Mercredi matin. Nico se réveille pimpant de bonne humeur. Il fait beau, il fait chaud, les oiseaux chantent, c’est le temps idéal pour aller faire un tour dehors. Le garçon se lève silencieusement pour ne pas réveiller les autres qui dorment encore, il file se doucher vite fait et enfile jean et tshirt avant d’aller faire un tour vers la cuisine. En marchant – et se perdant – dans les couloirs du château il fouille quand même à droite à gauche, telle une vraie fouine. C’est vrai qu’ils ne prennent jamais vraiment le temps d’ouvrir toutes les portes, fouiller les armoires. Et d’un coup ça l’interpelle, Nico. Une armoire l’interpelle. Là, au coin d’un couloir. Il se pince les lèvres, se sort les mains des poches et puis en pose une sur la poignée. Il s’attend à tomber sur quelque chose de magique, peut-être un passage vers un autre monde. Comme dans le film là, Narnia, qu’il a vu quand il était gosse. Mais le cœur battant d’émotion il se calme bien vite à la vue de canne-à-pêche. Bon. Il ne s’y attendait pas vraiment. Mais pourquoi pas ? Il attrape les deux trucs en plastique, les fils, enfin tout l’attirail qu’il y a là dans l’armoire et ni une ni deux il file vers la cuisine. Un paquet de gâteaux et une bouteille de jus d’orange sous les bras – les autres avaient qu’à se lever plus tôt – il est fin prêt. Non, sans blague. Il a toujours trouvé ça cool la pêche. Rien que le fait de s’assoir là, calmement, c’est un truc qui peut paraître débile pour la plupart des candidats par ici, mais Nico ça l’apaise. Avoir quelques instants comme ça, pour lui, dans ce jeu ça lui semble primordial. Il file dehors, prêt à rejoindre le lac. Mais en longeant le chemin qui s’y rend, il ne tarde pas à apercevoir une silhouette. Nico fronce un peu des yeux, pour tenter d’améliorer sa vision. Trop loin. Il hésite un instant, pose tout son attirail par terre, attrape un gâteau et le mange en deux temps trois mouvements. Il n’avait pas vraiment prévu de partager ce moment avec quelqu’un. Mais son instinct lui dit d’aller quand même jeter un coup d’œil. Juste histoire de. Histoire d’apaiser sa curiosité. Alors Nico récupère les sacs et les victuailles et il file droit vers la silhouette. Maia. Il n’a jamais vraiment pu lui parler depuis le début de l’aventure. Ce sera chose faite maintenant. « Hey » qu’il glisse avec un petit sourire. Il ne tarde pas à lui faire face. « Je m’attendais pas à voir quelqu’un debout aussi tôt » Il se souvient alors qu’elle a passé les derniers jours là-haut dans le cachot. « J’allais pêcher, ça te tente ? » il indique le lac qui n’est plus très loin d’un signe de tête. « En plus j’suis sûr qu’après tes journées enfermée dans le cachot le plein air ça va te faire du bien, allez viens ! » Il rit un peu. Non, sans blague. Il se dit qu’il faudrait peut-être mieux commencer à se méfier là, le jeu a réellement commencé. Mais c’est plus fort que lui, Nico. Il aime trop être entouré. Alors il plante son regard dans celui de la jeune femme et hausse un sourcil en l'attente d’une réponse qui ne peut qu’être positive. Comment résister à son sourire ?

Deuxième nuit dans un lit. Bondieu ce que j'aimais les lits, je l'avais presque oublié ce matelas moelleux, ces couvertures duveteuses aussi. Il faisait chaud. Bo dormait juste à côté. J'étais contente que ce soit lui qui soit mon binôme. Je n'aurais pas voulu que Fauve partage mon lit par exemple. Déjà elle avait une déficience masculine certaine et puis pas assez d'abdos, mais c'était surtout parce que je flipperais. Pas que je l'aime pas cette nana, bien au contraire, mais s'il lui prenait de rêver de certaines choses la nuit, comme de saucissons, de boudins, de knackis... bref et que sans s'en rendre compte elle me prenait pour cible, je serais bien embêtée. C'est qu'elle en était capable, frustrée comme elle est. Je sors de mon lit et file me préparer. Sous la douche j'ai une pensée pour le lac. Tiens, j'irais là-bas ce matin. Je saute le petit déjeuner, parce qu'il n'y a rien qui m'inspire confiance dans le frigo et il n'y a personne à l'horizon. Je ne traîne pas sur le chemin, c'est qu'il n'y a pas foule non plus ici. Ça ira mieux arrivée au lac, surtout si les poissons ça compte. Quelle bande de flemmards quand même, il n'est pas si tôt que ça. Je me demande ce que je ferais s'il n'y avait toujours personne une fois là-bas. Je compterai surement les poissons. C'est que la vieille ne m'ayant pas franchement gâtée en début de semaine, j'avais fini par m'habituer à compter les choses ou me rappeler de trucs complètement inutiles. « Hey » Je ne reconnais pas la voix, j'hausse les sourcils et tourne la tête dans sa direction. Nicola. Je ne le connais pas vraiment, pour dire les filles ne m'en avaient même pas parlé mercredi dernier. Son sourire est communicatif, je souris à mon tour. « Hey toi » Lui dis-je à mon tour. Il me fait bientôt face. « Je m'attendais pas à voir quelqu'un debout aussitôt » « Je suis plutôt matinale » lui répondis-je. J'ai rarement vu quelqu'un d'aussi joyeux que lui, s'en est presque perturbant. « J'allais pêcher, ça te tente ? » Mes yeux s'illuminent. Cela peut paraître bizarre, mais j'avais toujours rêvé d'apprendre à pêcher. Ce sport humain, m'avais toujours intriguée. C'est bizarre comme sport je veux dire, pour une fois que ce n'est pas fatiguant. Non c'est vrai et puis, quand on est une créature on ne pense pas vraiment à pêcher, pas avec un bâton avec une ficelle au bout en tout cas. Qu'est-ce que je dis, un rêve ça ne s'explique pas après tout. J'avais peur de l'encombrer plus qu'autre chose si je venais, mais je ne me sentais pas de refuser l'offre. « Oh, j'ai jamais pêché, tu m'apprendrais ? » lui demandais-je les yeux brillants, presque suppliants. « En plus j'suis sûr qu'après tes journées enfermée dans le cachot le plein air ça va te faire du bien, allez viens ! » « M'en parles pas, la vieille a une étrange manière de rendre les comptes, pas très équitable, même. » Essayer d'organiser un plan pour mettre en taule et mettre en taule ce n'est pas vraiment au même niveau, ça donne envie de crier à l'injustice. « On y va ? » je souris et l'entraine avec moi en lui prenant le bras. Je lui pose une question en chemin. « Ça t'es arrivé de pêcher d'énormes poissons ? Genre comme ça. » J'écarte les mains de deux fois la largeur de mes épaules. Je distinguais déjà le lac.

Ca fait plaisir ça, de tomber sur des personnes à cette heure-ci. Surtout sur quelqu’un avec qui il n’a pas pu faire connaissance pour l’instant. Et en plus Maia il sait pas vraiment pourquoi mais il a un bon feeling sur elle. C’est peut-être ce sourire qu’elle lui adresse en échange du sien. Pourtant il s’attend pas vraiment à une réponse positive. Sans blague, la pêche. Sa sœur l’a toujours envoyé bouler quand il lui proposait de les accompagner, lui et leur père. L’ingrate. Elle aimait bien par contre après, manger le poisson bien frais. Du coup quand Maia semble enjouée, le sourire de Nico s’agrandit un peu. Pour sûr qu’il va lui apprendre ouais. Le garçon hoche la tête. « Ouaip, et ce soir tu seras devenue une pro de la pêche à la ligne ! » Peut-être qu’ils pourraient mettre des poissons pourris dans le bureau de la Vieille Fée. Il a bien envie de proposer son idée à Maia, mais il a un peu peur de se faire pécho par l’autre folle, alors il se la garde dans un coin de sa tête. Qui aimerait retrouver du hareng dans son lit king size ? Pas lui en tout cas. Mais vu que cette meuf est déjà un thon à la base, elle se retrouverait pas vraiment dépaysée non ? Calme tes idées, Nico. Focus sur la pêche et sur Maia. Il se laisse entraîner et ne tarde pas à assumer une marche assez rapide. C’est qu’il a bien envie d’y être maintenant. Elle a éveillé son amusement de gamin. Alors il finit par ouvrir grand les bras, l’air très sérieux. Petite fossette au menton, sourcil froncés et tout. « Ouais non mais même comme ça regarde » Et il amplifie encore son geste. « Mon grand-père il avait un bateau de pêche, du coup on partait souvent quand j’étais gamin. Une fois on a même chopé un bébé requin. » Non, n’importe quoi. Il sait pas d’où ça lui sort tout ça. Parfois il aime bien raconter des histoires Nico, juste pour rigoler. Et puis cinq minutes plus tard il lâche la vérité. C’est un romancier en vrai. « Bon, je sais pas trop ce qu’on va attraper là. Et puis faut voir le matos aussi. » L’expert a parlé, attention. Mais ils arrivent près du lac et Nico tourne un peu sur la rive, pour voir quel endroit est le mieux adapté. Pas trop loin y’a un espèce de rocher un peu surélevé. Il monte en ni une ni deux et tend sa main à Maia pour qu’elle le suive. « Mais toi, t’es une louve non ? » Il sait pas trop si on dit ça, ou loup garou, toutes ces questions de vocabulaire ça lui passe un peu au dessus de la tête. « Tu dois être habituée à attraper des trucs » Et pendant qu’elle s’assoit à ses côtés et qu’il attend sa réponse il commence à ouvrir le sac qui contient tout l’attirail. D’un mouvement il allonge les deux cannes et puis sort les hameçons. « Bon c’est la partie un peu chiante là, il faut tout assembler. » Il tourne un peu la tête et l’observe, pour voir si elle va l’imiter dans ses gestes. « Ah bizarre ils nous ont facilité la tache » Ca le laisse un peu suspicieux. Mais ouais, la vieille a bien fait arranger tous les fils, y’a qu’à tremper les doigts dans le bocal de vers de terre apparemment. Nico vérifie quand même encore une ou deux fois, sur les deux cannes alternativement. Puis il attrape un hameçon et le tend à Maia. De son autre main, il ouvre l’un des bocaux et l’inspecte. Un autre. Ah voilà, ça grouille de ces bestioles dégueulasses. Il en attrape un bien long qui se tortille entre ses doigts et ne tarde pas à le planter sur l’hameçon. « Tu veux que j’te l’fasse ? » Non parce que sa sœur elle se serait carrément évanouie déjà, alors bon il a beau faire face à un loup-garou, on sait jamais hein.

« Ouais non mais même comme ça regarde » Il avait ouvert les bras au plus grand. J’écarquille les yeux, béate. Il est sérieux ? « Mon grand-père il avait un bateau de pêche, du coup on partait souvent quand j’étais gamin. Une fois on a même chopé un bébé requin. » Ca y est, c’est devenu mon héros. Je l’écoute avec attention, les yeux brillants. « J’ai jamais vu de requin en vrai. » Je lui cache que j’me serais enfuie en laissant tomber ma canne à pêche à l’eau si j’avais vu un truc pareil. C’est que ça fait pas tellement bien de dire ça à quelqu’un. C’est pas franchement valorisant. « Bon, je sais pas trop ce qu’on va attraper là. Et puis faut voir le matos aussi. » J’acquiesce en silence. Je m’y connais pas du tout, alors je le suis, il devait savoir, lui. Le lac est là. Je m’approche du bord et regarde de plus près l’eau. On ne voit pas grand-chose, juste des tout petits poissons non loin de la surface. J’espère qu’on pourra pêcher plus gros que ça quand même. C’est que tu ne peux pas te la péter si tu ramènes un poisson ridicule au bout de ta ligne. Nicola fait le tour du lac. Je le rattrape bien vite. Il pose les affaires sur un rocher puis y monte, avant de me tendre la main pour m’aider à monter à mon tour. « Mais toi, t’es une louve non ? » J’hoche la tête. Une fois sur le rocher je regarde un peu autour de moi, c’est beau. « Tu dois être habituée à attraper des trucs » Je le vis s’asseoir, je l’imitais. « Sous forme animale, oui. Mais c’est pas franchement beau à voir, enfin, le poisson est un peu écrasé en général » Je ris. Pas qu’un peu écrasé en fait, mais bon. J’avais beau savoir me maîtriser sous ma forme animale, je n’ai jamais été très patiente. « Bon c’est la partie un peu chiante là, il faut tout assembler. » Il ouvre le sac contenant le matériel, en sort des cannes à pêche. J’étudie ses gestes, concentrée. « Ah bizarre ils nous ont facilité la tache » Je souris, tant mieux, ça m’empêche de me ridiculiser, avec ma chance j’aurais assemblé le tout n’importe comment. Il me tend un petit bout de fer recourbé attaché au fil d’une des cannes à pêche. Je dois faire quoi avec ça ? Le balancer dans l’eau, tout de suite ? J’hésite un moment, puis quand je le vois ramener un bocal, j’hausse un sourcil. Il l’ouvre et là je crois vomir. Un régiment de vers de terre bien visqueux et dégoutants. Il en prend un entre ses doigts et le plante sur son bout de fer recourbé. L’insecte bouge toujours, je réprime un frisson. « Tu veux que j’te l’fasse ? » Il croit que j’en suis pas capable, hein ? Il va voir. « Je vais le faire » lui dis en souriant. Sourire que je perdis bien vite. Non sans hésitation, je plonge ma main dans le bocal. C’est comme des œufs crus, sauf que ça bouge et que c’est vivant. Miam. Mon nez se plisse lorsque j’en saisis un entre mes doigts et le plante à mon tour sur la chose en fer, imitant ses gestes. Je le lâche dès que je peux. Je dois pouvoir lancer le fil dans l’eau maintenant. Je me tourne vers le lac puis y lance le fil le plus loin possible. Satisfaite, je m’assois et attends que Nicola le fasse à son tour. « Pourquoi tu participes à l’émission au fait ? » lui demandais-je. Il fallait bien que je fasse un peu la conversation, c’est que si ça se trouve, on en avait pour longtemps avant qu’on ait une touche. Puis, pour être honnête, sa réponse m’intéressait, il devait bien avoir une meilleure raison que moi. Je tourne la tête vers lui et au lieu de tomber sur son visage, parce que c’est vrai qu’il est quand même plus grand, je tombe sur son épaule et sa clavicule, moulées dans son t-shirt. C’est qu’il était plutôt bien foutu. Je redirige mon regard vers le lac avant de lui demander « Au fait, t'es cél... » Sans pouvoir terminer ma phrase, mon corps penche dangereusement en avant. J'ai une touche et pas une petite, même ma force de loup-garou n'en vient pas à bout, je résiste cependant. « On aurait peut-être pas dû pêcher par-là. J'imagine que c'est pas les mêmes poissons que ceux du monde des humains. En plus, si ça se trouve c'est l'animal de compagnie de la vieille peau, il doit être aussi gros, vieux et laid qu'elle si tu veux mon avis. » Je commence à fatiguer, la chose me traîne lentement vers l'eau sans que je ne puisse rien faire. « AIDE-MOI, OU TU TOMBES AVEC MOI » lui criais-je en m'agrippant à son bras. C'est triste de mourir seul, surtout quand t'es aussi canon que moi. L'animal marin continue de tirer, nous emportant vers le milieu du lac. J'allais m'enfoncer dans l'eau quand j'eus la brillante idée de lâcher la canne à pêche. Je remonte à la surface et m'agrippe à lui comme une folle désespérée. La chose ne revient pas, la canne à pêche a dû l'occuper. Je le lâche précipitamment tout en reculant « Arf, désolé. Dis, j'ai jamais voulu que tu meures aussi, hein » Je sens un petit poisson me frôler les pieds, je couine. « RAMENE-MOI AU BORD OU JE TE TUE LA TOUT DE SUITE » que j'hurle finalement. C'est que je flippais de nager seule maintenant.

Spoiler:

Nico l’observe du coin de l’œil. Et quand il l’entend dire qu’elle va elle-même accrocher le vers sur l'hameçon, le garçon se laisse échapper un sourire. C’est vrai que c’était un peu lancé sur le ton du défi, mais bon, c’est compréhensible, des vers de terre c’est carrément dégueu. Et il finit par lancer le fil au loin à son tour. Y’a plus qu’à attendre. D’un geste rapide il referme le bocal et range rapidement le matériel non utilisé sur le côté. C’est peut-être un peu maniaque, mais il aime pas laisser les trucs traîner partout. Puis lorsque Maia lui demande le pourquoi de sa participation à l’émission, Nico laisse filer quelques secondes. Il jette un regard au fil au loin pour vérifier que tout va bien et puis il finit par retourner son visage vers la jeune femme. « Une sorte de défi j’imagine. J’ai besoin de me prouver quelques trucs. C’est un peu bête comme raison m’enfin, c’est la mienne. » Il baisse un instant la tête tandis qu’un sourire gêné sur glisse au coin de ses lèvres. C’est marrant, c’est la première fois qu’on lui pose la question depuis le début du jeu. Et c’est aussi la première fois qu’il s’entend donner la réponse à haute voix. « Et toi ? » qu’il ajoute finalement en un hochement de tête. Sa curiosité est un peu piquée à vif. Déjà que d’habitude Nico c’est une vraie petite fouine, là face au lac où il se voit déjà passer plusieurs heures avec Maia, toutes les conditions sont réunies pour éveiller son intérêt. En plus faut le dire, elle est jolie la Maia, et puis la tchache se fait facilement avec elle. C’est agréable comme moment. Mais alors qu’elle enchaîne sur une autre question dont il déchiffre la fin en se laissant échapper un rire, la situation se précipite. Face à l’exclamation de la jeune femme il lève le regard et voit le fil complètement tendu. Ca tire fort bordel, le truc doit être énorme. Nico bloque rapidement sa canne à pêche entre deux rochers et puis il pose ses mains sur le manche de la canne de Maia, histoire de l’aider. Elle commence à déblatérer sur le fait que c’est peut-être des poissons mutants ou il sait pas trop quoi, son esprit se perd en cours de route, tandis qu’il sent ses muscles se tendre et la bête tirer toujours plus fort. Et puis c’est quoi ce fil qui ne casse pas. Putain la vieille les a bien niqués sur ce coup là. « Attend faut qu’on pète le fil ! » Mais avant même qu’il n’ait pu faire quoique ce soir Maia lui attrape le bras et ils finissent par s’enfoncer dans l’eau. « Lâche-la lâche-la ! » qu’il s’exclame à son tour. C’est chose faite. Nico reste un instant un peu incrédule à essayer de comprendre ce qu’il vient de se passer. Son regard se perd vers le milieu du lac, là où il voit encore la canne à pêche filer, puis s’enfoncer. Quelques bulles remontent à la surface. Trop bizarre cette histoire. « C’était quoi ce mutant bordel » murmure-t-il. Il sent Maia lui lâcher le bras et alors il se reconcentre sur elle tandis qu’elle semble s’excuser. Ca va qu’il est assez facile à vivre Nico. Il rigole un coup. Quel beau début de matinée. « On aura fait notre sport de la journée ». Et puis voilà, au cas où ils étaient pas encore vraiment réveillés l’eau froide du lac s’en était chargée. « Ca va pas trop de mal ? » qu’il l’interroge enfin. Parce que ouais c’est vrai le truc était méga fort et ils ont été carrément pris au dépourvu. Mais comme unique réponse Maia se met à gueuler qu’elle veut retourner à rive et patati patata. Nico écarquille les yeux et se rapproche d’elle en deux trois mouvements de bras avant de lui prendre fermement la main. Il commence à nager vers la rive, assez vite, histoire de se sortir de cet espèce de marécage. La première fois qu’il s’y était réellement baigné il n’avait pas eu d’ennuis, mais d’autres candidats s’étaient apparemment faits piquer par les animaux de compagnie de la vieille et il ne tenait pas spécialement à en faire les frais aujourd’hui. Heureusement, la nage c’était bien l’un de ses points forts à Nico. Quelques secondes chrono et ils arrivaient déjà près du rocher qui leur servait précédemment de perchoir. « Mademoiselle » qu’il dit, l’air galant, à moitié en rigolant. Il pose ses mains sur sa taille et rapidement l’aide à sortir du lac. Puis à son tour il grimpe sur le rocher et retourne s’assoir à côté d’elle. Sa canne n’a pas bougé. « Je suis pas certain de vouloir savoir quels poissons on peut pêcher maintenant ». Regard suspicieux sur le fil encore lâche dans l’eau. Il sent un frisson lui parcourir le dos et finit par enlever son tshirt trempé pour essayer de le faire sécher dans ce soleil matinal. « Tu crois que c’était un piège ? Genre elle veut nous faire crever là en faisant passer ça pour un accident. Putain ça aurait été trop con quoi sérieux on est trop bien pour mourir aussi bêtement dans le jeu. » Il sourit, amusé. Il aime bien ce genre de trucs Nico, inventer toute une histoire autour des évènements. C’est un peu toute sa vie.

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