Oh merde, j'aime pas ça du tout être appelé par la vieille fée aux côtés de la folle du cul. J'ai l'impression de retomber en enfance, quand le principal me convoquait dans son bureau pour me botter le cul. Et moi qui me foutait de la tronche du Tigre parce qu'il redoutait d'être confronté à la mémé, je fais tout de suite moins le malin. Si ça s'trouve elle a entendu tout ce que j'ai dit devant la porte des dortoirs, si ça s'trouve elle m'a grillé en train d'éventrer les poches de sang des vampires, si ça s'trouve elle veut récupérer son gode électrifié, si ça s'trouve elle est dans ma tête et elle voit tout ce que je pense ! Ok, je deviens complètement paranoïaque là. En fait, ce qui m'effraie le plus c'est qu'elle m'enferme à double tour dans son bureau pour me violer, incapable de résister à mon corps d'Apollon. Mais en vérité, je sais au fond de moi qu'elle va probablement m'attribuer une médaille du genre 'meilleur candidat de la semaine', ou 'candidat le plus sexy du château', un truc comme ça. Ouais, c'est obligé. Et, reprenant toute mon assurance, je caresse le mur de pierre -c'est bien la première fois que je caresse un mur- et pénètre dans le bureau de la mamie en affichant mon plus beau sourire. « Bonjour ô magnifique créature. » Faux-cul ? Trop pas, elle est bien conservée pour son âge quand même.

Une convocation chez la vieille fée ? d’où elle me donne des ordres celle-là ? au début, j’ai cru qu’elle voulait baiser, j’ai déjà parlé de sa tête de mamie en manque de cul (genre pire que moi), mais après, j’ai vu que Sullivan aussi, il était convoqué. Et bon, clairement, un plan à trois devant de sa part, vous voyez, ça m’étonne un peu, mais bon. Elle veut peut-être quand même baiser. Je sais pas trop comment elle va le prendre, quand je vais lui dire qu’elle m’attire carrément pas. Que ce soit sa tronche de lyophilisée, ses yeux bien dégueulasses ou son style vestimentaire qui ne la mettent pas du tout en valeur. Enfin bon. J’me retrouve là où on était supposé se rendre, j’sais pas trop si on peut rentrer tout de suite ou bien, voyez. Limite, j’ai envie de me barrer tant qu’elle est pas encore devant moi. Je sais pas, voir sa laideur, ça va être dur quoi. Je soupire, un grand soupire de désespoir. « j’espère qu’elle veut des conseils beauté. »histoire qu’elle soit plus regardable dans le futur. Quoi que je sais pas trop ce que Sullivan viendrait foutre là dedans. Je sais pas trop ce qu’on est censés foutre, genre, lui dire qu’on est là, ou attendre qu’elle nous accueille ou je sais pas quelle connerie. Ah, le Sullivan caresse le mur. Euh, ok, mec, fais comme tu veux. Dans le genre bizarre. Et en fait, y'a la porte qui apparait, genre, comme ça. Putain, si faut avoir l'air con pour voir apparaître une porte, on est mal foutu. Et je rentre avec l'autre type. Et vas-y qu'il joue le lèche-botte. Je la regarde. Je le regarde. Je me fais déjà chier.

Alors que les deux énergumènes rentrent dans le Bureau de la Vieille Fée, elle apparaît dans un nuage noir, laissant apparaître la couleur de son humeur. Elle les regarde tour à tour, de son regard perçant. Elle leva soudainement la main et les deux candidats furent envoyés à l'autre bout du bureau, collés au mur, sans possibilité de bouger. La main toujours brandie face à elle, les deux bourzouks collés au mur, elle prit la parole. « Bienvenue dans mon bureau. Malheureusement pour vous, vous êtes les premiers à y entrer. Sachez que c'est rarement bon signe d'être convoqué ici. Je pensais avoir été claire sur deux choses. Un, je sais tout, absolument tout ce qu'il se passe dans le château. Deux, vous me devez le respect. » Petite pause. Petit sourire jubilatoire. « Des confessions à faire ? » elle demande.

Elle n’est pas de bonne humeur, la vieille. En deux temps trois mouvements, j’me retrouve genre collée au mur, dans le genre violent, elle donne la mamie. Putain, on dirait presque un remake de film porno là, j’dois lui dire à quel moment, que ça m’branche pas trop, le genre sado-maso moi ? Elle fait un discours. Elle sait tout. Sympa pour elle. On lui doit le respect. Ouais. Et elle demande des confessions. Je fronce les sourcils, style, t’es sérieuse meuf. Elle a l’air sérieux. J’ai envie de me lancer dans un petit « pardonnez-moi mon père, j’ai péché » mais je crois que ça ferait marrer que moi, alors, je me la ferme quoi. « qu’est-ce que t’as foutu encore ! » que je lance, en regardant Sullivan à côté de moi. Si j’arrive à savoir ce qu’il a fait de mal, comprenez, j’pourrais savoir c’que j’ai fait de mal, moi, hm. En plus, j’ai même pas encore posé la main sur un seul homme, franchement, j’me sens un peu comme la sainte vierge ici, j’vois pas c’que je pourrais avoir fait de mal bordel. Putain, les fées sont toutes des salopes.

Euh, le nuage noir c’est normal ? Parce que chez les bisounours, ils sont tous roses ou jaunes … Aussi je sens qu’on va s’en prendre plein la poire avant même qu’elle me propulse contre le mur froid de son bureau. Aïe, ça fait mal bon sang, elle est complètement barge cette vieille bique. J’ai les crocs qui sortent mais je prends soin de garder la bouche fermée, histoire de ne pas lui montrer qu’elle me court sérieusement sur le haricot. Je suis généralement calme, c’est vrai, mais les agressions gratuites ça me met hors de moi. « Qu’est-ce que t’as encore fait, toi ? » Je demande à la folle du cul (Fauve) d’un ton agressif comme si je n’avais absolument rien à me reprocher. Question qu'elle me renvoie en plein figure au même moment -la salope-. Et le pire, c’est que je ne vois vraiment pas en quoi je lui ai manqué de respect. A moins que … « Oh, non mais attendez une seconde, je n’avais pas la moindre idée qu’il s’agissait de votre sextoy ! » Si c’est parce que j’ai électrifié ce machin, ainsi devenu inutilisable, elle y va un peu fort. Comment je pouvais savoir, moi, elle n’avait qu’à pas laisser traîner ses jouets. Et c’est en ravalant mes canines que je comprends que je viens probablement d’aggraver la situation, parce qu’en y réfléchissant à tête reposée il me semble peu probable que Tigrou avait raison au sujet de la nature de cette chose. « C’est vrai, je vous ai imaginée à nous attendre sur les lits, mais en même temps faut nous comprendre. Ca fait quatre jours qu’on est arrivé, et personnellement je ne suis pas habitué à ce genre de lieu clos. J’ai juste besoin d’un petit temps d’adaptation. » J’espère que je ne suis pas en train de m’enfoncer, parce qu’à tous les coups elle parlait d’autre chose, aussi je prends soin d’ajouter. « Veuillez excuser mes hormones. » Au cas où, sait-on jamais. M'excusez moi, non, après tout je n'ai aucune responsabilité dans cette histoire. Bien, maintenant si elle voulait bien nous lâcher, ce serait gentil.

Et vas-y qu’il me demande ce que j’ai fait, en même temps que moi. Genre, c’est ma faute, c’est ça ouais. Et là, je me retiens d’exploser de rire quand il parle de sextoy. Franchement, j’ai aucune idée de quoi il parle, alors ça m’aide pas franchement pour la faute que j’ai pu commettre, enfin, il enchaine. Mon dieu. Il l’imagine sur les lits. Il a de drôles de pensées en tête. Putain, je crois qu’il veut se faire la vieille chouette. Pour l’imaginer sur un lit, avec une histoire de sextoy dedans, ça peut être que ça. Il s’excuse. Je le regarde, genre, t’es pas sérieux mec. Et là, la vieille ouvre son clapet, et je vous jure, j’me mords la lèvre pour ne pas éclater de rire, parce que, la vieille bique mal baisée aux jambes écartées, voilà quoi, c’est pas mal. J’reconnais mon mal-baisée. J’imagine que c’est pour ça qu’elle nous pète une crise. Ca confirme ce que je disais. Mal baisée. Enfin bon. J’ose pas trop l’ouvrir, parce que j’ai pas envie de me ramasser son bureau par la tronche, ou je sais pas trop quoi d’autre, vous voyez. Elle peut faire ce qu’elle veut de nous. Hm. Dommage que ce soit elle qui prononce cette phrase. Je préférerais que ce soit le jeune fé qui donne les punitions, sérieux, ce serait un brin excitant, vous voyez. Enfin, elle nous dit de déguerpir, et honnêtement, j’me fais pas prier, d’autant plus que j’allais avoir des nausées, à la regarder plus longtemps. Apparemment, on verra vendredi pour notre punition. Ouuh. J’ai hâte. « Sérieux, t’as de drôles de fantasmes toi, style tu veux te la faire. » bah ouais. Se l’imaginer les jambes écartées sur un lit. Avec un sextoy. Comprenez. Je me barre fissa du couloir, j’sais pas, imaginez qu’elle revienne la meuf, j’veux pas la revoir hein.

Oh oh, alors elle l'a traitée de vieille bique mal baisée ? Un mince sourire trahit mon amusement, un rictus que je ravale aussitôt pour ne pas me faire griller par cette fouine. Putain je le savais, tout ça parce que j'ai suggéré au tigre qu'elle nous attendait sur un lit les jambes écartées. En même temps, est-ce que j'avais tort, hein ? Quelle hypocrite. Je me sentirais bien d'humeur à pointer mon partenaire ce jour là, qui s'était empressé de me confier qu'elle organisait sans doute ce jeu pour attirer les jeunes hommes sexy comme nous, ce qui revenait indirectement à la traiter de cougar, mais je ne suis pas le genre de crapule à balancer ses camarades. De toute façon, ça ne sauvera pas mes fesses de loup-garou. Ces fichues caméras, je les ferais bien cramer dans un grand feu de joie, parce que même si elle essaie de nous faire croire qu'elle passe sa vie à nous écouter, je sais bien qu'elle a un tas d'espions à sa disposition pour répéter nos moindres faits et gestes. Bande de traîtres. J'estime inutile d'ajouter quoi que ce soit, parce que de toute évidence ça empirerait ma situation, aussi je passe la porte sans demander mon reste. J'ai bien envie de confier à la folle du cul que cette conne ne perd rien pour attendre, mais me faire exclure du jeu si tôt ne fait pas partie de mes plans. Quant à prévenir les autres, je ne suis pas aussi bon prince. Et puis ma camarade d'infortune en rajoute une couche, comme si me faire remettre à ma place par une centenaire aigrie ne suffisait pas. « Ça aurait été un mec, t'y aurais pensé aussi ne dis pas le contraire. » Ouais, je suis parfaitement certain d'avoir raison.