i'm lost in the wood and you're baring your teeth.

Elle l'a bien entendue. Il a essayé de l'arrêter, rien qu'un instant, comme si elle avait besoin d'aide. Comme si elle avait envie de leur parler en plus de ça. Elle ne sait même pas pourquoi il a essayé de l'arrêter, de la garder dans cette pièce, elle voulait juste partir et tout lâcher. Et pourquoi s'acharner, c'est un peu du suicide. Et Vixy ne sait pas pourquoi elle pense à ça maintenant, elle sent son poing se serrer un peu, l'envie de taper dans quelque chose. Peut-être parce qu'elle a vu la silhouette de Sullivan passer au détour d'un couloir. Alors Vixy est partie en courant, tête baissée. Elle sait comment se détendre. Et la voilà qui arrive en courant jusqu'à la petite piste de skateboard, derrière les terrains de sport. Heureusement qu'elle à ça, pour se détendre, oui voilà. Et sans plus attendre, elle attrape un skate et commence à rouler, à descendre et monter, à faire des figures. Elle essaye de souffler un peu, de se calmer. Mais elle a une envie de meurtre, ouais, c'est eux qui se la pètent loup-garous, mais en vrai le pire monstre c'est elle qui l'a. En elle, la bouffe, la ronge. Et soudainement, en parlant de loup, elle en voit un s'approcher. Sous forme humaine évidemment. Et son sang ne fait qu'un tour. Vixy remonte et se pince les lèvres avant de le dévisager. Sullivan. Qu'est ce qu'il fait là, quand même ? Elle a envie de le tuer. Soudainement. Elle sent la colère, le dégoût, et surtout la déception. Et la blonde donne une bonne impulsion dans le skate pour l'envoyer cogner dans les jambes de Sullivan, elle se redresse, toute fière, comme si rien ne l'atteignait. Parce que c'est le cas, oui. “ Qu'est ce que tu fais là ?! ” Le ton est un peu trop sec, sans aucun doute. Elle se retient, elle sait qu'elle est à deux doigts de lui sauter dessus, l'étrangler. Elle se retient, se détourne, pour se laisser tomber au sol, assise, les pieds dans le vide de la piste de skateboard. Elle se mordille la lèvre, inspire. Ca va aller, oui. Ca va aller. “ Laisse-moi, fallait bien que tu te mette tout le monde à dos finalement, Sullivan. ” C'est peut-être qu'il cherche à faire exprès.

Blondie passe comme une fusée. Un éclair jaune dans le couloir et je me jette à sa suite, lâchant mon bol de céréales qui se renverse sur la table. Vas-y, ça fait des heures que je la cherche et elle m'esquive comme ça. Pas question. Je la poursuis carrément jusqu'à l'extérieur du château, comme le parfait psychopathe angoissant de film d'horreur. La nana se réfugie sur le terrain de skate, et je la contemple quelques minutes -planqué dans l'obscurité- avant de sortir de ma cachette. Elle n'a pas l'air franchement ravi de me voir, comme je m'y attendais. Elle se retient dans ses gestes, se contentant d'un lancer de planche qui heurte mes jambes, mais ses mots sont durs. Elle me ressemble à cet instant précis, dans les moments où la lune joue avec mes nerfs. Au bord de la rupture, prête à céder à des pulsions qui la submergent. « C’était mon objectif au départ ouais. » Je lui confie, parce qu’elle vient de toucher étonnement juste. C’est exactement ce que je cherche à faire depuis que j’ai foutu les pieds dans ce château, et il faut avouer que je réussis plutôt bien. Je mériterais même une médaille pour avoir battu un tel record d’impopularité, et faut dire qu’avec mon tempérament la tâche est plutôt aisée. « Mais j’crois que je pèterais un câble si j’y arrivais. » J’attrape le skate pour m’asseoir dessus à côté de blondie, observant ses pieds battant le vide. Il va bien falloir que je dise quelque chose pour me disculper de la faute dont je suis injustement accusé. Ouais c’est vrai, en d’autres circonstances j’en n'aurais rien à branler. Mais cette aventure implique de nouvelles règles de vie, et la gamine c’est un peu la seule personne avec laquelle je me permets d’être sans artifices. Il en faut une, ou deux, une petite bouffée d’air frais avec laquelle je n’ai pas besoin d'échaffauder des plans dans ma tête pour souffler sur son pion. J’en sais rien, c’est un peu mon assurance vie. « La meuf s’est jetée sur moi. » Ouais d’accord, je n’ai jamais été très bon pour les justifications ou les excuses, mais c’est vrai. « Une louve comme moi, déjà ça excite mes hormones. Canon pour ne rien gâcher. » Je décide d’être honnête, ça ne servirait à rien de lui raconter des conneries. C’est clair que quand la brune m’a demandé des cours particuliers, je n’ai pas vraiment brandi le panneau ‘interdiction de toucher, propriété de la partygirl’. C’est bien connu que les mecs pensent avec leur queue, les loups garous en particulier, histoire de nature bestiale. « Franchement, tu vas me reprocher d’en avoir profité pendant cinq secondes ? » Parce que c’est tout ce qu’elle en a vu : cinq secondes. Les pires pour elle. « En plus j’aurais juré qu’elle était en train de t’imaginer pendant qu’elle me roulait une pelle. La pire humiliation de ma vie. » C’est clair, au final je n’avais été qu’une innocente victime dans toute cette histoire. Et puis j’attrape sa main pour la pose sur ma jambe. « T’as le droit de me frapper si tu veux. » Je lui suggère, tendant ma joue vers elle, me penchant en fermant les yeux. Puis j’en ouvre un, juste pour ajouter. « Non en fait évite le visage s’teuplé. » Je me marre un peu, parce que ça fait un peu pitié pour un mec de dire ça. Mais c’est ce que les gens disent dans les films généralement, alors je m’inspire. Non et puis avec la gueule que j’ai, ce serait dommage vous ne trouvez pas ? J'ai pas l'impression d'avoir été très convainquant en fait, mais au pire je peux toujours aller lui chercher un lapin dans le bosquet en signe de paix et m'accrocher à sa jambe jusqu'à ce qu'elle en puisse plus de me traîner. Je suis un spécialiste quand il s'agit de jouer les gars chiants.

Elle se sent devenir un peu folle, ce n'est pas rassurant comme pensée. Elle essaye de contenir tout ce qu'elle peut à l'intérieur, elle n'a pas envie de se jeter sur quelqu'un et de l'étriper, elle sait bie nque la Vieille la virerait automatiquement du jeu, et ce n'est pas ce qu'elle cherche à faire Vixy. Alors quand le loup lui parle, elle secoue un peu la tête. Elle n'a pas envie de l'entendre, elle veut juste le voir partir et la laisser tranquille. Elle ne sait pas vraiment ce qui lui a fait le plus de mal dans la scène de la veille, si c'était Atropos ou Sullivan, dans le fond. Parce que lui il savait, parce qu'elle lui en avait parlé quelques jours avant, et parce qu'elle avait pensé que le loup pouvait être un allié, parce qu'elle pensait bien qu'il y avait quelque chose derrière son apparence de mec con. Mais apparemment, non. Et c'est sans doute ça qui la frustre le plus. Alors elle essaye bien de comprendre ce qu'il fait là, mais non, elle ne trouve rien. Et pourquoi il s'assoit à ses côtés ? Vixy ferme les yeux un instant, ses ongles s'enfoncent dans la paume de sa main. Ca va aller. Et lorsqu'il commence à parler de la veille, elle réouvre ses yeux. “ Tais-toi. ” murmure-t-elle, mais il est lancé. Elle sait pertinnement qu'il l'a entendu, c'est un loup. Mais il continue à parler, à raconter certainement tout ce qu'elle n'avait pas envie d'entendre. Ses lèvres se pincent. Cinq secondes ? Elle plante finalement son regard dans le sien alors qu'il lui prend la main. Elle ne l'a pas écouté, juste sa dernière phrase. Mais son poing serré frappe directement sur la paumette de Sullivan. Peut-être un peu trop violemment, avec toute cette colère qu'elle se tape, avec tout ce qu'elle retient. “ Et moi il m'a fallut cinq secondes pour te foutre un coup de poing, c'est fou ce qu'on fait en cinq secondes. ” Elle siffle. C'est généralement mauvais signe chez Vixy. Et elle retire sa main de celle du loup, et elle a l'impression de plus rien contrôler. Ses mains poussent Sullivan, le faisant tomber du skateboard qui termine sa course au fond de la piste, et elle se retrouve déjà assise sur lui, ses mains serrées sur son t-shirt. “ Tu le sais que t'es un con, tu le sais ?! Mais putain, t'es vraiment un beau connard, j'ai pensé que tu l'étais pas, vraiment. Au final je comprends pourquoi tout le monde essaye de te démolir dans cette baraque. ” Elle se mord la lèvre, beaucoup trop fort, et elle sent le sang dans sa bouche. Tout ça pour ne pas pleurer, ce n'est certainement pas le bon moment. “ Tu m'as trahie. ” Parce que c'est certainement ce qu'elle ressent le plus. Comme si Sullivan et elle avaient passé un pacte secret, même pas besoin de mot. Ses mains tremblent, elle ne contrôle plus rien, même pas son pouvoir qui a dû faire chuter la température corporelle de Sullivan de quelques degrés. Plus, si Vixy ne s'était pas rendue compte que ses propres mains étaient gelées, et elle les retire aussitôt du loup.

Ca s’enchaîne un peu trop rapidement pour que je puisse réagir aux attaques de la candidate, qui ignore totalement ma requête en écrasant son poing contre ma pommette. Aïe, j’ai légèrement sous-estimé sa capacité à me blesser, et elle continue en me faisant chuter du skate. Je me retrouve le dos contre le bitume, agrippé par la blonde en fureur qui me transpercent par des aiguilles invisibles. Quelques mots seulement, qui me font soupirer dans l’obscurité. « C’est l’histoire de ma vie. » Je me contente de lui répondre alors qu’elle m’assaille de reproches, comme si je n’en avais rien à cirer. Je SUIS un beau connard, si elle n’a pas encore pigé ça elle risque de dégringoler encore de quelques étages. Et pourtant ça me fait un peu mal quand ça vient d’elle, et j’ai beau prétendre que ça glisse sur moi comme de l’eau ce n’est pas totalement vrai. Je ne me sens franchement pas bien là, pire qu’un gars qui a attrapé une rhinopharyngite, et j’ai bien l’impression que ce n’est pas seulement à cause de ses paroles. J’ai les bras qui tremblent et des gouttes de sueur qui perlent sur mes tempes, et en accrochant le regard clair de blondie je n’ai aucun doute quant à sa culpabilité. Une femme qui se sent trahie, c’est la plus dangereuse créature sur terre, et si ça continue elle pourrait bien me faire crever d’hypothermie en vingt secondes. Il faut que je fasse quelque chose d’assez convainquant ou d’assez stupide maintenant, histoire d’éviter la fin tragique des grimpeurs de haute montagne. Je ne suis pas le genre de personne qui s’excuse pendant des heures ou qui étale ses sentiments, même si c’est clair que la solution serait probablement meilleure. Mais c’est surtout que je n’ai pas l’impression d’avoir rompu ce contrat invisible entre nous, parce qu’aussi con que je sois, les choses relatives aux sentiments amoureux font partie des limites que je ne dépasse jamais. Pas quand ça ne me concerne pas, et surtout chez les gens que j’apprécie. Il faut bien que j’arrive à le lui faire comprendre, et vu l’état dans lequel elle se met la chose semble quasiment impossible et surtout, les forces me manquent. Mais finalement elle retire ses mains et je garde le silence encore quelques secondes, fixant le ciel étoilé pendant que mon corps se réchauffe. Putain, un peu plus et elle me filait des engelures. Puis d’un geste aussi imprévisible que le sien, je me redresse pour venir poser mes lèvres contre les siennes. Rien d’insistant, je les effleure simplement, brièvement, avant de m’écarter en glissant ma langue sur ma lèvre inférieure où je perçois le goût ferreux de son sang. C’est un peu comme embrasser sa cousine vous voyez –si si, j’embrasse mes cousines sur la bouche-, et puis on m’a toujours appris à utiliser des exemples pour donner de la force à un argument. Et franchement, j’en n’avais pas des masses à disposition. « Est-ce que t’es responsable de ce baiser ? Est-ce que t’as trahi mon admirateur secret ? » Je lui demande calmement. Parce que c’est obligé, j’en ai un. « T’emballes pas hein, c’était juste pour la démonstration. » Je lui précise quand même au cas où, même si je n’ai probablement aucune chance de rivaliser avec la poitrine de la louve. J’essaie simplement de lui démontrer que parfois, les choses sont plus compliquées qu’elle n’y paraissent. Ce n’est pas parce que la brune m’a sauté dessus et que j’ai coupé mon cerveau pendant quelques secondes, que ça signifie que je n’ai aucun respect pour ses sentiments. « Tu m’en demandes beaucoup pour quelqu’un que tu ne connais pas si bien que ça. Je suis le beau connard que les autres décrivent tu sais, faut pas te faire d’illusions à ce sujet. » Ouais sérieusement, je ne suis pas un bisounours en puissance qui n’attend que d’être révélé. Et au final elle et moi on ne se connaît pas vraiment, pourtant elle en attend beaucoup de ma part. Beaucoup trop. Mais ça ne m’empêche pas d’éprouver de la compassion ou de l’affection pour ceux qui le méritent. Comme elle. C'est pour ça que je n'aurais pas couché avec la candidate dont elle est raide dingue, mais je ne suis pas un saint au point de ne pas avoir cédé quelques secondes au plaisir qu'elle m'a offert. Et je trouve que c'est déjà pas mal. « Mais je respecte tout ce qui se passe là-dedans. » Je lui dis en touchant sa clavicule au niveau de son cœur. « Et je ne ferai jamais le premier pas en direction de ta louve. Et je ne serai jamais allé plus loin que ça. » Je ne nie pas en avoir profité, et si elle veut continuer de me le reprocher, libre à elle. J’estime m’être assez fait comprendre. Et puis franchement disons-le nous bien, avec tous les gens qui me sautent dessus dans ce château, je n’en ai pas besoin hein. Ouais.

Un peu plus, et elle le tuait. Parce qu'il y a ces moments où Vixy ne sait plus, et c'est dans ce genre de moment où son pouvoir dérape, où elle n'arrive plus rien à contrôler. Elle regarde l'espace d'un instant ses mains, comme horrifiée, et elle redresse son regard sur Sullivan. Elle aimerait s'excuser, réellement, et son coeur se serre un peu lorsqu'elle regarde le loup, la pommette rougie. Merde. Elle plaque ses mains contre elle, comme pour s'assurer qu'elles ne bougeront plus et ne feront plus de conneries. Personne ne parle, Vixy regarde un instant le vide, et Sullivan s'occupe du ciel. Jusqu'à ce qu'il bouge, jusqu'à ce qu'il se redresse, beaucoup trop rapidement pour que la blonde ne s'échappe. Parce que l'espace d'un instant, c'est ce qui lui traverse l'esprit : s'enfuir. Et le loup l'embrasse. C'est plus un effleurement, ça dure quelques secondes, mais l'espace d'un instant ça réveille à nouveau la colère de Vixy qui le repousse, se retenant de lui demander ce qu'il fou. Parce qu'il parle. Et elle baisse un peu la tête en l'écoutant, elle marmonne. “ J'penses pas que t'ai un admirateur secret. ” Parce que tout le monde dans ce château a envie de lui démonter la tête un peu quand même, peut-être à part Atropos, mais c'est plus vraiment secret son admiration à elle. Et Vixy ne sait pas vraiment tout ce qu'il se passe, elle en a juste marre, elle a juste envie de tout démolir tout de suite. Elle pourrait frapper à nouveau Sullivan, rien que pour se défouler. Et puis finalement non, ses mains retombent le long de son corps, comme si elle abandonnait. C'est peut-être le cas, et elle écoute Sullivan déblatérer encore, le beau connard ? Peut-être pas, dans le fond. “ Tu m'énerves. ” Parce qu'elle ne sait plus quoi penser. Elle en veut encore à Atropos, peut-être un peu plus maintenant après avoir entendu la défense du loup, et elle se laisse finalement tomber aux côtés de Sullivan, son dos contre le bitume. Elle ne sait plus quoi penser. Mais elle a cette colère qu'elle ne saurait pas calmé, c'est comme si elle ne pouvait rien y faire, c'est crier dans le vide. Vixy glisse ses mains sur son visage pour le cacher et elle inspire, elle ne sait pas quoi faire. “ J'ai l'impression d'être folle. ” murmure-t-elle, l'impression qu'elle contient quelque chose de trop grand pour elle. La blonde passe sa langue sur sa lèvre, essuyant le sang au passage, et s'il y a quelques larmes qui lui échappent, ce sont des larmes de rage. Elle les essuie bien vite en retirant ses mains de son visage, et elle observe le ciel. “ Et toi t'es peut-être pas le con que tout le monde essaye de voir, peut-être bien. ” Un con se serait déjà taper la louve, aurait rigolé au nez de Vixy ensuite. Elle se passe une main dans les cheveux et tire difficilement son paquet de cigarette de sa poche arrière pour en sortir une. Elle ne sait pas vraiment si Sullivan fume, alors elle pose son paquet sur son torse, un peu comme on en aurait fait d'une table. Mais c'est bien une invitation. Et elle se mord un peu le pouce, sa cigarette coincée entre ses autres doigts, et elle réfléchit.

Elle et moi on se ressemble beaucoup. Elle et moi on a des périodes pendant lesquelles on ne contrôle plus rien. Elle et moi on pourrait bien tuer trois personnes sans même s’en rendre compte. « Si t’es folle je le suis aussi. Mon démon à moi il se planque là-haut, je peux rien faire contre lui. » Je désigne l’astre qui brille dans la toile sombre qui nous regarde avec ses milliards d’yeux lumineux en pointant mon index vers le ciel. Le sien est dans sa tête, plus facile à contrôler. Peut-être plus angoissant aussi. Je ne dis rien, mais je la vois subrepticement essuyer les larmes qui glissent sur sa peau. La frustration sans doute, la douleur aussi. « Les sentiments ça peut se museler, et puis t’as ton frère pour t’aider avec ça. » Ouais, parce que son pouvoir doit se révéler bien pratique quand elle commence à péter un câble. Il peut sans doute l’obliger à se sentir apaisée, calme, même heureuse. Elle devrait peut-être lui réclamer ce service d’ailleurs, mais ressentir les choses authentiques c’est un luxe auquel personne ne devrait renoncer. Je ne sais pas vraiment où on en est du coup, elle et moi, même si elle ravale un peu ses reproches. Est-ce qu’elle est toujours fâchée ? Sans doute. « Les gens voient ce qu’on veut bien leur montrer. » Tout le monde le fait d’ailleurs, parfois sans vraiment s’en rendre compte. « Peut-être que je suis juste une différente sorte de con que ce qu’ils imaginent. » Ouais, vous n’avez rien pigé à ce que je viens de dire vous non plus ? Je me redresse sur mes coudes, et puis sans la prévenir je me mets à gueuler à la mort, un cri de loup qui essaie de communiquer avec la lune. Ma voix résonne dans le silence de la nuit pendant de longues secondes avant que mon souffle de s’épuise, puis je tourne mon visage vers blondie. « Vas-y essaie, ça va te soulager j’te jure. » Et genre, je plaque mes mains sur mes oreilles. Non mais je suis sérieux en plus, vider ses poumons en hurlant c’est plus efficace que la clope. Et je regarde son paquet qui trône sur mon torse avec un désir contenu, l’attrapant pour finalement le reposer sur sa main. « J’ai arrêté. » Je me contente de dire. « Dis, t'as déjà vraiment fait du mal avec ton pouvoir ? » Je l'interroge finalement, parce qu'avec sa prestation j'ai un doute.

Vixy lève lentement le nez vers le ciel, le démon lunaire qui s'y cache en se foutant de la gueule de tous les loups qu'il va rendre fou. Ca la fait sourire. Genre, le sourire ironique, un peu crispé, le truc vachement nerveux qui la prend. Elle a presque envie de rire, mais elle a trop peur que ça se transforme en pleurs. Alors elle ferme les yeux un instant. Et Vixy ne sait pas pourquoi elle se sent soudainement si faible, pourquoi ces larmes lui ont échappés, elle a l'impression de crouler sous l'épuisement. Elle se prend beaucoup trop la tête. Elle ne devrait franchement pas, elle devrait se focaliser sur Tyger et voilà tout, envoyer valser le reste. Atropos, Sullivan, et tous les autres. Il n'y a que son frère et elle. Mais elle repense à sa conversation avec Nicola, alors son coeur se desserre un peu, c'est bon de savoir que quelque part il y a une porte de secours, quelqu'un d'un peu tordu comme toi. Et puis il y a Sullivan aussi, quelque part, même s'il est la raison première de sa crise, il est aussi celui qui lui tient lieu de garde-fou. Peut-être qu'il ne se rend pas compte, peut-être qu'elle non plus, mais elle sent déjà que l'étau se desserre un peu autour de sa poitrine. Elle l'écoute, et quelque part y a un truc qui la calme. Et le loup se redresse avant de hurler. Vixy sursaute et le regarde, un peu étonnée, mais elle sent le message premier à travers ça. Un loup qui essaye de parler avec ce fichu démon là-haut, communiquer et se détester en un cri. Et Vixy se redresse déjà alors que Sullivan se bouge les oreilles, et elle crie. Elle ne crie pas comme une folle, elle hurle peut-être, un peu comme un fond de loup, un truc qui la calme, qui veut dire : je suis là, et je le serais toujours. Et aussitôt son coeur se sent mieux, et Vixy se laisse retomber au sol, elle a des larmes qui brillent au coin de ses yeux, mais c'est pas pour les mêmes raisons, c'est peut-être pour le trop beau de l'histoire. Les doigts de la blonde se resserre finalement sur le paquet de cigarette et elle observe Sullivan alors qu'elle allume sa propre cigarette, il a arrêté ? Elle ne comprend pas comment il va faire pour survivre ici. Et Vixy se rend compte alors qu'elle a pas vraiment ouvert la bouche depuis que son esprit a décidé de faire une trève avec le loup. Et le sujet s'aventure sur une pente glissante. Elle se passe une main nerveuse sur la nuque, fume de l'autre. “ J'ai pas fais exprès. Dans un orphelinat, ça part beaucoup trop vite pour contrôler quoi que ce soit, c'est la loi du plus fort. C'est... comme ne plus rien contrôler. J'ai souvent blesser les autres, mais moi aussi, le pouvoir finit toujours pas déraper. ” Elle réfléchit un instant au mec loup de l'orphelinat, l'autre chelou qu'on a déposé un matin, comme ça. Et elle regarde Sullivan. “ J'me suis battue avec un loup un jour, genre, je sais pas vraiment ce que je foutais. Et lui il se transformait en louveteau, il était petit, genre. C'était adorable. Mais c'était que de l'apparence. Je pense qu'il a du me refiler un peu de sa folie en me bavant dessus le mec, c'est pas possible de garder un truc comme ça à l'intérieur en étant simplement humaine. ” Et Vixy se met à rire, parce que c'est stupide ce qu'elle dit, et elle pense aussi que Sullivan va bien se foutre de sa gueule et l'engueuler, parce que c'est pas comme ça que les loups font. Elle sait. Mais n'empêche que ça la fait rire. Alors y a un sourire qui dessine ses lèvres alors qu'elle tourne finalement sa tête vers Sullivan, s'intéressant certainement pour la première fois à l'état lupin d'un des candidats. “ T'es un vrai loup ? Genre, t'es né loup ? ”

HJ: okay désolé pour ce pavé

Elle serait à l’aise dans une meute la blondie, avec son cri à s’en fendre l’âme et son monstre dissimulé à l’intérieur. C’est une sorte de loup finalement, à sa manière. Et un sourire flotte sur mon visage, parce que ce moment est bon malgré la tension entre nous, comme chacun de ceux que j’ai passés avec elle ici. Et je sens que même si je ne la connais pas vraiment quelque chose entre nous fonctionne, et je ne dois pas jouer au con avec ça. J’aimerais en savoir plus sur elle, tout connaître d’un seul battement de cil sans avoir à attendre qu’elle me le donne ou à le demander. J’aimerais que les choses soient aussi simples que ça. Mais ça ne marche pas de cette façon, ce serait bien trop facile. Alors je vais à la pêche aux informations, parce que j’ai le pressentiment que ce qu’elle contient peut être aussi dangereux qu’on loup transformé qui ne se retient pas, que moi en somme. Elle aussi elle a un don, un don qui peut se révéler aussi merveilleux que pernicieux, capable de prendre le dessus et de la contrôler. Je vois qu’elle aussi elle a peur, peur de perdre les pédales parce que ça lui est sans doute déjà arrivé. Il n’y a qu’elle, son frère et ses victimes qui sont probablement au courant de ce dont elle est capable. Alors je scrute ses yeux humides et je l’interroge. Je la sens anxieuse, tendue, aussi j’imagine que je creuse du bon côté. Et elle me raconte de sa voix douce, et j’apprends à la connaître. ‘Orphelinat’, un simple mot qui me révèle déjà beaucoup de choses à son sujet. Je me demande si ses parents sont morts, comment ils sont morts, s’ils les ont abandonnés avec le Tigre, pourquoi, s’ils ont trouvé une nouvelle famille, s’ils ont grandi là-bas. Ca fait trop de questions et c’est frustrant. D’autant qu’elle reste évasive, se contentant de m’expliquer qu’elle a déjà été dépassée, à plusieurs reprises. Elle ne me précise pas quelle blessure a été la pire, et elle aurait bien pu avoir passé quelques années dans un centre pour mineurs que je n’en saurais rien. Peut-être qu’elle n’est jamais allée aussi loin. « C’est comme être quelqu’un d’autre. » Je lâche, plus pour moi-même que pour elle. Et elle tente de trouver une explication, rejetant la faute sur un loup de toute évidence innocent. Je ris à sa suite, parce que même si ça pourrait presque tenir la route c’est peu probable. « On ne bave pas des Aliens dans la bouche des autres. C’est juste que tu n’es pas une simple humaine. » Je lui fais remarquer. Parce qu’elle a beau le vouloir, ce n’est plus le cas depuis qu’elle s’est rendu compte qu’elle pouvait mettre la misère à Moïse. Enfin bref, j’ai quand même appris quelque chose d’important sur elle, et ça me met dans de bonnes dispositions lorsqu’elle m’interroge à mon tour. Je ne me vexe même pas qu’elle ait pu penser que je ne sois qu’un mordu, comme si ce n’était pas l’évidence même. « Ouais un vrai évidemment, de père en fils depuis huit générations. » Ouais, quand on remonte mon arbre, c'est seulement par les garçons. « Eh blondie. » Je me tourne vers elle, accrochant son regard. « Tu m'en veux plus, du coup ? » Bah autant demander carrément, histoire d'être fixé.

Vixy ne saurait pas vraiment expliquer ce qui l'apaise là alors que tout semble vouloir être contre Sullivan, vouloir lui faire la guerre. Peut-être qu'elle est la seule ici qui se dresse contre cette idée finalement, s'attachant aux gens que les autres ont tendance à rejeter d'un bloc. Trop con, trop froid, trop bizarre, trop réservé. Tout ce genre de choses qui fait que Vixy aime bien quelqu'un. Du coup elle ne sait plus vraiment où elle en est avec le loup, si elle doit lui en vouloir ou pas. Alors elle glisse la cigarette à ses lèvres et fume, elle observe un instant le ciel. C'est comme être quelqu'un d'autre. C'est tellement ça, c'est regarder son corps faire des choses qu'on a pas commandé, ça fait flipper ouais. Du coup elle se passe une main sur le visage, Vixy, et elle se dit qu'il est peut-être temps de tirer l'alarme parce qu'elle n'est pas venue ici pour déballer sa vie. Et elle en a déjà trop dit sur elle. Du coup elle se passe une main dans les cheveux, lentement, l'idée de s'enfuir à nouveau la séduit. Mais Sullivan la sort de ses pensées en parlant de loup et de bave, et ça la fait sourire. Peut-être que finalement elle va rester, oui. “ Effectivement, très loin du simple même. ” C'est ce qui la dérange le plus. Son but premier en venant à Golden Valor c'était quand même de prouver que les pouvoirs qu'on pense inutile généralement, comme contrôler l'eau -genre ouais trop cool j'ai réchauffé l'eau de mon bain- pouvaient être les pires finalement. Et jusqu'à présent, bah... on va dire qu'elle a plus briller de sa folie, vous voyez. Mais c'est étrange comme aux côtés de Sullivan elle se sent presque normale. “ Les filles ne sont pas des loups-garous ? Eh mais c'est grave l'arnaque ta famille, si j'étais tes soeurs, bah je serais pas super contente. J'imposerais le droit de devenir une louve à la naissance aussi. ” La fille elle a cru que ça marchait comme ça t'sais. Mais bon elle s'imagine bien louve du coup revendiquant le droit de sa descendance, tout ça. Et puis elle se rappelle qu'elle peut pas trop avoir de descendance, du coup elle se dit que c'est une idée pourrie, et hop la voilà qui change d'idée. Une louve solitaire sisi, rpz, tout ça quoi. Et quand Sullivan l'appelle, Vixy tourne sa tête vers lui, le regardant droit dans les yeux, genre sans bouger, elle se fait juste la remarque qu'il est quand même super blond l'air de rien. Et quand il lui demande finalement si elle lui en veut encore, elle répond du tac-au-tac : “ Oui. ” Parce que c'est la réponse logique que tout le monde dirait dans ce genre de situation. Sauf qu'en fait, elle se rend compte que non, elle ne lui en veut plus vraiment. Que c'est pas de sa faute, et que de toute manière si la meuf elle lui dit qu'elle est hétéro, bah autant qu'elle se tape Sullivan quoi. Tiens, Vixy grince un peu des dents. “ Non, c'est bon, je m'en bat les ovaires. Vous faites votre vie. ” Bien. Elle pense avoir lancé la bonne réponse pour une fois. Sauf qu'il y a un truc qui la démange un peu quand même, la curiosité, et l'envie de voir aussi jusqu'à où elle peut faire confiance à Sullivan. “ Tu te l'es tapée ? ” Elle est bonne ? Okay, pause. Focus un peu Vixy. “ Non mais si toi t'as réussis et pas moi, je vais pas être d'accord là, tout ça parce que t'as un truc qui pend entre les jambes et du duvet sur le torse ? Putain mec, j'ai des eins et un super cul, ça c'est le top. ” Chienne de vie.

Elle est marrante blondie, à s’imaginer comme un membre de ma meute. Féministe. Ça n’sert un peu à rien de brandir des pancartes, c’est la nature qui choisit. Ce n’est pas comme si les hommes de la famille leur avaient jetées un sort pour leur interdire le droit de la transformation, en fait ça nous arrangerait puisque ça laisserait plus de chance d’agrandir la lignée de loups garous. « Non, aucune. » Je confirme auprès d’elle. Ouais en fait c’est pour ça que ça craint pour mes parents qu’une envie de vomir me prend chaque fois que j’aperçois un gosse, parce que j’aurais assuré la descendance. Enfin ce n’est pas comme si je n’avais pas des frères en pagaille. « De toute façon, les femmes le supportent généralement moins bien. » C’est un peu sexiste, mais c’est vrai. Etre un loup-garou n’est pas forcément un cadeau. C’est même une plaie, de temps à autres, et surtout pour ceux qui ne parviennent pas à contrôler leur animal. Les filles sont souvent plus sensibles, et donc plus susceptibles de se faire submerger par les émotions instinctives de leur loup. Et puis finalement je pose la question qui fâche, parce que je suis un mec franc et que j’aime pas laisser les choses en suspens. Soit elle me dit oui et tant pis, soit elle me dit non et tant mieux. Rien de plus simple. Ouais, sauf qu’elle me dit les deux, en me regardant fixement. Non mais faut savoir ce qu’elle veut à la fin ! Du coup je grogne un peu, genre elle s’en fout de savoir ce qu’on a fait. D’ailleurs elle démontre le contraire en m’interrogeant sur la suite de notre baiser. Je le savais, que ça l’intéressait de savoir. Ah ah, sacrée blondie. En plus, je ne trouve pas son argument super pertinent. « Ouais enfin des seins … c’est vite dit. » Et puis j’ai pas de duvet sur le torse d’abord. Aoutch, je devrais peut-être adopter une position de défense ? Peut-être protéger mon nez ? J’esquisse un mince sourire en lui jetant un regard en biais genre, j’ose pas trop mais ça me fait quand même marrer. « A ton avis ? » Je réponds à sa question par une question, mais si elle m’a bien écouté elle devrait comprendre qu’il ne s’est absolument rien passé. En gros, je lui ai fait comprendre que tant qu’elle a un tatouage « VIXY » sur le cul, y’a pas moyen que je satisfasse ses besoins. « Mais je suis sûr qu’elle est bonne au pieu, sauvage tu vois. » Je partage quand même l’information, parce que je suis trop sympa. « Nous les loups, on est trop des bons coups. » Ah ah, autant se jeter des fleurs au passage. « Tu vas faire quoi avec elle ? » Je lui demande en reportant mes yeux clairs sur son visage.

Spoiler:

Les pauvres sœurs de Sullivan, sérieux. Ca doit être trop frustrant quand même. Les boules grave, genre elles pourront jamais faire Golden Valor par exemple. La blonde se redresse un peu alors en se mordillant la lèvre, jetant un regard en coin au loup. “ Tu devrais pas être fier que ça soit de père en fils, tiens. ” Elle réfléchit l'espace de deux secondes avant de sourire. “ Je suis sûre que tes sœurs m'aimeraient bien. Elles sont mignonnes ? ” Okay stop tes hormones, ma petite. Et elle écoute Sullivan se confier -ouais c'est remake de confessions intime au château- sur le fait que les filles gèrent moins bien le côté loup. T'imagine la meuf elle a ses règles la semaine de la pleine lune ? Mais c'est plus un loup-garou c'est le Jabberwocky t'sais. Enfin voilà, la discussion prend une nouvelle tournure, genre sans vraiment savoir pourquoi ni comment, Sullivan et elle sont entrain de débattre sur ses seins. A elle. Ouais, comme ça, ça se glisse au milieu de la conversation, et le loup appelle pas ça des seins. Du coup Vixy fait mine d'être choquée. “ Pardon ? J'en ai déjà plus que Fauve – RIP à ses seins- et tu te l'es tapée, okay. Qu'est ce qui t'empêcherais de coucher avec moi ? ” Moment de concertation dans sa tête. “ Mis à part que tu ne fais pas faire la bamboula à mon slip. ” Désolée Sullivan, c'est pas contre toi. C'est plutôt contre ce qui te manque. Et la conversation revient sur Atropos sur ce qu'ils ont fait, ou pas, et sur comment elle est au lit. Attends, mais c'est quoi la logique dans tout ça ? Ah okay, les loups. Encore. Prochaine émission : Tellement Vrai édition spéciale Sullivan. Bordel. Ca la fait se marrer toute seule Vixy, elle doit avoir l'air conne là. Du coup elle se redresse pour s’asseoir à genoux au sol, son regard sur la piste et le visage de Sullivan dans son champs de vision. Qu'est ce qu'elle va faire ? Elle se rappelle encore de la conversation tumultueuse qu'elles ont eu après ce petit passage. “ J'vais lâcher l'affaire. Non sérieux, je me prends la tête pour rien, je sais même pas pourquoi j'ai réagis comme ça. ” Parce qu'elle t'as embrassé le soir du prime. “ Je... C'est la merde. ” Bonne conclusion. Et Vixy jette un coup d'oeil à Sullivan avant de le pousser un peu, du style elle veut plus en parler, avant de se redresser sur ses deux jambes, surplombant le loup-garou. “ T'es agile mon gros ? Parce que je vais te mettre la raclée. ” Et la voilà qui dévale la piste de skateboard pour retrouver la planche en bas avant de poser son pied dessus. Et la voilà partie, zou, elle revient aux côtés de Sullivan, un sourire moqueur en coin.

J’aime pas les féministes, il faut accepter sa place de femme comme il se doit. « Evidemment attends, elles me ressemblent. » Sous-entendu : donc elles sont forcément mignonnes. Eh mais, elle m’a demandé ça parce qu’elle veut les choper ? Oh non non, ça se fait pas ça. Bref, la conversation dérive sur sa poitrine et elle s’insurge d’avoir été ainsi qualifiée de planche à pain. En même temps … C’est un peu vrai quoi. Certes elle en a un peu plus que Fauve, mais elle reste quand même dans la catégorie des brassières. De toute façon blondie j’ai pas envie de la sauter, c’est un peu comme une cousine j’vous l’ai déjà dit. Si vous imaginiez que j’étais en train de la travailler pour la serrer, c’est raté. Je suis pas le genre de type qui court après les lesbiennes pour la hauteur du défi, c’est carrément stupide. « Ouais en fait t’es la seule fille avec qui j’ai aucune chance de baiser, ça m’est pas arrivé souvent. » Je dis en penchant la tête, comme un gars qui réfléchit intensément. Non, la modestie ne m’étouffe pas. Bon d’accord, j’ai déjà essayé une fois, de faire changer une lesbienne de bord, mais c’est plus difficile qu’un hétéro ça je vous le dit. C’est un peu comme si j’essayais de pousser la folle du cul dans les bras du boutonneux. Carrément une mauvaise idée. Remarque, c’est bien le seul qui serait capable de lui dire qu’elle a trop de seins. Et puis blondie semble complètement paumée, et je bouge un peu pour m’asseoir en tailleur, portant mon regard sur ce qu’elle observe avec autant de fascination. « Lâcher l’affaire si facilement ? Je te pensais plus coriace que ça blondie. » Ouais ouais, la provocation parfois ça marche bien pour ouvrir les yeux des gens. Enfin elle n’a visiblement pas envie d’en parler d’avantage, puisqu’elle se précipite sur la piste de béton pour me narguer. J’esquisse un sourire en me levant à mon tour, la poussant lorsqu’elle revient à mes côtés pour la faire tomber de la planche. « Je faisais du skate que t’étais même pas née. » Ouais j’exagère un peu. Parce qu’à peine arrivé sur la pente, je trébuche et la planche va s’écraser contre le muret. « J’suis un peu rouillé c’est tout, te fous pas de ma gueule. » En fait j’ai jamais touché à un skateboard de ma vie, mais passons.

Elles lui ressemblent ? Vixy grimace. Genre beurk, on peut repasser quoi. Et elle lui donne finalement un coup d'épaule pour faire genre elle rigole. Et puis bref, ça parle de seins après et tout. Et Vixy a envie de couper court à la conversation en disant qu'elle, de toute manière, c'est les petits seins qu'elle préfère. Parce qu'entre Fauve et Absinthe, elle va pas mettre mille ans à se décider quoi. Et quand il fait sa remarque sur le fait qu'elle est la seule avec qui il pourrait pas coucher, elle secoue son doigt sous son nez en signe négatif, genre non non mon petit gars t'as tout faux. “ En fait t'as aucune chance avec toute les meufs lesbiennes. Mais on va faire comme si c'était normal. ” Et elle a une idée qui lui traverse l'esprit d'un coup. “ Viens on essaye d'emballer la même meuf et on verra lequel de nous deux réussira en premier. ” Non mais elle se fait chier Vixy dans ce château vous comprenez, du coup elle balance toute les idées qu'elle a, même les plus débiles. Et quand il parle de lâcher l'affaire et d'histoire de coriace, elle a un petit rire moqueur et secoue la tête. “ J'abandonne pas parce que c'est trop difficile mais parce que je préfère me taper des meufs que de me prendre la tête pour une. ” Et elle lève un seul doigt, unique, avant de se barrer vers la piste en courant. Parce que ouais, ça c'est la thèse. Après y a des exceptions au truc aussi. Mais au vu du caractère de la blonde, pour l'instant l'exception va rester dans un placard. Enfin, Sullivan la pousse du skate et elle manque de se casser la gueule, heureusement qu'elle a des bons réflèxes et elle arrive à planter ses deux jambes dans le béton. Bien. Et Sullivan lâche la phrase la plus papy du monde. Okay. Et en plus de ça il fait une belle démonstration de son don. Erm. Vixy ne peut s'empêcher d'avoir un rire moqueur. “ Pauvre vieux va, t'es trop nul en skate en fait. Je gagne limite par forfais là. ” Et elle remonte sur la planche abandonnée contre le muret avant de revenir auprès du blond, s'amusant à lui tourner autour avant de poser son pied gauche en arrière et de freiner, face à lui. “ Au fait, j'ai dis que t'étais une salope bonne qu'à ouvrir une maison close. Sans rancune hein ? ” Bah quoi.

Attendez, c’est moi ou elle vient de me traiter de vieux l’insolente ? Les jeunes de nos jours, ils ne respectent plus leurs aînés, c’est déplorable. Je croise les bras en observant son petit manège, limite on dirait qu’elle me fait la danse du paon. Non mais elle m’impressionne pas du tout là. Et finalement elle lâche le truc, genre un truc complètement absurde. PARDON ? En fait la seule chose qui me chiffonne là-dedans c’est qu’elle ait employé un mot féminin pour me décrire, et ça me fait grimacer. « Dixit la meuf qui vient de me confier qu’elle veut se taper des minous et qui me propose le jeu de celui qui en emballe une le premier … » Non sérieux, elle abuse la blondie. Elle n’est pas mieux que moi, probablement pire, même. Mais j’imagine qu’elle est allée baver ça auprès de son frangin après m’avoir surpris collé à sa louve. En plus c’est un peu vrai, je n’dirais pas non pour la maison close et y’a des sacrées candidates à l’emploi dans le château. Et pour finir je me marre, parce que franchement c’est plus drôle qu’autre chose. « D’ailleurs, tu pensais à qui ? Parce que j’ai un peu fait le tour du château tu vois … » Enfin si on compte les baisers consentis, c’est vrai que ma liste se réduit à trois. Je reviens à sa proposition de baiser, parce que c’est clair que quand on se fait chier ici, c’est bien d’avoir un objectif pour se distraire, aussi con soit-il.

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