Je suis là, je suis dans ce jeu. Je vais perdre, je vais me blesser ou pire mourir. A bout de souffle, le cœur comprimé à cette pensée je m'arrête net. Je suis dehors ? Mais comment je suis arrivée là ? Je me souviens seulement de me voir sortir e la salle de lecture un livre à la main et le reste c'est un trou noir, béant. Le livre ? Les gestes flous je remonte ce livre à la couverture de cuire vers mes yeux. Je l'examine sous toutes les coutures. Pourquoi ai-je choisis ce livre ? Je n'en sais rien. J'aime son odeur je crois, j'aime sa texture et son poids. Mais ce ne sont pas des critères pour choisir un livre. Je crois. Perdue je regarde derrière moi, je distingue le château. J'ai fais tout ce chemin ? Vraiment ? Je laisse pendre mes bras autour de mon corps fin et après un battement de cil je continue mon chemin dans cette verdure luxuriante et étrange. Je suis perdue. Qu'est-ce que je fais là ? C'est pas une bonne idée de s'aventurer dehors. Je vais... me faire piquer par une bête, une plante et finir sur un civières. J'ai pas peur de la nature non, je veux seulement pas être la première blessé, la première éjectée. Je veux pas les décevoir. Je devrais peut être pratiquer ? Peut être que je devrais. Les poings serrés je me refuse à le faire, pas maintenant. J'avance et laisse le cuire du livre se frotter à mon jean. ( … ) Je fais volte face avec vigueur. Elle est là, elle me regarde je crois qu'elle voulais m'effrayer mais je l'ai sentis, je l'ai ressentis. Je la regarde ailleurs puis laisse poindre un sourire, pas pour elle, mais pour cette brise. « Une fleur ? » Je finis par dire toujours ailleurs, toujours haut perché. « Tu serais quelle genre de fleur ? » Pas une rose, peut être du Lys ? Ou une marguerite ? Non pas une marguerite. Peut être une jonquille ? Ou bien une tulipe ?

C’est marrant, comme c’est grand, cet endroit-là. Enfin, marrant, ou pas, finalement. Parce que pour les nanas qui se perdent vite comme moi, en fait, c’est pas drôle du tout. Genre, j’ai parcouru pleins de pièces, et je suis arrivée dehors, comme ça. Limite, je saurais plus vous dire où je suis passée. Ceci dit, j’suis ravie de l’endroit. Autant de pièce comme ça, je veux dire, ça va me prendre du temps pour visiter chaque pièce avec un garçon sexy. Enfin, visiter. Comprenez. Baiser, plutôt. En parlant de ça, faudrait que je déniche un candidat sexy. Parce que, ouais, j’ai pas trouvé, encore. Enfin, j’ai pas cherché non plus, ouais. Faut dire, pendant le prime, j’étais avec Maia et Cordélia. Elles ont beau être sexy, il leur manque un pénis à chacune pour me plaire quoi. Enfin. Je suis sortie du château, et là, je suis dans un chemin, ouais. Je pars à la chasse. Aux mecs canons. Bon, je pars pas non plus à l’aveuglette, faut pas déconner, j’ai entendu du bruit, alors, je me contente de suivre le bruit. Et de trouver ma proie. Et puis, je tombe sur une nana. Je regarde autour de nous. Ouais, non, y’a personne. C’est elle que j’entendais. Je suis déçue. Je veux pas pécho une meuf, faut pas déconner, déjà qu’on m’oblige à roupiller avec une nana, sérieux. Elle se retourne rapidos vers moi. Ah, ouais. Et elle ouvre la bouche. Et me parle de fleur. Ouais, sérieux. J’me demande si j’ai pris des champis avant de venir ici, et si j’suis en plein trip. Mais, en fait, non. Je crois qu’elle est juste un peu bizarre. Elle continue en me demandant quel genre de fleur je serais. Ah, ouais, quand même. Y’a du niveau, là. Je la regarde, genre, tu te fous de ma gueule ? Et elle me regarde, mais elle n’explose pas de rire, donc, j’crois qu’elle est sérieuse, et sérieusement allumée. J’hausse les épaules. « Je sais pas, une fleur quoi. Le genre de fleur canon, tu vois. » j’avoue, je connais pas les différents genres de fleur. Faut dire que j’en ai rien à foutre. « Eh, t’as vu personne dans le coin ? Genre, un gars ? » on sait jamais hein.

Je suis un peu étrange je crois. Oui je le suis, enfin je suis souvent ailleurs en réalité même quand je parle aux gens. Alors ça peut donner des conversations étranges comme maintenant quand je demande à cette fille qui m'a suivit quelle genre de fleur elle serait. La question semble bête ? Mais en réalité ça m'intéresse vraiment, vraiment beaucoup. Plus que de savoir son prénom, son âge et sa race. Alors j'en attend beaucoup de sa réponse. Je la regarde impatiente, ne réagissant pas à son air surpris. Oui je veux savoir quelle genre de fleur tu est. « Je sais pas, une fleur quoi. Le genre de fleur canon, tu vois. »Une fleur canon ? « Non je ne vois pas. » Je répond rapidement et lentement à la fois. Non je ne vois pas du tout ce qu'elle veut dire par une fleur canon. Les fleurs ne sont pas canons, elles sont belles, jolies, sentent bons, sont moches, puantes mais pas canon. Peut être la rose finalement ? Je pense que beaucoup de gens disent que la rose est sexy ? Bien que c'est étrange. « Elle serait de quelle couleur ? » Je continue dans ma découverte de cette personne. Découverte personnelle, vraiment personnelle. Mais je sens que je devrais me taire, je sens que je vais l'énerver si je continue de lui parler comme ça. « Eh, t’as vu personne dans le coin ? Genre, un gars ? » Elle me demande. Oui c'est une bonne question je pense. Après tout il n'y a pas de mauvaises questions. « Tu veux coucher avec un garçon ici ? » Par ici je veux dire dans le chemin. Parce qu'ici dans le château c'est pas si bête que ça ? Peut être que si. Mais ici dans le chemin c'est carrément débile. « Je ne sais pas, je n'ai pas regardé, je fermais les yeux. » Je ne vais pas mentir et lui dire que non, parce que peut être que si finalement. Peut être qu'un garçon est passé par là quand j'étais ailleurs ? Peut être bien. « Tu aimerais un garçon comment ? » Peut être que je peux lui en présenter un ? En même temps j'en connais pas beaucoup de garçons ici. Y a bien Sullivan... Ou Nico, mais non pas Nico, pas pour elle. Peut être plus pour un lys mais pas pour une fleur canon.

Le pire, c’est qu’elle reste sur sa question de fleur, la nana. Genre, c’est primordiale, de savoir quelle fleur je pourrais être. Chacun ses priorités, on va dire. Moi, les mecs, elle, les fleurs. Elle ne trouve pas, quand je lui dis une fleur canon. Bah, je ne sais pas moi. Une belle fleur, voilà. Et pire, après, elle me demande la couleur de la fleur. Qu’est-ce que j’en sais, moi. Déjà que les fleurs, ce n’est pas franchement mon truc. « Blanche, c’est cool, non ? » je réponds, au hasard. Parce que dieu sait que j’en ai rien à cirer de ses fleurs. D’autant plus que je n’aurais peut-être pas du dire blanc, vu que c’est la couleur de la pureté et tout, le jour où je serais pure, voyez, ce ne sera pas demain quoi. Mais bon, c’était surtout histoire de passer à autre chose, en fait, et à cette histoire de garçons. Elle me demande si je veux coucher avec un gars, ici. Ici, genre, dans le chemin, ou bien dans le jeu ? Je ne sais pas trop ce qu’elle a en tête, en fait. « Pas ici, ici. Enfin. Je fais du repérage, avant, tu vois. » Imaginez qu’aucun garçon ne soit canon. Oh mon dieu. Je ne m’imagine pas en rien faire avant ma sortie du jeu. Ce ne serait pas tenable, comprenez. Elle dit qu’elle n’en sait rien, qu’elle fermait les yeux. Genre, en marchant. Elle a de la chance de ne pas s’être ramassée par terre en se prenant le pied avec une racine alors. Franchement, marcher en fermant les yeux, faut être bizarre hein. D’autant plus quand on risque de rater de vue un beau garçon. Et puis, elle me demande quel genre de garçon. Ah bah ça, j’en sais rien non plus, vu que je ne les connais pas encore, les garçons de ce jeu. « Je sais pas trop. Je ne suis pas difficile. Enfin, quelqu’un de beau hein. » je m’envoie pas en l’air avec les moches, manquerait plus que ça maintenant. « mais pas un vampire, je les aime pas trop. » c’est tout froid, c’est pas franchement agréable au touché, comprenez.

Quand j'ai une idée en tête je la lâche difficilement. Bien au contraire je tente d'en savoir plus, j'aimerais me figurer quelle genre de fleur elle est. Je ne sais pas pourquoi ça m'est venu comme ça, mais maintenant que je l'ai à l'esprit je veux savoir quelle genre de fleur elle est. Malheureusement ça ne semble pas vraiment l’intéresser ce genre de conversation mais je tente une dernière fois en lui demandant la couleur de sa fleur. Nul doute que je l'exaspère. « Blanche, c’est cool, non ? » Je décide d'en rester là, même si j'aimerais savoir si c'est blanc blanc ou plus ivoire. J'aime bien les fleurs ivoires. J'aimerais lui dire quelle genre de fleur je suis moi aussi ! Mais elle ne me pose pas la question j’imagine que ça ne l'intéresse pas. En tout cas pas autant que les garçons. Elle doit être déçut d'être tombé sur moi. Le sexe l'intéresse ça se voit, en même temps c'est une très belle jeune femme elle a raison d'en profiter. Mais peut être pas dans le chemin hein ? « Pas ici, ici. Enfin. Je fais du repérage, avant, tu vois. » Rassurer j'hoche la tête en signe d'approbation. Oui c'est mieux de se renseigner avant d'aller se cacher dans le chemin en compagnie d'un garçon et de se retrouver paralyser par une plante étrange. C'est pas que je m'inquiète c'est juste qu'il y a des endroits pour faire ça et pour moi l'extérieur c'est pas vraiment je meilleur choix. Je lui demande quel genre de garçon elle aimerait pour rester sur un thème qu'elle aime bien. Après tout rien ne nous oblige à discuter mais je crois que ça marche comme ça. Tu te ballade, tu tombe sur quelqu'un par hasard et tu fais la causette. « Je sais pas trop. Je ne suis pas difficile. Enfin, quelqu’un de beau hein. » En même temps ici y a que des beaux selon moi. Même le loup tout barbu est beau à sa manière. « Tu vas trouver. » Je lui affirme certaine de ne pas me tromper. On est là pour se battre certes mais certains ne pourront pas résister à une demoiselle comme elle. « mais pas un vampire, je les aime pas trop. » Ah oui ? « Pourquoi donc ? » Que je lui demande immédiatement. Si j'avais pris le temps de réfléchir avant j'aurais trouvé la réponse moi même. Ah c'est bon j'ai trouvé, leur peau glaciale c'est pas géniale il parait. Une de mes cousines, plus vieille que moi m'a parlé de ça. « Il parait que c'est géniale de faire ça avec un vampire. » C'est ce qu'elle m'a dit ma cousine. D'ailleurs depuis elle fait ça qu'avec des vampires.

La fille, elle pense que je vais trouver. Ah bah, elle est drôle elle, parce que depuis le prime, j’ai trouvé que dalle ouais. Et puis, c’est pas tout de trouver. Faut encore plaire. Même si je suis bonne. C’est pas toujours gagné. Enfin, ça aide. Heureusement que je suis bonne, quand même. J’hoche la tête. De toutes manières, si j’trouve pas quelqu’un d’ici quelques jours, ça va pas le faire, ça va pas le faire du tout. Je vais être genre encore plus chiante que chiante. Déjà que la majorité des nanas de ce jeu sont chiantes, mais je vais être au-dessus d’elles, comprenez, imbuvable, ouais. Au pire, si je trouve pas, ça va m’énerver, et je vais être au top pour me battre, voilà. Après, elle me demande pourquoi les vampires ne me branchent pas. Je la regarde, genre, tu te fous de ma gueule, tellement ça me semble évident. Et elle enchaîne en disant que coucher avec eux, c’est génial. Enfin, il parait. « Ils sont froids , et c’est un peu des macchabées quoi, enfin, le jour où j’voudrais me faire un cadavre, tu vois. Puis je sais pas, tu ne trouves pas ça bizarre, de te faire un mort ? C’est carrément dégueulasse, et malsain, faut être tordu. » enfin, ça n’engage que moi hein, si y’a des malades pour avoir envie de ça, hm, c’est pas mon problème, voilà. « Personne t’intéresse ici toi ? » bah ouais, me faîtes pas croire que je suis la seule dans ce cas là quand même, oh, j’en doute.

Je suis quelqu'un de réfléchis, si si je vous jure. Y a juste dès fois le système il plante et je dis tout haut des trucs qui n'aurait pas été nécessaire avec un minimum de réflexion. Alors je comprends son expression genre 't'es conne ma vieille ou tu le fais exprès.' Après moi ma cousine elle m'a dit que c'était cool alors je lui fait par de ses confidences peut être qu'elle va vouloir essayer ? Je m'en fiche un peu en réalité, elle fait ce qu'elle veut. Mais bon elle devrait peut être pas faire la difficile peut être que le seul qui va lui plaire sera vampire ? « Ils sont froids , et c’est un peu des macchabées quoi, enfin, le jour où j’voudrais me faire un cadavre, tu vois. Puis je sais pas, tu ne trouves pas ça bizarre, de te faire un mort ? C’est carrément dégueulasse, et malsain, faut être tordu. » Ouais dis comme ça c'est même assez flippant. Je crois que j'y avait pas vraiment pensé de cette manière, ils semblent si vivant. J'en fréquente pas vraiment. Je suis plus team loups-garous. « C'est vrai c'est bizarre, j'oublie tout le temps qu'ils sont morts. » Je lui répond dans un haussement d'épaule. Mais bon c'est pas comme si je projetais de coucher avec qui que ce soit dans ce château. C'est pas prévu mais si ça devais arrivé, ça arrivera ? Ou pas. Je suis pas encore décidé sur la question. « Personne t’intéresse ici toi ? » C'est marrant avant qu'elle me pose la question je n'y avait pas réfléchis. Je ne sais pas trop. « Je n'y avais pas pensé, je ne sais pas je connais pas grand monde. Y a bien Sullivan mon partenaire mais non. Y a aussi Nicola, mais non. Ou peut être que oui. En faite c'est une question compliqué, ça implique beaucoup de choses. Faudrait que j'en interroge quelque uns. Mais je sais pas. » Je me rend compte que j'ai pas parlé autant depuis que je suis dans le jeu. Je croise les bras. « Une rose cherokee. » Je lui dis comme ça passant du coq à l'âne ma spécialité. « C'est ma fleur. » Elle est pas intéressé mais tant pis, fallait que je le dise.

Bizarre ? ah mais carrément. Enfin, je sais pas, moi, quand je vois un vampire, je pense directement au fait qu’il devrait être enterré et rongé par les vers. Et puis merde, quand vous touchez un vampire, excusez-moi, mais c’est pas franchement discret, la peau en mode « helloooo je viens de sortir d’un congélo » enfin merde, c’est flagrant. Ou alors, je suis la seule à être fixée sur la peau gelée. Je sais pas trop, si ça vient de moi, ou d’elle. Faudrait que j’en parle à Cordélia et Maia tiens. Et puis, je lui demande si elle est pas intéressée par des gens, elle. Sauf si, là encore, je suis la seule à penser à la baise dès la première semaine. Je sais pas trop en fait. Faudrait encore que je demande ça à Cordélia et Maia, si elles sont déjà en manque, elle aussi. Merde, j’ai l’impression d’être une droguée. Elle me répond, donc, en citant des noms de mâles. Sullivan, Nicola. Je sais pas qu’ils sont. Enfin, le premier, j’crois que je suis rentrée avec lui. Mais je suis plus sûre. Il était pas mal, si c’est lui, c’est sûr. Enfin, pas assez bien pour la nana en face de moi. Pareil pour le Nicola. Bon, Nicola est peut-être un pouilleux laid comme pas possible, après tout. Et Sullivan, pas son genre. Je sais pas trop. Du coup, je demande : « Il est comment, Nicola ? » que j’me renseigne tout de suite si y’a moyen, ou si c’est un laideron, m’voyez. Et puis, elle me parle d’une rose. Ah, merde, encore les fleurs. J’hausse un sourcil, genre « qu’est-ce que tu me racontes encore », je crois qu’elle est sérieusement allumée, la meuf, enfin. Elle rajoute que c’est sa fleur. Ah ouais. Bah si tu veux hein, je vais pas te contredire meuf. J’hoche la tête, genre « oui, je comprends ce que tu dis » mais en fait, j’me demande toujours si elle se fout de moi ou si elle est sérieuse. Mais elle reste sérieuse, la fille. « d’accoooord. Et ça ressemble à quoi ça ? » z’êtes marrants vous, j’ai déjà dis que les fleurs, j’en avais rien à cirer, alors savoir c’qu’est une rose chemachinchose précisément, faudrait pas trop m’en demander hein.

Je trouve cette rencontre étrange et ça vient pas de moi. Enfin peut être un peu. Mais pas seulement, on aurait pu se contenter de parler de fleurs ça m'aurait bien plus, mais non. Dommage. Finalement je me décide à parler sa langue, les garçons c'est ce qui l'intéresse. Alors on parle de garçons. Je me suis pas trop posé la question en arrivant, bien au contraire j'étais bien trop occupé à me ronger les sens à propos des duels et tous les autres coups fourrés de la vieille fée. Penser aux garçons ah ça non. Mais maintenant qu'elle m'en parle j'y pense. C'est comme ça quand on te met une idée dans la tête, tu la lâche pas. Enfin presque pas, moi je peux passer à autre chose tout en gardant cette idée quelque part. « Il est comment, Nicola ? » Qu'elle me demande alors que je suis justement passé à autre chose. Alors ma réponse semble un peu bizarre. Parler de rose cherokee ça n'a rien à voir. Elle me prend pour une folle, ça me fait doucement sourire alors que je remet une boucle derrière mon oreille. « d’accoooord. Et ça ressemble à quoi ça ? » Je suis pas sûre que ça l'intéresse. Mais puisqu'elle demande. « Blanc, et couleur or au centre. Rien à voir avec une rose traditionnelle. Chaque pétale représente les larmes d'une mère amérindienne pleurant ses fils, ses fils, sa famille. J'aime bien. » La symbolique, elle me plaît. Elle ça va pas lui plaire, je pense pas. « Il est grand, mince, brun, blanc. » Ca le résume bien non ? Ou du moins physiquement pour le reste je peux pas encore dire. « Il est cool, je crois. » Je suis pas sûre de répondre comme elle le souhaite mais tant mieux si ça peut l'éviter d'aller se coller à Nicola, je crois pas que ça lui plairait. Je m'approche d'un pas vers elle. « Tu t'appelle comment ? » Je sais que je vais pas retenir son prénom, parce qu'elle va peut être pas vouloir me reparler. Elle me trouve bizarre, ou folle, ou les deux. Pourtant je suis aussi seine d'esprit qu'elle, c'est juste un refuge. Une cabane dans un arbre, un nouveau monde, une distraction. Je préfère parler de fleur, que de sexe, que de race, de combat, de doute et de tout autres choses. Dommage que ce soit pas pareille pour elle.

Ouais, bon. En gros, on a vraiment pas les mêmes centres d’intérêt avec cette fille. Mais bon, tant pis hein. Disons qu’elle n’est pas bien dérangeante. Et je n’ai pas envie de me faire des ennemis la première semaine. On verra après pour ça. En plus, elle parle de sa stupide fleur au lieu du beau Nicola. Enfin, ça tombe, il est laid hein. Il est peut-être beau à ses yeux, mais un véritable laideron, en vrai. Je ne sais pas trop. Et en plus, c’est joyeux, sa fleur, les larmes d’une mère amérindienne, bla, bla, bla. C’était bien ma faute, de faire mine de m’intéresser à sa fleur, là. La prochaine fois, je me tais, voilà. Elle aime bien. Hm. Je vais pas faire de commentaire, ça risquerait de la relancer sur le sujet. Au pire, je me barre. Ouais. De toutes manières, c’est pas un mec, alors bon. Et je m’imagine mal faire copine copine avec elle. Je sais pas trop pourquoi. Enfin si, un peu. J’ai pas envie de parler de fleurs à longueurs de journée. D’ailleurs, j’me demande si elle sait qu’elle est là pour se battre, la meuf. Je sais pas trop, elle ressemble plus à la meuf qui prône la paix et la non-violence, avec ses discours à la con. « Tu sais que t’es sensé te battre contre les autres ici ? » eh merde, j’ai craqué. Tant pis, elle me reparle de Nicola, c’est mieux. Grand, mince, brun, blanc. « Mince ? Il est pas un peu musclé ? » oh, c’est mieux, un type avec des abdos et tout, enfin bon. Il est cool, elle dit. Elle me demande mon prénom. Ah, ouais. J’ai oublié de me présenter. Remarquez elle aussi. « Fauve. Et toi ? » je m’attends à un prénom des plus bizarres, comme elle, en fait.

En réalité je crois que j'arrive pas trop à déterminé si j'aime cette rencontre. Et encore moins si j'aime ou aimerais un jour être avec cette fille. Et ça me plaît. J'aime quand c'est évident tout autant que j'aime quand c'est plus complexe. Alors ouais ça me plaît assez ce flou qui plane au dessus de cette rencontre que d'autres jugerons surréaliste, elle l'est certainement. Je crois que j'en aurais jamais assez de parler de fleurs, j'aime ça les fleurs, j'aime mon jardin. Et quand je serais plus grande je voudrais vendre des fleurs pour rendre les gens heureux. Mais elle, elle trouve pas ça cool je crois. Je l'ennuie à parler de fleurs. « Tu sais que t’es sensé te battre contre les autres ici ? » Je souris légèrement. Je suis pas stupide, j'ai rien à faire ici mais je sais ce qui m'attends et ça m'effraye assez. Pourtant tout le monde me le balance en plein visage. « Je sais. » Je me contente de répondre sans rajouter rien de plus. Je vais pas me justifier, je l'ai déjà dis je déteste me justifier. C'est long et ça m'épuise. Alors je préfère me taire et passer à autre chose. Les garçons, elle a que ça à l'esprit il semblerait. « Mince ? Il est pas un peu musclé ? »  A vrais dire je n'en sais rien, je veux dire il était habillé quand je l'ai vu, j'ai pas une vue au rayon x. J'imagine qu'il n'est pas dépourvu de muscle sans pour autant être le genre athlète. « Je ne sais pas, je lui demanderais. » Je vais pas dire sans savoir. Je m'approche d'elle, d'un petit pas et lui demande son prénom. On ne s'est pas présenté et c'était bien comme ça, au début du moins. Maintenant je veux savoir comment elle s'appelle, bien que je doute m'en souvenir. Fauve donc. « Amarok. » Je lui réponds sans plus de cérémonie. « Tu aimes quoi à part les garçons ? » Je lui demande alors parce que si on doit se fréquenter un minimum j'aimerais qu'elle évite de s'ennuyer avec moi. J'aime pas trop ennuyer les gens bien que ça m'est un peu égale, je préfère les tenir intéressé, pas par moi mais par ce que je raconte. « Fauve. » Je répète un léger rire prenant vie sur mes lèvres. Ça lui va à merveille.

Bon, au moins, elle le sait, c’est déjà ça. Quoi que ça se trouve, c’est une balaise, en matière de baston. Limite, c’est peut-être une image qu’elle travaille, la fille un peu perdue et bizarre. Histoire de tromper les gens, vous voyez ? Moi je ne serais pas capable de jouer la comédie aussi longtemps. Déjà que quand j’essaye de jouer la fille innocente pour pécho, je craque rapidement. Ah non, ça, c’est pas pour moi, de faire semblant. Elle sait pas s’il est musclé, le Nicola. J’espère qu’il l’est un peu. Genre, qu’il soit pas le style gringalet tout maigre tout fin. C’est pas beau, sinon. Elle compte lui demander. D’ici là, j’espère quand même bien que j’aurais pu juger moi-même, comprenez, hm. Elle s’appelle Amarok. C’est drôle, comme prénom. Un peu bizarre. Comme elle. Pas manqué. Elle me demande ce que j’aime, à part les garçons. « J’aime pas les garçons. J’aime coucher avec eux, c’est pas pareil. » bah ouais. Je crois qu’Amarok, elle aime bien les garçons, elle. Enfin. Elle a l’air d’aimer tout le monde. Mais elle a pas l’air d’aimer coucher avec eux. Je sais pas, peut-être qu’elle a jamais fait. Elle répète mon prénom. Je la regarde, genre « ouais ? » en plus, ça la fait marrer, je sais pas trop pourquoi, elle rit un peu, peut-être qu’elle trouve ça marrant, que je m’appelle Fauve. J’ai envie de lui balancer à la gueule qu’Amarok, c’est assez pourri aussi comme prénom, mais bon, je me retiens, je sais pas, j’ai pas envie de la voir pleurer vous comprenez. « T’es une sorcière ? » genre, je m’intéresse un peu à elle.