Abusé. Abusé, vraiment. Genre, y’a pas super longtemps que les autres demeurés sont partis (aka vixy calliste et la moche) et l’Sullivan, qu’est-ce qui trouve moyen à faire ? Roupiller. Ouais. Encore. Le type passe probablement sa vie à dormir. Je sais pas, c’est peut-être parce que c’est un loup. Genre, il a besoin de plus d’heures de sommeil que les gens normaux. Un peu comme un chat. Sauf que les chats, c’est moches et flippants. Quoi que parfois, Sullivan aussi, il est moche et flippant. Sullivan est un chat. Un gros chat. Je délire, je crois. C’est la solitude. Parce que, ouais, un type qui passe son temps à dormir ou faire chier le monde, j’appelle pas ça de la compagnie, moi. Soit. Je suis assise sur l’autre lit, genre, grosse dépressive, je regarde Sullivan d’un air désespérée. Ca s’trouve, il est mort, l’gars. Je sais pas trop. J’ai pas franchement envie d’aller voir s’il respire encore. Je préfère le laisser crever. Je suis affreuse. En plus, s’il crève, ça ferait bien chier la mal baisée. Enfin je crois. Je sais pas, en fait. Bref. Je sursaute limite quand j’entends une voix. ENCORE QUELQU’UN. J’me sens comme une gosse le jour de noël. J’cours (enfin, courir est un grand mot vu la taille de l’endroit où je suis cloitrée) vers les barreaux, tout ça. Il a parlé de chatte en chaleur, encore une fois, ça doit être pour ma gueule, mais en fait, je lui en veux pas, parce que ça fait de la compagnie, et s’il décide de partir, j’lui balance la basket de Sullivan par la tête, en espérant que ça l’assomme. PUTAIN DE MERDE. C’est le barbu. Le seul, le vrai, l’unique. Une légende, oui, voilà. Je déraille peut-être un peu. Mais, faut me comprendre, je l’ai aperçu au premier prime, et depuis, j’en entends parler tout le temps, par tout le monde, et du coup, j’en parle tout le temps, avec tout le monde. Enfin. En fait, mon « tout le monde » se résume à Maia et Cordélia, mais bon. C’est parce que les autres sont tous cons, et qu’ils m’aiment pas franchement. C’est marrant, il a encore a barbe. Je croyais que Cordélia voulait le persuader de s’en débarrasser. J’allais lui demander s’il n’avait pas perdu sa barbe récemment, avant de capter que c’est une question digne d’Absinthe. « Pars pas ! Reste là, je t’en prie, c’est affreux comme je me sens seule, entre l’autre cachalot qui passe son temps à dormir, je t’en prie, reste là ! » je dois avoir l’air d’une hystérique, en fait, mais c’est franchement chiant d’être là, et de se faire chier, et je me dis que Maia, ça doit être pire, mais j’le dis pas à haute voix, imaginez que dans un élan de bonté, il décide d’aller tenir compagnie à Maia plutôt que moi.

A un moment, j’ai cru que ce type était un enfoiré pur et qu’il allait se barrer. Je sais pas, il s’est mis à reculer, vous comprenez. Mais en fait, non. Tant mieux. Et vas-y qu’il me raconte je sais pas trop quoi, mais en fait, ça me saoule, genre, en chaleur, vas-y. Enfin, ouais, c’est pas faux, mais quand même, faut pas abuser, genre, il est un super-héros de la baise, ou je sais pas quoi, c’est vachement prétentieux, ouais. Je le regarde un instant, genre, t’es sérieux là, et puis, j’me rappelle que le vieux cachalot passe son temps à pioncer, donc j’devrais plutôt ne pas me montrer trop désagréable. L’éclate. Ah ouais, c’est sûr, c’est l’éclate. J’ai même essayé de le réveiller en lui lançant un peu tout et n’importe quoi dessus, mais en fait, ça marche pas. Genre, des morceaux de je sais pas trop quoi que y’a par terre, vous voyez. Non parce que, j’pense que si je lui envoie mon sac par la tronche, il va sans doute se réveiller, mais j’doute que ce soit bien sympa pour moi. « Regard amoureux ? nooon. Mais. Je deviens tarée je crois, à force d’être là-dedans. Alors tu vois, je vois un mec qui arrive, et un qui ne dort pas, et j’me sens plus. Enfin, y’a Maia, elle délire à propos d’une souris qui s’appelle Cunégonde, donc je sais pas trop, j’imagine que ça va, encore. » bah ouais, je peux pas être pire qu’elle, sérieux, c’est pas possible. Et puis, je regarde un peu l’dormeur. Et Adonis. Oh, je suis conne. Bah ouais, qu’est-ce qu’il fout là ? Il veut sans doute parler à son pote le loup. « Si tu veux, je le réveille hein ! » en lui balançant mon sac par la tronche, il appréciera, mais il osera peut-être pas m’étriper devant quelqu’un d’autre. « enfin, tu veux peut-être lui parler, tu vois. » je sais pas, entre loups. J’imagine que ça doit être son pote, quelque chose comme ça. J’pensais pas que Sullivan était aussi populaire moi, sérieux.

Ah, bah non, mauvaise déduction, il le connait pas non plus. Je pense que ce gars doit pas avoir vachement de potes, en fait, et qu’il se fait drôlement chier dans le jeu. Enfin je sais pas. Moi ça me viendrait jamais en tête de venir voir des gens que j’connais pas enfermés dans les oubliettes. Déjà, parce que c’est dégueulasse, les oubliettes. Et après parce que je m’en fiche un peu. Ou alors, il est un peu altruiste, je sais pas trop. Toujours plus que moi en tout cas. Et il me demande si « ça va la vie » ouais, genre, ça a l’air. Etre enfermée dans un trou à rat, c’est tellement l’éclate, si vous saviez ! On s’ennuie pas une seconde, comptez les bestioles non identifiés, c’est franchement amusant, mine de rien. On en doute pas, comme ça, mais en fait, c’est trop génial d’être là. Limite, je vais y passer toutes mes nuits à partir de maintenant tsais. Enfin bref. J’ai pas le temps de réplique un truc, de toutes manières, qui m’balance une question, genre, bizarre. Je dois passer de la phase « incompréhension » à la phase « mais il est sérieux le gars » pour finir par la phase « ah bah d’accord » en riant un peu, je sais pas trop pourquoi, j’imagine parce que je m’y attendais pas trop, à ce genre de truc. « je sais pas, ça dépend sur quelle échelle on se place, en fait. » bah ouais, j’pensais que c’était normal d’aimer autant baiser, vous voyez, mais en fait, apparemment pas tellement. « t’es intéressé peut-être ? » ça va, je déconne, je suis pas encore une pute. Me manque le fric qui va avec.

Pitié de moi. Pitié de moi, non, mais sérieux. Enfin. Pitié de Sullivan et moi, mais lui, on s’en fout un peu. Enfin. Je vais pas me mettre à râler, parce qu’après je vais le faire fuir, et il a vu juste, le type, ça ne peut sûrement pas nous faire du mal, un peu de compagnie. Enfin, me faire du mal, en fait, parce qu’encore une fois, Sullivan, on s’en fout. Qui ne serait pas intéressé par moi ? Hahaha. Je me posais la même question avant d’arriver ici et de constater des injustices du monde. « Les trois homos et les deux puceaux de l’émission. » que je réponds, en me rappelant de ma conversation avec Sullivan. Et je crois que j’en oublie un ou deux. Enfin. Je me rappelle juste du constat carrément déprimant que j’ai pu faire, en fait, c’est-à-dire du très, très faible nombre de types avec qui je pourrais éventuellement baiser. Bref, là, je fais comme si de rien, hein, mais honnêtement, je serais à deux doigts de baiser les pieds d’Adonis, genre, « merci merci merci ». Enfin, peut-être pas les pieds. C’est un peu dégueulasse quand même, mais voilà, vous me comprenez. Entre Sullivan hier qui m’a limite dit que j’étais probablement malade pour penser toujours au cul, voyez, je commençais à me poser des questions moi. Je préfère penser que Sullivan se plante totalement, voilà. Et puis, à la limite, je m’en fiche. D’autant plus si Adonis dit vrai, et qu’il aime ça autant que moi. Voyez. J’aime bien entendre des trucs comme ça, hm. « J’ai l’impression qu’on est pas beaucoup à penser comme ça. » en fait, ça s’trouve, ils sont tous hyper puritains ou je sais pas trop quoi sauf nous, ce qui serait quand même dommage. « Enfin, on verra quand je serais sortie de ce trou à rat, hein. » s’il aime autant ça que moi. Non parce que, faut pas déconner hein, moi je prends carrément ça comme une proposition.

Non mais franchement je posais une question existentielle là. Qui n'était pas intéressé par baiser ? Qui plus est baiser Fauve ? Bon ok on a souvent soulevé le point qu'elle n'avait pas de seins. Mais personnellement, je n'ai jamais baisé les seins d'une femme, c'est plus bas que j'm'insère. Visiblement certaines personnes accordent un peu trop d'importance à des futilités. Je rigole entendant sa réplique comme quoi les trois homos et les deux puceaux ne seraient sûrement pas intéressés. Puis je fronce un sourcil. « Y a un deuxième puceau ? » que je demande, super étonné. J'pensais que Nico était le seul, voyez. En même temps à son âge il a encore le temps de découvrir toutes les joies de la nature. Même si à son âge, je les découvrais déjà depuis longtemps. Elle me sort qu'on doit être les seuls à penser de cette manière. J'hausse les épaules et ricane. « Mais non, ils sont juste trop puritains pour l'admettre. C'est naturel la reproduction. Tout le monde y pense, même si certains » je nous montre du doigt « y pensent plus que d'autres. » Sourire sur le visage. Puis elle tire le constat qu'on verra ça quand elle sera sortie du trou à rat. Je cherche à comprendre. Je pense avoir compris, je souris dans ma barbe ne disant rien. Alléchante l'idée. « Ouais on verra » je lui fais, avec un sourire qui veut tout dire. Puis je m'éclipse, j'allais pas rester là toute la journée non plus, elle est gentille mais pas physiquement accessible. Si vous voyez ce que je veux dire. Bah quoi, on a pas le droit de prendre du bon temps ?

sujet terminé.