Wouah quel prime ! Enfin quand je dis ça, je veux dire ... un bateau quoi ! C'est trop bien ! Bon, après le prime j'étais partie me coucher assez rapidement. D'accords j'étais arrivée en dernière, mais je me fatigue vite. Non, en fait je suis hyperactive, mais pour le coup je voulais tellement essayer le lit. Quoi ? Je suis pas bizarre. Du coup ce matin en me levant je réalise que je fais maintenant parti de l'aventure. J'étais un peu tombé par hasard dans le coin, honnêtement je n'avais pas prévu de passer le casting et encore moi d'être prise. Sauf que maintenant je suis là. Voilà ce que c'est d'être impulsive. On pense que c'est marrant, mais après on se dit "merde". Remarque j'étais bien contente d'être sur un bateau. Après je connais pas trop le fonctionnement. Je crois qu'il y a des duels, des trucs dans le genre. Bon je suis mal barré. Moi me battre c'est un peu comme me demandait de faire attention à ne rien casser. Pas facile. Oh puis on verra bien. Pour le moment c'est l'heure de prendre ma douche. J'ai pas envie de sentir le rat crevé. Je me dirige vers la salle de bain, enfin le truc qui fait office de salle de bain. Merde, y a déjà quelqu'un. « Grouille toi ! » Je sais pas qui sait, mais je vais pas attendre trois siècles dans mon pyjama. Parce que du coup j'avais gardé mon pyjama avec les têtes de mickey. Ouais il est beau, vous êtes tous jaloux. Je soupire et je décide d'écouter de la musique en attendant. Oh poison de Alice Cooper, c'est ma chanson ça il faut que je la chante. « I wanna love you, but I better not touch, DON'T TOUCH ! I wanna hold you, but my senses tell me to stop ! TO STOP ! » Bon c'est pas tout, mais j'aime pas attendre. Du coup bah moi je défonce la porte et je rentre. Bon en fait elle était pas verrouillée. Du moins mal verrouiller. Alors moi je rentre et là je me met à crier. « TOUT LE MONDE DEHORS Y A LE FEU ! » avec ma voix la plus paniquée possible. Ensuite je ressors en criant. Puis je me met à côté de la porte comme ça quand la personne sortira je me faufile et je ferme la porte. La il l'aura dans le cul lulu. Ouais j'aime bien ce plan. Par contre je pense que la personne vas beaucoup moins apprécié. En même temps si il ou elle se dépêchait un peu ou avait pris la peine de me répondre on n'en serait pas là.

Il faut leur reconnaître ça, la baignoire est cool. Ouais ce n’est qu’une cuve remplie d’eau, mais rapport au reste c’est l’hôtel cinq étoiles. Je balance mes fringues pleines de transpiration après le footing imposé par la vieille folle, me glissant dans l’eau cristalline dans mon calbut pacman en poussant un soupir de soulagement. Je suis enfin seul dans le calme le plus parfait, et rien que pour ça je suis à deux doigts de me mettre à chialer comme une gonzesse. Je penche ma tête en arrière pour la poser sur le rebord, mes doigts effleurant le bois, mes yeux se fermant lentement. Et je me laisse bercer par le roulis qui pour une fois ne me donne pas la gerbe, instant de délassement absolu malheureusement écourté par un ordre qui émane de l’extérieur. C’EST PAS POSSIBLE BORDEL, on ne peut jamais être tranquille sur ce putain de bateau ! Mes paupières s’ouvrent et ma gorge laisse échapper un bruit guttural d’exaspération. « Va t’faire foutre. » Je communique ma réponse à la bridée dont j’ai reconnu la voix, continuant de barboter dans l’eau sans le moindre empressement. J’attrape l’un des savons mis à notre disposition, mais la créature ne s’arrête pas en si bon chemin, essayant visiblement de me faire fuir en chantant à tue-tête. Les sirènes ne sont-elles pas censées posséder une voix mélodieuse et envoûtante ? Parce que là, j’ai juste envie de me péter les tympans pour éviter d’entendre ses hurlements. En parlant de ça … elle se met à beugler comme une vache qu’il y a le feu sur le bateau. Et si je sors en hâte du bassin en me cognant la jambe contre le rebord du bassin avant de traiter la cuve de « Salope », je me fige sur place en me disant que c’est hautement improbable. 1/ ça ne pue pas le cramé. 2/ personne d’autre ne crie. 3/ c’est une sale morveuse. Conclusion : elle essaie de me faire sortir de là pour se prélasser tranquillement. Aussi j’attrape mon débardeur en hâte avant d’y fourrer tous les savons disposés dans les renfoncements histoire qu’elle se retrouve comme une conne, puis je cours en direction de la sortie en jouant les types effrayés. Mais je stoppe ma course au bord du bateau, à deux mètres de la porte, pour faire volte-face en affichant un air faussement agacé –ce qui n’est pas franchement difficile étant donné que je n’ai pas grand-chose à faire-. « T’es vraiment une garce. » Je grogne comme si j’étais véritablement mécontent de sa farce digne d’une gamine de CE2, mais je me fais aussitôt trahir par deux morceaux de savon qui glissent de mon t-shirt sur les planches de bois. Merde, grillé. J’essaie de les rattraper pour éviter qu’elle ne comprenne ma combine ou qu’elle se jette dessus avant moi, m’approchant dangereusement de l’eau sans même m’en rendre compte.

Je la voulais cette salle de bain. Par contre je ne voulais pas attendre alors crotte. Il fallait que je fasse quelque chose. Bref, je décide de prendre l'option il y a le feu. Puis j'attends sagement que la personne décide de sortir. En espérant qu'elle prenne quand même la peine de mettre un pantalon. Je veux bien être ouverte d'esprit, mais je sais pas moi même s'il y a le feu tu met une culotte quand même. Du coup ça marche bien mon truc, je l'entends se cogner puis il sort enfin de son antre. Oh merde c'est Renette euh je veux dire Reno. Crotte de bique. Je vais me faire engueuler. Déjà rien qu'en voyant sa tête je sais que ça va mal finir pour moi. Je suis une garce, tout de suite les grands mots. Monsieur se la joue outrée. Bah ça lui passera. « Non, j'en suis pas une, mais si tu ne prenais pas trois siècles pour te laver aussi ... » J'évite d'ajouter autre chose parce que sinon je vais finir en bouillie. Le pire dans cette histoire c'est que je ne le déteste pas moi. Moi j'aime tout le monde ou presque. Je vois que des morceaux de savon sortent de son débardeur pour finir sur le sol. Hum. D'accords il a cru quoi là ? Qu'on était à l'hôtel et qu'il pouvait voler tous les savons sans aucun remords ? Il va payer pour ça. Je le vois se pencher pour se précipiter dessus. Sauf que vu qu'il est pas très doué il n'a pas remarqué qu'il se rapprochait dangereusement de l'eau. Franchement il me tends la perche là. Je pourrais lui foutre un coup de pied et à la flotte le mec. Pourtant, je me dis que c'est pas bien. Oui je me montre raisonnable. Je lui attrape le bras pour qu'il ne chavire pas par-dessus bord. Ma bonté me perdra. « Franchement j'aurais dû te foutre à la flotte. » Je lui fais remarquer quand même. Sauf qu'au même moment le bateau se met à bouger et je bascule par-dessus bord. Puis vu que je tiens toujours Reno par le bras et bien il me suit et on tombe tous les deux dans l'eau. Merde. Maintenant j'ai cette espèce de queue de poisson, fait chier. Je vais mettre trop de temps à sécher. Oh mais attends il est où le Reno ? Crotte. Je l'aperçois plus loin et je l'attrape parce qu'il a l'air de galérer. Il va me tuer. « Je tombe, tu tombes. » Oui il m'avait dit ça la veille lors du prime. « Pour le coup je suis désolée, mais euh dis moi tu sais nager ? Non parce que c'est pas comme ça qu'on fait. Enfin je dis ça comme ça. » Il était légèrement en mode gros stresse. Je suis presque certaine qu'il ne sait pas nager où une connerie dans le genre. Tout s'explique. Le coquin, j'ai trouvé son défaut. Enfin pour le moment je reste là à patauger dans l'eau avec lui, rien que pour l'emmerder un peu. Par contre je viens de remarquer que j'ai pu mon pantalon de pyjama et qu'il est a jamais perdu. Merde c'était mon préféré. Grrr. Je regarde Reno en me disant que c'est sa faute et que je vais me retrouver à poil. Oui ma vengeance sera terrible.

Trois siècles ? Bon sang, je venais à peine de m’allonger dans l’eau quand ce thon aux yeux bridés est venu gueuler derrière la porte comme une poissonnière –ce qui est ironique quand on sait que c’est elle, le poisson-. J’ai bien envie de lui affirmer avec sagesse que ‘patience est mère des vertus’, mais j’ai plutôt envie de lui foutre ses remarques à deux balles dans le c … Merde, mes savons se font la belle, et je glisse maladroitement sur le sol avant de m’agripper à la rambarde, mon autre bras étant retenu par la main de la sirène qui essaie visiblement de me sauver la mise. Les battements de mon cœur s’accélèrent pendant une fraction de seconde avant que je constate que je suis tiré d’affaire, et mes doigts lâchent la barrière tandis que je recule d’un pas à l’aide de mes jambes flageolantes. Grossière erreur. Parce que le bateau, qui s’acharne sur moi depuis le début de ce voyage, effectue un mouvement en traître en éjectant la bridée par-dessus bord. A priori rien de bien inquiétant pour moi, sauf que le poisson me tient toujours fermement le bras, m’entraînant à sa suite. J’ai à peine le temps de prononcer un « Noooo … » que je m’écrase dans un ‘splash’. OH MON DIEU, OH MON DIEU, J’VAIS CREVER. OH BORDEL. Je bats vainement des bras en buvant la tasse, coulant sous la surface de l’eau avant de me hisser de nouveau au-dessus des vagues en hurlant à la mort. Mais on ne perçoit qu’un « … IEU … RDE … ALOPE » au milieu du bruit de mes bras qui brassent l’air. Suivi d’un « BOR … UER … PAS » qui signifie en réalité : bordel je vais te buter si tu m’sauves pas. Le pire c’est qu’elle continue de me taper la causette, genre ‘tu sais pas nager ?’ SANS DÉCONNER, ça s’voit pas peut-être ? Que je suis en train de … merde, je coule encore. Et cette fois je mets davantage de temps à revenir à la surface, toussant mes tripes. Je suis pas heureux mais j’veux pas mourir pour autant. Parce qu’on sait jamais, peut-être qu’un jour ça viendra. Sur un malentendu. Et puis finalement je parviens miraculeusement à m’approcher de la sirène, appuyant mes coudes sur sa tête en l’enfonçant dans l’eau, lui filant des coups de pieds sans faire exprès, et surtout l’étranglant à moitié en tentant de m’accrocher à elle comme si elle était ma bouée de sauvetage. C’est de sa faute en même temps, elle n’avait qu’à me secourir au lieu de me mater comme un maître-nageur tétraplégique.  

J'avais vraiment essayé. J'avais fait tout mon possible et pourtant on était quand même passé par-dessus bord. Bon, moi je sais nager il y a pas de soucis, même si je n'apprécie pas la mer plus que ça. Enfin ça va c'est sympa de temps en temps, mais faut pas en abuser. En fait c'est comme mettre de la chantilly sur une fraise. Si on en met trop ça sert à rien de garder la fraise autant manger la chantilly à la petite cuillère. Bref on s'en fout. J'avais retrouvé ma forme de sirène et j'étais partie taper la discute à l'autre courge qui était en train de se noyer. Je lui aurais bien demandé s'il voulait un coup de main ,mais finalement je lui posais une question en le regardant galérer. Je sent alors qu'il commence à s'agripper sur moi en m'enfonçant dans l'eau, heureusement que je sais respirer sous l'eau. En plus il me donne des coups de pieds. Sérieusement ?! C'est quoi ce malade. J'arrive à ressortir la tête de l'eau. « Ça suffit maintenant ! » hurlais-je. Il fallait qu'il se calme. J'attrape la main de Reno et je le balance sur le bateau. Ne me demandez pas comment j'ai fait, mais quand je suis en colère je deviens hulk. « Regarde tu m'as frappé je vais avoir un bleu ! Et ça sera ta faute ! » dis-je sans décoloré. Puis je pars vers une planche qui flotte sur l'eau, elle se trouve à côté du bateau. Je m'installe dessus et je dois maintenant attendre de sécher afin de reprendre forme humaine. « Ramène moi une serviette au lieu de me regarder ! » Avec un peu de chance je sécherais un peu plus vite vu le soleil qui tape. Enfin le problème c'est qu'après je vais me retrouver à poil. Donc il me fallait cette PUTIN de serviette. Il fait quoi là ? Il a pas bougé d'un orteil ! Il se fout de ma gueule ! « Bon t'y vas ou je dois attendre la semaine prochaine ? » Il est méchant celui là. Pourtant, je lui avais sauvé la vie. Il m'était redevable. Enfin ça il avait pas l'air de l'avoir compris visiblement. Enfin je me dis que remarque il a faillit se noyer peut-être que je devrais me montrer plus sympa. « Mmmmh. » je marmonne ma colère avant de soupirer et de reprendre mes esprits. « Tu aurais dû me le dire dès le début que tu savais pas nager. Ça va mieux ? » demandais-je. Bah oui je suis pas un monstre non plus. Enfin j'ai une queue de poisson, mais c'est un détail.

Je rampe sur le sol glissant du bateau pour m’éloigner du bord, tremblant comme un chaton qu’on vient d’essayer de noyer, avant de me laisser retomber sur le dos en fermant les yeux. Si ce bateau ne me tue pas je quitte cette aventure de merde, sérieusement je n’suis pas venu ici pour mourir. J’avais pas flippé comme ça depuis que mon frère m’avait poussé dans piscine des voisins, mais c’était un truc en plastique de trente centimètres de profondeur. Alors que là, là c’est l’angoissant liquide obscur qui t’avale pour recracher ton cadavre sur une plage. Je me concentre sur les battements de mon cœur pour leur redonner un rythme plus régulier lorsque la voix stridente de la responsable de ma presque-mort titille mes oreilles, et mes paupières s’ouvrent subitement. Elle ose me reprocher de l’avoir frappée. Elle ose m’ordonner de lui ramener une putain de serviette. Et elle ose me traiter comme un domestique trop lent. Je roule sur le côté pour fixer sa silhouette de sirène qui se prélasse au soleil de mon regard le plus mauvais. Attendez elle … elle se moque de moi ? Je garde le silence alors que la fureur remplace petit à petit la frayeur passée de mon séjour express dans l’océan, et j’essaie de me souvenir des conseils du psy pour refreiner mes envies de meurtre. Et alors qu’elle tente de changer de ton, elle s’enfonce davantage et je n’y tiens plus. Alors j’explose, parce que c’est que m’a dit de faire le putain de thérapeute : m’exprimer par les mots. « T’ES COMPLÈTEMENT BARGE MA PAUVRE FILLE ! QU’EST-CE QUI TOURNE PAS ROND CHEZ TOI BORDEL ? T’AS ÉTÉ BERCÉE TROP PRES D’UN ROCHER OU LES SIRÈNES ONT LA MÊME INTELLIGENCE QUE LES COQUILLAGES ? » Je hurle en attrapant les savons éparpillés sur le sol pour lui lancer en pleine tête. Deux d'entre eux s'échouent dans la mer mais le troisième atteint sa cible. Bon, je n’ai pas vraiment respecté les recommandations professionnelles en cas de fusion interne, mais là honnêtement c’est juste … Wow, c’est marrant cette queue de poisson quand même. Mes doigts serrés autour d’un quatrième savon s’abaissent finalement alors que je contemple ses attributs de sirène. « Putain c’est chelou. » Je fais remarquer, parce que dans ma forêt je n’ai jamais eu l’occasion d’apercevoir une telle créature. En fait c’est plutôt beau, si on exclut le fait qu’elle porte un haut de pyjama ridicule qui casse un peu le charme. « J’peux toucher ? » Je demande en relevant la tête, comme si je ne venais pas d’être sujet à une crise d’hystérie et en ignorant totalement sa requête concernant la serviette de bain. Non, parce que je comprends pas du tout à quoi ça va lui servir en fait.

Je suis plutôt sympathique comme fille. J'ai aidé la cracotte à remonter sur le bateau et lui en retour qu'est ce qu'il fait ? Il me gueule dessus ! Je trouve ça vraiment mal placé. Il est méchant ce type. Je l'écoute me dire que j'ai été bercé trop près d'un rocher et j'en passe des meilleures. Pourquoi il s'énerve ? En plus il a toujours pas été chercher ma serviette, c'est scandaleux. Je vais me retrouver à poil, pourquoi il comprends pas ? Raah il est jamais sorti de son troupeau ? Attends il fait quoi le glandu là ? Il me balance des savons dessus. J'en évite un puis un autre. « Hahaha raté ! » Sauf qu'il y en a un troisième et il me loupe pas celui là. En pleine tête. Un strike. Je me frotte la tête en le regardant méchamment. Quel sale type. Finalement, il se calme un peu. Comment ça elle est bizarre ma queue ? Ne me dites pas qu'il va maintenant critiquer ma queue. Je ne la voyait par contre pas souvent. J'allais très peu dans le royaume sous la mer vous voyez. En tout cas, ma queue est bleu turquoise et blanche. Rien de bien extraordinaire. En fait elle est plutôt normale. Bref, d'un coup il a l'air fasciné par ça. Je le regarde du style "ça va pas bien chez toi". Il y a cinq secondes il me fait une crise d'hystérie et maintenant il veut quoi ?! Toucher ma queue, mais c'est lui qui est chelou. Je continue de le regarder comme-ci j'avais affaire à un échapper d'asile. Sauf que s'il croit que je vais oublié les savons qu'il m'a balancé dessus et le ton sur lequel il m'a parler ! Je lui fout un coup de queue, mais pas méchant juste une petite claque quoi. « Tiens tu la sent bien là ! » Ok, je suis peut-être aller un peu loin encore une fois. Du coup je fais un oops avec ma bouche et je dis. « Désolé c'est un réflexe, mais oui vas y pas de soucis tu peux toucher. » NON TOUCHES MOI PAS AVEC TES SALES MAINS ! J'étais encore en colère, mais là il me faut vraiment ma serviette. Le soleil tape trop fort et dans quelques minutes je vais me retrouver le cul à l'air et ça c'est pas cool. « Hum par contre il me faudrait vraiment une serviette s'il te plait parce que sinon ... » Je lui montre ma queue d'un coup de tête. Non je crois qu'il va pas comprendre si je lui dis pas clairement. « Sinon je vais comme qui dirait me retrouver à poil. » Voilà on va pas passer par quatre chemin, c'était dit.

Ouais, j’étais presque prêt à lui pardonner de m’avoir traîné à la flotte et laissé couler pendant quelques interminables secondes, tout ça grâce à sa queue de sirène. Parce que je trouve ça franchement fascinant ces écailles qui luisent et changent de couleur sous les rayons du soleil, et je me demande si c’est normal de fixer une queue avec autant d’insistance que le cul de poil de carotte (Segen) sur le plateau du prime. Sauf que voilà, mademoiselle ne peut s’empêcher de me filer une claque aquatique, et je me recule en me frottant vigoureusement la joue. « Putain j’vais puer le poisson. » Je grogne en la fixant d’un œil mauvais. Elle a au moins la présence d’esprit de s’excuser, mais je sens bien qu’elle le fait à contre cœur parce que ses yeux me lancent des éclairs. Et je comprends rapidement qu’elle attend en vérité un échange de bons procédés, sans quoi elle va se retrouver … « AH NON ! Pas à poil bordel, retiens-toi. » Je marmonne en me relevant vivement, comme piqué au vif. Manquerait plus que ça, qu’elle finisse nue devant moi. Je penserais presque qu’elle l’a fait exprès pour m’emmerder si elle n’avait pas l’air aussi mal à l’aise, aussi je disparais dans la salle de bains pour tenter de trouver une serviette. Sauf que cette pièce merdique n’offre en réalité aucun linge de toilette, et les seules que j’ai vues trônaient sur les étagères de la cale. Est-ce que j’ai le temps de courir jusque là-bas ? Je réapparais au bout de quelques secondes, appuyé contre la porte ouverte. « Au pire je m’casse et tu cours à poil jusqu’à ton dortoir. » Je suggère en haussant les épaules, parce que ça pourra au moins épargner l'un de nous deux. Mais l’idée n’a pas l’air de vachement lui plaire, alors je m’approche doucement du bord de l’eau où elle flotte sur son bout de bois, me mettant à plat ventre avant de tendre les bras comme si j’allais toucher sa queue. A la place je l’attrape pour hisser la candidate sur le bateau comme on tire un requin, son corps retombant à moitié dans l’eau jusqu’à ce que je parvienne à mes fins. Et elle finit face contre planches tandis que j’attrape mon t-shirt resté sur le bateau lors de notre lutte, le déposant sur sa queue au niveau des fesses qu’il dissimule à peine. « Voilà. » Je l'avais bien dit à ma partenaire, que les satyres méritent d'être côtoyés. Et que l’idée de se plaindre ne lui vienne pas à l’esprit.

Il m'avait vraiment tendu la perche. Il était méchant et pas aimable et il croyait quoi ? Que j'allais être d'accords qu'il me touche comme ça. Alors oui je lui ai foutu une petite claque pour le calmer. En plus il trouve le moyen de dire qu'il va puer le poisson. Non mais j'hallucine ! Il peut pas se taire et me dire par don j'aurais pas du t'envoyer du savon dessus. Bref, je vais laisser passer cette fois. En même temps moi aussi je me suis bien vengé, je dois bien le reconnaitre. Par contre j'ai vraiment besoin de cette serviette. Non parce que je vais finir à poil et il a compris que c'était pas tip top. Enfin après y a pas de soucis, je veux dire c'est pas comme-ci on était à la vue de tout le monde, hein ? Ah il bouge enfin ! C'est pas trop tôt, j'ai faillit attendre. Je le vois revenir et me dire qu'au pire je cours à poil jusqu'au dortoir. Mes yeux sont remplacés par des mitraillettes. Il revient vers moi pour me hisser comme un sac à patate sur le bateau. Et il me balance son tee shirt dessus. Il se fout de ma gueule ? C'est une blague, j'espère. J'attrape le tee shirt et je me retourne vers lui. « On peut rien te demandé à toi. » dis-je en faisant une tête de fille pas contente. Je commence à enlever mon haut de pyjama quand je remarque qu'il est toujours là comme une courge en train de prendre racine. « tourne toi pas surtout. » Oui j'ai toujours quelque chose à dire. Je soupire et je me tourne moi même avant d'enlever mon pyjama et d'enfiler son tee-shirt. Au moins il est assez long ça devrait le faire. Je retrouve alors ma forme humaine, c'était moins une. Je reste assise là n'osant pas trop me lever. « Bon maintenant on fait quoi ? On se regarde dans le blanc des yeux ? » J'étais sarcastique bien sur. Après tout c'est pas comme-ci j'étais à moitié à poil, hein. « Je sais pas tu pourrais me prêter un pantalon juste histoire que j'ose me lever. » Je regarde sa tête et je décide qu'il faut que j'utilise le mot magique sinon il va me tuer. « S'il te plait ? » Normalement on dit ça pour avoir quelque chose. Je repense à sa tête quand il est tombé dans l'eau et je me met à rire d'un coup. Dommage que je n'ai pas eu d'appareil photo à ce moment là. Épique.

Dans la famille des ingrats, je demande la fille. C’est quand même un comble qu’elle me mitraille avec ses yeux bridés étant donné que 1/ elle s’est foutue à la flotte toute seule sans oublier qu’elle a failli me noyer en passant, 2/ je me suis déplacé jusque dans le charnier pour lui trouver une serviette, 3/ je lui dégote une solution alternative. Mais non, mademoiselle n’est pas contente. Toutes ces filles sont des princesses mal élevées. « Je te prête mon t-shirt après avoir failli être tué par ta faute, et tu me casses les couilles ? » Je lui demande quand même, histoire qu’elle se rende compte de la situation, en lui lançant l’air le plus méprisant que je connaisse. Sauf que voilà, elle commence à retirer son haut de pyjama et moi je la fixe bêtement. Je n’ai même pas le temps de me mettre à paniquer –si, j’allais le faire-, qu’elle me balance un énième reproche, aussi j’hésite à lui faire un putain de doigt d’honneur avant de la balancer de nouveau à l’eau. Mais mon attention est retenue autre part, mon regard glissant sur la courbe de son dos. Bordel, c’est de la torture. « Tu sais à la base t’étais censée t’en servir pour te couvrir les jambes. » Non parce que je ne vois pas l’intérêt de remplacer un vêtement par un autre, hormis le fait que désormais je n’aperçois plus la forme de sa poitrine à travers le tissu mouillé. Ouais, c’est pas plus mal finalement. A part que maintenant, elle se retrouve totalement nue sous MON t-shirt. Putain comment ce genre de choses peut arriver par accident, c’est juste PAS POSSIBLE. En plus elle a des jambes de malade, et … quoi ? Je relève la tête lorsque la princesse des mers formule une nouvelle requête. « Attends, j’suis pas Emmaüs moi t’es marrante. » Je ne sais pas trop ce que ça veut dire, mais c’est le mari humain de ma sœur qui me l’a sorti quand je lui ai réclamé des chemises classes pour l’émission. Et je baisse mon regard sur mon caleçon pacman. « J'vais pas me trimbaler dans ce calbute pour tes beaux yeux. T’as qu’à utiliser ton haut de pyjama pour te faire une jupe. » J’vois pas trop ce qu’il y a de drôle dans ce que je viens de dire, et pourtant je suis convaincu qu’elle est en train de se payer ma tête. Quand je vous disais que l’eau salée grillait leurs neurones … Alors je me renfrogne en me relevant pour l’abandonner à son sort. Putain pourquoi elle se bidonne comme ça, c’est carrément insupportable. « Fais gaffe ça remonte. » Je lui indique en pointant mon t-shirt du doigt uniquement pour l’emmerder. « Et puis tu peux le garder, j'imagine que l'odeur de poisson partira pas au lavage. » Ah ah ouais hein, tu t'marres plus autant là. En fait c'est surtout que je risque de renifler le tissu pendant la nuit en m'imaginant qu'une fille nue l'a porté : mauvaise idée.

Je dois bien avouer qu’au moins il a fait un effort. Je veux dire il a quand même bouger ses fesses pour aller me chercher une serviette. Enfin, il a quand même fallut que je lui explique pourquoi j'allais en avoir besoin. Bref, passons pour le coup il me refile son tee-shirt en guise de serviette. Super. Monsieur, me fait tout un scandale, il a faillit mourir et blablabla. Je ne l'écoute même pas. Je décide d'enfiler le tee-shirt qui est toujours plus long que mon pyjama. Le pire dans tout ça c'est qu'il trouve le moyen de dire quelque chose. Pfff. Puis c'est quoi Emamachin ? Je connais pas enfin ça me dit rien. Merde je vais faire comme-ci je savais et je me renseignerais plus tard. En tout cas il a un joli caleçon pacman, vraiment sublime. Je rigole, mais en repensant à sa tête quand il était dans l'eau. Au même moment il me dit que ça remonte. Du coup j'arrête de rire et je tire sur le tee-shirt. « Bordel, tu pourrais pas acheter des tee-shirt plus long ? » C'est vrai quoi, il pourrait prendre des trucs plus ample. Pas un truc qui lui moule comme une combinaison de plonger. Enfin bon il est tellement généreux qu'il m'offre le tee-shirt. Trop de générosité dans l'air. « Non je voudrais pas garder un tee-shirt aussi beau. Je te le redonnerais. Puis qui voudrait garder ton tee-shirt ? Réponse, personne. » Si met mains n'étaient pas occupées j'aurais balancer mes cheveux en arrière. Juste pour l'emmerder. Non, mais sérieusement il est sympa. Il a fait un effort. Remarque je pourrais faire un truc fourbe pour voir s'il est VRAIMENT sympathique. Je sais que c'est pas bien, mais je vais le faire. Je me relève. Puis je fais semblant d'avoir super mal à ma cheville. Ouais ça va le faire. « Je crois que je me suis casser la cheville. » J'aurais pu dire juste fouler, mais je fais pas les choses à moitié moi. Je me rassoie par terre en faisant une tête de malheureuse qui pourra plus jamais marcher. Donc, s'il est gentil il va pas me laisser comme une malheureuse ici. J'espère, parce que sinon je le met directement dans la catégorie pas gentil du tout, vilain. Je le regarde avec des yeux de merlans fris. Je sais c'est mal de mentir, mais là c'est un qu'à d'urgence. Le cas, découvrons le vrai Reno. D'ailleurs je suis en train de remarquer qu'il a qu'un caleçon depuis tout à l'heure, je l'ai dépouillé donc normal. Enfin d'un coup je me dis qu'il est pas moche du tout. Par contre niveau caractère ça ne suis pas vraiment. Je me retrouve donc à fixer son torse, perdue dans mes pensées.

Spoiler:

Gniagniagnia, elle n’a pas fini de se lamenter sur son sort oui ? Une vraie pleurnicheuse. Oui bien sûr, quand j’ai acheté mon t-shirt j’ai pensé qu’une handicapée de sirène en aurait besoin pour planquer tout son bordel dessous. EVIDEMMENT. Et en plus elle le dénigre, comme si elle avait été programmée pour me contrarier. Qu’elle reste là comme une conne alors, puisqu’elle le prend comme ça. Ça m’évitera d’avoir à supporter plus longtemps la vue de ses jambes qui me narguent. Alors je tourne les talons, bien décidé à la planter là, mais elle recommence à gémir dans mon dos. Je lève les yeux au ciel, clairement exaspéré, avant de croiser les bras sur mon torse en faisant volte-face. Quelle comédienne. « C’est dommage. » Je lâche, pas du tout intéressé. Je me demande un instant si je peux être sanctionné dans le jeu pour non-assistance à personne en danger, parce qu’elle serait capable d’aller se plaindre de moi auprès de la production. Et puis je me dis ensuite que peut-être, éventuellement, ma partenaire avait raison lorsqu’elle a dit que me montrer sympathique pourrait me permettre d’aller plus loin dans l’aventure. Il est possible que le public trouve ça touchant, que le balafré lutte contre ses pulsions sexuelles pour aider la pauvre sirène en détresse. Une image choc : un satyre penché au-dessus d’un corps nu, qui ne fait rien d’autre qu’ausculter une cheville. Parce qu’il est évident que sans ça, je n’aurais pas le moindre fan club. Ouais, sauf que c’est vraiment pas crédible. Si je touche sa peau et qu’elle continue de s’agiter à moitié à poil devant moi, je vais finir par me jeter sur elle. Mais je m’avance quand même un peu tout en restant debout, jetant un œil de loin pour essayer de coller le plus possible au scénario idéal. « C’est pas gonflé, ça doit pas être cassé. » Rah je déteste ma partenaire, si j’ai cette idée de merde de plaire aux autres c’est bien à cause d’elle. Alors que ça n’a jamais été une préoccupation dans ma vie jusqu’à présent. Que les gens me détestent ça m’arrange généralement. « Je peux … » Ouais, tu peux faire quoi gros malin ? Lui passer de la pommade ? Je soupire. « … appuie-toi sur moi. » Je lui donne presque un ordre en me tournant, attendant qu’elle s’exécute sans lui tendre la main. Déjà que je lui propose de servir de canne, je trouve ça suffisamment généreux pour ne pas qu’on en exige davantage de moi. « Il paraît qu’il y a un gars qui soigne les gens, tu sais qui c’est ? » Je peux toujours le conduire à elle, ou la conduire à lui. En fermant les yeux, de préférence.

Spoiler:

J'étais vraiment fourbe, limite j'avais presque honte de ce que je faisais. Lui faire croire que j'étais blessé c'était pas sympa. Enfin on pouvait pas dire que c'était un exemple de sympathie ce type. En plus il allait me laisser ici toute seule, comme une pauvre fille. Il fallait bien que je trouve quelque chose. Pour le coup je le vis revenir vers moi et me dire que c'était pas cassé. « Comment tu peux savoir ? Je te dis c'est cassé j'en suis presque sûre. » dis-je en faisant ma petite voix. Celle de petite fille que j'utilise de temps en temps quand je fais quelque chose de fourbe ou quand j'ai fais une bêtise. Il me demande que je m'appuie sur lui. Il va me falloir plus de détail. Genre je lui monte dessus et il se transforme en cheval ensuite on part vers l'horizon. Rien qu'à cette pensée je rigole, enfin j'essaye de pas trop rire en me retenant sinon il va me prendre pour une dingue. Du coup je me relève en continuant mon cinéma. Il y a un type qui soigne les gens ? Oh peut-être j'avais pas fait attention. En même temps je n'ai pas parler avec tout le monde. « Aucune idée, mais c'est surement pas toi. Toi tu les blesses. » Bordel, il faut que j'apprenne à ne pas dire tout ce qui me passe par la tête. Je fais comme-ci je n'avais rien dit et je m'accroche à Reno. En fait je lui grimpe dessus. Rien que pour le faire chier. Je rigole avant de descendre avant qu'il ne me tue. « C'est bon je rigole. » Parce que vu sa tête ça l'amuse pas vraiment. Sans m'en rendre compte je commence à partir en marchant normalement. Merde. Il va me tuer. Je lève les yeux au ciel. « Oh bah j'ai plus mal en fait. » Miracle. Ahah. Ok il va jamais me croire. Je pars vers le dortoir pour récupéré une culotte et un short. Je met la culotte et je pars avec mon short à la main que je met en arrivant vers Reno. Merde. J'ai oublié le tee-shirt. « Tu veux peut-être le récupérer ? » lui dis-je en pointant le tee-shirt qu'il m'avait filer. Je repars vers le dortoir histoire de prendre un débardeur. Je l'enfile et je repars une nouvelle fois vers Reno. « Tiens. » dis-je en lui balançant le tee-shirt sur sa tête.

Comme si elle savait ce qu’était un os brisé, la pauvre n’a jamais dû se faire une entorse de sa vie. Probablement chouchoutée comme une princesse. Je soupire mais je décide de laisser pisser ses remarques dédaigneuses, parce que sinon je n’ai pas fini de m’agacer et je risquerais de changer d’avis. L’ennui c’est qu’elle me grimpe carrément dessus, à poil -à croire qu’elle ne comprend pas ce que signifie : s’appuyer-. « Mais vire de là bordel ! » Je beugle en effectuant un mouvement d’épaule violent pour la déloger. « Espèce de singe. » Puis la fille trottine tranquillement sous mon regard assassin. Et quand je dis tranquillement, ça signifie sans la moindre foulure de la cheville. « Attends t’as fait semblant là ? » Je fulmine carrément hors de moi. Dites-moi que je rêve. « Pourquoi, mais pourquoi tu ferais semblant d’avoir mal à la cheville à poil sous mon t-shirt ? » Non sérieusement, c’est totalement incompréhensible. Quoi, elle a envie que je la chope en fait, c’est ça ? Non parce que sinon pourquoi elle voudrait m’obliger à prendre soin d’elle comme un infirmier, pourquoi elle se trimbalerait en CULOTTE devant moi avant d’enfiler son short –genre elle pouvait pas le faire dans la cabine-, pourquoi elle me jetterait mon t-shirt dans lequel elle vient de se frotter nue en pleine tête –alors que je lui ai bien spécifié que je n’voulais pas le récupérer- ? Ah je serais bien avancé si elle vient en fait de tomber raide dingue amoureuse de moi la bridée, ce serait même carrément une catastrophe intersidérale. Et je n’esquisse même pas de mouvement pour attraper mon vêtement qui s’échoue à mes pieds. « Tu m’épuises. » Puis je tourne les talons pour la laisser plantée là, parce qu’elle vient juste de me pomper toute mon énergie vitale.