J’en ai ma claque, j’en ai marre, je vous jure je vais faire une crise de nerfs comme un gosse de huit ans. Mais ce truc, cette chose, cette créature est increvable. J’ai tout essayé, mais elle résiste. Et même si elle bat de l’aile et est à moitié aveugle, elle continue de lutter avec un acharnement désespérant. Je n’arrive à rien, elle m’échappe dans 90% des cas, et dans les 10 autres pourcents restants je fais des trucs de merde qui la blesse à peine. J’en peux plus, limite j’ai envie de mettre fin à ce supplice, rendre les armes et permettre à un autre bouseux de prendre l’avantage. Mais bon … ce n’est pas demain la veille que Sullivan s’avouera vaincu. Du coup j’encaisse un nouveau coup de griffe qui atterrit sur mon bras, placé en défense, me reconcentrant sur le duel. Allez mon petit, pense à ta sœur. Ouais, ma sœur elle est cool, elle est belle et elle me regarde là. Faut pas qu’elle ait honte, faut qu’elle soit fière de moi.

Citation :

1 à 33 : je remplis de nouveau ma brouette de pierres et fonce sur la harpie avec pour la percuter de plein fouet. Elle tombe sous l’assaut, recouverte de cailloux.
34 à 100 : ma brouette heurte une pierre tombale invisible.

Et voilà, j’échoue encore lamentablement à cause de cette fichue magie. J’ai bien dû me prendre trois pierres tombales invisibles depuis le début de ce duel, ça craint un maximum. Je n’étais pas loin pourtant, j’étais à deux doigts d’arriver jusqu’à ma cible, mais le coup de la brouette elle ne kiffe pas. Je lâche l’objet lorsque je l’aperçois me foncer dessus en profitant de ma maladresse, mais je n’arrive pas à esquiver la terre qu’elle m’envoie dans les yeux avec ses griffes. Saleté, elle cherche à m’aveugler. Je me retourne en me frottant vivement les paupières, grognant sous le coup de l’impatience. Il faut que je parvienne à l’affaiblir en visant ses ailes, si elle reste clouée au sol elle va moins faire la maligne cette sale créature volante. Du coup je m’empare d’une fourche posée contre une tombe et fait volte-face.

Citation :

1 à 33 : je lance la fourche comme un javelot qui embroche son aile.
34 à 100 : raté, mon javelot s’écrase à quelques mètres de sa position.

Je sens que ma lance improvisée va toucher son but, elle est tellement bien partie que je me dis que je suis sauvé, que cette sale harpie va se prendre une fourche en pleine aile et redescendre sur terre. Mais elle perd de l’altitude progressivement, jusqu’à se planter dans la terre. MERDE. Du coup l’autre saleté en profite pour venir m’attraper les épaules, plantant ses griffes dans ma chair. Je gueule comme un veau en réussissant tant bien que mal à m’extraire de son étreinte avant qu’elle ait le temps de me faire faire un petit tout de manège. Je reste sur mes genoux l’espace de quelques instants, fixant la fourche de paysan d’un œil envieux. Je la veux, mais cette fois je ne vais pas m’en débarrasser en lui jetant dessus. Non, il faut que j’essaie de l’attirer au sol pour la planter. Aussi je cours en direction de ‘l’arme’ pour m’en emparer, me demandant comment faire pour l’obliger à redescendre. Au pire je peux me foutre à poil et lui faire une proposition, mais je préfère encore lui tourner le dos pour faire genre je suis totalement exposé. J’attends donc qu’elle fasse le premier pas.

Citation :

1 à 33 : je fais volte-face au dernier moment, lui plantant la fourche dans le ventre.
34 à 100 : une branche de la fourche se casse et les deux autres passent de chaque côté de son cou, sans atteindre son corps.

Sérieusement ça commence à m’exaspérer très légèrement. J’ai l’impression d’être en vrai manche. Je me demande combien de fois à la suite je me suis loupé, mais un écureuil tétraplégique se battrait mieux que moi. Putain c’est pas possible, on m’a filé un produit pour m’affaiblir dans mon eau ou quoi ? La vieille a dû trafiquer quelque chose, ce n’est pas possible autrement. C’est juste incroyable à quel point je me mange des échecs. C’est l’humiliation de ma vie, et l’autre idiote ça la fait rire évidemment, elle profite de ma frustration pour venir me mordre le nez. SALOPE. Je reprends ma fourche en la menaçant, me reculant légèrement. Je vais l’embrocher je vous jure, même s’il manque désormais une pique à mon arme. Je tenterai le coup jusqu’à ce qu’on me permette enfin de la toucher avec.

Citation :

1 à 33 : je repars à l’assaut avec ma fourche, déviant sur le côté au dernier moment pour me retrouver dans son dos, plantant les piques dans ses ailes.
34 à 100 : mon pied se prend dans un trou et je me vautre sur ma fourche.

BAM, vas-y que je m’éclate comme un pauvre bouffon devant le regard amusé de la créature. C’est limite si elle ne lâche pas un rire moqueur dont je suis habituellement l’émetteur en me regardant de haut pendant que je roule sur le côté. Mais ça ne suffit pas à éviter son coup de patte qui m’envoie valser contre une tombe. Je suis en train de me péter le dos, bientôt je ne vais plus pouvoir me déplacer. « Vous les nourrissez avec quoi vos putains de créatures ? Hein ? Elles sont élevées aux hormones transgéniques c’est pas possible ! » Je gueule en direction du ciel comme un type qui s’adresse à Dieu, parce que franchement là c’est juste pas croyable. Et quand ce n’est pas la harpie qui se joue de moi, je trouve le moyen de me vautrer tout seul. « Je sais très bien que t’as foutu du poison dans les robinets la vieille, tu t’en tireras pas comme ça. » Je continue de maugréer comme un vieux papi mécontent qu’on l’ait arnaqué pour l’installation de son alarme, brandissant ma fourche.

Citation :

1 à 33 : je la lance de nouveau en direction du monstre et l’une des piques se plante dans son oeil. Alléluia.
34 à 100 : ma lance se barre carrément en arrière quand j’essaie de la jeter : PITOYABLE..

Ma lance part en arrière, non mais vous vous rendez compte à quel point je suis incompétent ? C’est tellement la honte de ma vie, j’ai l’impression d’être une gonzesse handicapée par sa manucure fraîchement réalisée, gênée par sa touffe de cheveux et ankylosée par des courbatures. Je suis juste en train d’halluciner devant ma propre nullité, j’ai jamais eu autant de poisse de toute ma vie. Et pourtant j’ai une bonne étoile qui a veillé sur moi jusqu’à présent, mais la salope a foutu le camp. Je me ramasse comme une merde depuis au moins quinze minutes, et franchement ça me fout un coup au moral. Un peu comme quand vous loupez dix concours et que vous en venez à la conclusion qu’il vous manque des neurones. Bien, c’est exactement la même sensation, et laissez-moi vous dire que c’est particulièrement désagréable, surtout que l’autre créature en rajoute, posant sa patte sur ma fourche pour m’empêcher de la reprendre en me filant un coup d’aile en pleine tête. ENCORE. J’en ai marre, elle pourrait un peu varier ses attaques. Et ça réveille la douleur de mon visage, ce qui me fait grimacer. Je me relève finalement en m’approchant de la brouette abandonnée un peu plus loin, me vautrant à l’intérieur au milieu des cailloux.

Citation :

1 à 33 : je la bombarde à coup de pierres et parvient à la faire chuter en arrière.
34 à 100 : je me rate un caillou sur deux et ça ne l’empêche pas d’avancer vers moi.

OUI OUI OUI OUI OUIIIIIIIIIIIII. « PRENDS CA SALE MORUE ! » Je gueule tellement je suis content d’être enfin parvenu à la déstabiliser, sortant maladroitement de ma brouette. Mais ça me fait quand même me poser pas mal de questions, parce que j’ai l’impression qu’il n’y a que mes attaques les plus pourries qui atteignent leur but. Genre l’attaque de cailloux, le lance-pierres une fois, les fleurs dans la bouche … Je commence à me dire que si je continue sur ma lancée peut-être que ça fonctionnera. Il faut que je déniche les attaques les plus moisies pour les mettre à exécution. Mais d’abord je suis obsédé par ses foutues ailes, et je peux facilement allier offensive merdique et paralysie des ailes. Ouais. Je vais récupérer les lanières de cuir précédemment délaissées pour la brouette et la fourche, me jetant sur ma proie.

Citation :

1 à 33 : je la retourne pour ne plus sentir son haleine putride et surtout pour nouer ses ailes à la sado-maso.
34 à 100 : elle se débat trop bien et me propulse au loin.

Ouais c’est bien ce que je disais, dès que je parviens à réaliser une attaque un peu plus évoluée que les autres, je me prends un retour de bâton en plein gueule. BAM, vas-y que l’espèce de meuf dégueulasse me repousse violemment, et ma jambe cogne un caillou. Je me relève en constatant que je boite, SUPER vraiment, il ne fallait pas. Mais je ne me laisse pas déstabiliser pour autant non, parce que j’ai toujours les sangles pour descendre les cercueils dans la terre entre les doigts, et les idées toutes pourries fleurissent dans mon esprit. Ah pour ça je suis bon, y’a pas d’inquiétude. Niveau imagination bas de gamme, je suis le roi. J’hésite presque à la fouetter jusqu’à ce qu’elle crève, mais je me contente de faire claquer la lanière sur le sol. « Ca t’excite hein, cochonne. » Que je lui demande pendant qu’elle prend l’apparence de Fauve. OH LA CONNE. Ca y est je sors le fouet et elle se transforme en la folle du cul, elle a tout compris elle. Je me marre en me glissant dans le brouillard pour ne pas qu’elle me repère, et même si ça me fait un peu de mal de devoir maltraiter la candidate je ne reculerai certainement pas.

Citation :

1 à 33 : je saute dans son dos en glissant la lanière entre ses dents comme le mors d’un cheval, prenant les commandes de la créature.
34 à 100 : elle bouge trop et je n’arrive à rien.

Ah pourtant cette fois elle était bien moisie mon attaque, il faut croire que mes déductions concernant le degré de merdicité de l’offensive ne fonctionne pas. Bon, tant pis. Je m’accroche tant bien que mal à son cou mais elle me mord la main et je hurle en renonçant à la mater par la pose forcée de rennes. Après tout, ce n’est pas un cheval mais un oiseau. D’ailleurs je commence à glisser un peu de son dos, faut dire que ma position n’est pas super super confortable. Mais je me dis que tant que je suis sur elle, autant m’accrocher comme une moule à son rocher pour espérer lui faire mal. Le corps à corps est censé être plus efficace. Enfin … je regrette presque de ne pas avoir un super pouvoir, parce que là ça devient limite lassant. A part lui jeter des cailloux dans la tronche et essayer de lui arracher les ailes, je n’arrive pas à grand-chose. Finalement la bête semble reprendre son apparence normale, aussi je me concentre sur la naissance de ses ailes en sortant mes griffes.

Citation :

1 à 33 : je griffe la base de son aile droite, parvenant à l’arrache à moitié et à la faire pendouiller.
34 à 100 : sa chair résiste bien mieux que prévu et je ne lui fais qu’une petite griffure rikiki.

Allez vas-y, prends toi un autre fail dans la face mon petit Sulli. Il faut croire que je n’arriverai pas à la démembrer aussi facilement, dommage. J’ai toujours rêvé d’arracher les ailes à une harpie, mais il n’y a que dans les séries fantastiques que les anges tombent du ciel avec les ailes en feu. De toute façon c’est à moitié un pigeon, pas un être divin. Et puis le feu, ça me fait penser à quelque chose, genre les pierres tombales du monde magique sont faites avec un matériau qui pourrait bien prendre feu si je tente l’expérience à l’ancienne. Mes silex à moi quoi. Ouais, ça vaut le coup d’essayer, mais la harpie se débarrasse de moi un peu trop violemment, me projetant contre une pierre invisible. La brutalité du coup me laisse immobile quelques secondes, mais le point positif c’est que j’ai brisé une sépulture en tombant dessus. Alors j’attrape deux morceaux que je frotte l’un contre l’autre, apercevant une étincelle. OH BON SANG, je vais faire du feu les gars. Je ramasse à la va vite des morceaux de bois pour les enflammer, tirant une tronche super étonnée d’avoir réussi ce tour de bras. Comme dans Koh-Lanta quoi. Et je m’empare d’un bouquet de fleurs glissé dans un manche en plastique.

Citation :

1 à 33 : je lance le bouquet enflammé sur la harpie.
34 à 100 : la flamme s’éteint en cours de route et elle le bouquet s’écrase sur sa patte. Inutile.

Je viens de me taper un nouveau gros fail bien humiliant, d’autant plus que la harpie commence à s’agiter et donne un violent coup de pied dans le bouquet qui atterrit en plein sur ma tête. Bon heureusement ça ne fait pas trop mal cette fois, je mange juste une feuille cramée mais ce n’est pas très grave. Franchement on est aussi violents que deux gamins de trois ans qui se tape dessus à coup de Lego. Et encore, un Lego ferait plus mal que mes attaques périmées. Je donnerais cher pour réussir une attaque vous voyez, je crois que je vendrais ma mère … Bon ok peut-être pas, ça va ne me regardez pas comme ça. Vous aussi vous y penseriez si vous étiez à ma place. Non par contre je vendrais assurément mon cousin, pour toutes les fois où il a ravagé des personnes décédées, m’obligeant à repasser derrière lui. Je secoue la tête en me dirigeant vers le cercueil que j’ai libéré des lanières et qui s’est ouvert au fond de la tombe, y descendant pour attraper le superbe squelette que la production a glissé à l’intérieur. Ouais très drôle. Je remonte à la surface et arrache le crâne sans ménagement, sans même me demander s’il s’agit d’un vrai. Ca m’étonnerait quand même, sinon désolé vieux mais la fin justifie les moyens.

Citation :

1 à 33 : je projette le crâne sur la harpie qui se le prend en plein dans le front.
34 à 100 : le crâne rebondit sur une tombe avant de tomber au sol.

J’ai jamais aussi mal visé de ma vie, c’est incroyable. Je crois que je pourrais rentrer dans le bouquin des records là, pour le record des lancers ratés. Je viens de coiffer tout le monde au poteau là c’est sûr et certain … Alors finalement je m’allonge comme un blaireau qui cherche à bronze, à côté de mon squelette fraîchement extirpé de son cercueil. J’ai tout essayé, et même si ça aurait pu marcher j’ai complètement foiré. Je suis prêt à accepter la sentence irrévocable de la créature. Qui ne tarde pas à s’exécuter, se plaçant au-dessus de moi en commençant à me piétiner. Carrément, comme une masseuse thaïlandaise, sauf qu’elles sont vachement plus sexy. Au bout de quelques secondes je décide d’attraper ses pattes pour la faire tomber sur moi, inversant les rôles en me plaçant sur elle, mais n’imaginez rien de sensuel là-dedans.

Citation :

1 à 33 : je lui crache à la gueule. Ouais je suis super puissant laissez tomber.
34 à 100 : elle me renverse sur le côté avant que je n’ai pu larguer ma salive.