Et hop direction le bosquet, il faut dire que c'est le seul endroit où je ne me suis pas encore aventuré pour l'instant et vu que là j'ai genre tout sauf envie de croiser un des vingt-trois autres candidats -beaucoup trop à mon gout d'ailleurs- je me dirige donc vers ce fameux "bosquet enchanté" en quête de tranquillité, tranquillité qui m'est finalement accordé. Me voilà à présent allongé dans l'herbe à humer le parfum des fleurs les plus étranges que je n'ai jamais vu et laissant mon esprit vagabonder, m'imaginant déjà mon retour à la réalité une fois l'aventure achevée et je finis par m'assoupir, je plonge dans un sommeil tellement profond que je n'entends pas les pas rapides venant vers moi. Doux sommeil: je peux discerner une plaine qui me semble s'entendre jusqu'à l'infini, sans plus attendre je me déshabille entièrement et me roule dans cette magnifique pelouse, la plus verte que je n'ai jamais vu puis tout à coup deux personnes surgissent devant mes yeux: Adam et Eve, putain je crois qu'ils veulent qu'on fasse un truc à trois, donc je... suis coupé dans mon rêve par un bruit des plus étranges ! Je préfère rester parfaitement immobile, on ne sait jamais, j'ai encore peur de tomber sur l'autre là, Ange que ça s'appelle, je ne sais pas trop ce que c'est mais ça faire peur, et il/elle s'en ira très certainement en voyant que je dors profondément, mais j'entends des petits bruits, signes d'un déplacement dans l'herbe, je me redresse donc brusquement pour tomber nez à nez avec... avec un loup ?

J’observe ce bosquet avec une certaine perplexité, convaincu que la vieille peau nous a réservé des trucs bien bizarres et que ce n’est peut-être pas une idée particulièrement lumineuse d’aller explorer les environs. Surtout pour ce que je compte faire. Si je me fais agresser par une rose ventouse, je suis capable de sortir en hurlant et d’aller grignoter la cheville du premier candidat que je croise par pur esprit de vengeance, sans me préoccuper de savoir qu’il n’a rien à faire dans cette histoire. J’ai pris la décision –probablement stupide- de me glisser dans la peau du grand méchant loup, parce que si ma partenaire doit s’entraîner au combat, je dois moi faire un effort pour mieux maîtriser la bête. Je peux au moins essayer une fois, peut-être que ça me convaincra d’y renoncer définitivement, mais je sais qu'utiliser l'animal sera un avantage indéniable pour gagner nos duels, et j’ai comme l’impression qu’il va falloir que je fasse le boulot pour deux. J’avais pourtant choisi de ne pas l’utiliser ici, trop instable chez moi plus chez n’importe quel autre loup-garou, hors pleine lune aussi bien que lorsque l’astre apparaît totalement. Je n’ai jamais réussi à le contrôler aussi bien que je l’aurais souhaité, à croire que Dieu, jaloux de ma perfection, a jugé bon de me fixer une limite. Trop aimable vraiment, j’apprécie le geste. J’aurais pu faire ça la nuit, ça aurait sans doute été plus intelligent, mais si je ne le fais pas maintenant je suis certain de changer d’idée entre temps, et ça doit bien faire vingt minutes que je ne perçois aucun bruit aux alentours. Finalement je déboutonne mon pantalon et retire tous mes vêtements avant de les poser en petit tas à l’entrée du bosquet. Puis je change d’idée et les planque derrière un arbuste qui frétille tout seul –flippant-, presque certain que la moitié des candidats trouverait ça malin de me les piquer. Ma transformation ne dure que de brèves secondes (cf sulliwolf au début de mon post), et je pénètre dans le bosquet dans un état d’esprit peu avenant. Je me sens déjà irritable, sensation habituelle pour ma forme animale, et les choses ne s’améliorent pas lorsqu’un papillon bleu et jaune se fait un devoir de me butiner comme si j’étais une putain de fleur. Est-ce que j’ai la gueule d’une plante mellifère ? Ce truc est vraiment idiot, et le pire c’est qu’il n’a pas la forme d’un insecte de son espèce. Il a au moins six paires d’ailes différentes et une taille anormalement grande, si bien que je me demande s’il ne volait pas près de Tchernobyl en avril 86. Je le pourchasse un instant, mais ma mâchoire se referme chaque fois sur le vide tandis qu’il se pose sur mes poils soyeux –le bâtard-. Je secoue mon dos pour m'en débarrasser et je suis à une canine de la victoire quand je trébuche sur un obstacle imprévisible. A courir le nez en l’air, fallait s’y attendre, mais ça me met carrément hors de moi. Et le pire, c’est que le type sur lequel je viens de marcher comme s’il s’agissait d’un paillasson -l'un des ados boutonneux- me regarde avec sa tête d’innocent. J’approche mon museau à un centimètre à peine de son visage en grognant, lui montrant par la même occasion une belle rangée de dents menaçantes, prêt à lui sauter à la gorge. Heureusement pour lui, le papillon transgénique continue de virevoleter autour de sa tête cette fois, et mes yeux perçants le suivent d’un air mauvais. S’il voulait bien buter cet insecte, je pourrais éventuellement faire preuve de clémence. Ou alors je les bouffe tous les deux, faut voir.

Ah parce qu'en plus cette chose poilue ose me piétiner sur son passage comme si je n'étais qu'un vulgaire élément décoratif sur le sol, je m'offusque bruyamment en toussant un peu, je m'apprête donc à faire passer à sale quart d'heure à ce sale chien blond lorsque je me rends compte que son regard semble suivre quelque chose autour de ma tête, je lève donc les yeux pour découvrir une sorte de papillon/libellule/oiseau, bref l'insecte moche et inutile au possible, mon cerveau semble comme se remettre en marche et un violent fou rire me prend, c'est juste pas croyable ! Il est vraiment entrain de chasser le papillon là ? Comme un chien ! Mon dieu, cette fois je me tords littéralement de rire, me retenant les côtes. Il fallut en plus que je daigne jeter un autre regard au louloup et en le voyant essayer de jouer les méchants chiens, montrant ses dents acérées, mon rire ne pu qu'en redouble. « Putain comment tu peux encore essayer de te la jouer bad ass après ça, sérieusement ? » Mais pas de réponse, merde, je crois que les loups-garous ne peuvent pas vraiment parler lorsqu'ils sont transformés... WAIT il y a un insecte bizarre qui virevolte autour de ma tête là tout de suite ? Je n'attends pas une seconde de plus pour le faire disparaître en fumée d'un claquement de doigt, bon sang je hais les insectes ! Je me reconcentre finalement sur Sullivan, parce qu'il me semble bien que c'est lui là non ? Tanpis, il continue de me fixer en montrant les crocs « Bon je sais j'ai une belle gueule, mais tu préfères pas plutôt m'emmener faire une promenade ? Ou au pire me faire contempler c'est pas ce qui me dérange le plus, j'ai l'habitude ! » enfin je dis ça, mais j'ai toujours rêvé de monter sur le dos d'un loup.

Quoi, quoi ? Non mais attendez là, l’ado boutonneux se fout de ma gueule ou je rêve ? Il lui faut quoi pour comprendre que je suis à deux doigts de lui bouffer la gueule –quoique si ça se trouve il ne rêve que de ça-. Je ne manque pas de grogner à sa remarque, et me fais la réflexion de ne pas reprendre ma forme humaine devant cet imbécile. Au pire, je pourrais toujours rejeter la faute sur l’autre gothique, même si elle a plus probablement un loup au pelage sombre. Ouais, malheureusement je crois bien que je suis le seul blond du groupe de chiens de cette aventure, mais il n’est pas censé savoir que le pelage d’un loup-garou correspond la plupart du temps à ses caractéristiques humaines, pas vrai ? Bref, je me sens encore plus con lorsqu’il n’a qu’à claquer des doigts pour se débarrasser du papillon envahissant, et ça m’agace davantage. Je hais les sorciers, bordel je déteste vraiment ça. Ils se la pètent avec leurs claquements de doigt, c’est I-N-S-U-P-P-O-R-T-A-B-L-E. Et en plus il croit que je vais l’emmener se balader, genre ‘viens sur ma moto poupée’. Mais il lui manque des cases ou quoi ? Personne n’est jamais monté sur mon putain de dos, et ce n’est pas aujourd’hui que ça va commencer. Je sens que je vais le dévorer tout cru s’il continue à m’observer de cette façon, avec son petit sourire moqueur. Et s’il s’imagine que je vais l’épargner parce qu’il me fait sa tête d’innocent tout mignon qui a toujours rêvé de se trimballer en loup-garou, il se plante le doigt dans l’œil jusqu’au coude. Il a plus de chance qu’un alien l’enlève dans sa soucoupe volante sous mon nez, là, tout de suite. Et ça n’arrive pas. Je me recule légèrement, comme si je m’apprêtais à réaliser son souhait de petit garçon –genre j’ai la gueule du génie d’Aladdin, n’importe quoi-, mais à la place mes crocs se referment sur son jean au niveau de sa jambe. Et non, je n’essaie pas de le défroquer au cas où votre esprit perverti s’imaginerait des choses indécentes. En plus j’ai hésité à lui planter dans l’os, alors qu’il s’estime heureux. Je tire dessus pour le traîner sur le sol mousseux du bosquet enchanté, et il ne me faut que quelques secondes pour attirer son corps dans une immense mare de boue magique collante bien dégueulasse. Ce truc, il faut au moins quatre douches pour s’en débarrasser, et je ne pensais pas dire ça un jour mais ‘merci la vieille peau’. Et comme si ça ne suffisait pas, parce que je le trouve quand même un peu trop propre, je gratte le sol avec mes pattes postérieures pour le recouvrir de cette substance répugnante, histoire qu’il ne s’en sorte pas aussi facilement.

Je marque une courte pause pour me demander si cet abruti de clébard sait vraiment à qui il essaye de s'en prendre là tout de suite ? Premièrement cet enfoiré me choppe la jambe pour me traîner dans la chose la plus répugnante que je n'ai jamais vu - plus répugnante que sa tête oui c'est possible je vous l'assure - et qu'on pourrait éventuellement apparenter de la boue si la dite chose se s'évertuait pas à essayer de se reproduire avec mes vêtements de marque. Je garde mon calme, mais l'autre con récidive en m'en foutant un peu plus partout à l'aide de ses pattes, que j'ai soudainement envie de briser comme des allumettes... Ah ça y est il a fini de faire son taff et me regarde d'un air satisfait... Je soupire, blasé puis mon regard passe tour à tour de lui à mes vêtements dégueulasses, je pousse un autre soupire. Je me relève, me débarrasse de chacun de mes vêtes et prends une minute pour réfléchir, avant qu'un sourire n'éclaire mon visage, je lui lance « Bon, je crois savoir que les loups-garous sont obligés de se mettre complètement à poil avant de se transformer, j'en déduis donc que tes vêtements doivent se trouver dans un coin pas très loin. » je m'avance ensuite vers lui, marmonne très rapidement quelques phrases, puis d'un petit claquement de doigt - qu'il a eu l'air de bien apprécier tout à l'heure - je fis sortir de terre quatre racines bien épaisse qui ne tardèrent pas à s'enrouler autour des pattes du clebs puis le tirèrent lentement vers le sol jusqu'à ce qu'il se retrouve étaler comme un vulgaire tapis en peau de bête. « Bon maintenant c'est soit j'arrache chacun de tes poils un par un jusqu'à ce que tu te re-transforme à cause de la douleur avant d'aller chercher tes vêtements, parce que oui, je te laisserai volontiers attaché ici à poil et avec un peu de chance une créature en rut viendra se faire plaisir » je marque une pause pour admirer sa réaction d'un air amusé « ou alors tu te décides à m'emmener faire cette foutue balade, t'as vu j'suis gentil j'aurais vu t'imposer la première solution ! » terminai-je avec mon franc sourire, quoi que non, autant terminer en beauté « Oh et si l'idée stupide d'essayer de te dégager t'effleure l'esprit, sache que ces racines ne s'en resserreront que davantage. »

Mais attendez, mais qu’est-ce qu’il fait ? Le gars se fout à poil –enfin presque-, comme ça, tranquille. OH MON DIEU, sauvez-moi par pitié le type est zoophile ! Dégueulasse, berk, la vieille fée a un peu abusé sur ce coup là. A moins que … à moins qu’il m’oblige à me retransformer pour me violer, parce que j’ai bien vu comment il me regardait pendant le prime, avec ce petit air lubrique. Le mec était en chaleur avant de commencer, peut-être même qu’il l’est depuis sa naissance le gars, avec tous les puceaux qu’il y a dans le coin ça ne m’étonnerait pas. Regardez-le avec son sourire, il est sexuellement dangereux, ça se voit. Ce con déblatère quelques trucs sur mes fringues, et là je sens le coup foireux arriver à des kilomètres. Malheureusement mon temps de réaction inférieure à la moyenne ne me permet pas de me dégager assez rapidement de ses putains de racines. Je le savais, le morveux est dans le trip sado-maso en plus, l’horreur Si avec ça il est fétichiste des oreilles, il aura tout gagné. Il m’immobilise, de toute évidence pour pouvoir me faire des attouchements en toute tranquillité, et je suis sur le point d’imploser. Si j’étais une bombe atomique, la capitale magique aurait été réduite en poussière à l’instant. Parce que mesdames et messieurs –tenez-vous bien-, il me menace. MOI. MOI BORDEL. Mais il se croit où le sorcier des bacs à sable ? J’ai le souffle court et j’ai l’impression que mon cœur va me lâcher tellement mon envie de meurtre se fait pesante. Je me débats –évidemment- sans attendre ses recommandations à la noix, sentant les branches se resserrer sur mes pauvres pattes. Je lâche un couinement –qui le fera fantasmer à coup sûr-, fou de rage que cet imbécile ose me traiter de cette façon. Dommage, j’étais prêt à le sauter pour lui faire plaisir. Il me pose un ultimatum, et soit ce crétin veut mater mon cul d’athlète –en même temps je le comprends-, soit il n’a pensé que je suis dans l’incapacité de lui répondre –ce qui me semble le plus probable, au vu de sa gueule de demeuré-. Et en plus, il veut m’arracher les poils, misère. Alors c’est ça qui l’excite, l’épilation des loups ? Oh croyez-moi, ça ne va pas se passer aussi facilement pour ce morveux. Je tire sur ma patte antérieure gauche de toute mes forces –et j’en ai pas mal-, encaissant la douleur de ces fichues racines qui m’entravent plus étroitement encore tandis qu’elles s’étirent. Je parviens à la rapprocher de mon museau non sans une douleur lancinante et plante mes crocs dans cette putain de racine magique, la réduisant en charpie. Il ne m’en faut pas plus pour reprendre ma forme humaine, attrapant rapidement la cheville de ce petit prétentieux qui me toise de toute sa hauteur en la tirant pour le faire tomber –encore- dans la boue immonde. Et ouais, tu l’avais pas vu venir celle-là, hein ? Il se ramasse sur le dos pendant que je contemple mon poignet meurtri. « Espèce de sale pervers tordu. T'as pas trouvé un autre moyen pour qu'on se retrouve à poil tous les deux hein ? Fallait faire original !» Je hurle. Tant pis pour ma promesse de ne pas me retransformer devant lui. « Si tu veux pas finir cul de jatte je te conseille de me libérer illico, avant que je ne m’énerve vraiment. » Je tire encore sur sa cheville pour rapprocher sa jambe de moi, histoire de le traîner un peu plus. « Je suis capable de crever pour te prouver que t’es qu’un con d’avoir cru que tu pourrais me donner des ordres, et c’est pas parce que tu vas m’arracher trois poils que ça va faire une différence. » Puis je me transforme de nouveau en bête sans lui laisser le temps de moufter, attrapant sa cheville entre mes crocs, les enfonçant juste assez pour lui faire craindre l’amputation, mais pas assez pour le blesser réellement. Cela dit la situation pourrait changer rapidement, s’il ne s’exécute pas.