Maisie ne sait que sourire. Un garçon – qu'elle avait repéré au prime – lui envoie un regard assez spécial. Elle détourne alors son visage. Elle n'ose pas le regarder plus que ça, de peur de recevoir ses foudres. Elle attend. Certains se mettent déjà à courire. Maisie, elle, elle préfère attendre que l'on le lui dise clairement. On ne sait jamais, si elle ne peut pas. Pourtant, plusieurs se mettent à imiter les premiers. Elle regarde autour d'elle et elle se dit que finalement, elle devrait faire pareil, quand justement, une blonde lui demande si elles s'y allaient. Elle lui adresse un large sourire. Elle essaye de paraître moins niaise que tout à l'heure. « Oui ! » Et elle court à la même allure que la blonde. Elle la regarde faire et elle se cale pile à côté d'elle. Elle ne sait pas à quelle vitesse elle peut aller avec ces jambes si et comme la fatigue ne se fait par ressentir, et bien elle continue. Et puis une rousse fait finalement son apparition. Maisie lui adresse à elle aussi un sourire. C'est en quelques sortes sa carte de visite. D'autre l'aurait envoyé chier, elle, elle lui sourit. Elle lui dit même : « Tu aimes le footing, j'espère... » Qu'elle lui dit en rigolant. « Toi aussi... » Qu'elle adresse à la blonde, entre elle deux.

Me soigner, la bonne blague. J’ai besoin de personne moi, c’est arrivé une seule fois alors qu’elle ne prenne pas la grosse tête. Et puis qu’est-ce qu’elle fait là, le salut japonais ? J’accélère un tantinet au cas où, mais je crois que je suis un brin parano aussi je ralentis légèrement ma course en laissant échapper un souffle à sa remarque, ce qui se rapproche le plus d’un sourire pour moi. « Je crois que tu serais plus compétente pour cette mission, c’est évident que cette vieille castratrice préfère les femmes. » Je me gratte la mâchoire en fixant les planches de bois. Si je mate la mer, je suis foutu. « Enfin ça pourrait être pire, elle nous a pas balancé du Bayonci … » Je lâche comme si j’étais un grand spécialiste des musiques de merde, sans me rendre compte que j’écorche le nom de la chanteuse que j’ai lu dans l’un des magazines de ma soeur. Pas étonnant en fait. Mais moi qui balance que ça pourrait être pire, c'est quand même un moment historique. Je garde le silence un instant en fixant ma casquette trop grande enfoncée sur la tête de la brune, et je me dis que j’ai eu vraiment du bol de ne pas avoir été couplé avec une louve. J’aurais dû la jeter à la flotte sinon, la brûler, la désinfecter, pour éviter d’éternuer. Et merde, en plus je dois avoir ma bosse exposée en plein soleil. Est-ce que c’est dangereux ? Putain, j’espère que ça va pas la faire grossir ou un truc du genre. « T’es au courant que les satyres sont réputées pour leur vitesse anormalement élevée ? » J’interroge ma partenaire en accélérant la cadence, ne précisant pas que cette information est surtout valable lorsqu’ils adoptent leur forme animale. Avec un peu de chance elle n’est pas au courant. « Enfin j’dis ça parce que t’as l’air de vouloir me suivre à tout prix, histoire de t’éviter une déception future. » J’ajoute en haussant les épaules, grand prince. Non, je n’essaie pas du tout de lui faire perdre son souffle en tentant de débuter une conversation. Bon si, un peu en fait. Et je trébuche sur une putain de planche mal fixée, me cassant à moitié la gueule en maugréant quelques insultes charmantes. BORDEL, je vous jure que ce bateau veut ma peau. Je me remet rapidement dans la course en sprintant sur quelques mètres pour rejoindre ma partenaire style, tout va bien. « Tu crois que le premier gagne un truc ? » Ce serait cool, parce que de toute évidence la course à pied est une discipline que les autres candidats maîtrisent aussi bien qu'un cul de jatte.

Mais quelle garce la viok. Déjà qu'il se sentait pas bien en plus on lui foutait l'alarme dans la tronche. Un footing dans son état ? Elle avait rêvé j'espère. Il regardait les autre courir, toujours appuyé contre sa foutue rambarde. Depuis une heure déjà il était là, en train de retenir son estomac à l'intérieur, blanc comme le derrière d'un vampire, avec autant d'énergie qu'une limace, alors tourner un rond sur un bateau, non merci. Mais la vieille fée était sadique, c'était bien connu et elle commença à passer une musique qui datait d'au moins mille ans -ça devait lui rappeler sa jeunesse tiens- et qui était aussi mélodieuse aux oreilles de Jea que le bruit des griffes de son prof contre un tableau.. «  Mais arrêtez moi ça, c'est pas parce que vos vieilles oreilles périmées pensent que c'est du bon son qu'on doit tous subir ça! » Bon pas vraiment le choix, entre risquer de retapisser le bateau de la vieille à force de courir au même endroit ou devoir subir ses goût musicaux plus que minable, Jea préférait la première solution, au moins si ça arrive ça lui fera les pieds à celle-là.

Alors si j'ai bien compris on doit courir. Oui voilà courir. C'est tout ? Non parce que c'est sympa de courir d'accords, mais on cours après quoi ? Moi je m'en tape de courir pour rien, non je déconne je m'en tape pas. Ok, c'est chiant j'en ai vraiment marre et ça rime à rien. Encore si on y gagnait quelque chose, mais même pas. On doit juste courir comme des lapins pour les beaux yeux de la vieille fée. Elle est chiante quand même, c'est vraiment fatiguant de courir. Aller, motivation. Je me tape un sprint c'est à ce moment là que je bouscule quelqu'un (LIBRE) pour le faire tomber. Bon merde, il fallait pas resté sur mon chemin. Enfin bon apparemment il faut s'excuser dans ce genre de situation. « Désolé, aller on se relève vite ! » dis-je à la personne en l'aidant à se relever. Puis après je décide que j'en ai vraiment marre. J'abandonne, je m'allonge par terre et je ne bouge plus jusqu'à la fin. Voilà. Au pire je me jette à la flotte et je m'en vais, mais ça aussi c'est fatiguant.

America, la vieille morue te salue et te ferait remarquer qu'elle est beaucoup plus en forme que toi lors de ce petit footing, vieille carcasse frigide ! Pour la peine tu feras le footing à cloche-pied, et n'ose même pas contester cet ordre !
Jea, au rapport ! Les vieilles oreilles périmées t'envoient direct dans l'eau, tu feras le footing à la nage pendant quelques bonnes minutes ! Merci d'être passé !
(La Vieille Fée envoie Jea d'un revers de la main magique par-dessus bord où il nagera pendant le délai nécessaire, zéro moyen de remonter à bord chéri)
D'autres volontaires pour tester mon humeur de ce matin ?

Je demande à la brune si elle est prête, tout simplement parce que je n'ai pas envie de me lancer toute seule, la motivation n'est clairement pas au rendez-vous. Je commence à aligner quelques pas en avant et je pivote brusquement la tête vers elle, elle me suit donc je peux accélérer, elle finit par se caler sur mon rythme. Je vais un peu plus doucement pour qu'on soit vraiment plus synchro. Il parait que c'est plus facile lorsqu'on est deux. Enfin, personnellement, je m'en fous, je n'en n'ai pas besoin. Une rouquine arrive à notre hauteur, je la salue d'un sourire. C'est bien, une rousse, une blonde, une brune, variété capillaire sur la même ligne. Maisie commence à parler. « Pas vraiment non. » Je réponds à Maisie, je n'ai jamais aimé cela, de ma naissance jusqu'à aujourd'hui, et cela ne changera pas. Je m'occupe de la rousse à mon autre côté et je remarque enfin sa tenue. « C'était la précipitation ce matin. » Je constate en tirant légèrement sur le tee-shirt de fac de Segen avec un léger sourire. Puis la vieille nous passe une musique, Rocky, elle est pas sérieuse ? Le truc super crédible, avec la moitié des candidats qui n'est pas réveillée, l'autre qui grogne, je me retiens tout juste de me marrer pour le coup. Un candidat passe par dessus bord. Je regarde mes deux camarades: violent.

Sa casquette a beau être stylée, je ne vois pas grand-chose avec. Trop grande, évidemment, vu la pastèque de mon coéquipier. Sans vouloir être méchante. Avec mes deux mains je réajuste le truc sur ma tête, ce qui me fait ralentir un peu. Pas trop, juste assez pour que ça m'énerve. Derrière moi, j'entends une fille (Lena) qui se casse la gueule. Tant mieux. Une de moins. Reno, quant à lui, continue à faire son intéressant en me signifiant que la Vieille Fée préfère les femmes. Je me recule d'un pas, de lui, pour le dévisager. « C'est vrai ça ? » Avec lui je ne sais jamais s'il faut prendre les choses au sérieux ou s'il fait ça juste pour m'embêter, ça m'énerve. « J'attends de voir la prochaine. Chanson, j'veux dire. » je fais remarquer, à propos de la musique. Non parce que si la fripée nous sort toute la compil' des anciens combattants ça risque d'être sportif. Toujours en pleine course, j'observe mon partenaire s'amuser à me dépasser puis à ralentir l'air de rien pour revenir à ma hauteur. J'avais pas dit que je devais frapper le premier qui me dépasserait, déjà ? Con que ce soit mon binôme. Evidemment quoi. Déjà que j'ai passé l'autre matinée à le guérir, je n'vais pas en plus l'amocher. Sauf s'il me cherche. C'est pas fin les sirènes, quand ça s'y met. « Tu joues à quoi ? » A propos de ses foulées. Bref. « Les satyres c'est pas mes potes, moi je traine avec les fées et les humains, en général. Alors non, j'savais pas. » J'hausse les épaules pour bien lui montrer qu'il ne m'apprend pas pour autant une info qui va changer ma vie. « Si je veux t'arrêter, ça peut aussi me prendre deux secondes. » Je claque des doigts pour accompagner le geste à la parole, même si je ne chante pas. Mais qu'il arrête de faire le macho, il se croit malin. Si le premier gagne un truc ? « Y'a bien intérêt, que je ne me donne pas à fond juste pour le plaisir de courir en rond comme une idiote. » Mais la Fée en est bien capable, de nous faire courir pour rien.

Trop de pression. Courir c'est fatiguant. Voilà moi j'arrête. Au passage j'avais bousculer quelqu'un, mais je suis aimable donc je l'aide à se relever. Puis bon c'est ma faute en fait donc voilà quoi. Elle croit que c'est du sabotage, mais que nenni, je suis maladroite j'y peut rien moi. Enfin si je pourrais faire un effort pour ne pas rentrer dans les gens, certes. Je décide que je vais abandonner, oui là, maintenant, tout de suite, illico presto. Je m'allonge par terre et pour moi c'est finit. Dans ma tête je suis partie. Sauf que la fille que j'avais bousculer essaye de me remotiver. Peine perdu. Sauf quand j'entends le mot "vieille fée". Cette vieille bique. Elle va me le faire payer cher après. Pourquoi je suis venue ici moi ? Quelle idée. Bon aller on se motive et on repart. Je me relève aussi vite que je m'étais écroulé par terre. « Ok c'est parti go go go ! » J'attrape la main de la fille qui m'avait aider et que j'avais bousculer. Puis là je la joue speedy gonzales et évidemment elle doit me suivre pas le choix. « Au fait moi c'est Pipper et toi ? » dis-je en courant. Mauvaise idée ça me fait perdre mon souffle, mais je m'en fiche, je suis une dingue moi. Je vis dangereusement. Me revoilà donc parti avec ma nouvelle amie enfin elle a pas trop le choix en fait. J'espère au moins qu'on va gagner quelque chose parce que là c'est un peu naze.

Qu'est ce qu'elle a la vieille peau à faire chier dès le matin ? J'aurais bien pensé à ses règles, mais elle doit être ménopausée depuis des centaines d'années. J'ai pas la tête à courir comme ça, surtout que la nuit je dors pas très tôt, histoire de pouvoir passer du temps avec Raisa. A la maison, c'est plus simple. On a tout prévu pour pouvoir se voir toute la journée sans que le soleil ne nous sépare, mais dans ce jeu et sur ce putain de bateau, c'est pas trop possible. Je me soulève de mon lit avec difficulté, c'est pas comme si on avait le droit à de vrai lit. Heureusement pour moi, il n'y a personne sous mon lit, du coup je peux m'agiter de tout les côtés sans qu'un type se plaint. C'est bien la chose que je déteste le plus, c'est que quelqu'un se plaigne. Ouais bon, en effet, j'ai qu'à me regarder dans un miroir, mais ça c'est un autre sujet. J'enfile le premier pantalon que je trouve, ainsi qu'un t-shirt que je ne me souviens même plus avoir pris. On se retrouve tous en rang d'oignon sur le pont et voilà que la vieille peau nous prépare un jogging matinal. Je la comprends vraiment pas celle-là, elle attends quoi de nous en vrai ? Bien sûr qu'on est pas au club med, je m'en rappellerais sinon. Je jette un coup d’œil à Raisa qui semble bien s'intégrer parmi le groupe, alors que je commence à m'échauffer. Heureusement, en tant que loup, je m'entretiens souvent pour me dégourdir les pattes et aussi pour ne pas ressembler aux loups qui ne font rien de leur vie et qui une fois vieux, ressemblent plus à de gros chiens galeux qu'à des loups. Du coup une fois le top départ annoncé, je me mets à trottiner à mon rythme, jusqu'à ce qu'elle se remette à gueuler la vieille. « Putain, elle va pas la fermer. » J'évite de trop râler pour éviter de virer par dessus bord. « Qu'est ce que je fous ici, sérieux ? » Je pense vraiment que cette émission n'est pas pour moi. La regarder quelques fois avec Raisa, ok, mais participer à cette daube, c'est pas gérable.

La vieille intervient pour punir deux candidats, et je me dis que c’est une chance qu’elle ne m’ait pas entendu la traiter de lesbienne castratrice. Putain, j’ai eu chaud, si elle m’avait balancé à la flotte tout le monde aurait vu que je ne sais pas nager et ça aurait été la situation la plus humiliante de ma vie. Quoique … non en fait non, c’est ça le plus triste. Bref, je retiens qu’il va falloir que je trouve d’autres cibles pour mes grognements que la mémé à la poigne de fer. Je me retourne à peine lorsque j’entends la fille derrière moi qui se vautre comme une baleine, reconnaissant l’intervention de la bridée foldingue. Pas question qu’elles nous rattrapent, avec sa maladresse elle pourrait bien me saboter ma course cette barjot. Aussi j’accélère légèrement mes foulées tandis que ma partenaire s’interroge sur la sexualité de la vieille. Ne me dites pas qu’elle vient de gober les conneries que j’ai débitées, si ? Passons, elle a l’air agacé par mes changements de rythme incessants, et elle me balance même une pique discrète en retour. « Excuse-moi, mademoiselle est trop bien pour les satyres. » Pour la peine j’accélère, mais le pire c’est que ça m’irrite alors qu’en vérité je suis en rébellion constante contre les connards qui appartiennent à ma race. Je suis le premier à les traiter de pauvres joueurs de flûte inconséquents, et pourtant j’en reste un. De toute façon, tant que je peux râler … Je me demande une seconde si elle n’est pas responsable de ma chute, mais j’en viens finalement à la conclusion que je suis vraiment parano en reprenant ma place à côté d’elle, ralentissant légèrement l’allure, pris d’un doute. « Je crois qu’on sous-estime sa capacité à nous faire chier. Tu crois qu’elle s’amuse à compter les tours qu’on fait ? » Ce n’est pas comme s’il y avait un point de départ et une ligne d’arrivée, et au final les premiers vont se mêler aux derniers. « Au pire ça va muscler tes jambes d’allumette, ce sera pas une mauvaise chose. » J’ajoute en haussant les épaules. Merde, j’crois qu’elle aime pas trop que je la traite de maigrichonne. Mais bon … Il me faut une temps d’adaptation aussi. Au même moment on passe devant un type qui se met à peine à courir (Scaar) en se demandant ce qu'il peut bien foutre là, aussi je saisis l'occasion de détendre l'atmosphère. « Ces râleurs putain, ils sont casse-couilles. » Ouais ok ... Faut que j'arrête d'essayer de faire de l'humour, c'est vraiment pas pour moi. Et du coup je m'sens con. Super, bonne ambiance.

J'entends une alarme, suivie de la voix de la vieille fée. Je me demande un instant si c'est pour moi, si c'est parce que j'ai mal fait quelque chose, si elle sait que j'ai pas ma place ici. Mais c'est pas ça, elle veut nous voir courir, c'est ce qu'elle dit. Moi, ça me dérange pas, de courir, mais les autres, les autres, je les entends, ils râlent, un peu. De toute façon, j'étais déjà réveillée moi, depuis un petit moment. Mais pas Lisa. C'est pour ça, elle était pas avec moi, Lisa. Alors, je perds mon temps, parce que je cherche Lisa, d'abord dans les cabines, mais elle y est pas, alors je regarde partout, partout, partout. Et j'arrive sur le pont, elle doit y être, déjà, c'est obligé, sinon, je ne sais pas où elle est passée moi. Je suis pieds nues, mais c'est pas grave ? Je crois pas. Mais je la vois pas. En plus, je suis en retard, et je les vois tous courir. Je tente de rattraper les candidats, j'arrive vers eux, à côté d'un garçon. Je sais qu'il s'appelle Scaar, que c'est un loup garou. Il n'a pas l'air très content, non plus, parce qu'il râle un peu, un petit peu, contre la vieille fée, il me semble. "tu crois que c'est grave, si je suis arrivée en retard, ça va la fâcher, tu penses ?" je lui demande, doucement, en trottinant un peu, à son allure. Même si en vrai, j'ai envie de foncer, là, à toute allure, moi, d'aller vite, très vite. "dis, t'as vu Lisa toi ?"

Bon apparemment, je crois que je me suis un peu trop emporté tout à l'heure, le bruit dégueulasse est tout ce qui a de plus normal, la vieille fée a juste décidé de nous mettre à l'épreuve en organisant dès l'aube un jogging sur le pont du bateau. Je ne fais pas attention aux critiques de mes détracteurs de toute façon la bave du crapaud n'atteint pas la blanche colombe. (Et la blanche colombe ici, c'est moi.) Bon je commence à courir, je tourne, tourne en rond, que c'est chiant dis donc. Qu'on m'explique le but de cet exercice parce que j'ai vraiment du mal à comprendre. La vieille fée fait son apparition pour foutre Jea à la mer Je ne peux m'empêcher d'éclater de rire sachant à quel point il déteste l'eau. C'est certainement un truc de chien galeux.

Je trottine un peu et arrive près d'une blonde à qui j'avais adressé la parole lors du prime et qui m'avait semblé assez timide, j'crois qu'elle s'appelle Lilou, ou Lisa, j'suis pas sur. En tout cas elle est très jolie, elle est en train de discuter avec un gars qui ne semble pas très commode. Bon, il n'est pas très réceptif à ce qu'elle lui raconte apparemment, peut-être trop concentré par son jogging j'décide de m'incruster dans la conversation, feignant de connaître la personne qu'elle recherche. « Hey salut ! Si tu veux parler de ta copine j'crois qu'elle n'est pas encore arrivée !   » J'ajoute avec un grand sourire charmeur. Mon regard se pose sur sa poitrine, elle a quand même une énorme paire de nichons. Calme toi milo, c'pas le moment de refaire le coup de l’érection inopinée, surtout que tu es en boxer. Je secoue un peu la tête et continue à lui sourire, niaisement... j'oublie de regarder devant moi.. Je titube, trébuche, me rattrape sur la première personne qui passe (CHAZ) pour ne pas tomber, sauf que dans mon élan, je la pousse un peu trop fort. Il tombe sur Vi qui passe par dessus la rambarde, j'crois que par réflexe, elle s'accroche à lui et l’entraîne dans sa chute. Un énorme PLOUF résonne sur le pont. Je recule un peu et tente de me cacher derrière un candidat (LIBRE) j'vais me faire défoncer, j'le sens. « C'est pas moi, j'vous assure, j'ai rien fait … Non. Il a glissé, le sol doit être un peu trop lustré un truc dans l'genre.. » catastrophe.

Mais quelle garce aigrie, vipère, sorcière, nez fourchue. Il était bien tranquillement en train de faire un effort considérable pour faire le jogging comme demandé lorsque la vieille eût l'idée de l'envoyer à l'eau tout cela parce que la pauvre mémère avait mal pris sa petite remarque sur ses goûts musicaux. Qu'est-ce qu'elle pouvait être susceptible celle-là. Mais bon au final nager, c'était mieux que tourner en rond comme un taré sur le beauté à devoir se taper les tronches rouge et dégoulinantes des autre candidats. Bien entendu au moment de toucher l'eau il poussa un énorme hurlement qui avait sans doute au passage réveillé toute la région. Bref, il se mit tout de même à nager, insultant l'autre viok de tous les noms possible dans sa tête, histoire qu'elle recommence pas à faire sa diva avec lui. Et au moment où il pensait être bien tranquille seul, deux couillons tombent à l'eau non loin de vie. Non mais vraiment, y avait de ses empotés cette année, ils avaient fait fort. Histoire de se marrer un peu, il plonge sous l'eau, s'approche des deux glands et mord doucement un des deux (Vi ou Chaz) au niveau de la jambe, histoire de se la jouer les dents de la mer quoi.

Swaan commence doucement mais sûrement. Au bout d'un temps, le moral revient, il oublie le réveil un peu trop brusque et s'applique à la tâche. Le seul bémol c'est qu'il a un peu froid mais pas de soucis, il risque rapidement de se réchauffer en courant. Swann dépasse quelques personnes. Il se retourne un temps, piétinant en arrière et regarde les autres progresser jusqu'à sa hauteur. Quand il reprend la position initiale c'est pour accélérer un peu plus. L'air envahit ses poumons et c'est plus qu'agréable. Il sent le vent flirter avec ses cheveux et caresser son visage. L'odeur du sel remonte jusqu'au bateau. En y repensant, il ne ressent même plus cette impression de mal de mer. Son mal de ventre a disparu aussi.
Et il n'a pas le temps de comprendre ce qu'il se passe que des mains agrippant sa course l'oblige à s'arrêter. Milo tente tant bien que mal de se faufiler derrière sa silhouette. Swann tourne la tête pour tenter de le voir. « Je crois que tu n'as pas choisi le plus gros pour te cacher. » Il rit doucement en regardant le gars malicieusement. « Et je protège qui là, au juste ? »

C'est fou comme certaines personnes éprouvent le besoin omniprésent de se faire remarquer. Et qu'on ne me dise pas le contraire, je mettrais ma main à couper que ce mec (Milo) l'a encore fait exprès. Enfin, ça m'importe peu. Tant que ce n'est pas ma petite Pipper ou mon binôme - même si ça lui rafraîchirait les idées à lui -  qu'on fout à l'eau, pour l'instant j'aime personne. D'ailleurs, je me retourne l'instant d'une seconde et demi histoire de vérifier qu'on embête pas la bridée, avant de continuer mon chemin. Certains ont été mis à l'eau par la Vieille Fée en guise de punition, d'autres soit-disant par maladresse. On aura tout vu. En tout cas, je retiens cette info capitale : la Vieille Fée, faut pas la faire chier. Certains candidats arrivent comme une fleur alors que ça fait déjà un quart d'heure qu'on est en train de courir comme des cons ; ça va, ils risquent d'aller loin dans la vie ceux-là. Sans vouloir être médisante. « Montre-moi que j'ai tord. » je réplique à l'intention de Reno en haussant les épaules et souriant un peu. J'y peux rien, moi, si je traine jamais avec des satyres. Faut dire que vu la réputation de certains. On se demande ensuite à quoi peut bien servir ce jogging matinal hormis nous fatiguer, nous vider de toute notre énergie vitale. « Même pas. J'pense qu'elle compte faire durer ça un petit moment, pour voir qui est capable de tenir la route ou non. » A croire que la Vieille Fée a confondu l'émission avec celle qui consiste à survivre sur une île déserte. Ça revient un peu au même vu comme ça, juste qu'on est pas sur une île. « J'espère que c'est ton cas. » Il fait encore une remarque sur mes jambes. Punaise je crois qu'il me cherche vraiment. « Si tu savais où elles pourraient viser quand elles sont en colère mes jambes d'allumette. » Ce serait pas la première fois. Pas sur lui, hein. Mais dans le monde magique il est pas le premier à m'avoir emmerdé. Même si là je joue plus qu'autre chose en lui disant ça. Il râle encore. Encore. Même pas drôle. Je m'amuse à le pousser d'une main, suffisamment pour qu'il soit un peu écarté de la course, mais pas assez pour le foutre à l'eau, histoire de le tester comme le fait la Vieille Fée, voir s'il tient la route.

Hop hop hop on se bouge !
(tout le monde revient sur le bateau, les barbotteurs sont réattirés magiquement sur le pont du bateau)
Tout le monde en file, pas de pause non ce serait trop beau et on enchaîne avec des pompes !
Une série de 20 pompes pour commencer ! Go !

Après avoir couru comme une acharnée sans même jeter un regard aux autres candidats tellement elle avait la tête dans le cul et le cul dans les nuages, voilà que Breiv entendait la voix de la Vieille. Cette dernière demandait à tous, dont à Breiv, de faire des – foutues – pompes sur le pont. Une musique franchement insupportable retentissait tout autour des candidats. « Oh mon dieu, non » lança Breiv, carrément découragée. Elle n’avait aucune envie de s’embêter à faire ces pompes, d’autant qu’il était à peine six heures du matin. Mais elle avait signé pour suivre l’aventure, il fallait bien s’y donner à fond, non ? Elle se jeta à moitié au sol, pris une grande inspiration et commença ses pompes… avant de s’écrouler au sol au bout de dix pompes. « Elle veut nous TUER » dit-elle, pour elle-même, oubliant que les autres pouvaient facilement entendre ses jérémiades.

Ok elle me lance carrément un défi la brune, difficile à relever celui-là. J’aurais mieux fait de fermer ma gueule, parce que chercher à démontrer qu’un satyre vaut la peine d’être côtoyé c’est à peu près aussi simple que de soutenir que la terre est plate. « Tu t’en rendras compte bien assez tôt. » Que tu as tort, j'entends. Je crois que je réponds ça dans un sursaut d’orgueil en observant les autres candidats s’agiter, le ‘plouf’ caractéristique d’un homme à la mer faisant tiquer le coin de mon oeil. Je dévie même ma course un peu plus vers l’intérieur du bateau, et j’ai bien l’intention de faire un détour pour éviter de me confronter à l’étoile de mer. Je me demande si c’est l’eau salée qui grille les neurones des sirènes, parce que ma partenaire a l’air un tantinet plus évoluée que ses congénères, or il me semble qu’elle est plus habituée que les autres à côtoyer le monde terrestre. Et je suis tellement occupé à réfléchir sur le sujet que j’entends à peine la brune qui fait planer la menace d’une castration. Non, par contre je suis bien obligé de me concentrer à nouveau lorsque ses doigts s’écrasent sur mon épaule, m’obligeant à piétiner tandis que mon cœur rate un battement au moment où mes yeux se pose sur le liquide bleu dont je me suis dangereusement rapproché. PUTAIN, mais elle est complètement malade ma parole ! Et c’est sous l’impulsion de la colère que je la pousse à mon tour, un peu trop violemment. D’ailleurs je crois qu’elle est dans la trajectoire de l’un des mâts, si bien que je grimace en m’arrêtant de courir. Merde, j’ai un peu abusé là. Mais elle m’a cherché aussi, putain je l’avais prévenue pourtant. « T’as brisé la règle numéro 3. » Je me justifie alors que la voix de la vieille résonne de nouveau pour exiger une série de pompes. Je me mets aussitôt en position pour éviter le regard probablement assassin de ma partenaire, ravalant un grognement alors que les premières notes de sa foutue musique s’élève dans le bateau. Sérieusement, qui écoute cette merde ? Ça y est, je crois que je suis énervé, et même le spectacle de gros nichons (Breiv) en difficulté ça n'me calme pas. Avec ses obus, pas étonnant qu'elle ait du mal à se soulever.

Je lève la tête, je regarde partout, j'espère la voir arriver, ma Lisa, comme lors du prime, mais elle n'est toujours pas là, et je ne l'ai pas vue dedans, moi, ça m'inquiète, je ne sais pas ce qu'elle fait, peut-être qu'elle va pas bien. En théorie, ça devrait aller, pourtant, on ne l'a pas encore refait, elle devrait aller, oui, mais, j'aimerai bien la voir, pour être sûre, voilà. Je crois qu'il ne la connait pas, Scaar. En tout cas, il y a Milo qui s'approche, lui, il la connait, il voit de qui je parle, ça me fait sourire un peu, vrai que j'parle toujours de Lisa comme si tout le monde la connaissait, moi. Tout le monde devrait la connaître, en tout cas. "elle c'est Lisa, ma copine, elle s'appelle Lisa, je l'ai pas trouvée à l'intérieur, j'ai cherché mais je l'ai pas vue, je ne sais pas où elle est, tu crois que je peux aller la chercher, ou ça risque de fâcher la fée ?" je ne sais pas, je demande, mais j'ai envie d'aller voir à nouveau, de la trouver, moi. Mais je sais pas s'il m'écoute un peu, Milo, parce qu'il a l'air un peu distrait, j'imagine que c'est pas important, oui, ça doit être ça. Il est tellement distrait qu'il trébuche, et entraîne la chute de Chaz et de Vi à l'eau. Je me mordille un peu la lèvre, un peu gênée, pour lui, parce que c'est typiquement la chose qui peut m'arriver à moi aussi. J'espère que Chaz et Vi ne lui en voudront pas. Milo se cache derrière Swann. Je m'arrête de courir, c'est même pas amusant, de courir aussi lentement, de toute façon, pour retrouver Milo. Je tente de sourire un peu, d'être rassurante, comme Lisa, quand je fais une bêtise, elle est rassurante. Je passe ma main sur son bras, là, comme ça, doucement. "c'est pas grave, c'est pas grave, t'as pas fait exprès, alors, c'est pas grave." d'habitude, c'est pas moi qui rassure les gens, ça me fait tout drôle, moi. Et puis la vieille fée parle à nouveau, on revient sur le bateau, en file, comme elle dit, tout comme elle dit. Elle demande des pompes. Je regarde les autres, ils se mettent tous dans la même position ou presque, je jette un coup d'oeil à Milo, ça m'amuse pas, moi, de faire ça, j'ai pas envie. Mais je veux pas fâcher la vieille fée, s'il faut le faire, d'accord, je veux bien, alors. Je me mets comme eux. Je peux y arriver, je suis pas fatiguée, pas encore, je vais bien là, je peux y arriver, ça fait seulement trois jours, alors, je peux le faire. Je prends une grande respiration, là, et j'en fais une, déjà, une, c'est bien. J'enchaîne doucement, avec une autre. J'ai un peu de mal, vrai, j'ai pas l'habitude, moi, vraiment pas. Breiv aussi, a des difficultés, mais elle en a déjà fait dix, Breiv, j'ai compté. J'en ai fais deux. Je reste à terre, là, maintenant, silencieuse, peut-être que si je ne fais plus rien, si je suis discrète, on m'oubliera, et je ne serais pas obligée d'en faire vingt ? Je ne sais pas, moi. Lisa elle y arriverait sans doute. Mais je suis pas forte, pas comme elle.

Bonjour le bordel dès 7h du matin. Certains papotaient, d'autres étaient balancés par-dessus bord, la vieille s'égosillait, et pour accompagner tout ça : de la musique à chier, vraiment. Tu soupiras à l'annonce de la vieille fée, puis rejoignis les autres en ligne, sérieusement soufflé. Et comme si ça suffisait pas, la vieille sadique ordonna que vous fassiez des pompes. Tu te masses le front, déjà tout suintant , et t'allonges comme une merde au sol. Les pompes, t'y arrivais pas. Pas étonnant avec ta force de mouche là. T'entames les pompes sans broncher. 1... 2... et tu t'écroules. PUTAIN. Tu pestes. T'étais rarement énervé, mais alors quand tu savais que t'étais incapable de faire quelque chose, parce que normalement tu réussis ce que t'entreprends, ta fierté en prend un coup et t'es furax. Tu reprends, regardes les autres tout autant à l'agonie, et craches par-terre. Ouais ta salive se faisait toute visqueuse là et t'arrivais à peine à déglutir. Tu devais être beau tiens, rouge tomate et tout transpirant.

Segen socialise. Si ça arrive. En même temps elle se sent bizarrement attirée par cette blonde, elle dégage une aura vraiment envoûtante. Et la brune à ses côtés est plutôt mignonne aussi… D’accord, l’espace d’un instant elle s’est imaginé toute une histoire sur ces deux filles, une histoire de meilleure amie HBIC dans un lycée. Mais elles ont l’air toutes les deux adorables au final quand elles parlent. Segen réagit légèrement en voyant la blonde en question tirer un peu sur son t-shirt et elle ne peut s’empêcher de rire un peu. D’accord, c’était assez honteux en fait. Mais elle hausse les épaules. « On peut dire ça comme ça, oui. » souffle finalement la rousse en réponse, un léger sourire au coin des lèvres tout en continuant de courir. Entre temps, une meuf s’est étalée au sol et une asiatique s’est couchée au milieu du bateau. Ca ressemble a un début de blague assez pourrie. Et un plouf lui fait redresser la tête, c’est un mec qui vient de passer par-dessus bord. Segen échange un regard perplexe avec les filles à ses côtés et recommence à se concentrer sur son footing matinal. Mais surtout en se disant que ça faisait un peu peur par ici. D’ailleurs, deux secondes après un nouveau plouf retentit et cette fois c’est Milo qui jette deux personnes par-dessus bord. La rousse fronce un instant ses sourcils avant de pincer ses lèvres pour se retenir de rire. La Vieille Fée refait une apparition et cette fois-ci pour annoncer une série de pompes. Segen s’arrêt net et échange un nouveau regard avec les filles à ses côtés, elle n’ose rien dire mais son regard en dit long, après tout les pompes c’était pas son truc. Autant le footing oui mais là… La musique retentit. « Eh. » Elle redresse un peu son regard. « J’aime bien cette chanson. Mesdemoiselles. » Elle se tourne vers la blonde et la brune, sourit. « Je vous sens prête à faire ces pompes, je me trompe ? » Elle est presque sûre qu’elles y arriveront toute les trois. Il y a de fortes chances, surtout lorsque Segen voit la plupart se rétamer en beauté. Elle se met donc en position et commence les pompes, gérant son souffle pour ne pas s'épuiser aussi rapidement.

Bon d'accord, on verra bien, puisqu'il ne veut pas me donner de réponse. C'est pas grave. J'éluciderai le mystère moi-même, toute seule. Je jette un coup d'oeil plus que bref à ceux qui viennent de passer par-dessus bord. Je les reconnais tous sans exception, et m'applique à noter leurs visages et prénoms dans ma tête. Jea, noté. Vi, noté. Chaz, noté. Je regarde qui se débrouille dans l'eau et qui ça dérange d'être dans la flotte. Les atouts, les faiblesses de chacun, mentalement je retiens tout. Je case tout dans un petit coin de ma tête, prête à ressortir ces informations quand il le faudra. Néanmoins, cela aurait été plus 'drôle' si un triton ou une sirène - hormis moi, hein, j'suis pas folle - avait été foutu à l'eau, parce qu'autant vous dire que ça met un certain temps avant que les écailles ne soient sèches et reprennent la forme de deux jambes humaines. Je pousse mon partenaire, pour l'emmerder. Pas pour le pousser à bout, non, mais visiblement une simple pression sur l'épaule fait l'affaire ; il sort de ses gonds. Il commence à jurer, à s'énerver, je reconnais bien là le binôme dont j'ai fait la connaissance hier soir. Sauf que quand il revient à ma hauteur, le gars se permet de me pousser à son tour et, comme par hasard, je me retrouve le nez plaqué contre un mât, me stoppant net en pleine course. Punaise c'est que ça fait mal. Première fois que je me prends un poteau ou autre en pleine face, faut dire que les embouteillages se font rare dans l'océan et que sur le trottoir je n'ai encore jamais eu affaire à ce cas de figure. Du coup, tout le monde m'est passé devant. Limite j'ai envie d'abandonner, mais je reprends ma course. Plus tranquillement cette fois. Logique, je suis occupée à me masser ce nez douloureux en même temps. « T'es vraiment un pauvre mec, tu le sais ça ? » je lui demande, avant de m'accroupir puis de me mettre en position, prête à exécuter les ordres de cette tortionnaire de fée. Une, deux, trois (...) je m'en sors pas trop mal niveau pompes. Mais je m'arrête à la seizième, c'est trop pour moi. J'ai beau être sportive et athlétique, c'est pas marqué Hulk non plus. Mais ça je me retiens bien de le dire.

Je fais mine d’être concentré sur mes pompes –tellement concentré que je dépasse largement la quantité exigée-, mais je n’échappe pas à la remarque assassine de la brune. « Oui. » Je me contente de lui répondre parce que ce n’est pas la première fois qu’on me le dit, et que je ne me sens pas plus que ça coupable de l’avoir envoyée saluer l’un des mâts du bateau. Je ne suis pas du genre à me fondre en excuse ou à implorer son pardon, même si quelque part j’espère qu’elle n’a pas l’intention de faire la gueule pour le reste de la semaine. Je décide toutefois de la laisser respirer cinq minutes en observant les autres candidats, levant un sourcil circonspect. Putain, sérieux ? La fée clochette (Auxence) n’arrive même pas à faire trois pompes, une vraie gonzesse, et on dirait que le pokémon va crever (Lena). Je lâche même un « Sexy … » ironique à l’adresse du premier avant de tourner mon visage vers ma partenaire, éprouvant presque de la fierté en constatant qu’elle en aligne une quinzaine, fermant le clapet de toutes ces courges qui râlent. La classe. « Tu crois qu’ils font exprès pour qu’on les sous-estime ? » J’interroge la sirène, parce que franchement quand on voit le niveau on se demande où la vieille est allée les pêcher ou s’ils ont été avertis des modalités de jeu. Je n'sais pas, pour combattre il faut être un minimum endurant, avoir un peu de muscles, être sportif quoi. Alors je me dis que certains doivent volontairement s’écraser comme des baleines pour dissimuler leur véritable force, aussi j’arrête d’enchaîner les pompes pour les imiter, même si c’est déjà un peu trop tard. « Tu … » Je touche mon nez en observant ma partenaire, à plat ventre sur les planches en bois pour attirer son attention sur le sien. « Tu saignes. » En fait c’est totalement faux, mais je n'ai rien de mieux à foutre étant donné que la mémé a cessé de nous donner des ordres. D’ailleurs je trouve cette position très confortable, j’ai l’impression de bien moins ressentir les mouvements désagréables du bateau. Alors je m'avachis carrément sur le sol, posant mon menton sur le dessus de mes mains.