Je déteste cet endroit. Tous ces produits d’entretien, ça me file mal au crâne. Je n’ai pas la moindre idée de ce dont j’ai besoin pour nettoyer cette fichue tâche qu’une plante du bosquet merdique a osé faire à mon superbe polo hors de prix. Le boutonneux a déjà gâché un pantalon de marque, pas question de laisser cette aventure engloutir tous mes luxueux vêtements. Alors je suis là, le nez plongé dans les étagères encombrées d’objets divers dont j’ignore l’utilisation de la moitié d’entre eux –pour ne pas dire la totalité-. Je m’extasie bien devant une espèce de plumeau que j’ai déjà vu sur internet, sur des sites pas franchement réservés au ménage, mais passons. Finalement, je m’empare d’un vaporisateur qui vante les mérites d’un produit qui nettoie TOUTES les tâches, de provenance humaine ou magique. Je me dis que c’est parfait, mais au moment où je me retourne pour attraper mon t-shirt, je découvre la silhouette de bobonne. Tiens tiens, j’avais presque oublié de m’occuper de son cas. En fait je n’ai pas encore trouvé de vengeance à la hauteur de sa manipulation, aussi j’ai soigneusement évité de la croiser dans les couloirs du château. « Oh merde, mais tu l’as mis où ton maquillage ? S’il te plaît, c’est indécent. » Je lui demande en esquissant une grimace, comme choqué qu’elle puisse se présenter à moi sans s’être tartinée le visage. Parce que là, il est évident qu’elle s’est réveillée il y a moins de dix minutes. Bon d’accord, elle est quand même sexy la meuf, mais je ne suis pas vraiment disposé à lui faire des compliments. A la place, j’appuie sur mon vaporisateur pour lui envoyer le liquide en pleine figure comme si ça pouvait remédier à la situation. Berk, ça pue ce machin. « Alors, tu viens chercher tes outils bobonne ? » Non parce que pour ceux qui s’imaginent que je la surnomme de cette façon pour sa belle poitrine, c’est en fait le dérivé de ‘boniche’. Parce que c’est comme ça que je l’ai perçue la première fois, au bord du lac. Comme l’immigrée des pays de l’Est qui s’accroche à un portefeuille et joue les bonnes épouses. « Je crois bien qu’un con a bouché les toilettes du premier, tu devrais commencer par là. » Je lui suggère en haussant les épaules, lui jetant un produit dans les mains sans vraiment savoir de quoi il s’agit. Mais bon, je ne suis pas bien sûr qu’elle ait des réflexes si tôt le matin. Je me demande d’ailleurs si elle n’avait pas simplement envie de pisser et qu’elle s’est plantée de porte. « Ah mais non attends, tu peux contraindre un pauvre caméraman de faire le boulot à ta place. CONTRAINDRE, t’adores faire ça, non ? » Et paf, un autre pshiiit dans la tronche, juste pour le plaisir. Non, je ne fais pas du tout allusion à elle m'utilisant comme une marionnette pour assouvir ses désirs les plus inavouables sur l'ado boutonneux. « En cas de contact avec les yeux et la peau, rincez abondem … » Je lis la notice d’emploi dans un murmure, genre ‘oups’. Alors qu’en fait je suis en train d’inventer ces mots, mais bon, si ça peut la faire flipper un peu, sait-on jamais.

Cette fois c’est la fin, trop c’est trop, je vais commettre un meurtre, je ne peux plus rester dans ce dortoir, c’est la dernière fois qu’Ange me réveille avec ses ronflements incessants. Il veut se faire passer pour une meuf mais il ronfle comme un ours, on a franchement vu plus féminin hein. Je saute du lit, furieuse, je m’avance vers lui, il est allongé sur le dos, je le secoue alors de toutes mes forces… Rien n’y fait, une bombe nucléaire ne le sortirait pas de son sommeil. Je sors de la pièce comme une furie, ma vengeance sera terrible, cette fois ce n’est pas un verre d’eau qu’il va se prendre dans la tronche croyez moi. Je m’active vers la cuisine à la recherche d’un seau, mais je ne trouve rien… Je me rends alors dans la petite buanderie ou je tombe nez à nez avec Sullivan, qui tente apparemment d’enlever une tache d’un de ses polos. Il tient un vaporisateur dans les mains. Il n’a pas l’air plus content que ça de me voir, je crois savoir pourquoi. « Oh merde, mais tu l’as mis où ton maquillage ? S’il te plaît, c’est indécent. » Je m’avance vers lui, souriant hypocritement. « Mon visage sans maquillage c’est indécent ? Ta coupe de cheveux infâme on en parle ? » Il me vaporise son produit dans la tronche, je recule un peu essayant de réchapper à l’odeur fétide de la chose. Je me contente juste de lui lancer un regard noir, je ne suis pas franchement d’humeur là. Je continue à chercher mon seau ne lui accordant aucune attention. Il me compare alors à une bonniche, me disant d’aller déboucher les toilettes du premier. « Je crois qu’Eukleia et ses deux ventouses sont déjà sur le coup, je ne vais pas la déranger… ». La pièce est vraiment encombrée, je fouille les étagères, je trouve alors une bouteille d’eau de javel. Sullivan qui n’a pas encore capté que je n’ai pas envie de lui parler souligne ensuite ma capacité à contraindre les gens. Je fais tilt. « Oh, je vois maintenant pourquoi monsieur est grincheux. » Je ris aux éclats. « Ne me dis pas que ça a marché… NAN ? Tu n’as pas embrassé Calliste quand même… SI ? » Je ne peux plus m’arrêter de rire, si seulement j’avais pu avoir la chance de voir ça… « J’espère que quelqu’un a filmé la scène..T'as aimé alors ?» je rajoute… « Faut pas m’en vouloir je pensais te donner un petit coup de main, la tension sexuelle entre vous est évidente… Si tu veux en parler je suis là, j’ai beaucoup d’amis gays. ». Il me vaporise encore avec son produit de merde… Bon j’avoue l’avoir mérité, mais il y a des limites. Je lui arrache son polo des mains. « Tu te trompes mon chou, ce n’est pas avec ça que tu pourras enlever les taches » J’ouvre la bouteille de javel et en balance sur son immonde polo. « Oups, j’ai fait une bêtise, il est ruiné tu penses ? ... » Dis-je en lui lançant à la tête.

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J’hésite entre lui coller un poing dans la gueule –avec un peu d’espoir ça aplatira la bosse de son nez- quand elle fait référence à ma coupe de cheveux –qu’est-ce qu’elle a ma coup de cheveux ?- ou à rire quand elle parle de la ventouse après mon allusion à des toilettes bouchés. En fait ça m’avait traversé l’esprit, mais j’étais convaincu qu’elle allait sauter sur l’occasion. J’écoute son petit baratin sans moufter, l’aspergeant de temps à autre avec mon produit nauséabond pour lui clouer le bec. Mais ça ne marche pas aussi efficacement que je l’aurais espéré, puisqu’elle ne tarde pas à s’emparer de mon polo pour y verser de l’eau de javel –que j’identifie sans problème étant donné l’odeur qui m’irrite les narines-. Oh mon dieu, mais elle veut mourir si jeune ? Quoique franchement elle ne doit pas l’être tant que ça, genre elle veut nous faire croire qu’elle a vingt-quatre piges la nana. Quand la vieille fée a demandé âge réel et âge d'apparence elle a cru qu'on parlait de chirurgie ? Et puis finalement, bobonne ne m’énerve plus tant que ça. « Quelqu’un a filmé la scène, malheureusement son téléphone a échoué dans la fontaine. » Je ne précise pas que je suis évidemment la cause de ce petit incident. Le fan doit probablement se sentir honoré d’avoir été touché par moi et doit conserver la chose comme la pièce d’un musée, dans un joli cadre doré. « J’aurais bien renouvelé l’expérience pour que tu puisses mater, mais le pauvre a réagi comme s’il venait d’apprendre qu’il avait un cancer du cerveau en phase terminale. » Je lui fais savoir, au cas où ça l’intéresserait d’apprendre que parfois, les actes ont des conséquences. Parce que franchement, le type n’avait pas l’air bien et je me suis senti vraiment comme un con. Et je déteste ça, me sentir comme un con. En plus cette imbécile raconte n’importe quoi, le gars m’a poussé à bout deux fois en m’humiliant devant des milliers de téléspectateurs, y’a aucune chance pour qu’il ait envie que je le plaque contre un mur. « Tu m’as fait emballer un putain d’homo refoulé, et ça bobonne, même pour une salope inconséquente comme toi c’était pas cool. » Non mais c’est vrai quoi, j’aime jouer les connards moi aussi, mais là elle a carrément dépassé les limites. En même temps je la comprends, y'avait de quoi s'y tromper vu comment il reluquait le nabot dans le lac. « Avec des meufs comme toi, faut pas s’étonner que les gars préfèrent baiser entre eux. » Je termine, histoire qu’elle comprenne que me prendre pour son meilleur ami gay ne me fait pas le moindre effet. J’assume totalement ma sexualité, quand on chasse tous les poissons dans l’océan on a plus de chance de bouffer. BREF, on n’va pas s’étaler trois ans sur le sujet non plus, n’est-ce pas ? Parce que ça me prend toujours la tête le dénouement de cette foutue soirée. Tout ça c’était de sa faute à elle. La harpie. La Barbie. L’alcoolique. La boule de billard. Y’a tellement de surnoms possible pour bobonne que je ne sais même plus où donner de la tête. Quel intérêt de l’appeler Cordélia ? Puis mon regard retombe sur mon polo dévasté par l’eau de javel. Aux dernières nouvelles, elle n’était pas si outrageusement agaçante. A croire que j’ai le don de réveiller le pire chez les gens, un vrai cadeau de Dieu. Merci connard. « Putain c’est quoi ton problème d’abord, t’as tes règles ? Tu viens d’apprendre que t’es enceinte ? Ton lifting se casse la gueule ? Le travelo t'as sexuellement agressée ? Tu t’es pris une cuite et t’as mal au crâne ? » Je réfléchis, grimace légèrement, ricane. « Ah non, ça c’était hier pardon … Alors Cosby baise mieux qu’il s’habille, j’espère ? » Elle était sûrement trop saoule pour s’en rendre compte, mais un espion les avait aperçus dans la salle de bains l’un avachi sur l’autre. Je vous laisse deviner qui était au-dessus, certainement pas ce petit puceau de loup-garou. D’ailleurs, je me suis toujours demandé si cette meuf un peu trop parfaite ne s’appelait pas Cordell autrefois.

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Je n’écoute pas réellement ce que Sullivan me dit, je préfère fixer le mur lorsqu’il parle, en fait ça m’aide à supporter sa présence. De tous les décérébrés vivant dans le château il est surement le pire… Egocentrique, narcissique, antipathique, mesquin & manipulateur, il ne se soucie pas de faire du mal aux autres. C’est peut-être parce qu’il me ressemble autant que je le trouve si agaçant. Apparemment le pauvre Calliste n’a pas très bien vécu le fait que Sulli lui roule la pelle de sa vie. « Oh le pauvre… Je… Je ne pensais pas qu’il réagirait de cette façon… » Dans le fond ça me fait chier pour lui, je reste un peu conne sur le coup, je ne voulais pas le blesser, même si je ne le connais pas, Calliste à l’air d’être un gentil garçon… « A la base j’ai fait ça pour que tu te couvres de ridicule… Ce n’était pas contre lui. » C’est vrai, l’idée était que Sulli se prenne la grosse honte, lui qui fait tellement attention à son image. « T’en as pas marre d’insulter tout le monde ? Toujours à vouloir prouver que tu es plus fort, que tu as le dessus sur les autres. Dans le fond tu souffres d’un gros complexe d’infériorité… Avoue le, t’en as rien à foutre d’avoir embrassé Calliste, tu l’as juste mauvaise parce que j’ai réussi à me jouer de toi… Moi la pauvre blondasse insignifiante j’ai réussi à transformer le grand, le magnifique Sullivan en une vulgaire marionnette » Je pourrais recommencer d’ailleurs, là maintenant, pour le faire taire une bonne fois pour toutes. Mais ce serait trop simple… Puis je n’ai pas envie de me fatiguer de bon matin. Ce gars me met hors de moi. Sérieusement, faut pas qu’il s’étonne après si je fais violence à son polo. Il devrait me remercier soit dit en passant, il est immonde ce polo. Au moins maintenant n’aura plus à s’embarrasser en le mettant. Il s’interroge ensuite sur les raisons qui m’ont poussé à balancer de l’eau de javel sur le bout de tissu. Il en vient à me parler de la nuit dernière… C’est vrai, j'ai disons un peu trop abusé de l’alcool, mais je ne me souviens en aucun cas avoir approché Judi… Puis ça me revient, OH MERDE … J’ai un flash, je revis la scène, j’arrive dans la salle de bain, je me jette sur lui comme une morte de faim. Comme Absinthe quoi…. Ensuite… Je ne me souviens pas...Le trou noir. J’ai des doutes, si j’avais couché avec lui, j’en aurai gardé des souvenirs. Il va falloir tirer cette affaire au clair… J’essaye par tous les moyens de montrer que je ne suis pas déstabilisée, mais c’est difficile. « Quelqu’un à mal interprété la scène c’est tout, il ne s’est rien passé entre Judi et moi ne sois pas jaloux… Il n'est pas du tout mon style... Toi par contre si tu baises aussi bien que tu te coiffes tu devrais commencer à t’inquiéter » Je m'approche de lui, puis je lui tapote l'épaule. «Chaton je suis désolée d'avoir blessé ton ego de mâle dominant je suis prête à tout pour me faire pardonner » J'ajoute avec un sourire qui en dit long.

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Attendez, elle déconne ? Genre la princesse au petit pois en a quelque chose à foutre de Calliste. Je n’espérais pas faire couler de larmichette de ses yeux de harpie en évoquant le malaise du garçon, mais visiblement bobonne a un cœur. Bien caché sous ses prothèses mammaires, à moitié congelé, mais je l’entends effectivement battre. Le pire c’est qu’elle fait ma description en se basant visiblement sur sa propre expérience, et je lâche un rire sonore. « Je SUIS plus fort que les autres, j’ai rien à prouver. » J’insiste bien sur l’emploi du présent, mais je sais pertinemment que je suis en train de raconter une grosse connerie. Ouais, je suis là pour prouver à ces cons de loups garous que ce n’est pas parce que je perds les pédales trois fois dans le mois que je ne suis pas capable d’écraser des cadavres, des moucherons et des humains ridicules. Mais elle n’est guère mieux, au cas où elle s'imaginerait le contraire. C’est bien connu que quelqu’un qui se fait refaire la moitié du visage n’est pas hyper à l'aise dans sa peau. Et cela ne change rien au fait que je suis convaincu d’être bien supérieur à la majorité de ces losers. Ça ne m’est pas tombé du ciel, bien qu'une partie est probablement issue de mon arbre généalogique impressionnant. En plus elle me reproche à moi de n’en avoir rien à foutre, frustré d’avoir été utilisé comme un vulgaire jouet. Je ne manque d’ailleurs pas de frissonner lorsqu’elle prononce le mot 'marionnette', tiquant en fronçant le nez. Je DETESTE ces putains de pantins désarticulés, ça me fout les jetons. Alors vous comprenez à quel point ça m’insupporte d’en devenir un moi-même. « Euh, ben ouais j’ai jamais dit le contraire hein. C’est pas franchement agréable de se faire manipuler par une garce. » Non mais j’espère qu’elle n’est pas psychologue, parce que si c’est pour sortir des trucs plus évidents que sa chirurgie esthétique … Et là encore, je dis à moitié une connerie. Parce que chaque fois que je revois le visage décomposé du gamin dans mon esprit, ça me fout en rogne. Je ne sais pas si c’est parce que ma fierté a été heurtée par une telle réaction, ou si c’est parce que j’ai l’impression de ne pas encore avoir pigé ce qu’il s’était passé dans son crâne à ce moment-là. Bref, toujours est-il que le simple fait d’avoir été la victime de bobonne n’est pas à l’origine de toute ma rancœur. Et puis là y’a un truc super marrant qui se passe, la princesse essaie de me faire croire qu'elle est restée bien sage avec le loup-garou. J'ai bien envie de lui sortir un truc sur son statut de cougar, mais il me semble que les deux ont soi-disant le même âge. Franchement, y'a vraiment eu des magouilles quelque part ... « Quoi, ne me dis pas qu'il t'a jetée ? » Je ricane, comme si cette solution était la plus vraisemblable. Parce que d'après mes informations, elle était chaude comme la braise. M'enfin, si ça se trouve elle a fait de lui un homme et ne s'en souvient même pas. Le déchet. Et elle pose sa petite patte sur mon épaule en me faisant clairement une proposition, tout en gardant cette moue faussement innocente. Alors je recule instinctivement, l'air passablement dégoûté. « Oh, me touche pas. Cosby m'a confié qu'il avait des morpions la semaine dernière, je te les laisse ... C'est quoi le truc le plus vache que t'as fait avec ton don ? » Je lui demande, parce que ça m'intrigue de savoir à quel point elle est vicieuse.

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« Je SUIS plus fort que les autres, j’ai rien à prouver. » Il est quand même très sur de lui le Sullivan, il ne se prend pas pour de la merde. Vous me direz c’est mieux d’adopter cette attitude là, plutôt que de se faire marcher sur les pieds à longueur de journée. Il vaut mieux être le prédateur que la victime si vous voulez mon avis.. J’aime savoir que j’ai un adversaire de taille, j’en ai ma claque des gens qui n’ont pas de répondant, s’en prendre à Eukleia ça va deux secondes mais la fille à autant de répartie qu’un malade mental fraîchement lobotomisé. « C’est pas franchement agréable de se faire manipuler par une garce. » Il n’a que ce mot à la bouche, garce, est-ce que je le traite de connard, non, pourtant c’est ce qu’il est. « Ouais... si tu avais mon pouvoir tu l’utiliserais beaucoup plus que moi, et pour faire des trucs bien plus tordus j’suis sûre ». C’est vrai quoi, il a quand même des allures de psychopathes parfois… « Quoi ne me dit pas qu’il t’a jetée » Comme si quelqu’un pouvait me résister, surtout pas les hommes… Ni les femmes d’ailleurs mais c’est une histoire que je ne vous raconterai pas ici… A moins que je sois très saoule. J’ai très certainement repoussé Judi, il ne semble pas être le genre de garçons à profiter d’une fille complètement bourrée… Il me parle ensuite des morpions de Judi, qu’il surnomme Cosby dieu seul sait pourquoi. « J’ai des morpions tu as des puces, je ne vois pas ou est le problème, on finira par se gratter dans tous les cas. » J’ai déjà eu les morpions une fois… Je peux vous dire ce n’est pas vraiment la joie, on dirait que des intrus ont organisé une fête à laquelle vous n’êtes pas invité dans votre string. « C'est quoi le truc le plus vache que t'as fait avec ton don ? » Par ou je dois commencer ? « Quand mon ex m’a largué j’ai réussi à le convaincre de changer de sexe. Je crois qu’il s’appelle Samantha maintenant… Alors tu devrais être gentil avec moi si tu ne veux pas te réveiller un matin dans la peau de notre cher ami Ange. » Malgré le fait que je sois une garce finie j’utilise mon pouvoir sur les autres que très rarement. Je recule un peu vexée que Sullivan se montre si méchant avec moi. « Bon, franchement, j’avoue, j’ai exagéré… Je te présente mes excuses, t’es obligé de les accepter, puis si tu le fais pas je devrais t’y forcer donc… D’ailleurs pour me faire pardonner, je t’offre l’opportunité d’utiliser mon pouvoir sur quelqu’un ici, comme bon te semble. »

Oh ça c’est sûr, si j’avais son pouvoir j’en abuserais bien plus qu’elle le fait. Quoique j’imagine qu’elle a dû avoir sa période elle aussi, en découvrant de quoi elle était capable. Mais je suis bien placé pour savoir qu’un don peut rapidement se révéler handicapant, ou en tout cas nous réserver son lot de mauvaises surprises. « Si on me le donnait pour une seule journée, probablement. » Chaque action a ses conséquences, et avec un truc pareil tu ne sais jamais ce qui va sortir du chapeau. Tu crois foutre la honte à un gars, et à la place t’en as un autre qui s'ouvre les veines. Du coup, je ne suis pas certain que l’utiliser à outrance soit une bonne chose, et je suis persuadé que bobonne le sait aussi. Parce que je ne doute pas que dans le cas contraire, elle ne se priverait pas pour transformer tous les candidats en marionnettes. Et puis elle dit un truc qui me fait rire à propos des morpions, visiblement ma suggestion ne l’a pas choquée. A croire qu’elle a l’habitude des MST, et je comprends de quoi elles peuvent parler avec la folle du cul quand elles ne balancent pas sur les autres candidats. Elles partagent sans doute leurs relations sexuelles multiples en s’échangeant des tuyaux de grand-mère sur comment traiter ce genre de trucs : ‘oh fait, tu sais qu’ils ont inventé un truc super ? Les préservatifs ils appellent ça …’ Bref. Je n’irai pas jusqu’à prétendre que je n’en ai jamais eu non plus. Mais je n’ai même pas le temps de rétorquer quoi que ce soit qu’elle répond à ma question. Ok, je crois que je vais m’étouffer avec ma propre salive. Elle a bien dit : convaincre de changer de sexe ? Je la regarde d’un autre œil, limite apeuré vous voyez, et je me demande si c’est du lard ou du cochon. Est-ce qu’elle se fout de ma gueule ? Du coup ça me donne encore moins envie de la toucher la gonzesse, imaginez qu’elle prenne la mouche pour un truc et qu’elle me convainque d'aller me glisser entre les cuisses de la mémé … « Ange c’est pas un transsexuel, c’est un travelo. » Enfin je crois, je ne suis pas allé vérifier non plus. « Mais je comprends pourquoi tu flippes quand tu le vois maintenant. » Genre ça éveille chez elle le souvenir de son ex. Oh bordel, cette image est à la fois horrible et hilarante. Mais j’ai à peine visualisé la scène qu’elle s’excuse. Sérieusement ? Et qu’elle me propose d’utiliser son pouvoir. Sérieusement ? Je flaire l’embrouille à des kilomètres, mais je me dis qu’elle est peut-être sincère. Franchement, ce serait tellement jouissif. « Excuses acceptées. » Ce n’est pas comme si j’avais prévu de la haïr pendant le reste de l’aventure, je n’suis pas un mec rancunier. Ouais vous voyez, une fois qu’on s’est bien gueulé dessus je suis convaincu qu’elle et moi on pourrait bien s’entendre. Le genre de relation où on passe notre temps soit à se raconter des trucs de vicieux, soit à se prendre le bec pour déterminer lequel d'entre nous a la plus grosse. J'imagine aussitôt des choses comme faire en sorte que la ventouse réhabilite ce qui se cache dans mon pantalon, demander un strip tease endiablé de la demeurée, persuader le bûcheron d’enfiler une culotte de blondie par-dessus son futal, obliger le travelo à se raser la tête. « Tu pourrais genre, convaincre Cosby de débarquer au prime dans son caleçon le plus hideux, sans rien d’autre sur lui ? » Parce que le gars limite, il est mieux à moitié à poil que fringué comme la dernière fois. « Ou convaincre la fée vorace que le nabot est un homme en chocolat ? Ou attends, obliger le bûcheron à se maquiller ... ? » Toujours pendant le prime, of course, histoire que tout le monde en profite. Et je lui laisse le choix vous voyez, je suis trop généreux. Elle peut aussi faire les trois tant qu'elle y est, histoire d'animer un peu le prime qui risque une fois encore d'être particulièrement difficile pour moi. Si j'ai une distraction, ça m'empêchera peut-être de devenir complètement fou.