Cela faisait tellement longtemps que je n'avais pas eu ses quelques moments en tant que loup solidaire. Dans ma vie de tous les jours il m'arrivait très souvent de partir en forêt pour pouvoir me défouler, courir partout, profiter de l'air frai qui caressait mes poils et que je pouvais respirer à ma guise. Dans ces moments j'avais l'impression que rien ni personne ne pouvait se mettre en travers de mon chemin. Pourtant, je n'avais pas choisi la forêt et ce n'était pas comme s'il n'y en avait pas. Je profitais qu'il n'est personne dans le cours d'entrée pour me retrouver sous ma forme animal. Assis, je regardais paisiblement le vide. C'était apaisant de ne rien faire après un week-end que j'appelais plutôt mouvement en raison d'une multitude de choses qui s'était passée dans l'enceinte de ce château, me concernant particulièrement. J'avais énormément de mal en vivre en communauté avec les êtres humains et encore moins avec les vampires -avec qui je ne parlais d'ailleurs pas- et même si je m'étais plutôt bien débrouillé avec tous ses sorciers ou sorcières, je préférais la compagnie d'un loup ou du louve vous savez histoire de retrouver le retour aux sources. Malgré le fait que je ne sois pas né loup, je me sentais comme tel et loin d'appartenir aux humains à présent. Un hurlement familier attira mon intention. Je bougeais légèrement mes oreilles afin de détecter plus précisément d'où venait ce bruit. Je me levais sur mes quatre pattes et m'empressais de rejoindre la provenance de ce cri. Je ne dirais pas non à la compagnie d'une louve apparemment vu sa carrure. Peut-être la connaissais-je, peut-être pas, dans tous les cas, j'étais ravi de faire sa connaissance. Je m'approchais de cette dernière devinant que c'était volontaire de sa part de m'appeler. Peut-être se sentait-elle seule de son côté et rien de mieux qu'avoir ma compagnie.

On se tournait un peu autour, une façon pour nous, les loups, d'analyser qui se trouvait en face de nous afin de savoir s'il y avait du danger ou bien si au contraire, nous pouvions prendre nos aises et nous inquiéter de rien. La louve ne me disait vraiment rien. Que ce soit sa posture, ses yeux, sa façon d'agir, je n'avais jamais remarqué quelqu'un comme ça dans le château même lorsque nous étions tous réuni. Voilà une chose difficile une fois notre transformation exécutée, il était difficile de se reconnaître mise à part si nous avions déjà eu le plaisir de se rencontrer. Chose qui apparemment n'était pas le cas. Second inconvénient, il était impossible de communiquer entre nous. Vous avez déjà vu un loup parler ? Nous n'étions pas dans un dessin animé, la réponse était donc négative. Le seul moyen que nous avions pour essayer de partager nos idées, était d'entretenir un lien visuel et d'essayer de faire passer des messages, rien qu'avec le regard. Malheureusement, ne connaissant pas la personne se trouvant devant moi, je n'avais pas le plaisir d'entretenir ce genre de relation. De plus, je n'avais aucune envie de me transformer en humain. J'étais bien sous ma forme animal et je n'avais aucune idée d'où se trouvait mes vêtements à présent que je m'étais éloigné de ma place initiale. Soit, si elle venait à reprendre sa forme originale peut-être ferais-je de même afin qu'elle ne se sente pas seule.

Ce fut donc la première à reprendre forme humaine. Si je voulais pouvoir répondre aux questions de cette candidate je me devais de faire pareil. J'attendais néanmoins quelques instants pour analyser qui se trouvait en face de moi. Son visage ne me disait absolument rien du tout ! Même durant les primes je n'avais pas dû faire attention à elle, elle avait dû se faire extrêmement discrète durant ses premières semaines. Nous voilà tous les deux humains, adieu forme animale que j'aimais tant. C'était assez étrange de préférer être en loup qu'en lorsque nous ne sommes pas né ainsi, mais chacun le sentait à sa manière. « Hum...nop ! » Il fallait sans douter que tout le monde ne naissait pas loup. D'ailleurs, c'était une question que je ne m'étais jamais posée au sein de cette aventure. Qui était né loup et qui s'était fait mordre. Entreprendre cette conversation pouvait être intéressante, quoi qu'un peu étrange vu la situation dans laquelle nous nous trouvions. Ce n'était pas tous les jours que je me posais totalement nu avec une parfaite inconnue pour parler de la pluie et du beau, mais il faisait bon de quoi ne pas me dégoûter d'être ici. « Toi j'ai l'impression que ce n'est pas le cas » Peut-être avais-je des a priori trop direct, mais c'était le sentiment que je ressentais.

L'intonation de sa voix en disait long. Essayait-elle de me prendre de haut ? Car ce n'était pas franchement le genre de personne que j'appréciais. J'étais peut-être né loup, je m'étais peut-être fait mordre, mais ce n'était pas pour autant que je salissais ce que j'appelais à présent « ma race » « Je n'ai jamais été aussi heureux de toute ma vie ! » affirmais-je avec fierté. Certaines personnes pouvaient prendre ça comme une malédiction, mais pour ma part ce n'était pas mon cas. J'étais à présent fier de ce que j'étais et je ne m'étais jamais senti aussi libre que lorsque j'étais encore un être humain, un véritable vagabond qui traînait dans son immense château qui était semblable à celui de Versailles. J'essayais d'analyser sa réaction et elle avait l'air d'une froideur. En même temps, elle n'avait pas l'air d'avoir très chaud et on ne pouvait pas dire qu'elle était très couverte. Néanmoins, elle tentait une petite blague pour détendre l'atmosphère qu'elle avait rendue tendue à cause de ses questions. J'aimais beaucoup l'humour, quoi que certaines blagues laissaient à désirer, mais cette fois-ci, j'esquivais un léger sourire, mais pas de quoi à se rouler par terre. « Et c'est moi où tu m'as prise de haut en me posant cette question ? » En une seule question j'avais réussi à rendre cette conversation toute aussi pesante qu'au début, mais je me devais de savoir si ma réponse l'avait dérangée et si oui, en quoi.

Je trouvais le comportement de la demoiselle de plus en plus bizarre et le silence qui venait de s'installer n'arrangeait en rien la situation. Alors, au lieu de me répondre gentiment comme toute personne de normale aurait fait, elle préférait prendre la fuite en s'étant transformé en loup pour aller plus vite comme si son but était de me semer. Une chance pour elle, je ne comptais pas la poursuivre, je préférais rester allonger par terre à réfléchir de tout et de rien. Je m'improvisais un camp nudiste à moi tout seul, mais vu qu'il n'y avait personne pour me déranger ou quoi que ce soit d'autre, je pouvais me le mettre. Je repensais à la réaction de la demoiselle qui restait étrange à mes yeux, mais je passais outre ce comportement bien décidé à ne pas me prendre la tête aujourd'hui.

[SUJET TERMINÉ]

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