⊹ avec sullivan, le dimanche 19 à 17h05.
"Ô ce cri sur la mer, cette voix dans les bois !
Ce sera comme quand on ignore des causes ;
Un lent réveil après bien des métempsycoses :
Les choses seront plus les mêmes qu'autrefois" VERLAINE.

J'ai pas encore retrouvée toute ma force, je suis une limace en faite. Mais je fais de mon mieux et j'ai même préparer une espèce de mixture que ma grand-mère m'avait apprit à faire histoire d'avoir un peu plus de force. Je fais pas ça pour rien, non c'est parce que j'ai décidé que ce serait aujourd'hui que Sullivan il va m'apprendre à me battre. Oui j'ai décidé, mais je lui ai pas encore dit par contre. Je bois le truc chelou qui pue aussi rapidement que possible et je sens déjà les forces me revenir. Je crois que je vais faire la même chose avant les duels si jamais suis encore claqué. D'ailleurs en parlant de ça, je pense que j'utiliserais quand même ma magie, mais ça aussi je lui ai pas encore dit. Bien dans mon legging je m’entraîne à sourire dans mon reflet que je zieute dans la fenêtre de la cuisine. Je crois que je suis en perte de zygomatiques. Je crois que revoir du monde, avec le prime et tout ça m'a quand même fait du bien. Même si je suis sûre qu'après les prochains duels je serais encore a ramasser à la petite cuillère. Je déteste la violence et puis là je vais me battre avec Sulli, normal. Mais en faite je crois que je vais essayer de prendre ça pour quelque chose de fun. C'est possible en faite ? Tant qu'on est pas obligé de s'entre tuer pour gagné un truc. Je fait claquer l’élastique de ma brassière sportive contre mes épaules et je me sens prête à aller trouver Sullivan et le forcer à me rejoindre dans la salle de remise en forme pour un peu d’entraînement, ce qui nous fera pas de mal puisqu'encore une fois je vais pas pouvoir m’entraîner avec lui. J'attrape mon cache cœur blanc que j'ai laissé traîner sur une chaise, je le dépose sur mon épaule et resserre ma queue de cheval d'un geste expert. Bon il est où ? J'espère qu'il fait pas encore des conquêtes ? Si ? Je suis plus trop sûre de vouloir le chercher là maintenant. Je finis par le trouver dans le salon. Je m'approche à pas de loup, derrière lui et lui saute au cou déposant un baiser sonore sur son oreille. Une fois que j'ai retrouvé l’apesanteur je le tire par la bras. « Viens on va se battre. » Non, t'as pas le choix. Et puis je lui fais un super sourire trop choupinou alors il peut pas me refuser ça non ? « Oh tiens c'est joli ça. » Je dis en tripotant un machin brillant qui se trouve sur un buffet. Je l'oublie aussi vite que je l'ai vu et tire Sulli vers la salle de remise en forme. J'entre la première donc et lâche la main de Sulli pour venir me cacher derrière le sac de sable encore inanimé. « En faite je veux plus. » Ouais je suis une gamine j'assume mais je vais être ridicule, plus que d'habitude... Je sais pas me battre moi et je suis contre la violence.

J’avoue, je rumine encore sur mon triste sort de vendredi, enfoncé dans un canapé du salon en maugréant. Je suis toujours sous l’emprise du premier quartier, et les mots du présentateur résonnent inlassablement dans mon esprit. La ventouse prive Sullivan d’entraînement. Alors je tente de chasser l’amertume en mettant sur pied un plan machiavélique pour lui rendre la monnaie de sa pièce, même si en fait je le lui ai déjà rendu par avance à plusieurs reprises, et de calculer mes chances de victoire pour les prochains duels. Heureusement Ragnarok et moi sommes sortis des premiers affrontements avec l’avantage, sinon je n’aurais pas donné cher de ma peau. Et pendant que je me projette à Mardi en imaginant de nouvelles attaques à faire subir à mes adversaires –que je connais déjà puisque je les ai soigneusement choisis-, je me fais carrément agresser. Une accolade, un bisou, ça ne peut être que ma partenaire ou blondie. Du coup je ne me raidis presque pas, à croire que je commence à être habitué, grimaçant tout de même lorsque ses lèvres claquent sur mon oreille. AH, je déteste ces bisous, ça rend sourd. La gamine m’oblige à me lever en esquissant un large sourire que je ne peux m’empêcher de lui rendre, me demandant quelle mouche l’a piquée pour qu’elle se décide soudain à se battre avec autant d’enthousiasme. « Quoi attends, tu me provoques en duel là ? » Je suis super content qu’elle soit venue me chercher de son propre chef, cette fois je n’aurais pas à la débusquer au fond de son lit en maltraitant son pauvre poignet, alors je la suis sans broncher. C’est la situation qui s’inverse, et ça témoigne d’une détermination qui me fait bien plaisir. Elle a beau ne pas être une experte en matière de combat, ça signifie clairement qu’elle veut apprendre pour ne pas être un boulet pour nous. Et franchement, si j’aurais pu m’agacer d’avoir été lié à une chose craintive, je la trouve plutôt courageuse. Sauf que je me rends rapidement compte que j'ai pensé trop vite, parce qu’à peine arrivée dans la salle de remise en forme, elle se carapate derrière un sac de sable pour s’y dissimuler. Ah non non, c’est trop tard pour avoir des regrets là. Je laisse quand même échapper un sourire devant son comportement quelque peu enfantin, pensée qui génère aussitôt une idée. Puisqu’elle n’est encore qu’une gamine, peut-être que si j’arrive à rendre l'exercice un minimum ludique et amusant, ça chassera ses peurs. Attendez mais … elle me transforme carrément en guimauve la nana, c’est pas bon ça. En même temps je n’arriverai à rien par la force et ça me pénalisera par la même occasion, je fais donc d'une pierre deux coups. Je m’avance alors devant le sac sans la toucher après avoir saisi un haltère que je prends dans mes bras comme s’il s’agissait d’un bébé. « Ça c’est ton hamster préféré. Genre je viens de te le piquer sauvagement et j’ai bien envie de le bouffer. » Ouais ok j’ai faim, mais pas à ce point. Enfin, espérons qu’elle a un peu d’imagination parce que ce truc ne ressemble en rien à un animal mignon, j’aurais eu plus de chance en kidnappant la ventouse. « Et je suis tellement absorbé par le beau rongeur que je ne te vois même pas. » Je lui tourne alors le dos, voulant tester sa capacité à me mettre à terre si elle bénéficie de l’effet de surprise. Ce sera normalement plus facile pour elle, et surtout ça la mettra en confiance. « T’es une simple humaine, sans pouvoir rien du tout. Tu fais comment ? » Et j’attends patiemment qu’elle décide de m’attaquer, jetant un œil à l’haltère en me disant que je vais devoir faire gaffe avec ce truc. Faudrait pas que je le fasse tomber sur son pied fragile.

« Quoi attends, tu me provoques en duel là ? » Je hausse les épaules, en quelque sorte. Mais je suis vite déconcentré par un truc qui brille. J'aime bien les trucs qui brillent, c'est joli. Je l’entraîne donc vers la salle de remise en forme bien décidé à être capable de faire quelque chose de plus qu'un tirage d'oreille dans l'éventualité où je ne pourrais pas utiliser ma magie. Mais bon si je lui ai dis ça c'est surtout pour lui faire plaisir parce que je vais l'utilisé je pense. Je ne sais pas trop encore. Je pense que oui. Ouais je vais l'utiliser. Non je sais pas. Enfin bref c'est pas important pour le moment. Parce que dès qu'on est arrivé dans la salle je sens que ça prend une tournure bien plus réelle que ce que je m'étais imaginé dans ma petite tête et d'un seul coup j'ai juste plus envie. Alors je me cache derrière le sac de sable. Non je veux plus. J'aime pas la violence et puis m’entraîner contre Sullivan c'est débile il est trop fort. « Ça c’est ton hamster préféré. Genre je viens de te le piquer sauvagement et j’ai bien envie de le bouffer. » Quoi mon hamster préféré ? Pas Zooey hein ? Je regarde sur le coté, ah mais si il a Zooey entre les bras. Il va pas bouffer Zooey et d'ailleurs comme ça se fait qu'il est là mon hamster ? Ouais je vais pas du tout une altère moi, je vois une petite boule de poile rouquine avec quelques taches blanche. Et puis il a une mèche sur la tête un peut comme la coiffure de Sullivan. « Il te ressemble en faite. » Je murmure dans mon coin. Non je sais qu'il le mangera pas hein ? « Et je suis tellement absorbé par le beau rongeur que je ne te vois même pas. » Ah... Mais non ! Je fronce le nez pas contente du tout. « T’es une simple humaine, sans pouvoir rien du tout. Tu fais comment ? » Je hausse les épaules. Si je pouvais utiliser ma magie et bien je le figerais un truc comme ça et et lui prendrais Zooey des mains. Mais non. Je réfléchis pas trop. Je lui saute dessus entourant son coup de mes bras, crapahutant sur son dos. Je lui donne même des coups de genoux dans les reins pour la forme, enfin c'est pas très fort non plus. « Rends moi mon hamster! » Je glisse de son dos et tente une nouvelle tactique. Je le chatouille de toute mes forces, picorant les côtes à l'aide de mes petites mains. J'ai droit non ?

Mon petit stratagème a l’air de fonctionner, et je me dis que je suis vraiment un génie. Finalement je devrais peut-être tenter de bosser avec des classes de maternelle plutôt que de passer ma vie en compagnie des cadavres. Mais rien que d’imaginer tous ces chiards en train de me hurler dans les oreilles en s’accrochant à mon pantalon, ça fait voler ma belle résolution en éclats. Ouais non, y’a pas moyen. Bref, la gamine a sans doute un hamster, parce qu’elle a l’air particulièrement concernée par le sort de l’haltère que je tiens entre mes doigts, soulignant même un air de ressemblance. Hein ? Sérieusement j’ai la gueule d’un hamster ? Limite c’est la pire insulte qu’on m’ait jamais sortie, mais comme l’intention lui manque je décide d’ignorer cette comparaison vexante pour lui tourner le dos. Je n’attends pas très longtemps avant de la sentir s’accrocher à mon cou, m’étranglant presque, en frappant mes reins de ses genoux. ARG, ne jamais sous-estimer une petite silhouette fluette à l’air innocent. Mine de rien, elle me fait un peu mal, mais sa phrase me fait littéralement mourir de rire, ce que ses chatouilles n’améliorent pas. Elle vient de casser son élan de guerrière en deux secondes, et je suis incapable de rester sérieux. « Oh putain, pouce ! » Je crie presque entre deux crises, m’écartant de la gamine en levant le bras dans les airs, le hamster toujours entre mes doigts. Bordel c’est pas possible de se concentrer dans ces conditions, elle va rien apprendre à ce rythme-là. « Bon les chatouilles t’oublies, ‘mourir de rire’ ce n’est qu’une expression’. » Je reprends un peu mon sérieux avant de poursuivre. « Si tu peux, essaie de viser les parties sensibles du corps humain : les yeux ; le nez ; le menton ; la gorge ; les genoux ; et puis entre les jambes tu vois. » J’énumère en accompagnant mes explications de gestes divers pouvant être utilisés comme la fourchette, le coup de coude, le coup de genou, le plat du pied. Bref, déjà situer les zones fragiles ça peut aider. « Une fois que tu sais ça, tu ferais quoi ? Parce que le hamster il couine sérieusement là. » Et d'un coup, je flippe un peu.