Je serre et desserre mes mains autour de la corde rugueuse, tout en tapotant légèrement le bois miteux sous pieds comme pour prendre mon envol, parce que ouais j’y crois. Et, malgré les bruits de la vie humaine qui attirent par moment épars mon attention, je finis par m’élancer dans les airs, mes pieds accrochant la corde tandis que je tire sur mes bras pour me hisser vers le haut moi, mon corps, mon esprit, tout. L’énergie coagule dans mes veines de façon si rapide que ce n’est pas limite si elle a remplacé le sang qui y coulait auparavant, me permettant ainsi de ne pas fatiguer aisément. Je progresse dans les airs, jette de temps à autres des coups d’œil vers le sol pour faire en faire état. Et, dans le même temps, je sens mon activité cérébrale s’intensifier voire s’emballer, des pulsions électrochimiques se répandre dans tout mon corps, déversant ordres et mouvements en provenance de mon cerveau guidé par mes intentions. La machine est en marche, impossible de l’arrêter ou ne serait-ce que s’y essayer. En levant la tête, j’aperçois la première plateforme. Je poursuis durant plusieurs minutes jusqu’à sentir mes muscles commencer à s’engourdir, s’ankyloser et mon corps s’alourdir. Comme si la gravité me rappelait à elle. Je serre les dents, lève la tête de nouveau et aperçois une tête dans les airs, limite entrain de flotter. Je jure avoir pris mes médocs ! Je fronce les sourcils avant de faire les liens. Mon imagination débordante… Je vis dans un monde de magie, on ne peut pas me le reprocher ! Une main dans ma direction, une aide. « Tu blagues, mec ! » Ouais, je m’adapte. Je suis polyvalente, des fois que vous auriez oublié. « …je pourrais monter les yeux bandés et les jambes attachées ! » j’enchaine sur le ton de la provocation avant de me hisser de nouveau. Non, non, je n’en fais jamais assez. La minute d’après je m’écrase au sol sur la plateforme, le temps de recharger les batteries. « Tu vois » je lance, inspirant longuement avant d’afficher un fin sourire. J’aime montrer que je suis capable alors… « On fait la course jusqu’à la prochaine ? » je demande en désignant du menton l’autre plateforme au dessus de nos têtes. « Sans tricher » je précise non sans un regard appuyé, une lumière malicieuse dans celui-ci. Ouais, sait-on jamais qu’il sache voler, se téléporter, qu’il soit vampire ou loup et utilise sa rapidité doublée d’agilité pour me battre à plate couture, qu‘il soit fé et que des ailes lui sortent dans le dos... Enfin voilà quoi. Puis, j’attends sa réponse, affichant un air traduisant un: alors ?