Pourquoi je suis venu ici moi ? C'est même pas mon dortoir et j'ai pas envie de monter les escaliers. Le problème c'est que j'étais certaine que quelqu'un venait de me prendre une de mes robes. Non je ne suis pas paranoïaque, elle était là hier et maintenant elle n'y est plus. Alors, ma conclusion est qu'on me la prise, normal, logique. Je ferai un bon détective j'en suis certaine. J'avais déjà fouillé le dortoir diamants elle n'y était pas et maintenant je me dirigeais en direction du dortoir rubis. J'étais tellement de mauvaise humeur que je me fichais complètement s'il y avait encore des gens qui dormaient. De toute façon c'était leur de se lever. L'avenir appartient à ce qui se lève tôt. Je m'occupe de leur avenir. En arrivant je remarquais qu'il n'y avait personne à l'horizon, tant mieux. Enfin tant mieux pour eux. Je me dirigeais directement vers le vestiaire du dortoir. Elle devrait être dans le coin. Je commençais ma recherche en envoyant balader les vêtements dans tous les sens. « J'ai pas que ça à faire ! » dis-je en me plaignant. Alors que j'attrapais une robe, je me pris les pieds dedans et je déchirais par la même occasion un bon morceau du fameux tissu. « Et merde. » dis-je en balançant le morceau plus loin. puis à ce moment-là ma mémoire refit surface. J'avais pas prêté ma robe à Vixy hier ? Et merde. Je fais quoi moi maintenant ? Dans un élan de désespoir je me lançais tomber par terre au milieu du carnage. Si je fais semblant d'être morte peut-être qu'on ne me dira rien. « Ouais je vais faire ça. » Je fermais les yeux en attendant que quelqu'un vienne ramasser l'épave que je suis à l'heure actuelle. Vivre avec tout ce monde ça me fatiguer tellement.

Voilà un jour maintenant que mon entrainement avec Judi est terminé et je peux vous dire que je suis toujours une grosse épave. Mon corps a été envahi par des courbatures, des bleus, des égratignures que même mon fond ne teint ne peut cacher. Le pire dans l’histoire reste quand même mes cheveux emmêlés qui sont passés de soyeux à dégueulasses en une petite heure seulement. Le résultat de cette petite histoire est que, je suis d’une humeur massacrante. Même plus que massacrante, j’ai carrément des envies de meurtres quand je vois certaines personnes. C’est vraiment le mauvais jour pour venir me chercher. Pour me calmer je décide d’aller faire un petit footing prêt du lac. Malheureusement pour moi il n’y a pas vraiment de soleil aujourd’hui, le ciel est gris, un orage s’annonce et il ne tarde pas à pleuvoir. Bon je prends mon temps pour remonter au château, croisant Maia & Fauve au passage, je discute longuement avec elles avant de retourner dans mon dortoir prendre une petite douche. La pièce est déserte, il n’y a pas âmes qui vivent, je ne sais pas ou les autres sont passés mais en tout cas un peu de calme en ce lieu ne peut pas me faire du mal. J’attrape une serviette, des affaires de rechange et je pars donc direction la salle de douches lorsque j’entends quelqu’un pénétrer dans le dortoir. Je ne fais pas vraiment attention – même si la personne parle toute seule ce qui est assez bizarre je dois dire -. C’est surement Yasmine, cette fille est étrange, les vampires le sont un peu tous en fait maintenant que j’y pense mais Yasmine bat des records. On pourrait lui décerner le prix de la fille la plus chelou du château – pareil pour ange mais lui n’est pas une fille, même s’il essaye (le résultat n’est pas très concluant je vous l’accorde) – Bref après être sortie de la douche, avoir séché mes cheveux et m’être habillée, je retourne dans le dortoir ou je trouve avec stupéfaction une jeune femme inerte, étalée sur le sol au milieu d’une pile de vêtements. Je me précipite vers elle, on ne sait jamais, elle est peut-être morte. « OH MON DIEU » Je m’accroupie à ses côtés et la retourne « JE NE CONNAIS PAS LES PREMIERS SECOURS MAIS JE SUIS BELLE ALORS TOUT IRA BIEN » Je la secoue un peu, puis mon attention se porte sur un des vêtements posé par terre. C’est ma robe, ma robe de cocktail fétiche, celle qui a été importée d’Italie. Elle est déchirée, ruinée, foutue. Je lâche la candidate la fusillant du regard. « C’est quoi ça ? » J’ajoute sèchement en pointant la robe du doigt.

Je vous l'accorde, j'avais l'air d'une gamine. Au lieu de faire face à la bêtise que je venais de faire, je préférais mourir. Au moins c'était radical. Je n'avais donc plus qu'à attendre. Sauf que quelqu'un arriva. Oh merde. Si je bouge je suis fichu et si je bouge je le suis aussi. Alors, autant ne pas bouger. J'entends la personne criait. J'aurais bien ouvert un oeil, mais on sait jamais avec un peu de chance elle va me laisser mourir au milieu des vêtements. De nos jours on ne pouvait pas mourir tranquille. Bon je décide de ne pas bouger et quand elle sera partie je vais m'enfuir comme une voleuse et elle passera pour une folle. Enfin mon plan tomba vite à l'eau quand elle me reposa brusquement au sol. J'ouvris un oeil et vu qu'elle me regardait je décidais d'ouvrir les deux. Triste monde, j'allais avoir affaire à médusa. Enfin Cordélia pardon. Elle désigne la robe du doigt et me demande ce que c'est. Je me relève en la regardant bizarrement. « Bah une robe ? » Attendais c'était peut-être une question piège. Enfin vu sa tête elle n'avait pas l'air très heureuse de voir cette robe. « Mmmh. J'imagine que je vais avoir des problèmes ? » Avant qu'elle ne répond je me relevais et pris la robe dans mes mains. Ha bah oui c'était bien la robe, que j'avais déchiré. En même temps, je l'avais pas fait exprès. « C'est une nouvelle mode. Tu dois porter des vêtements à moitié déchiré c'est hype. » Pas convainquant ? Au moins j'aurais essayé. Finalement j'aurais peut-être mieux fait de mourir par terre. J'attrapais le bout de la robe à moitié déchiré qui pendouillait. Si la situation n'était pas en ma défaveur, j'en aurais rigolé. Je relevais la tête essayant de cacher mon sourire en coin. « Médusa. euh pardon Cordélia. Je suis désolé vraiment cette robe méritée de vivre plus longtemps. Tu veux qu'on l'enterre, je peux écrire un petit mot pour elle. » J'aurais bien posé ma main sur son épaule en disant ça, mais j'avais peur qu'elle ne me la mange. Ok. Ce n'était qu'une robe, mais je sentais que j'allais en prendre plein la tête. Elle ne va quand même pas me faire une crise pour une robe enfin j'espère. Quoique vu sa tête je pense que j'allais avoir le droit à une petite crise de sa part. Il y a des jours comme ça on devrait pas se lever.

La fille est totalement perdue, complètement à l’ouest, le regard vide, je me demande si elle n’est pas aussi attardée qu’Absinthe, qui pourtant en matière de stupidité met la barre très haut. Je ne connais pas son nom, je trouve qu’elle a des airs d’Ange. C’est une conspiration ou quoi ? Ma main à couper que c’est en fait sa cousine cachée et qu’elle aussi est un homme. « Bah une robe ? » La fille touche le fond là. « Nan sans blague ? Une robe ? Tu es certaine ? Je pensais que c’était un balai... » J’ajoute sèchement, attrapant le bout de tissu pour l’examiner. Je ne sais pas ce qui est arrivé ici mais cette fille est pour moi l’unique responsable de ce fiasco. « Je peux savoir c’est quoi ce bordel ? » Puis elle me demande si elle va avoir des problèmes. Encore heureux… « Mais attends, tu fais quoi ici ? Je ne t’ai jamais vu dans le château, tu es membre de la production ? Maquilleuse ? » C’est la première fois que je la vois, je vous jure. Je suis frappée par un éclair de lucidité, je comprends maintenant. « Mon dieu, mais tout s’explique… Tu es une fan obsédée qui est entrée dans le château par effraction pour venir subtiliser une de mes robes… AVOUE-LE. » Cette théorie est quand même poussée, mais très plausible je dois l’admettre. « C'est une nouvelle mode. Tu dois porter des vêtements à moitié déchiré c'est hype. » C’est qu’elle essaye de m’embobiner la garce ! J’y connais un rayon en mode et je peux vous dire que cette robe est irrécupérable. A moins qu’Eukleia ou Calliste puissent lancer un sort dessus pour qu’elle retrouve son apparence d’antan, mais j’en doute, les pauvres sont un peu limités au niveau sortilèges en ce moment. « Sais-tu au moins quel prix elle a couté ? Elle vient d'Italie ... ITALIE » Je la regarde de haut en bas. « Quelle question… Vu ton manque de style apparent tu ne dois rien connaitre à la mode. » Je m’acharne un peu sur elle je crois. « L’enterrer est une mauvaise idée, je veux bien te pardonner si tu me laisses faire ça.. » Je m’avance vers elle, attrape son haut et tire de toutes mes forces si bien que les coutures au niveau des épaules lâchent. « Voilà… »

Cordélia fait bien toute une histoire pour rien. Enfin j'imagine qu'elle aime bien crier dans tous les sens. Remarque si ça l'amuse c'est pas comme-ci ça me dérangait. Ha tiens maintenant elle me dit que je suis une fan obsédé. J'apprends des choses que je ne savais même pas sur moi-même. Je la regarde totalement blasé. J'aurais bien soupiré pour lui montrer au combien j'en avais absolument, totalement et royalement rien à foutre, mais je pense que ça serait pas bien venu à cet instant. Je ne prends même pas la peine de lui répondre. Puis que ça robe vienne d'Italie, du pôle nord où je ne sais où ça m'intéresse que très peu voir, pas du tout. Non en fait j'en avais toujours rien à foutre. Cordélia se dirige alors vers moi, attrape mon tee-shirt et tire dessus afin de le déchirer. Alala. « Tu sais si tu voulais me déshabiller il fallait simplement me demander d'enlever mon tee-shirt. » Okay, je blaguais et je sentais que ça aller l'énerver, mais qu'importe. J'assumerais les conséquences. « C'est qu'un tee shirt. Un bout de tissu sans importance. » J'attrape alors mon tee-shirt que j'enlève, de toute façon il est foutu maintenant. De toute façon j'avais mis un débardeur en dessous. Je me retourne vers Cordélia. « Tu veux encore me sauter dessus pour me déchirer mon débardeur ou ça ira ? » ha oui tiens je me rappelle qu'elle pensait qu'elle avait affaire à une fan, il fallait que je rectifie l'erreur. « Et non je ne suis pas une fan. Je m'appelle Saphyr, mais tu m'as pas vu tout simplement parce que j'ai aucune raison de crier de tous les sens en me prenant pour la reine du monde. » Pas comme elle quoi. Enfin j'avais pas besoin de le précisé je pense qu'elle avait compris l'allusion à sa petite personne. Je soupire une nouvelle fois avant d'ajouter. « Comme disait Shakespeare, beaucoup de bruit pour rien. » Petite allusion littéraire, pas sur qu'elle comprenne, mais qui sait elle peut encore me surprendre. Je regarde le bordel que j'ai mis partout et en ignorant totalement Cordélia je commence à ranger. Comme je l'avais dit j'assume les conséquences et là il fallait bien que je répare mon erreur. Je tombe alors sur une culotte de grand-mère. Genre une espèce de truc qui te fait paraitre moins grosse. Je me retourne vers Cordélia. « C'est à toi je suppose, hein ? » lui dis-je avec un sourire en coin. J'aurais bien rigolé, mais un robot ça rigole pas.