Mon collier de diamants, non mais il est sérieux là le travelo ? Je crois que je vais entrer dans une rage monstre et finir par tuer un des habitants du dortoir rubis d’ici la fin du jeu si ça continue. J’ouvre tranquillement ma boite à bijoux à la recherche du fameux collier qui irait parfaitement avec ma tenue et là c’est le drame. Je trouve un mot écrit à la main, l’écriture rose est illisible mais j’arrive quand même à le déchiffrer après une minute de réflexion. « Ton collier est dans les oubliettes » Signé Ange. Il est sérieux là ? Bon d’accord je n’ai pas été très sympathique avec lui depuis le début du jeu mais quand même, toucher à mes affaires personnelles, c’est irrespectueux. Je promets de mettre feu à sa garde-robe lorsque je reviens des oubliettes et croyez-moi j’en suis capable ! Je sors du dortoir comme une furie, hurlant comme une folle histoire d’extérioriser ma colère, je suis certaine que tout le château m’a entendu mais ce n’est pas comme si j’en avais quelque chose à foutre. J’avance dans le couloir, menant aux oubliettes, je n’y suis plus retournée depuis le passage de Fauve & Sulli, et je sais pourquoi. L’endroit est pire que glauque. Les lumières au mur commencent à clignoter. C’est parfait, une vraie ambiance de films d’horreur. J’enfonce la porte avec mon pied, n’osant pas toucher la poignée rouillée avec ma nouvelle manucure. Je rate alors une marche, tombant au sol comme une masse, cassant au passage un de mes talons. « PUTAIN DE M… » On ne peut pas faire pire comme fin de journée. Je me relève en titubant, essayant d’arracher les toiles d’araignée devant moi. Le pire dans tout ça c’est que je suis allergique à la poussière. La luminosité est très faible je ne vois pratiquement pas ou je vais, l’endroit est beaucoup plus sombre que dans mes souvenirs. J’entre dans une sorte de cellule - celle ou Fauve & Sullivan séjournaient- qui se referme sur mon passage, faisant un bruit à en réveiller les morts. Je sursaute. Je m’aperçois que je suis prise au piège, passant mes mains à travers les barreaux en tentant de l’ouvrir de nouveau, je dois me faire à l’évidence. Je vais mourir ici. C’est peut-être ce qui est arrivé à Kimyokis au début du jeu, peut-être était elle aussi restée coincée dans un des cachots du château, ceci expliquerait sa disparition. J’hurle avec panique, limite hystérique, avec un peu de chance quelqu’un pourrait m’entendre. Un bruit de pas se fait entendre, quelqu’un vient d’arriver. Je suis sûre que c’est un coup monté d’Ange qui va surgir dans l’ombre m’assassiner en douce. « AIDEZ-MOI » Je distingue une silhouette familière. C’est Eukleia… Ok cette fois je perds vraiment espoir, je vais moisir ici pour de bon.

Il faisait noir dans les oubliettes. La pénombre engloutissait les ombres, elle dévorait les silhouettes. Et Eukleia s’y sentait seule. C’était pour cette raison première que la sorcière avait décidé ce jour-là de s’y rendre. Malgré l’aspect morbide, elle était presque certaine qu’elle ne croiserait personne dans les sous-sols et qu’elle pourrait méditer en silence tout en réfléchissant tactique. Elle ne savait pas réellement pourquoi, mais en vérité, elle avait un mauvais pressentiment concernant les duels à venir. Elle ne se sentait pas tout à fait prête. Et elle ne sentait pas Serafin prêt. Elle voulait du calme. Elle voulait s’éloigner de l’ambiance du haut du château où s’agglutinaient des candidats avec un débit de connerie hors du commun. Il fallait qu’elle fasse le point concernant les stratégies qu’elle devrait adopter et cela était impossible dans la salle d’entraînement où les candidats affluaient et se manifestaient bruyamment. La sorcière commençait à faire de pas de long en large dans les oubliettes – ouais, elle n’allait pas quand même s’asseoir sur les dalles humides qui avaient continu on ne sait quel traitement – pourtant, ses aspirations au calme n’eurent pas le droit à la satisfaction. Elle entendit un hurlement qui se trouvait à sa droite. Elle soupira. C’était une voix de fille. Sûrement une candidate qui faisait pipi dans sa culotte parce qu’il faisait trop noir. Elle hésita un instant entre laisser la fille et ignorer ses cris ou aller voir ce qu’il se passait. Bon, elle n’était pas non plus du genre cruelle donc elle décida de se rapprocher des cris d’au secours. Lorsqu’elle arriva devant la cellule qu’occupait antérieurement Fauve et Sullivan, elle ne put retenir un petit rire. Cordelia venait de s’enfermer toute seule dans un cachot. Eukleia savait qu’il lui manquait pas mal de neurones, mais à ce point… c’était désopilant ! « Salut, Miss diva. Tu te fais une petite sortie touristique ou tu cherches des preuves concernant les ébats de Fauve et de Sullivan sur les murs ? » Elle comptait bien jouer un petit moment de la situation. Elle pensait pouvoir réussir à la sortir de là en déjouant le sort porté à la grille, mais elle n’en était même pas sûre. Alors, autant s’amuser un petit peu. « NON, attend, laisse moi deviner... Tu te caches d'Ange parce que tu as peur qu'il altère ta réputation en visitant ton p'tit minou ? Ou bien tu as décidé de montrer au monde entier que tu es pas la petite humaine prétentieuse que tu nous montres depuis le début, en exposant le fait que tu te contentes d'un cachot sentant le moisi pour logis ? » Elle sourit.

Spoiler:

Cette situation est loin d’être plaisante. Je suis coincée dans les oubliettes, enfermée dans un cachot et la seule personne qui puisse me venir en aide, éprouve une profonde haine à mon égard. Je ne peux pas vraiment m’attendre à ce qu’elle me donne un coup de main pour me tirer de ce pétrin. J’essaye de me mettre à sa place mais j’ai du mal, j’ai beau être une garce j’ai quand même un cœur dans le fond, j’aime aider mon prochain ce qui ne semble pas le cas de la ventouse sur patte. « Salut, Miss diva. Tu te fais une petite sortie touristique ou tu cherches des preuves concernant les ébats de Fauve et de Sullivan sur les murs ? » Me dit-elle en prenant un air condescendant. Cette fille m’atterre au plus haut point c’est à pleurer. Elle admet au moins que je suis une diva, je prends ça pour un compliment. Mais attendez, pourquoi Eukleia était elle ici d’abord ? Peut-être avait-elle caché mon collier dans les oubliettes, attendant patiemment que je me rende dans cet endroit lugubre pour me tuer ou pire me décoiffer. Elle aurait très bien pu signer le mot laissé dans ma boîte à bijoux à la place d’Ange afin de lui faire porter le chapeau, on sait tous ici qu’il rêve de prendre ma place, c’est le coupable idéal. Tant de questions qui demeurent sans réponses. Je ne le connais pas plus que ça la Eukleia en plus, elle pourrait très bien être une psychopathe fanatique de ma beauté « C’est vraiment très drôle bravo ! Tu es contente ? » J’applaudis devant la remarque sans intérêt de la jeune sorcière. « Figure-toi que non. Quelqu’un m’a volé un objet très précieux et a laissé une note disant de venir le chercher ici...Ne me dis pas que c’est toi ! » Je donne un coup de pied dans les barreaux pour me passer les nerfs. La meuf prend vraiment son pied en me sachant enfermée dans cette cellule. J’ai l’impression d’avoir illuminé sa journée, vous devriez voir le sourire sur son visage. « Ne parle pas de malheur, il est peut-être caché, attendant dans l’obscurité pour nous attaquer » Juste à ce moment précis un bruit se fait entendre dans la pièce. « Bon écoute, arrête de jubiler deux secondes et sors moi de là avec un de tes sortilèges, si tu ne le fais pas je vais être dans l’obligation de te forcer » Je me demande pourquoi je ne le fais pas d’ailleurs. C'est peut-être le moment de l'utiliser comme j'ai utilisé Sullivan, pour mettre un peu de piment dans ce jeu. « Contrairement à toi, passer ma journée dans la crasse et la poussière ce n’est pas vraiment mon truc, mais je suppose que tu dois être une habituée. Tu fous quoi ici d'ailleurs ? Le ménage ? »

Cordelia semblait complétement excédée, ses deux petites mains trop clean applaudissant comme on émettrait un rire jaune. Eukleia attendait tout de même de savoir ce qui faisait qu’elle se trouvait enfermée là-dedans avant de l’en laisser sortir. Elle parla alors d’un objet précieux qu’on lui aurait caché dans les environs. La sorcière émit un petit rire quand elle l’accusa d’être l’auteur de ce ‘crime’ et du papier qui la poussait à se rendre par ici. « Tu sais, je n’ai pas que ça à faire que de m’amuser à jouer à une chasse au trésor avec toi. » Qu’est-ce qu’elle en aurait à foutre de cacher ses bijoux ? La personne qui avait fait ça était quand même un drôle de p’tit rigolo. Eukleia la regarda taper ses chaussures contre les barreaux et se rendit compte que les jambes de Cordelia semblaient quelque peu disproportionnées. Elle comprit que la candidate avait perdu un des talons. « Et la personne qui t’a volé ton objet précieux est aussi adepte des talons ? » Elle haussa les sourcils. Elle savait bien que les candidats de Golden Valor étaient tous plus ou moins fous, mais il fallait être sacrément toqué pour avoir l’idée d’arracher un talon à une chaussure. « Y’a un fétichiste qui se cache dans le château ou quoi ? » Cela serait une bonne idée d’être au courant, histoire qu’elle prenne le temps de cacher ses chaussures Chanel et ses Louboutin. La situation était tout de même cocasse et Cordelia se trouvait à sa merci mais également en proie à une certaine peur. Elle semblait persuadée qu’Ange se trouvait dans un coin dans l’ombre avec dans l’idée de la violer. Ok, ce gars-là – gars ? – faisait franchement flipper, mais il fallait peut être que Barbie Vipère cesse de penser que tout le monde avait envie de se la taper. Cordelia lui demandait maintenant de la sortir de sa cellule. Eukleia était presque prête à le faire mais, le temps qu’elle réfléchisse à comment déjouer le sort porté sur les barreaux, la vipère crachait à nouveau son venin, coupant toute envie à la sorcière de l’aider. « Contrairement à toi, passer ma journée dans la crasse et la poussière ce n’est pas vraiment mon truc, mais je suppose que tu dois être une habituée. Tu fous quoi ici d'ailleurs ? Le ménage ? » Venait-elle de lancer, arrogante. « Je crois que tu n’es pas trop en position de jouer les fières, non ? Figure-toi que j’allais me préparer à te sortir de là, mais tes mots m’ont fait oublié la formule nécessaire pour faire déplacer ces barreaux. Dommage. Je crois qu’il faudrait que tu réfléchisses un peu plus à ce que tu diras, à l’avenir. » Ok, c’était un peu gamin comme réaction mais il fallait bien que Pinkie-pouf comprenne qu’on ne pouvait pas dire tout et n’importe quoi sans avoir quelques représailles. « Bon, je te laisse là et je reviens quand je m’en serais souvenue ? Je crois que je vais avoir besoin d’une bonne nuit de sommeil pour cela. Donc… à demain matin. » lança-t-elle, en se retournant. « Comme ça tu seras toi aussi une habituée à la crasse et à la poussière. T’auras même la possibilité de te faire quelques amis parmi les blattes et les araignées qui se trouvent dans les coins. » Elle commença à s’éloigner. « Et mes mains se poseront très promptement sur mes oreilles dès que tu commenceras à vouloir manipuler mon esprit. »

Que dieu me vienne en aide, je ne peux pas mourir ici, je suis une célébrité, on ne peut pas laisser mourir une riche et sublime jeune femme dans un cachot poussiéreux ou la saleté à élu domicile. « Ne vous inquiétez pas Mrs Woodward, vous allez vous plaire dans ce luxueux château, votre vie mondaine ne sera pas chamboulée » qu’un gars de la production m’avait dit avant que je signe pour participer à l’émission. Si je le retrouve, croyez-moi, il va passer un mauvais quart d’heure. En plus d’être chamboulé mon fabuleux quotidien s’est transformé en enfer depuis que je suis arrivée ici. « Tu sais, je n’ai pas que ça à faire que de m’amuser à jouer à une chasse au trésor avec toi. » Elle semblait sincère, Eukleia est certes une grosse garce mais elle n’est pas du genre à voler les affaires des autres pour aller les éparpiller aux quatre coins du château. C’est un truc de cas social ça, c’est bon pour Ange, ou Sullivan. La jeune femme me regarde de haut en bas, remarquant le talon manquant à mes pieds, elle se questionne sur la présence d’un fétichiste au sein du château. « Non en fait, je suis tombée en arrivant, j’ai raté une marche, c’est à ce moment là que j’ai perdu un talon, avec l’obscurité je n’ai pas pu le retrouver. » Je fronce les sourcils. « J’adorais cette paire de chaussures » Je me laisse tomber au sol avec désespoir. J’avoue m’être comportée comme une garce avec Eukleia, j’ai apparemment vexé la jeune femme qui semble prête à m’abandonner à mon triste sort. En parlant de sort, la ventouse feint d’avoir oublié celui qui ouvrirait la cellule. Bien sur. Puis elle commence à s’éloigner. Non, mais c’est pas vrai, elle va le faire la conne, elle va partir. Je suis peut-être allée trop loin en la menaçant d’utiliser mes pouvoirs sur elle. Sa silhouette commence à disparaître dans la pénombre. « NON, attends, reviens ». Je ne peux pas rester là, mes poils se sont hérissés lorsqu’elle a parlé des blattes et des araignées qui se trouvent dans le coin, si je reste une minute de plus ici je crois que je vais me taper la tête contre les murs. « Eukleia je t’en prie reviens. Qu’est ce que je dois faire pour que tu daignes me sortir d’ici » J’attends une réaction de sa part mais rien. « Si c’est des excuses que tu veux, très bien, je m’excuse. Ne me laisse pas là, c'est cruel ! » Je ne sais pas comment je fais pour me retrouver toujours dans les pires situations possibles

Spoiler:

Les petits talons d’Eukleia claquaient contre les dalles tandis qu’elle faisait mime de s’en aller et de laisser Cordelia à son triste sort. Bien sûr, la diva ne pouvait pas risquer de dormir dans ce trou à rat et la sorcière avait bien calculé son coup, déjà elle l’appelait dans son dos. Eukle fit semblant de ne pas entendre puis quand les excuses vinrent s’ajouter au tableau, elle daigna se retourner. Elle repoussa une de ses mèches, attendit quelques secondes et répondit : « Bon, vu que les excuses sont là, je veux bien t’aider. » Elle sentit le soulagement alléger les épaules de Barbie-Vipère qui n’aurait pu concevoir de passer plus de temps en compagnie de l’humidité et des rats. Une idée lui passa soudainement par la tête. « Mais dis, on dirait que tu offres ton pouvoir à pas mal de gens… Tu penses pouvoir exaucer un petit vœu ? » Genre, Corde le génie de la lampe magique… c’était ridicule, d’autant qu’Eukleia n’avait aucune idée de ce qu’elle pouvait demander, mais elle avait franchement envie de mettre un peu de piment dans le jeu. « Bon, attend je vais essayer de te sortir de là. On en reparle dans trois secondes. » Elle réfléchit. Qu’est-ce qui pouvait bien marcher ? La première chose qui lui vint à l’esprit était un peu risquée, mais tant pis. « Je te conseille de te reculer si tu veux pas perdre tes pieds en plus de ton talon » Les barreaux étant en acier le meilleur moyen de s’en débarrasser était sûrement de les faire fondre. La sorcière créa donc une forte source de chaleur au niveau de trois barreaux qui commencèrent à fondre, jusqu’à créer un passage par lequel Cordelia pourrait sortir. « Hum. Tu me dois une fière chandelle, n’est-ce pas ? » C’était bien vrai, elle avait eu de la chance de tomber sur une sorcière et non sur un loup garou ou un vampire qui n’aurait été d’aucune utilité. « ça te dit qu’on enterre réellement la hache de guerre et qu’on mette un peu de piment dans l’aventure ? » Oui. Eukleia s’ennuyait réellement, sinon elle n’aurait jamais proposé cela à Barbie-Vipère qui leur en faisait voir de toutes les couleurs.

« Bon, vu que les excuses sont là, je veux bien t'aider. » Mon dieu ! Elle a un cœur elle aussi, bien caché cependant. La fille est quand même sur le point de me sauver la vie, j'ai presque envie de lui sauter au coup quand elle me sortira de là. « Merci ! Merci ! Merci ! » Je suis un peu hystérique vous voyez, car je distingue à présent le visage d'Eukleia dans l'obscurité alors que je ne pouvais plus la voir il y a même pas deux secondes. Signe qu'elle est vraiment revenue et qu'elle n'a pas dit ça pour me donner de faux espoirs - ce qui serait vraiment sadique, même pour elle -. Au moment où elle me demande d'utiliser mon pouvoir pour 'exaucer un petit voeu ?' un rat de la taille du château me passe entre les jambes. Je lève la tête vers elle hochant frénétiquement la tête de haut en bas. « Tout ce que tu veux du moment que je sors d'ici » Elle se concentre et me demande gentiment de reculer loin des barreaux. Je ne sais pas ce qu'elle a derrière la tête, mais je suis heureuse d'être tombée sur elle. Si Sullivan avait été à sa place je suis certaine qu'il m'aurait laissée moisir ici, puis un loup n’aurait pas été d’une grande utilité. Je ne comprends pas très bien ce qui se passe mais il fait tout à coup une chaleur insupportable dans le cachot. Les trois barreaux devant moi changent de couleur comme s’ils étaient chauffés à blanc avant de se mettre à fondre, créant alors un passage par lequel je serai capable de m’échapper. « C’est vraiment pratique ! J’adorerai utiliser ça sur mes ex » Je lui lance en sortant de la cellule. Je m’approche d’elle et la prends dans mes bras sans vraiment me poser de questions. « Je te dois plus qu’une fière chandelle si tu veux mon avis ! » La jeune sorcière me propose ensuite d’enterrer la hache de guerre pour de bon histoire de mettre un peu de piment dans l’aventure. « Oh ! Tu me proposes une sorte d’alliance ? C’est fourbe » Je souris sournoisement « J’adore ! Je suis partante… Me moquer de tes lèvres ça commençait à devenir lassant. » Je me suis trouvée une autre bête noire de toute manière. « Ce château manque cruellement d’ambiance si tu veux mon avis… Alors, dis-moi ce que tu as derrière la tête… » Je marque une pause. « C’est à propos de Sullivan c’est ça ? » J’en mettrais ma main à couper.

Oh le con de tigre, il vient de me lancer un défi des plus corsé. M’attaquer à la ventouse –encore- après l’avoir plantée sur la table de la cuisine en pleine bouffée de chaleur, ça craint un peu. Genre, je signe mon arrêt de mort. En même temps on est dans un jeu, et cette garce m’a privé d’entraînement. Alors vous voyez, je me sens rapidement moins coupable de ce que je m’apprête à faire. Je me dirige vers les oubliettes, un verre rempli de Tequila et de Schweppes entre les mains, après avoir été aiguillé par le nabot de l’endroit où se trouve actuellement la botoxée. Je me demande ce qu’elle va foutre là-bas, et franchement je n’ai pas trop envie d’y remettre les pieds. Le seul bon souvenir, c’est la folle du cul plaquée contre le mur. Mais il y avait aussi les araignées sur le nez de bon matin, les acrobaties pour se doucher, les siestes prolongées pour échapper à l’ennui. Bref, je la trouve en compagnie de bobonne qui me fait face, juste au moment où mon nom est prononcé. Sérieusement ? « Je savais bien que vous ne pouviez pas vous passer de moi. » Tout en lâchant cette phrase, j’entoure le corps de la ventouse qui me tourne le dos, glissant le contenu de mon verre dans son haut trop peu ouvert pour qu’un appelle ça un décolleté, mais bon. J’avais pas prévu qu’elle cacherait ses nichons, pour une fois. Puis je me recule avant de lui lancer du sel sur la tête, et une demi-rondelle de citron qui s’échoue sur son épaule, comme un artiste en plein composition d'un tableau qui fait des essais hasardeux. Ouais bon, ça fera l’affaire pour le paf. « Tu veux pas sourire un peu ? » Je lui demande en appuyant sur le bouton de mon polaroïd pendant qu’elle se retourne. BAM, j’ai eu sa tronche déterrée. Et je me casse en courant avant que bobonne ne décide de me contraindre à lui baiser les pieds pour me faire pardonner. Ça va, elle a probablement une combinaison sous son t-shirt vu comme elle avait été prévoyante avec la robe du prime. Enfin, je trébuche quand même sur l’une des dalles irrégulières du couloir en échappant aux harpies, mais rien de grave.

Cordelia semblait aux anges et venait même prendre Eukleia dans ses bras. Ce qui apparut comme carrément étrange pour la sorcière qui était plus habituée à recevoir des verres sur sa robe de la part de Cordelia plutôt que des câlins. Boh, après tout ce n’était pas si mal, d’autant qu’elles décidaient de s’allier pour mettre un peu de piment dans cette aventure qui prenait des tournures ennuyeuses par moment. Barbie-Vipère – oui, elle continuera à l’appeler ainsi quoiqu’il arrive – était partante pour cette petite alliance qui semblait la réjouir tout autant qu’à Eukleia qui voyait des instants de rigolade se dessiner dans l’avenir. Lorsque Cordelia lui demanda si elle avait dans la tête une vengeance concernant Sullivan, Eukle allait répondre – de manière tout à fait sincère – qu’elle n’avait pas forcément pensé à lui. Mais elle n’en eut pas le temps. Elle sentit des bras l’entourer et la serrer. Putain, elles se faisaient agresser ! Cordelia avait eu raison de s’inquiéter peut-être qu’Ange était réellement là, tapis dans l’ombre, et qu’il avait décidé de leur sauter dessus pour… Ahzjebfjbze. Elle avait envie de hurler mais son cri fut coupé par un liquide glacé qui coulait jusqu’entre ses seins. Oh merde mais Ange salivait déjà à l’avance c’était… De la Tequila ?! Eukleia fit volte-face et se retrouva face à un Sullivan jubilant qui venait de lui jeter des grains de sel dans les yeux. Elle ne voyait plus rien, ses pupilles brûlaient mais elle aperçut une sorte de flash qui devait provenir d’un appareil photo. Lorsqu’elle réussit à enfin ouvrir les yeux, le lâche avait disparu dans l’obscurité. Eukleia bouillonnait. Qu’est-ce qu’il lui prenait à ce con ?! Elle posa une de ses mains dans ses cheveux et en fit tomber deux rondelles de citron. C’en était trop. « Activons le mode vengeance. Tu es avec moi ? » Demanda-t-elle, déterminée, à Cordelia qui n’avait même pas eu le temps de réagir face à l’affront de Sullivan. « Ce petit loup va regretter de s’être attaqué à moi une fois de plus » lança-t-elle. Elle passa sa main sur son tee-shirt qui était foutu à cause de la tonne de Tequila que Sullivan venait d’y verser. Elle était assez contente de s’être réconciliée avec Cordelia. Ensemble, elles allaient pouvoir lui en faire voir de toutes les couleurs et renverser la balance. Le chieur deviendrait la victime. Elle jubilait presque. « Viens. Remontons. Il faut qu’on mette au point un plan. Il va regretter d'être né, ce petit con. »

Je regarde diaboliquement Eukleia, les fourberies, les vengeances, les coups de couteau dans le dos, j’adore ça vous savez. Il faut avouer que depuis une semaine l’ambiance dans le château est un peu morte. Cette toute nouvelle alliance allait surement pouvoir donner un grand coup de pied dans la fourmilière. Je me tenais droit devant elle, attendant la réponse de la jeune femme. Je suis persuadée qu’elle veut se venger de Sullivan, ces deux là se cherchent depuis le début du jeu, quelque chose me dit qu’ils vont finir par faire des choses pas très catholiques, du moins ils en prennent le chemin. De l’ombre surgit alors une silhouette masculine se tenant derrière Eukleia. Ne reconnaissant pas tout de suite l’individu, je pousse un cri d’effroi, paralysée par la peur. Les suppositions que j’avais émises étaient vraies et Ange, caché dans l’ombre depuis tout à l’heure était sorti de son trou pour assassiner Eukleia. Ce qui veut dire que je suis la prochaine. Le meurtre de la jeune sorcière me laissera peut-être le temps de m’échapper. Les bras du mystérieux assaillant entourent Eukleia, je distingue le visage de Sullivan. Qu’est ce qu’il fout là encore, il en a pas marre de s’incruster partout, non mais je vous jure, un vrai parasite. Je préférais limite l’idée d’être pourchassée par Ange plutôt que de voir et entendre les remarques inutiles de micro pénis. « Je savais bien que vous ne pouviez pas vous passer de moi. » Quelle arrogance. Puis lui déverse le contenu de son verre sur le décolleté d’Eukleia, il recule pour lui lancer du sel sur la tête ainsi qu’une rondelle de citron. Pour finir il l’a prend en photo avec son polaroid et se casse comme un voleur. Ben ouais forcément quand on est lâche c’est jusqu’au bout. Je suis atterrée par le comportement de ce garçon. Puis je fais la relation. Il y a quelques jours, Tyger avait fait un peu la même chose, me badigeonnant la gueule de vernis à ongle bon marché il avait tenté de couper une mèche de ma chevelure d’or avant de s’enfuir. Ils sont très certainement complices.. « C’est dramatique, il vient de ruiner ton haut avec ce qui me semble être de la tequila. » Je m’approche d’elle histoire d’utiliser mon odorat développé. « Oui c’est ça, il n’y a pas de doute » J’arrive à reconnaitre l’odeur d’un alcool à des kilomètres à la ronde, c’est un peu mon deuxième super pouvoir. La jeune fille désire maintenant se venger tout autant que moi. « Je suis avec toi à 100%. Cette fois il ne va pas s’en sortir si facilement. J’ai d'ailleurs l’impression qu’il a un complice. Je vais te raconter ça sur le chemin. » J’attrape Eukleia par le bras, afin de quitter les oubliettes pour mettre au point un plan machiavélique. « Rappelle moi de passer par le dortoir rubis d’abord. Je dois torturer Ange pour qu’il me rende mon collier. » Dis-je en avançant vers la sortie aux côtés de ma nouvelle alliée. Cette petite mésaventure avait au moins eu un point positif.