La porte s'ouvre. Silence. Fauve gueule. La porte claque. Ouais. Nico relève un peu la tête pour voir ce qu'il se passe. Ah bah elle est partie. Qu'est-ce qu'ils ont fait ? Hm. Le garçon se laisse retomber sur le matelas. C'est que c'est l'heure de la sieste, et dehors c'est la canicule. Alors faut pas trop en demander non plus. Il referme les yeux et baille un instant. " Qu'est-ce qu'elle voulait à votre avis ? " Ouais parce que ça l'intrigue, maintenant. Fauve qui gueule et tout. Il va pour tenter de s'endormir mais y'a des portes qui claquent dans le couloir. Oh ça va c'est pas bientôt fini tout ce bruit là ? Apparemment non. Parce que y'a Fauve qui rentre à nouveau dans le dortoir. Espérons qu'elle soit allée se choper un somnifère, ou un petit valium, pour le bien commun. Mais non non. Elle recommence à parler. Elle se pose par terre et d'après le ton de sa voix ils ont pas vraiment le choix de faire autrement. Nico se redresse à nouveau et zieute un instant la boîte qu'elle tient entre les mains. Un scrabble ? Sans blague. Même ses grands-parents en avaient pas à la maison, ils trouvaient ça trop chiant. M'enfin y'a un truc qui attire son attention. Des bières. Ah ça c'est une bonne idée. Il se laisse glisser par terre, Nico, s'appuyant contre le dossier d'un des lits. Petite distribution de bières. Il ouvre la sienne et boit quelques gorgées, un sourire de contentement se dessinant sur ses lèvres. C'est qu'elles sont bien fraîches, ça fait du bien. Bref. Les autres s'installent aussi et le jeu est placé face à eux. Il va pas dire qu'il y a jamais joué, c'est quand même la honte. Ca doit pas être bien compliqué de toute façon, non ? Y'a Fauve qui se lance. Elle commence direct avec les petites blagues et tout. Nico hausse le regard, genre faussement exaspéré. Mais au final il s'marre quand même. " A moi allez. " b - o - t - o - x. Ah ah. Ouais enfin il ouvre pas plus sa gueule, parce que bon. On sait jamais.

Je sais pas si on doit compter les points. C’est pas grave, on va dire que boules, ça me rapporte trente points. C’est bien, trente, non ? Oh j’en sais rien, la dernière fois que j’ai joué à ça, je devais avoir onze ans je crois. Ouais, non, j’avais bien onze ans en fait, je m’en rappelle, j’avais un beau-père flippant qui kiffait un peu trop les jeux de sociétés, à onze ans. Enfin bref. Ça fait quand même longtemps. Soit, je place le mot boules. Je sais pas si on est supposé reprendre des lettres après. Ouais, si. Bah si. Sinon, on a plus de lettre, hm. J’en repioche donc, et là, le Nicola place botox. Je peux pas m’empêcher de regarder Cordelia, hm. D’ailleurs, ça me fait penser à un truc. « Cordélia chériiiiie. » ça fait faux-cul ? Merde. « t’es riche, non ? » je bois une gorgée de bière. « ça t’a coûté combien de te faire refaire les seins ? » ah non mais oui je suis intéressée hein. Je sais pas, dans ma tête, ça a toujours été un truc hyper cher, mais je dois avouer que je me suis jamais bien renseignée pour savoir les prix, pour se faire refaire la poitrine. Enfin bref. Je regarde mes lettres. Je soupire. J’ai des lettres de merde. Je place un T, un O, un K et un X. Ils ont pas l’air convaincu par mon mot. « Le tokx, c’est un sextoy japonais, bande d’incultes ! » je lève les yeux au ciel, style, ils sont vraiment désespérants. Ouais, bon, je triche, et alors ? Je suis presque sûre d’être convaincante, voyez. « Je vous donne des détails ce qu’il fait, peut-être ? En tout cas, c’est vraiment un truc de malade hein, je vous le dis, j’ai testé, bon, c’est pas mal, mais c’est pas habituel, comme sextoy, vous voyez. »

Je suis tranquille sur mon lit en train de lire le dernier exemplaire du magazine  Bombasse Élégante lorsque Fauve pénètre dans le dortoir comme une furie. Apparemment elle s’emmerde, je peux la comprendre, je vis actuellement la même chose. Maia & Nico sont encore en train de nous faire un gosse. Parfois j’ai l’impression d’être de trop. Elle quitte la pièce et revient quelques minutes après avec des paquets de chips et des bières Bonne idée, elle va organiser une fête. Non en fait elle veut jouer au scrabble. « Super, ce château se transforme de plus en plus en maison de retraite. » Je lance, agacée. Oui bon en fait j’adore le scrabble mais je n’ai pas envie de l’avouer. Puis en bonne diva que je suis, je me dois de faire une critique sur tout et n’importe quoi. Fauve veut jouer la première, parce qu’elle se croit bonne. Le pouvoir de l’auto suggestion me surprendra toujours. J’attrape une bière, Fauve écrit le mot BOULES. Nico joue à son tour et nous sort le mot botox. La nympho m’appelle de manière assez hypocrite pour me demander le prix de mes implants. « C’est bien trop cher pour toi ma chérie. Je suis allée voir le chirurgien le plus réputé de la côte ouest pour obtenir ce résultat. Regardez-moi ces bijoux. . » Je mets ma poitrine en avant et balance mes cheveux en arrière de ma main droite en hochant la tête, genre pour me vanter… « Tu peux venir les toucher si tu veux. Je comptais t’en offrir une paire pour ton anniversaire. »  Elle place un nouveau mot, assez bizarre je dois dire, un sextoy apparemment. Dieu que ça m’intéresse.  « Il me le faut absolument ! J’ai cassé mon canard de bain vibrant la semaine dernière » Je regarde mes lettres et place un petit C-L-O-C-H-A-R-D. « C’est un peu en hommage à Tyger. » Je lance aux autres en souriant.  

Trop cher pour moi, sans déconner ! Je m’en doutais pas du tout. Ouais, bah excusez-moi de ne pas être mariée à un vieux milliardaire comme elle hein. Je me demande si elle se tape le vieux, genre, il lui refile plus d’argent pour une gâterie. Oh mon dieu mais c’est dégueulasse. Pourquoi je pense à ça ? Oh putain. Je préfère mater ses seins ouais. Et elle me dit que je peux toucher. « nonn, sérieux, je peux ? ça risque pas de faire lesbienne ça ? » ouais, quoi, après nos deux baisers, je voudrais pas que Cordélia pense que j’ai envie de me la taper, style, j’ai eu une subite révélation et je préfère les nanas aux types. Mais bon. Voyez, ça m’intéresse quand même quoi, histoire de voir si ça vaudrait vraiment le coup. Du coup, après avoir placé mon deuxième mot, je me rapproche d’elle. Elle veut tester le sextoy japonais qui n’existe pas. « Un canard de bain ? C’est tout ce que t’as ? » ah non mais oui, ça me choque. Y’a quand même largement mieux qu’un fichu canard voyez. Enfin bon. Je vais pas lui étaler touuutes mes connaissances là-dessus, en plus, j’suis sûre que ça fouterait Nicola mal à l’aise, voyez, déjà qu’il vient à peine de se faire dépuceler, faudrait pas trop le brusquer non plus le pauvre petit. Elle place clochard, en hommage à Tyger, ça me fait un peu marrer, même si j’ai rien contre lui, enfin, personnellement quoi. « bon, bon, je touche alors, ok ? » je sais pas, des fois qu’elle ait changé d’avis, hm. J’approche mes mains de ses seins. Bon, bah j’y vais, ouais ? Je sais pas, c’est la première fois que je touche d’autres seins à part les miens quoi. J’y vais, donc. « Aaah purée ! Mais ça fait trop bien en fait ! Je pensais que ce serait tout dégueulasse tu vois, genre, pas du tout naturel et tout, mais ils sont trop canons tes seins ! » ok ça y est je veux de nouveaux seins. « tu sais, j’ai eu vingt-deux ans y’a quelques semaines hein, tu devrais me les offrir dès notre sortie quoi.. » ouais, je demande, on sait jamais, que ça marche. Je lâche pas ses seins, voyez, je touche bien, histoire de bien regarder la qualité et tout, ouais, sérieusement.

Je pensais vraiment pouvoir faire une petite sieste tranquille en me faufilant discrètement dans le dortoir Saphir, mais ça c'était sans compter sur les résidents du dortoir qui semblent bien décidé à s'occuper le plus bruyamment possible. J'essaye tout de même de me faire le plus discret possible, emmitouflé dans une immense couette, je sors tout doucement la tête pour pouvoir les espionner: ah mais ce serait pas la joyeuse team des bitches du bosquet ? Dans ce cas je vais peut-être moins m'emmerder aujourd'hui que ce que j'aurais cru. Du coup j'ai une petite idée, je marmonne deux trois incantations avant de commencer à m'envoler avec ma couette qui recouvre ton mon corps et je me mets à virevolter autour de la tête de Fauve, je change instantanément de voix « Whouuuu, je suis le fantôooome de ta virginitééé ! » je me concentre un peu et je fusionne totalement avec la couette, du coup je fais un peu des mouvements dans tous les sens, genre pour la faire flipper « Pétasse, pourquoi tu m'as abandonnéééé ? » putain j'ai juste l'air ridicule et si elle panique pas c'est encore pire.

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« Tant que tu ne commences pas à les peloter sauvagement, j’pense pas que ça fasse lesbienne, mais j’suis pas certaine. On devrait demander son avis à Vixy, ou même Sulli, il est lesbienne lui aussi non ? Enfin, gay, whatever, je m’égare. Au fait, tu ne trouves pas ça gênant de savoir qu’avant de coucher avec toi il avait peut-être, je ne sais pas moi, astiqué le manche de Tyger dans la salle de bain ? Ce groupe là est vraiment louche si vous voulez mon avis, c’est plutôt du genre copain-copine quand tu veux on pine. » Fauve semble surprise que je ne possède ici qu’un ridicule canard vibrant. « Non, mais tu vois, j’ai pas réussi à faire rentrer la combinaison SM et tous les accessoires qui allaient avec dans ma valise. » Je réponds avec ironie. Elle s’approche de moi et commence à malaxer mes seins comme si sa vie en dépendait la sensation est agréable selon elle. J’affiche un air trop fier lorsqu’elle me complimente. « BEST INVESTMENT EVER. » Je rétorque en me prenant une autre gorgée de bière. Je place un autre mot, qui compte triple, c’est ma chance. M-O-U-S-T-A-C-H-E. « En parlant de moustache, j’y pense, Maia, tu devrais épiler la tienne, j’sais pas si c’est à cause de la pleine lune qui arrive que ton système pileux s’affole mais ce n’est pas joli joli tout ça…. » Puis là, de nulle part, un drap s’élève au dessus de la tête de Fauve. Le fantôme de sa virginité. « OH MON DIEU, FAUVE, TON HYMEN REVIENT D'OUTRE TOMBE POUR SE VENGER. » Je me lève et lui balance un pack de bière à la gueule.

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Ca part en délire d'attouchement de seins. Il savait qu'il aurait du se méfier du mot botox, Nico. Pas qu'il soit mal à l'aise dans ce genre de situation - non non il a déjà vu sa soeur et ses copines déconner pour bien pire - mais bon. Au milieu de toutes ces meufs il se sent franchement un peu étouffé quoi. Du coup il se contente de siroter sa bière, en souriant à moitié face aux échanges de Fauve et Cordelia. Ouais ouais. Il recommence à bailler, complètement appuyé contre le dossier du lit. Genre il est trop fatigué et tout. Non mais en fait il attend son tour en louchant un peu sur les lettres. Y'a que des trucs qui servent à rien, c'est fou. Il réfléchit un peux aux mots croisés, aux mots chelous qu'ils demandent d'habitude. A coup sûr va y avoir un truc qui marche, non ? Bon. Vu qu'il arrive pas à se concentrer sur ses lettres il essaie de zieuter un peu ce qu'il se passe autour. Genre les lettres de Maia. De toute façon vu qu'il connaît pas les règles du jeu, ça va pas lui servir à grand chose de savoir ce qu'ont les autres. Gorgée de bière. Hein, quoi ? Y'a un truc qui s'élève dans les airs. Putain ça lui a presque fait venir un arrêt cardiaque à Nico. Il ramasse sa bière qui était tombée sur le coup de la surprise. C'est Calliste. Non mais n'importe quoi celui-là. Ha ha qu'est-ce qu'il est con. Nico se marre doucement, son regard alternant successivement entre le visage de Fauve et celui du jeune homme. Y'a Cordelia qui gueule à nouveau. Mais là elle fait un truc un peu débile. Elle chope le pack de bières et le lance en direction de Calliste. Aaaaaah. Nico se lève d'un bond en voyant déjà le pack s'approcher dangereusement du sol. Il se jette bras tendus tel un joueur de volleyball et s'écrase en plein milieu de la chambre - à moitié sur Cordelia - le pack entre ses deux mains. Sourire victorieux. " They call me superman, i'm here to rescue youuu. " qu'il sifflote sur l'air de la chanson d'Eminem. Ouais ouais. Enfin bref du coup il se dégage un peu de Cordelia, un sourire à moitié désolé sur le visage. Faut croire qu'il a un peu fait capoter le jeu vu que toutes les lettres sont un peu partout. Il croise le regard à moitié accusateur des autres. " Quoi ? Ca va pas de balancer le pack de bières comme ça. On n'est pas à Tchernobyl hein ! " Hm. Allez. Il retourne gentiment à sa place et se colle un peu à Maia, genre ça va aller mieux. Grand sourire.

Je continue tranquillement mon petit manège quand Cordélia commence à flipper genre sévère et limite j'explose de rire quand elle commence à parler de l'hymen de Fauve. OMG il doit plus en rester grand chose de ce petit truc puis... PUTAIN ELLE EST COMPLÈTEMENT CINGLÉE LA MEUF, j'ai même pas le temps de débattre plus longuement sur l'hymen de Fauve que la Cordé choppe un pack de bière pour le balancer droit dans ma gueule ! Putain, heureusement que Super Nico et là hein, parce que bon je voyais déjà ma défiler devant mes yeux là: genre le premier cri que j'ai poussé à la naissance - vu la gueule de sorcière de la sage-femme c'était à prévoir - puis mon premier mot, c'était émouvant, sauf pour mon père - j'ai dit "pétasse", vous voyez -. Enfin bref, sous le coup de la surprise j'ai repris forme humaine et je retombe aussi sec au sol, ma couette sur la tête. « Meuf t'as failli me tuer là ! » que je lance à la blonde en fronçant les sourcils, puis je vais quand même faire un bisou sur la joue de Nico parce que c'est mon héro quoi et j'en fait un aussi à Maia pour le coup - parce que je la trouve beaucoup plus canon maintenant qu'elle est en couple enfaîte - et je me pose à côté de Cordé « Sinon c'est quoi votre jeu là ? » je demande en posant ma tête sur ses genoux.