take you away from here, it's nothing between us but space and time. i'll be your own little star let me shine in your world.

Elle l'entend bien lui demander si elle est vierge, et Vixy lève les yeux au ciel en se pinçant un peu les lèvres. Quel crétin. Comme s'il ne connaissait pas l'expression. Et Sullivan propose finalement un truc intéressant : un petit déjeuner. La blonde se fend d'un sourire un instant, celui d'une gamine qui a pas eu à mangé depuis 5 mois quoi. « Je suis pour le petit déjeuner, enfin essaye pas de m'empoisonner quand même. » Référence à la plante jaune qu'elle tient en mains ? A peine. Mais Vixy sort déjà du bosquet pour prendre la direction de la cuisine. En plus après avoir nagé, c'est toujours bien de manger. Oui, la petite est contente pour le coup. Elle a ce sourire un peu idiot et elle arrive finalement dans la cuisine au bout du compte, le loup toujours à ses côtés. Et soudain elle a une idée, elle file prendre un vase, met de l'eau dedans et y glisse ensuite la plante avant de prendre une feuille et d'y marquer ''Pour Absinthe''. « Voilà. Je pense pas que les gens vont y toucher, en revanche elle... » Mais un doute s'installe, sait-elle au moins lire ? Et finalement Vixy se hisse sur un tabouret et croise ses jambes, observant Sullivan, l'air des jurés de Top Chef. « Allez, surprend moi. » Elle hoche la tête comme si c'était difficile. Faut dire que tu lui donne une boîte de céréales et elle est contente quoi -surtout si c'est des muesli ou des Trésors Choco okay? Enfin du coup elle observe Sullivan, un sourire en coin aux lèvres, avant de demander, le plus naturellement du monde, parce qu'elle avait un peu zappé quand même : « Alors, au fait, ce séjour dans les oubliettes, c'était comment ? »

Je me demande encore pourquoi j’ai proposé un petit déjeuner à blondie, mais en voyant son petit sourire niais plaqué sur le visage, je me souviens. Je sors donc deux assiettes que je place sur le plan de travail pendant qu’elle prépare son cadeau empoisonné. Mais moi aussi je suis un peu sceptique face à la fleur. « Ben si j’avais pas été avec toi ce matin, j’y aurais sans doute touché … » Je lui confie, parce que je suis le genre de gars à foutre ses doigts dans les trucs réservés aux autres. Sait-on jamais, que ce soit un avantage fourni par la vieille peau. Enfin, je l’aurais sans doute d’abord examinée avec une cuillère pour éviter les mauvaises surprises. Et puis je me remets devant les fourneaux, attrapant des œufs, de la farine, du sucre, de la levure, du beurre, du sel, du lait. Et puis je m’arrête une seconde, en essayant de me rappeler les instructions. Merde, en plus y’a la blonde qui braque son regard sur moi en m’ordonnant de l’impressionner. « Tu me stresses. » Je grogne en commençant à mélanger quelques ingrédients. Elle décide alors de me faire la conversation, mais je ne suis pas certain de préférer parler des oubliettes que de garder le silence. Heum, ouais. Surtout qu’en jetant un œil derrière mon épaule je distingue un petit sourire mutin au coin de ses lèvres. Est-ce qu’elle sait ? Comment elle sait ? « Ben tu les as vues, je te laisse imaginer quatre jours là-dedans. Je me suis un peu fait chier comme un rat mort tu vois. » Je remue soigneusement tandis que je me remémore les quelques jours de souffrance que je viens de vivre. Et là, y’a le visage de la blondasse refaite qui flotte devant mes yeux. « Sauf quand bobonne est passée, elles ont commencé à jacasser sur les autres candidats, je te dis pas le massacre. » Je grince entre mes dents, accélérant mes mouvements sans vraiment m’en rendre compte « Cette salope m’a même persuadé de faire un truc après avoir repeint mes ongles en rose ! Tu sais ce que j’ai fait en sortant de là ? » Je brandis mon instrument dans les airs en la fixant droit dans les yeux, lui envoyant un peu de mélange de farine, de levure, de sucre et de sel dans la tête. Et puis je me rends compte que je suis carrément en train de lui raconter ma vie, n’importe quoi. Alors je me retourne comme si je ne venais pas de lui poser une question rhétorique, ajoutant les œufs et les autres ingrédients, continuant à battre. « Et vous, cette fête de dortoir elle était comment ? » Je change subtilement de sujet en délaissant le mélange, sortant une poêle.

Alors qu'elle chope un truc pour faire un flot autour du vase, histoire de faire plus cadeau encore, elle entend Sullivan se confier au sujet de la fleur. Elle se tourne alors vers lui et hausse un sourcil avant de prendre un air faussement choqué. « Pardon ? Tu m'as laissé risquer ma vie avec cette fleur, moi qui croyais que tu savais ce que tu faisais. » Elle finit par rire un peu avant de s'asseoir donc et d'observer Sullivan à l'action. Que va-t-il lui faire ? En tout cas, elle a la dalle, et elle prie pour qu'il fasse tout en dose x5. Et c'est ce moment là où il lui fait une nouvelle révélation choc : elle le stresse. Pauvre petite chose. Mais Vixy se met à rire un peu et hausse les épaules, après tout ça l'intrigue quand même que le grand Sullivan fasse la cuisine. Et lorsqu'il parle enfin des oubliettes et qu'il s'y ai ennuyé, la blonde secoue sa main devant lui. « Arrêtes, tu me la fais pas à moi. T'étais enfermé avec Fauve, la nymphomane du château, et ça m'étonnerais que t'ai réussit à contrôler ton... loup. » Un sourire en coin, amusé. Vixy écoute donc la suite des événements, et avec un peu d'entraînement, elle sait à présent que bobonne = Cordelia. Donc elle est passée aux cachots ? Normal en même temps, c'était Fauve enfermée là-dedans après tout. Vixy s'accoude finalement au plan de travail, le dos contre, et observe toujours Sullivan faire sa mixture, mais celui-ci n'a pas dit son dernier mot. Et il se retourne. Et elle reçoit sa mixture cheloue sur la tête. Il a eu les ongles repeint en rose ? Oh bordel. Vixy se mord la lèvre pour ne pas rire, mais celui-ci semble plus en colère qu'autre chose. Non, elle ne sait pas ce qu'il a fait. « Je suis sûre que t'as appris une tonne de trucs pendant ce temps là, c'est obligé. » Surtout s'il s'agit d'une Cordelia éplorée comme elle l'a trouvée devant la porte, une Cordelia qui se sentait seule et avait besoin du soutient de ses deux amies malheureusement enfermées. La blonde se redresse alors sur sa chaise. « Elles ont dit quelque chose à mon sujet ? » demande-t-elle alors, avec un léger sourire en coin, intéressée. « Et puis surtout, toi, qu'est-ce-que t'as fais en sortant de là ? » Vixy quitte son siège pour se glisser aux côtés de Sullivan et l'observe, trempe son doigt dans la mixture et en met ensuite sur le nez du loup-garou, histoire de se venger de tout à l'heure. Oh, la fête du dortoir ? « Intéressante. Je n'ai malheureusement pas pu sauver tout le monde des griffes de Cordelia ou de la gay pride d'Ange. » lâche-t-elle avec un sourire amusé.

Blondie est convaincue qu’il s’est passé un truc entre Fauve et moi, genre c’est évident qu’un loup-garou et une folle du cul dans la même pièce ne peut qu’aboutir à cette issue. En même temps elle a raison, mais en fait je ne me serais sûrement vanté que si ça n’avait pas été vrai. Du coup je saute sur sa question pour changer de sujet, mais j’en viens rapidement à m’agacer en repensant à la blonde machiavélique et son tour de passe-passe relativement agaçant. Cela dit je calme mes nerfs en me rendant compte que blondie a raison, j’ai appris un tas de choses intéressantes concernant les relations des différents candidats. Ça peut éventuellement se révéler utile pour déplacer ses pions sur l’échiquier. Je réponds au sourire de la demoiselle lorsqu’elle s’approche, en quête d’informations à son sujet. Elle a bien été évoquée durant cette conversation, la seule personne épargnée par leur venin. « Elles ont des vues sur toi. » Je m’essuie le nez sur son épaule en souriant, laissant reposer mon mélange pendant que je brise d’autres œufs en les déposant dans la poêle qui chauffe. « Non, pas comme tu l’imagines, arrête de baver. Elles projettent de t’inviter à leurs petites réunions de pestes. » D’ailleurs je me demande si elles vont réellement chercher sa contribution à leurs discussions hebdomadaires, et si blondie se laisserait aspirer par l’engrenage ou constituerait un magnifique cheval de Troie. « Par contre je n'te conseille pas de te retrouver en binôme avec Fauve, parce qu’elle kiffe pas dormir avec les lesbiennes. » Je reprends ses mots, ni plus ni moins. Et je me rends compte qu’il y a au moins une candidate que j’appelle maintenant par son prénom. Merde, je savais bien que baiser avec elle allait avoir des conséquences néfastes. Je rajoute du bacon avec les œufs en coupant des tranches de pain de mie, et honnêtement je me demande comment j’arrive à faire autant de trucs en même temps quand il s’agit de nourriture, alors que j’en suis incapable dans la vie de tous les jours. J’essaie de ne pas me déconcentrer, et balance le bébé à propos de bobonne et de sa manipulation, parce que j’ai besoin d’en parler à quelqu’un quand même. « Cette salope m’a fait emballer le boutonneux. » J’ai cette rage qui remonte l’espace d’une seconde, mais je me calme en insérant les toasts coupés dans une seconde poêle. « Le gars il a failli pleurer et il s’est barré en courant, c’était trop bizarre. » Je lui confie en me tournant vers elle, les mains appuyées contre le plan de travail. « Pourtant j’suis assez sûr d’être un bon coup tu vois, alors je capte pas. » Je lâche d'un air pensif. Non mais c’est vrai, y’a jamais eu de plainte jusqu’à présent, si j’embrassais aussi bien qu’un hippopotame un volontaire se serait dévoué pour me le cracher à la gueule depuis le temps, non ? Même la ventouse ça l'a toute chamboulée ... « Quelle gay pride d’ailleurs, je croyais que le travelo était dans le dortoir des gens flippants ? » Comme s’ils avaient réservé la chambre rien que pour les énergumènes de l’émission. Non parce que j’ai pas vraiment pigé son histoire, mais ça a l’air intéressant.