Ok c’est définitif, je suis un drogué. Un drogué des bourgeons. C’est moins classe qu’un accro au crack ou au cristal meth. Imagine en enfer le type te demande pourquoi t’es là : ‘baaah, j’ai fait une overdose aux bourgeons magiques.’ La honte des méchants, le loser par excellence, hué et moqué. Mais bon là vous voyez, je m’en fous un peu. J’ai ces foutues nominations dans le crâne qui m’empêchent de dormir depuis trois jours, et demain c’est le dernier quartier en plus d’être jour de prime. Et je sais qu’il y a beaucoup de chances pour que je me casse de ce château, parce qu’à part les frangins, la fée vorace et mon binôme, les candidats ne me portent pas vraiment dans leur cœur. La ventouse et bobonne ont envie de me castrer, la folle du cul a juste envie de me baiser, le loup Bieber me planterait un poignard dans le dos pour sauver son cul et le boutonneux est un casse-tête chinois totalement irrésoluble. Quant aux autres je ne saurais pas franchement me prononcer, mais ils ne respirent pas la sympathie à mon égard. Alors j’ai envie de me barrer loin d’ici, même si ce n’est que dans ma tête, et je lorgne ces plantes depuis bien un quart d’heure avant de me décider à en avaler une, laissant l’autre sur ma superbe couverture constituée de deux pulls volés dans les vestiaires des candidats. Puis je m’approche au bord du lac, fixant la surface calme en attrapant un caillou relativement plat. Et je lance ma pierre qui ricoche à deux reprises. « Tiens, prends ça fesses de baleine ! » Oui parfaitement, je suis en train d’imaginer la ventouse dans les eaux de ce lac. Mais je perçois un bruit dans les arbustes qui m’interpelle, et je fais volte-face, plissant les paupières. « Si t’es venue pour mater c’est le moment d’en profiter, demain je serai peut-être plus là. » Ouais parce que c’est sûr que j’ai un admirateur secret qui m’a suivi jusqu’ici pour lorgner mon beau cul. Je distingue une chevelure blonde, enfin je crois, du coup j’en déduis que c’est une fille, parce que je crois bien être le seul gars aux cheveux blonds. « J’te fais même un strip gratuit pour l’occasion ma belle, ouais. » Ok, je crois que ça va plus là. Enfin je commence quand même à dézipper la braguette de mon jean en exécutant un haussement de sourcil séducteur, mais je me mets à me tordre de rire comme un parfait bouffon avant de tituber jusqu’aux pulls en apercevant bobonne. Ah tiens, elle va pouvoir m’accompagner. Sauf que mon pantalon me descends à moitié sur les fesses et m’empêche de marcher correctement. « WOW, vas-y lâche-moi ! » Je gueule dans le vide en tombant à genoux sur l’herbe, attrapant le bourgeon restant entre mes doigts. « Sinon j’ai aussi un truc suuuuuuuper cool à t’montrer, genre tu vas te sentir tellement bien que t’auras envie de couvrir le travelo de pétales de rose. » Pas mal, hein ? « Le pauvre quand même, il a pas du avoir une vie facile. Je suis sûre que sa mère voulait une fille alors elle lui a menti au sujet de son sexe, comme dans Shameless. » Je prends un air vraiment peiné en relevant mon visage vers bobonne. « T'imagines, s'il croit qu'il est une fille ? » OH MON DIEU, c'est tellement affreux que j'en pleurerai presque. Mais à la place, je recommence à rire comme un abruti, le genre de rire des gens perchés qui perçoivent une autre réalité que la tienne, et j'arrive pas à m'arrêter.

Le stress va avoir ma peau. Ma manucure n’est plus. Je me ronge les ongles depuis l’annonce des nominations. Bien sur les autres candidats ont jugé bon de me mettre contre Maia & Fauve, statistiquement c’est limite une certitude qu’une de nous va virer vendredi soir. Notre rêve de terminer l’aventure toutes les trois est maintenant brisé. Ce qui est totalement injuste lorsque l’on sait que des plantes vertes comme Yasmine ou Saphyr sont toujours là. Faut croire que la production aime le jardinage. L’unique responsable de ce désastre est le travelo de l’aventure, mon ennemi juré, ANGE. Je préfère ne pas le croiser pour l’instant, j’évite de trop trainer dans le dortoir rubis, je ne voudrais pas commettre un meurtre à l’écran vous comprenez. Ce soir là, j’avais absolument besoin de me détendre et comme d’habitude, devinez ce que j’ai fait ? Je suis allée me promener dans le jardin histoire de me dégourdir les jambes. Je m’enfonce dans les bois, sans prêter attention au monde qui m’entoure, à la lune et aux étoiles qui brillent dans le ciel, à la petite brise du soir qui souffle sur mon visage. Quelques minutes plus tard, j’arrive au bord du lac ou je remarque une silhouette masculine qui m’est vraiment familière. « Si t’es venue pour mater c’est le moment d’en profiter, demain je serai peut-être plus là. » On ne peut jamais être tranquille ici… Voilà Sullivan, le Sullivan, celui qui me tape sur le système depuis le début du jeu, celui qui a le don de me mettre en rogne par sa simple présence. Il n’a pas l’air dans son état normal. Il doit être complètement saoul, ou stone, ou les deux à la fois.. Je n’ai même pas la force de faire une remarque désobligeante ou de lui lancer une réplique cinglante, imaginez dans quel état psychologique je suis. J’ai perdu tout mon piquant. Le jeune homme se lance dans un strip, il dézippe sa braguette, là je me dis, quel foutage de gueule. J’ai essayé à plusieurs reprises de le forcer à se déshabiller, il a toujours trouvé un moyen de contrecarrer mes plans, et voilà qu’il le fait tout seul, comme un grand, alors que j’arrive là par hasard. Si seulement j’avais su. Il titube un peu, le pantalon à moitié baissé, il tombe à genoux dans l’herbe. Je m’avance vers lui. Je suis un peu inquiète sur le coup, il a l’air totalement déconnecté de la réalité en temps normal il aurait déjà essayé de m’assassiner... « Sinon j’ai aussi un truc suuuuuuuper cool à t’montrer, genre tu vas te sentir tellement bien que t’auras envie de couvrir le travelo de pétales de rose. » Je m’assois à ses côtes et attrape son visage histoire d’examiner ses paupières à la lumière de la lune. Il est complètement défoncé. Là vous vous attendez à une réaction adulte de ma part, je l’aide à se relever, je le raccompagne au château le temps qu’il retrouve ses esprits… Mais voilà… Je suis Cordelia... Pardonnez moi. « Putain vas-y tu tournes à quoi là ? Fais pas l’égoïste, dis moi que tu en as gardé ! » Moi aussi je veux oublier mes problèmes ce soir, moi aussi je veux planer et sortir ces putains de nominations de ma tête. Il divague sur Ange. N’empêche que ce qu’il dit ce n’est pas si con que ça, la théorie tient la route. « Je pensais être la seule à regarder cette série ! » Il ne peut pas s’arrêter de rire, il est parti dans son délire là, je suis en train de le perdre, alors je le gifle, rien de bien méchant, juste pour qu’il réagisse. « Concentre-toi Sulli ! Si tu m’aides à planer je te laisse voir mes seins ! » Une offre qu’il ne peut pas refuser.

Bobonne, elle est trop cool cette meuf. Regardez elle s’inquiète ça se voit, elle m’ausculte comme un médecin super concerné par le cas de son patient. Ou alors elle veut m’emballer en fait, j’sais pas. Avec elle on ne peut jamais jurer de rien. Limite je fermerai bien les yeux pour profiter de son baiser, mais en fait elle me relâche en me gueulant dans les oreilles. Eh attendez là, je suis en train de lui tendre mon bourgeon pour partager, mais visiblement elle n’a pas capté. Enfin j’suis content que ça l’intéresse de planer avec moi, parce que franchement le monde vu d’ici c’est carrément le panard. Y’a ce putain de lac qui brille tellement qu’on dirait que le travelo y a déposé toutes ses paillettes, et y’a ce petit papillon de nuit qui vient me butiner le doigt, TROP CANON. J’ai presque envie de convoquer la mémé pour m’excuser auprès d’elle de toutes les horreurs que j’ai dites et pensées à son égard. Je lui ferai même un bisou tiens, ouais, un bisou à la vieille. Et puis là genre, elle regarde shameless. Je bondis presque sur mes pulls, lui attrapant les mains. Sérieux ? C’est carrément fantastique. « PUTAIN c’est trop cooool. Attends tu rigoles, j’ai attendu trois saisons que Mickey emballe Ian, c'était … dé-men-tiel. » Et j'insiste bien en montrant trois doigts. OH MON DIEU. Perte de crédibilité de niveau 100, atterrissage immédiat demandé. Ouais, sauf que là j’suis tellement dans mon trip peace and love que je me rends pas vraiment compte de l’énorme connerie que je viens de dire. Je me bidonne comme un abruti après avoir imaginé le travelo en adolescente à couettes, et la blonde me file une claque qui me stoppe net. EH OH, c’est pas cool ça. « La violence c’est mal bobonne. » Ta gueule. Puis le mot ‘seins’ se fraye un chemin jusqu’à mon cerveau qui fonctionne un peu au ralenti, et mon regard s’éclaire. « Sérieux ? J’peux les toucher ? » Et j’ai ma main qui se gèle dans les airs, agitant le bourgeon devant son nez. Elle a l'air triste la pauvre, sûrement à cause des nominations. C'est vrai que ce serait la morte qu'on parte elle et moi, y'aurait plus de gens cool dans ce château. Alors j'ai envie de lui dire un truc réconfortant, made in Sullivan. « J’suis sûr qu’ils sont terribles tes seins … parce que t’es super bonne quand même. » Je regarde fixement sa poitrine en attendant qu’elle gobe la plante, super fasciné par le spectacle. « T’sais quoi ? J’te pardonne toutes tes misères, genre je t’absous de tous tes péchés. » Je dis un peu comme si je parlais à sa poitrine. Non parce que c’est pas une vraie méchante bobonne, ça se voit. Elle est super cool en fait. Alors je fais le signe de croix autour d’elle comme si j’étais son prêtre confesseur, et puis je me marre en m'imaginant dans une soutane. « Ah non ce serait trop moche. » Je lâche, venu de nulle part.

Le pauvre Sullivan est dans son monde et croyez moi, vu l’état dans lequel je suis, je voudrais bien l’y rejoindre. Je le trouve limite mignon comme ça, il devrait se droguer plus souvent il deviendrait tout de suite beaucoup plus supportable. « C’est dommage que Ian soit gay, il est devenu vachement hot au fil des saisons… C’est le seul roux que je trouve potable. Je crois que je suis un peu jalouse de Mickey en fait… » J’ai beau être une bombe sexuelle, les hommes ont peur de moi, je dois surement les intimider, c’est le prix à payer lorsqu’on a une grosse personnalité. « La violence c’est mal bobonne. » Je suis d’accord, la gifle était un peu exagérée mais je ne pouvais pas résister à l’occasion.. « Tu vas t’en remettre tu es un grand garçon. » J’ajoute en lui tapotant la tête. Dès que je prononce le mot « sein » Sulli part au quart de tour, il est chaud le gars, il n’a pas trempé son biscuit depuis Fauve, ses hormones doivent travailler. Il agite devant mon nez un bourgeon, c’est donc ça, un bourgeon magique. C’est ce qu’il a du prendre pour être aussi high. Bon on va faire avec les moyens du bord, Ce n’est pas top mais il ne faut pas cracher dans la soupe. J’essaye de l’attraper mais Sulli m’en empêche. Il part dans un délire que lui seul peut comprendre, il m’absout de tous mes péchés. C’est gentil, mais avec toutes les choses que j’ai à me reprocher je pense que l’absolution c’est un peu tard. Il continue à fixer mes seins. Je crois que je suis en train de perdre patience.. Merde je vais prendre les devants parce que dans une heure on y est toujours. J’attrape ses mains et les posent sur mes seins, le gars est complètement fasciné, il ne sait pas comment réagir, je profite de l’effet de surprise pour attraper le bourgeon « Je te laisse trente secondes pour les toucher. Mon chirurgien a fait un travail fabuleux n’est-ce pas ? » J’avale la plante, le gout n’est pas très plaisant. Je suis un peu septique mais vu l’état de Sullivan, je pense que je ne vais pas tarder à planer. Je regarde ma montre histoire de compter les minutes, puis je commence à voir un peu flou, j’ai la tête qui tourne, le loup lui continue à rire tout seul. « Pourquoi tu rigoles moi aussi je veux rire … » J’avance vers lui mais je trébuche, je l’emporte dans ma chute, on se ramasse tous les deux la tronche dans l’herbe. Je n’ai pas la force de me relever alors je fais l’étoile. « Je crois que j'ai raté une marche » Me voilà en train de rire aux éclats, je me marre comme jamais auparavant, j’en ai mal au ventre, je pleure sans savoir pourquoi. « Ooooh, pour une fois que tu as une bonne idée... Cette plante, c’est la vieee. Je te pardonne aussi, d’être un gros connard déjà, puis d’avoir un petit pénis et de plus beaux cheveux que moi. C'est vrai l'autre bombasse blonde ici c'est toi.» Putain mais ferme ta gueule Cordelia, arrête de dire des conneries. Il a raison le con, le lac brille de mille feux, comme si Ange y avait déposé des paillettes. « Je veux me baigner ! Tu crois que c'est risqué ? Genre j'ai pas envie de me faire manger par une moule géante...».

Glouglou. Ce n’était pas le bruit du dindon, mais bel et bien de la bouteille qu’Eukleia se descendait seule, avachie dans le salon, au bord de la crise de nerfs. Elle ne pensait pas que l’idée de pouvoir perdre l’aventure aussi tôt pouvait la mettre dans un tel état d’énervement. Elle s’était sûrement jugée plus forte qu’elle n’était, après tout. Elle avala une nouvelle gorgée de Vodka. Elle détestait cet alcool, mais c’est tout ce qu’elle avait trouvé pour noyer ses veines et oublier son pouls qui accélérait de manière désagréable dès qu’elle pensait au prime à venir. Il était hors de question qu’elle se fasse écraser par ces bouseux. L’alcool montait à sa tête et la rendait un peu plus violente avec elle-même pour commencer. Elle décida que l’air frai du dehors lui permettrait peut-être de calmer un peu mieux la tension qui montait dans son esprit. Elle se força à siffloter tandis qu’elle descendait dans le parc, continuant à avaler gorgée sur gorgée. Elle ne tenait pas bien l’alcool ce soir-là, c’était parfait. Elle voulait être ivre. Elle voulait se prendre la plus grosse cuite de toute sa vie. Son sifflotement devenait de plus en plus naturel et elle se mit même à gambader en chantant : « Viens au pays des Schtroumpfs où tout est merveilleux, viens au pays des… » sans même se soucier de savoir si des gens seraient là pour la voir se ridiculiser de cette manière-ci. Dans un mouvement un peu trop brusque, elle lâcha la bouteille de vodka qui tomba à ses pieds. Elle ne s’en rendit même pas compte et voulut continuer d’avancer. Elle trébucha, sans en comprendre la cause. Son nez était dans l’herbe fraîche et elle entendait des rires et des paroles juste… devant elle. En effet, elle venait de tomber devant deux paires de pieds. Elle leva la tête et apperçut Cordelia. Oh ! c’était sûrement la première personne qu’elle avait envie de voir ce soir-là. Elle se traîna à moitié à quatre pattes sur elle en disant : « Cordeliiiiiiiaaaa, ma chérie. Comme je suis contente de te croiser, je suis ronde comme un rond. » Elle s’écroula sur la poitrine de la demoiselle et plaqua ses lèvres contre les siennes, sans vraiment réfléchir à ce qu’elle faisait. Elle rompit le baiser qui ne dura qu’une seconde, juste histoire de dire et s’exclama, moqueuse : « Ouah, tu fricottes encore avec… » Elle se tourna et se rendit compte que la personne qui se trouvait à côté de Cordelia, au sol, n’était autre que « SULLIVAN » Oula, c’était sûrement la dernière personne qu’elle avait envie de voir ce soir-là. « Bah dites donc. » commença-t-elle à dire, puisqu’elle n’avait aucune idée de comment réagir. Puis, elle enchaîna. « OUAH, j’espère que vous complotez pas contre moi. J’ai pas besoin de ça avec ces nominations qui me tapent sur le système. J’en viens même à me tourner vers mon ami l’alcool. Tu connais ça, Corde, hein. » Quand elle buvait, Eukleia devenait un véritable moulin à paroles incompréhensibles qui s’enchaînait dans une démonstration sans queue ni tête. Elle les regarda un instant, les scrutant, toujours à moitié avachie sur une Cordelia au sol. « MAIS… » Les yeux des deux candidats étaient complétement explosés, rouges à souhait. « Vous êtes complétement défoncés, en fait. » Elle éclata de rire. Ils semblaient tout autant hilares. Elle tomba à côté de Cordelia, au milieu d’elle et de Sullivan. Elle se mit en position étoile comme Cordelia et attrapa les bras des deux candidats : le droit de la blonde et le gauche du loup. Elle se sentait bien. Elle plongea son regard dans les étoiles, un petit sourire béat sur ses lèvres qui avaient connu tant de moqueries. « On est nominés tous les trois, pas vrai. Je suppose que vous êtes tout autant déprimés que moi. Mais regardez... ON SE TIENT LES COUDES. » Lança-t-elle. Et dire que la veille, Cordelia et Eukleia étaient à moitié en train d’étriper Sullivan.

Ah bah non c’est pas dommage qu’il soit gay, vous imaginez, j’aurais jamais pu fantasmer sur lui dans le cas contraire. Et moi aussi, je suis jaloux de Mickey. Ou de Ian en fait. Parce que les gars en tenue militaire ça m’excite autant que les petits voyous. Bref, j’ai pas trop le temps de m’extasier sur cette pensée, parce qu’elle me file une claque. Mais bon, elle se rattrape plutôt bien bobonne, en me collant les mains sur ses nibards. DIEU EXISTE. Je tâte sans me gêner, après tout c’est elle qui a demandé, mon regard fixé sur sa poitrine plantureuse. « Putain, carrément. J'ai envie de te les prendre pour dormir avec ... » J’en ai presque le souffle coupé tellement on dirait des vrais. C’est fou ce qu’on peut faire de nos jours avec les bons outils. Sauf qu’elle s’étale sur moi en essayant de bouger, mes mains quittant leurs cibles. « EHHHH t’as triché ça fait pas trente secondes ! » Je fais remarquer avant de me mettre à rire moi aussi. Raté une marche, c’est hilarant. Ouais parce qu’il n’y a pas de marches vous comprenez. Non ? Bon. C’est visiblement le grand soir du pardon et des confessions, genre elle m’avoue que mes cheveux sont les plus beaux de la terre –comme si je le savais pas déjà-. « On doit tellement les exciter de l’autre côté de l’écran, finalement on fera peut-être plus d’heureux en sortant d’ici. » C’est clair, on va peut-être même le proposer un rôle dans un film. « Attends mais … j’ai pas un petit pénis d’abord. » Et je prends sa main pour la foutre sur mon pantalon, entre mes jambes. Ouais bah elle a le droit de tâter elle aussi, c’est donnant donnant. Sauf qu’elle pense à autre chose –genre-, alors je me retourne sur le ventre pour mater le lac. « Ouais attends l’autre fois la sorcière aux grosses lèvres elle s’est fait mordre par un poisson ventouse. J’te jure, mais je suis sûr qu’il voulait juste saluer un membre de sa famille. » Et je ricane comme un abruti. « Au pire t’sais, je suis un prince charmant moi, je te la zigouille la moule géante. J’ai chassé un dragon à trois têtes sur le toit. » Je confonds un peu le dragon et le renard à trois queues du bosquet, parce qu’il n’en avait qu’une de tête. Et en plus il s'était tiré tout seul sans que j'ai eu besoin de lever le petit doigt, mais passons. Dans ma tête je suis un véritable héros. Et là, ma partenaire de drogue se fait agresser par la ventouse en question, et elle … L’EMBRASSE ? Je me tortille pour mieux mater, parce que d’ici je vois pas grand-chose vous voyez, sauf que ça ne dure pas longtemps. Merde, j’ai tout raté, la vie est injuste. Mais elle est pas un peu pleine la baleine –putain ça rime, je suis un génie- ? Si hein, complètement. « J’suis un mec trop cool, je complote jamais. » Ouais, genre quelqu’un va me croire. Sauf que là j’y crois vraiment à ce que je raconte. Je m’étale de nouveau sur l’herbe pendant que la candidate me scrute bizarrement. Quoi, elle veut venir au paradis elle aussi ? Ah non, elle vient juste de capter qu’on plane, et comme réponse je me mets à rire de nouveau. Juste pour l’accompagner parce que je suis trop cool comme gars. Je viens de vous le dire. AH MAIS pourquoi elle parle des nominations, c’est trop la lose ça comme sujet. Enfin j’aborde ça avec plus de sérénité là, tout de suite, le bras de la ventouse noué autour du mien. Sauf que je me remets à me bidonner en comprenant qu’elle fait peut-être une blague quoi : se tenir les coudes. Puis en fixant le ciel, y’a un truc qui me traverse l’esprit. « On est comme trois petites étoiles perdues dans l’univers. » Ouais, c’était la seconde hors sujet poète torturé incompris. Et puis je me redresse comme parcouru d’une décharge électrique, me débarrassant de l’étreinte de la ventouse en commençant à retirer mon t-shirt. « LE DERNIER A L’EAU FAIT UN MASSAGE AUX GAGNANTS. »Vaut mieux pas pour elles que ce soit moi. Alors je me précipite vers le bord du lac, me vautrant en trébuchant de nouveau à cause de mon jean entrouvert –à croire que je n’apprends pas de mes erreurs-. Aïe putain. Du coup je m’en débarrasse aussi avant de me jeter dans le lac, la tête la première. Et puis je resurgis, hilare, buvant la tasse. « … m’noyer … » C’est tout c’qu’on comprend de mon appel à l’aide.

« Putain, carrément. J'ai envie de te les prendre pour dormir avec ... » Qui peut le blâmer, personne ne peut résister à ma poitrine généreuse, j’vous avais dit que mon chirurgien esthétique faisait des miracles. Sa requête est un peu impossible à réaliser à moins que je dorme avec lui, ce qui ne va surement pas arriver de si tôt, enfin il ne faut jamais dire jamais mais je me vois mal passer après Fauve. Je suis dans un état pitoyable, pire que si j’avais enchainé les verres de vodka toute la soirée, ça monte vraiment très vite à la tête ces bourgeons magiques. J’espère cependant qu’il n’y a pas d’effets secondaires sinon je crois que je vais étriper Sullivan, pour de bon cette fois. Il a l’air vexé que je critique la taille de son engin, c’est la rumeur qui court dans les couloirs du château depuis le commencement du jeu, Fauve a un peu confirmé la chose mais elle mentait peut-être, elle devait avoir ses raisons. Là sans crier gare il attrape ma main et la dépose sur son pantalon, entre ses jambes. « Je crois que quelqu’un est content de me voir… » Je suis un peu déroutée, le pauvre garçon est carrément victime d’un complot parce que ce que je tâte là est tout sauf minuscule, c’est même assez imposant… C’est peut-être les bourgeons qui me font avoir des hallucinations, je ne peux plus vraiment savoir ou se trouve la vérité. Sullivan lance ensuite une vanne sur Eukleia et je ne peux pas m’empêcher de rigoler, puis il se compare à un prince charmant. Apparemment il a tué un dragon à trois têtes sur le toit, wahou quoi, le gars est juste trooop puissant, un dragon seul c’est quand même dangereux mais imaginez avec trois têtes en plus, j’sais pas comment il a fait pour s’en sortir. « Putain t’es sérieux ? Je trouve ça trooooop hot ! En plus avec ta coupe de cheveux tu ressembles au prince Philippe de la belle aux bois dormant, ça tombe bien. » Je sens alors un poids mort s’affaler sur mes jambes. Putain Eukleia est carrément sortie de nulle part, complètement ivre. La pauvre chérie devait avoir du mal à supporter le stress des nominations. Elle s’approche de moi à quatre pattes avant de s’écrouler sur ma poitrine et venir poser ses lèvres sur les miennes. Le baiser est bref mais très agréable, ses lèvres sont tellement douces, j’ai limite une révélation là. Je retire tout ce que j’ai pu dire sur sa bouche depuis le début du jeu. Cette fille est bonne, aussi bonne que moi, voir plus. Elle respire la sensualité, le sexe et une odeur de menthe. Ok je crois que je divague. « Kléeuiaaaaaa » J’arrive même plus à prononcer son nom de la bonne manière. Je ne sais pas quoi dire alors je me contente de chanter utilisant ma main gauche comme micro. « I KISSED A GIRL AND I LIKED IT » La sorcière remarque la présence de Sullivan. « C’est pas ce que tu crois, pas du tout. On complote pas, il touchait juste mes seins et moi la bosse entre ses jambes, grosse bosse d’ailleurs !» Elle ne met pas longtemps à comprendre qu'on est déchiré « Objection votre honneur. Je suis innocente et trop belle pour aller en prison » Eukleia tombe ensuite entre nous avant d'attraper mon bras « Oh putain mais imaginez qu’on devienne des triplés siamois… Ce serait possible ? » Voila un nouveau fou rire qui arrive lorsque Sullivan court en direction du lac en se vautrant une fois de plus avant de tomber à l’eau. Putain j’ai pas envie de faire un massage. Je roule sur Euklé, me débarrassant de mon haut de manière sensuelle puis de mon short que je jette dans un buisson avant de courir telle Pamela Anderson dans alerte à malibu pour rejoindre le loup dans l’eau. D’ailleurs, je ne le vois pas remonter à la surface. Merde. « PUTAIN IL VA SE FAIRE BOUFFER PAR UNE MOULE » Je plonge pour aller le chercher, ce serait dommage qu’il meurt maintenant.