpris la jeune fille, mais si tu avais quitté ta tente pour un peu de tranquillité… Tu avais soudainement envie de faire la causette avec la demoiselle.

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Le calme absolu dans lequel je suis, là, dans ce parc, me permet une concentration totale. Après tout c’est ce qu’il faut puisque sinon je risque de déraper et il est plus prudent que je maitrise la situation sinon je serais capable de mettre le feu au parc en quelques secondes avec un simple sursaut. Je sais je sais, je suis une déesse, enfin n’abusons pas. Alors que tout se passait comme je le prévoyais, une voix éclate du silence et ce qui était prévisible se produisit. Je sursaute, heureusement, je limite les dégâts car mon sursaut ne provoque qu’une grosse flamme entre mes mains, les englobant sur le coup avant de disparaitre. Heureusement que le feu et la chaleur ne me fait rien du tout. Dans le sursaut je bascule, surtout surprise par le jaser de la flamme qui frôla mon visage. Je me redresse et lève la tête. Et vois une jeune femme, je me relève, je frotte mes mains l’une contre l’autre tranquillement.
« Vous m’avez fait peur…J’aurai pu faire brûler le parc… »

J’ai sorti ca d’une petite voix, mi contrariée mi boudeuse, je dois avoir le bout du nez tout noir a cause du passage du jaser, dieu merci, je n’ai rien, mais je fini par esquisser un sourire.
« Je ne maitrise pas encore très très bien l’étendue de mes pouvoirs, c’est pour ca que je viens ici. »

Que la lumière soit.

Au vu de la réaction de la blonde – encore une que tu croisais, à croire qu’il n’y avait que ça dans les environs… – tu devinas que tu l’avais effectivement surprise. Avec un haussement d’épaules, tu te convainquis que ce n’était pas grave. Après tout… Elle aurait pu brûler le parc. Elle ne l’avait pas fait ! Donc ce n’était pas grave. Logique imparable. OK de la suie maculait légèrement le bout de son nez précédemment immaculé, mais sinon ce n’était pas dramatique. Même sa coiffure était encore assez bien faite ! Ce qui n’était pas le cas de la tienne, toute emmêlée et ébouriffée qu’elle était par tes allers et venus dans ton lit, à te tourner et te retourner sans cesse. Tu hochais alors la tête suite à sa réaction et lorsqu’elle parle de ses pouvoirs. Une humaine avec un pouvoir… Encore une. A croire que tu les attirais… Mais celle-là était à l’opposé de la première que tu avais croisé. « Ca doit quand même être fun d’avoir ce genre de pouvoirs. Moi, la seule chose que je sais faire, c’est grogner et appeler la lune. Et me prendre des arbres… Mais c’est une autre histoire. » Tu te grattais le menton, songeuse. A dire vrai, tu ne savais réellement trop quoi lui dire… Tu n’aimais vraiment pas les humains, bien que tu tentais d’y remédier. Mais ils paraissaient tous plus insignifiants les uns que les autres, tous plus superficiels les uns que les autres. Cependant, tu ne connaissais pas la demoiselle et ne pouvais donc la juger. « Cela dit, venir dans un parc – donc plein de bois – pour utiliser du feu… Ca choque que moi ou bien ? Tu pourrais tout cramer, et tuer des innocents… Voire toi avec. Je doute qu’il y ait grand monde dans le parc à cette heure tardive, mais regardes, je suis bien là moi ! »

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Je la regarde méditer un bon moment, heureusement, elle ne prend pas mal mon ton un peu contrarié, en même temps il y a de quoi, je suis très concentré, tant que je le suis pleinement il y a aucun risque, mais si j’ai un peu de stresse ca part rapidement en cacahuète c’est pour ca que je m’entraine ici, à cette heure, au milieu de la pelouse. Ce n’est pas comme si j’étais sous les arbres, là je suis dans la pelouse et si elle prend feu, je peux facilement le contrôler, chose qui serait plus dur au milieu des bois.
Elle appuie sa pensée sur le faite que ca doit être fun d’avoir ce genre de pouvoir. Elle m’explique qu’elle elle n’a que quelques petits trucs, je comprends très vite sa situation. Elle est louve, j’en ai encore jamais rencontré malgré que je sois du monde magique, j’en ai beaucoup entendu parlé mais je n’ai jamais eu la chance d’en rencontrer une.
« Et bien, si je m’attendais a voir quelqu’un comme toi ici, c’est la première fois que je rencontre en vrai une personne comme toi, j’en ai jamais rencontré, enfin si peut être mais sans savoir qu’ils sont comme toi. »

C’est vrai, ce n’est pas une chose que les gens crient haut et fort. Rapidement après elle commence a me parler de mon choix de venir ici et aussi son coté dangereux. Je lui souris doucement, me redressant comme il faut.
« Je me mets dans l’herbe, afin de limité les dégâts, car si ca dérape, je peux maitriser dans l’herbe, et tant que je suis bien concentré, il n’y a pas de soucis. Je m’appelle Elen au faite. »

Que la lumière soit.

Tu trouvais cette situation un peu bizarre. Non seulement tu copinais – pour la deuxième fois… - avec une humaine, mais en plus tu étais écrasée sous le sommeil. Et si tu t’intéressais effectivement à ce don qu’elle semblait avoir, tu ne savais néanmoins pas comment faire connaissance avec elle. Tu n’étais vraiment pas douée pour tout ce qui avait attrait au social. « Pourtant, les gens comme moi ne sont pas rares. Cela dit, avant l’émission… Je n’en avais jamais vu non plus. Pas qui ne soient pas de ma famille j’entends. » Tu haussais les épaules, la mine un peu déçue cependant. Tu avais rêvé toute ta vie d’en croiser d’autres, d’apprendre à les connaître en croyant que ce serait génial. Et si c’était effectivement une grande joie pour toi d’avoir parlé avec certains… Eh bien ils n’étaient pas vraiment différents des humains ou d’autres gens que tu avais pu rencontrer. « Oh, mais quand je parle de l’émission, je veux dire la Golden Valor. Tu connais ? Tu y aurais eu ta place… Et je suppose que beaucoup auraient été ravis que tu y sois. Avec un don comme le tiens… » Tu souriais. Pourtant, ce n’était pas dans tes habitudes d’être si aimable avec les inconnues, et encore moins les humaines. Tu me renfrognais alors, histoire d’être celle que tu avais toujours été et celle que tu voulais être. Tu en avais assez d’accepter l’humanité, ça ne correspondait ni à ton éducation, ni à ce que tu pensais. Vixy était l’exception, parce qu’elle était vraiment adorable. « J’espère juste pour toi que tu sais ce que tu fais. Après tout, si tu te crames… Ca ne me concerne pas. C’est toi qui souffrira. » Tu haussais les épaules, retrouvant la personne dure et froide que tu avais toujours été. Et étrangement, ça ne te plaisait pas non plus. Tu te trouvais exécrable. « Excuses-moi… Je suis un peu fatiguée. Je n’arrivais pas à dormir, d’où ma présence ici. Je m’appelle Atropos, et je suis ravie de faire ta connaissance. » Nouveau sourire. Je ne savais vraiment pas comment me comporter… Il semblait que l’émission m’avait déjà changée. Sans doute trop.

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« Oui c’est vrai mais ils ne disent pas forcément aux inconnus la nature de leur pouvoir, enfin leur état magique, enfin tu me comprends »

Oui je commence moi-même a m’embrouiller dans mes petites pensées, je ne sais plus ce que je voulais dire ou je ne sais plus comment l’expliquer, les deux vont pour mon cas. Je suis plus capable des deux. Pour lui faire oublier mon petit bafouillage je lui souris gentiment. Puis elle parle de l’émission, j’échappe un petit rire amusé et je me pense un peu vers elle pour lui dire.
« J’ai essayé, mais je n’ai pas été prise au casting comme tu peux le voir mais la vie continue. »

Je souris de nouveau jusqu’à qu’elle se remette à parler mais cette fois de façon beaucoup plus glacial, ce qui me fit perdre instantanément mon sourire. Je la regarde, silencieuse. Avant de sortir d’un air sérieux un briquet, d’où il vient bonne question, je mets le chalumeau à fond pour que ca fasse une grosse flamme et met mes doigts dans la flamme, toute personne normale ne supporterai pas cela, serai rapidement brûlé. Moi non, j’ai juste un peu de noir qui se dépose sur mes doigts. Pourquoi ce geste ? Simplement pour le « si tu te crames, tu souffriras ». Le feu et la chaleur ne me fait absolument rien. Je pourrai me trouvé au milieu d’un bûcher géant, je ne brûlerai pas, je n’aurai aucunement mal, aucun brûlure. Je fini par relâcher et la flamme disparaît, je regarde la jeune femme qui s’excuse tout de suite. Mon sourire revient.
« Ce n’est rien, je peux comprendre, enchantée également Atropos, c’est un nom très original, moi je suis Elen »

Que la lumière soit.

« Et d’ailleurs, je suppose que tu ne m’aurais pas non plus dit que tu es dotée d’un pouvoir… Que c’est juste parce que je t’ai découverte comme ça. En même temps, ce n’est pas le genre de trucs qui se dit comme ça, genre "eh, je suis un loup-garou !". » Tu souriais. Même si ce que te disait Elen n’était pas très claire, tu comprenais où elle voulait en venir. Néanmoins, ton sourire disparut lorsqu’elle t’avoua qu’elle avait participé au casting mais qu’elle n’avait pas été prise. Tu affichais alors une mine complètement défaite, où le remord luisait comme une flaque d’huile ou de pétrole. « Oh… Je suis désolée. Ce n’était vraiment pas gentil de ma part d’en parler, sachant que tu voulais y être. » Tu te mordis la lèvre inférieure, visiblement anxieuse. Tu te tordis légèrement les doigts de la main droite, te dandinant légèrement sous l’embarras. Jusqu’au moment où des paroles très peu aimables s’échappèrent de tes lèvres, et où l’ambiance s’en trouva visiblement changée. Et tu commenças à te sentir menacée lorsqu’elle glissa ses doigts sous la flamme qui apparut. Elle n’était pas sensible au feu… C’était évident. Mais ce n’était pas ton cas, et tu ignorais qui du loup ou de l’humaine spéciale gagnerait si jamais tu te montrais aussi impolie continuellement envers elle. « Original ? Beaucoup le disent, mais je ne trouve pas. » Tu haussais les épaules, avant de bailler à t’en décrocher la mâchoire. « Tu dois être insomniaque, pour aller te balader comme ça à cette heure… » Un petit rire t’échappa. « Que fais-tu dans la vie, de fait ? Et… Tu as toujours été comme ça ? Je veux dire, insensible au feu… Et à le maîtriser. » Tes prunelles brillaient légèrement d’admiration pour un tel don. Tu en venais même à regretter – un peu – ta nature… De ne pas être née avec un tel don. Ca te semblait tellement bien, tellement utile ! Mais toi tu ne pouvais te servir que de tes crocs et de ta force brute.

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« En effet, ce ne sont pas des choses qui se disent comme çà au premier coup d’œil. Par exemple si tu ne m’avais rien dit, jamais je n’aurai pu deviner que tu étais un loup garou ! »

J’avoue que parfois je me perds dans mes propres mots. Donc si moi je m’embrouille je ne vous raconte pas ce que ca doit être pour les autres. Elle se met immédiatement à s’excuser quand je lui avoue que j’ai passé le casting mais que je n’ai pas été prise. Je lui souris agréablement avant de lui répondre tout simplement.
« Ne t’inquiète pas, d’un coté, c’est peut-être mieux ainsi quand je vois comment je ne maitrise pas encore totalement quelques facettes de mon pouvoir dans les moment un peu stressant comme tu as pu le voir. »

J’échappe un rire après ma petite démonstration, non pas que je voulais me montrer intéressante juste, je voulais lui montrer que je ne risque pas de me cramer comme elle dit. Elle commence à me poser des questions, je me pose en tailleur tranquillement et je lui réponds.
« Je suis juste quelqu’un qui n’a pas besoin d’énormément de sommeil et mon pouvoir s’est déclenché quand j’étais petite, les cheveux de ma maman doivent toujours s’en rappelé et pour mon insensibilité, je l’ai comprise un peu plus tard car tout ce qui est brulant pas forcément le feu, je ne crains pas. Par exemple, je peut entrer dans de l’eau bouillonnante, prendre quelque chose dans le four a main nue. »