Je rêvasse, c’est rare mais ca m’arrive. Et, dans ces rares cas là, je ne suis pas à bout d’énergie, simplement en total contrôle et harmonie. Autrement dit, les rares moments où je ne suis pas sur le qui-vive. Aussi, accoudée à la rambarde de bois je ferme les yeux, en confiance, respirant l’air marin. Ou alors, est-ce les pilules qui sont au top de leur rôle régulatrice ? Qu’importe. Néanmoins, ce précieux temps de sérénité se trouve rapidement écourté lorsqu’une voix masculine inconnue s’élève dans les airs, non loin de moi qui plus est. J’ouvre automatiquement les yeux et détourne mon attention pour apercevoir l’inconnu. Humaine ? Moi ? J’acquiesce légèrement en apercevant son sourire dessiné sur ses lèvres. Silencieuse, je m’emploie à simplement observer et détailler. Il poursuit son avancée jusqu’à moi, je demeure immobile encore quelques secondes, prête à décamper au besoin, faut pas déconner non plus. Nos prunelles se croisent, je fronce les sourcils. J’ai l’impression d’être un animal dans un zoo et il poursuit son babillage quasi-incompréhensible. « Comme vous ? » je répète intriguée, le dévisageant. Mon don ? Je comprends sa curiosité aussi je me retiens de le blâmer. C’est… humain. Puis, après tout, il me suffit de présenter mon don comme une grande force. Et, quelque part, s’en est une. Ouais, je n’oublie pas la compétition. « Je maitrise l’activité électrique des êtres vivants » Maîtriser, un bien grand mot. Mais j’appelle cela: le doloris mental, car ce que je sais infliger au jour d'aujourd'hui est surtout mental car cérébral mais qu’importe, je ne détaille pas plus. « Et vous ? » Enfin toi, euh, attendez, pourquoi je le vouvoie déjà ?