calliste

J'avais décidé de vaincre mon dégout envers l'eau. De ne plus le laisser me stopper de faire ce dont j'avais envie de faire. Oui, j'étais un guerrier. J'étais de ceux qui ne se laisseraient plus jamais effrayer par quoi que ce soit. Ou presque. Voyez, il y avait encore les sangliers que je trouvais particulièrement effrayant, hm... Mais bon, ce n'était pas grand chose n'est ce pas ? Enfin, ce n'est pas comme si c'était méchant un sanglier... Toujours est-il que cette fois là, j'étais bien décidé à aller me baigner, enfilant un simple short de bain noir. Bon, il ne faisait pas très chaud, je vous l'accorde, et j'avais toujours été des plus frileux. Cependant comme j'avais pu vous le confier, je demeurais plus rapide qu'un éclair. Plus vif qu'un oiseaux gobant sa proie. Plus hm... Ouais, voilà. Vous avez compris l'idée. Et puis de toute façon je ne tarderais clairement pas à vous le prouver puisque je repérais un Calliste, pensif, posté au bord du lac. Je me souvenais que nous nous étions rencontrés à cet endroit précis, et que Colombe m'avait même invité à le pousser dans le lac. J'avais bien évidement réfuté cette offre, mais aujourd'hui était un nouveau jour, et je comptais bien retenter ma chance. Ni de une ni de deux, mon accélération se fit brutale, et alors que je courrais vers le jeune homme je ne tardais pas à crier. « J'en connais un qui va faire trempeeeette ! »et là dessus, j'enroulais le corps encore habillé du jeune homme de mes bras et l'entrainais dans ma chute. Paf. Nous tranchions l'eau comme deux épaves, s'enfonçant dans le bassin. Encore saisis du jeune homme, je nous ramenais alors rapidement à la surface, un immense sourire enfantin s'esquissa sur mes lèvres, une fois que l'air nous était redonné. Le genre de sourire que les gamins ont lorsqu'ils ont fait une bêtise. Le genre de sourire qui les excuses dans 90% des cas. Vous voyez, ce genre là, de sourire. « Bonjour ! » petite pause « Hm... Bonsoir, plutôt... J'me suis dit que ce ne serait pas drôle de me baigner tout seul, alors puisque tu t'es gentiment proposé, et que j't'aime bien... » bien oui, dans ma tête il avait accepté de me suivre. De toute façon, il était de toute évidence trop tard pour faire demi tour.

Je marche lentement vers le lac du château, il est tard, mais je m'en fiche un peu. Ça fait déjà deux bonnes heures que je suis allé me coucher, mais les bras de Morphée semblent bien décidés à ne pas m'accueillir ce soir, je soupire, pourquoi je m'étonne d'ailleurs ? Ça fait déjà quelques jours que je ne parviens plus à trouver le sommeil, pour être précis, je n'y arrive plus depuis ce jour où j'ai demandé "ce service" à Cordélia, je ne sais même pas de quoi il s'agit, mais je dois dire que ça a le don de me torturer l'esprit jusqu'à troubler mon sommeil de toute évidence... Enfin bref, je poursuis mon chemin en solitaire jusqu'au lac - qui semble être mon lieu de prédilection pour mes nombreux moments solitaire - je me débarrasse machinalement de mes chaussures et remonte mon pantalon jusqu'à mes genoux avant de m'asseoir au bord du lac et d'y plonger les pieds. Je me laisse envahir par le bruit ambiant, ça pourrait sonner assez étrange quand on sait qu'il est actuellement 23 heures passées, mais voyez-vous, lorsqu'on ferme les yeux et qu'on prend le temps d'écouter, de nombreux bruits sont discernables même dans la nuit la plus profonde. Je fais bouger mes pieds dans l'eau, un peu à la manière d'un petit enfant, ça me fait sourire, mais je vois le reflet de quelqu'un dans l'eau, je me relève aussitôt, choqué et scrute à nouveau l'eau sombre du lac, mais plus rien. Je ne suis pas fou, il me semble bien avoir vu quelqu'un, un homme blond, mais je n'ai aucune idée de qui il pouvait bien s'agir et pour une raison que j'ignore je pleure là, comme un idiot sans comprendre la raison de cette brusque tristesse. J'entends comme des pas venant dans ma direction, j'essaye alors d'essuyer rapidement mes larmes avant qu'on ne me prenne sur le fait, mais j'entends très vite une voix familière avant de sentir deux bras s'enrouler autour de ma taille et d'être entraîné dans l'eau. Je peux vous assurer que si cela avait été n'importe qui d'autre, je lui aurait fait passer un sale quart d'heure, mais le sourire de Bo ne peut qu'en faire naître un sur mon propre visage. « Bonsoir, je crois qu'on a pas la même conception du consentement Bo, mais bon, tant que c'est toi on va dire que suis consentant. » le type est arrivé au bon moment je dois dire, puis maintenant que je suis mouillé mes larmes ne sont pas certainement visibles. Je constate finalement la présence de ses bras toujours autour de ma taille, j'hausse un sourcil et lui lance tout de même « T'aurais au moins pu m'enlever mes vêtements, dans ton idée de consentement, de quoi j'ai l'air maintenant avec mes habits mouillés ? » avec un léger sourire évidemment.