YASMINE & JUDICAËL
1H30


Ce premier prime avait été riche en émotion. J'avais les nerfs en pelotes à cause de cette nana. C'était quoi ces gens qui se ramenaient dans les affaires des autres franchement ? J'avais déjà du mal à me canaliser, mais si en plus de cela on me lançait des perches pour que je m'énerve, ça n'allait pas le faire. Encore énervé, j'avais beaucoup de mal à faire redescendre toute cette frustration. Je décidai alors de venir me reposer dans le salon oriental dont l'ambiance et le décor était plutôt apaisante. Il n'était pas plus tard que deux heures du matin et je ne ressentais pas la moindre once de fatigue. Le regard dans le vide, j'attendais que le temps passe, car pour dire vrai, je n'avais rien de plus intéressant à faire.

Cependant, des bruits de pas qui ne me laissaient pas indifférent vint perturber ma tranquillité. C'est alors que j'apercevais la vampirette qui s'était légèrement énervée elle aussi durant la soirée. Je préférais garder le silence, mais me connaissant comme si j'étais moi. Je savais bien que je n'arriverais pas à rester muet comme une carpe à rien faire alors que j'avais de la compagnie juste à côté de moi. « C'est bon tu t'es calmée ? » je tournai mon visage vers la demoiselle afin de la regarder lorsque je lui adressais la parole.

Le prime ne s'était pas très bien terminé. Enfin pour lui. Il avait suffit d'un petit malentendu, d'une petite embrouille, pour mettre le feu aux poudres. Pour moi au contraire, tout allait pour le mieux. Je me sentais franchement soutenue, ça faisait du bien. Même si savoir que certains d'entre eux – les loups, les humains – pensent du mal des vampires. Evidemment, ils ne savent ce que s'est, eux, que d'être un mort vivant. D'avoir le corps froid et plus blanc que blanc. De ne plus respirer. De ne plus rien ressentir comme un humain normal. Bon, ils ne le sont pas non plus, mais ils ne sont pas aussi vieux que moi. Bientôt deux cent ans que j'ai et je ne réussi toujours pas à me faire à ma condition de vampire... Je rumine dans mon coin, trouvant finalement que ça n'allait toujours pas. « C'est bon tu t'es calmée ? » Alors que je passais devant un salon, une voix m'interpelle et me fait stopper net dans ma course. Je tourne doucement ma tête, dans un geste à la fois gracile et glacial. C'est encore mon petit côté morte-vivante qui ressort. Mes yeux clairs, livide presque, se posant sur celui-qui, tout à l'heure, à fait les frais d'une solidarité qui m'a très étonnée. « Qu'est-ce que ça peux te faire, hm ? Tu comptes avoir une discutions avec moi ? T'as peur que je te morde ? » Je lui parle, tout en restant debout, droite comme un « i ».

(désolé pour le retard !)

Mine de rien, son regard pouvait faire froid dans le dos, mais je restais impassible à cela. J'avais juste l'air blasé d'être ici mais je mettais ça sur le compte de la fatigue. Pourtant, je savais très bien que je n'étais pas encore prêt à aller me coucher surtout si je commençais à discuter avec quelqu'un. Malgré ce qui c'était passé entre elle et moi -même si elle n'avait pas agi, elle avait eu besoin que quelqu'un prenne sa défense- je ne comptais pas rester de marbre à la regarder dans le blanc des yeux, tracer sa petite route. « Moi avoir peur de toi ? » c'était la meilleure ! Au moins elle avait le sens de l'humour. Elle pouvait toujours essayer on verra qui en sortirait indemne de cette histoire. La seul problème c'était qu'elle ne pouvait pas mourir et c'était en quelque sorte de l'injuste, mais encore une fois je n'étais pas un meurtrier. J'étais un loup, pas un vampire. « Fais attention, si tu commences à sucer mon sang tu ne pourras plus t'en passer, tu sais c'est comme une drogue » j'esquivais un sourire malicieux en direction de la demoiselle et observais sa réaction. « Mais je ne suis pas contre une discussion nocturne » Après tout elle avait tout son temps devant elle pour ne pas dire l'éternité !


(Don't worry ;))