Je trifouillais ma valise de tout partout. Des tas de vêtements sortirent de chaque côté, toujours les mêmes vêtements. C’est triste de voir toujours les mêmes fringues, même si on ne les a pas encore portées. Je soupire. Il faut que je prenne l’air, que je vois de nouveaux habits. C’est que j’allais finir claustrophobe à force. Ce qui me plaisait bien dans cette émission, c’est qu’on n’était pas cloîtrés dans le château, on pouvait aller en ville aussi. Il devait bien y avoir au moins une petite boutique de fringues accessible en ville. Je contemplais mes vêtements étalés dans le hall. Il y en avait beaucoup. Je repérais des caméramans dans un coin du hall et leur fit bien vite signe de venir en désignant les vêtements d’un geste autoritaire. Ils se mirent à rire les troufions. Pourquoi ça ne marchait pas avec moi ? J’avais vu Cordelia le faire tant de fois… Je leur lançais un regard noir pour qu’ils arrêtent de se foutre de moi cinq minutes et rangeais prestement mes vêtements. Plus tard je me retrouvais dans la petite cour face au château, en chemin vers la ville. Mais ce n’est pas une ville que je trouvais au bout de ma route, mais plutôt deux centaines de marches. C’est qu’ils font tout pour faire chier le monde dans cette émission, qu’on m’appelle le type qu’a eu l’idée de foutre autant de marches ici, que je lui arrache les yeux. Je commençais à descendre les marches plutôt rapidement, c'était déjà pénible il ne manquait plus que ce soit long. Je devais en avoir descendu une bonne centaine quand mes jambes commencèrent à me tirailler. Quel enfoiré quand même, cinquante ça aurait largement suffit. J’aperçu Fauve, après un court laps de temps, affalée sur les marches. Je ris, il y avait pire que moi. « Salut, fatiguée ? » que je lui lance à peine essoufflée.

Faut pas s’étonner de mon envie de passer mon temps hors du château vu les cons de cette émission hein. Ouais, je suis à peine remise d’hier. Ouais, je suis un brin susceptible. Et vachement rancunière. Bref. J’avais dans l’idée de sortir tenter de pécho des types qui sont pas candidats, vous voyez, vu qu’apparemment, c’est pas près d’arriver avec ceux de l’émission. J’sais pas. ils sont contres moi je crois. Ils ont pas capté que je serais vachement plus agréable après avoir baisé un peu. Ils sont cons, depuis le temps que je le dis. Bref. Sapée comme une salope (hm, en même temps) , je suis prête à sortir faire monter la température à l’extérieur du château. En fait, c’est peut-être pour ça qu’ils m’aiment pas, dans le jeu. Je suis trop bonne. Ca doit frustrer les filles. Et les gars aussi, genre, qui se retiennent de m’approcher de peur de craquer leur slip. Je le comprends. Ca doit être dur à vivre, même. Les pauvres. Soit. Je me rends compte, en sortant, de la quantité de marches à descendre pour espérer sortir d’ici. C’est une blague ? La vieille fée est vraiment mal baisée, c’est pas possible autrement. Je lève les yeux au ciel, genre « ils veulent ma peau » et puis, je me dis je commence à descendre les marches, et y’a aucun garçon en vue, autant dire que ça me nique ma bonne humeur. Au beau d’un moment, je désespère, et l’envie d’éclater en sanglot vient, alors, je m’étale sur les marches, genre « je bronze allez-vous faire foutre » et je rumine en me disant que y’a vraiment que des cons ici, sinon, j’serais plus autant en manque, et encore moins sur les nerfs. Au bout d’un moment, y’a Maia qui débarque. Heureusement que c’est elle, ce serait un autre candidat, je l’aurais balancé dans les escaliers, genre, vas voir ailleurs. Elle est essoufflée, me demande si je suis fatiguée. « non, juste en manque. » pardon. C’est sorti tout seul, haha. « enfin oui, fatiguée aussi, ils abusent, sérieux, de nous faire ça. » de nous foutre un escalier comme ça. Et de nous foutre des candidats incapables de savoir quoi faire de leur queue.