C'est pas vrai, où je l'ai mis déjà cette connerie de feuille. Je continue à fouiller parmi les étagères, dix bouquins déjà éparpillés autour de moi. Je tourne rapidement les pages d'un livre de recettes magiques en vain, l'envoyant rageusement valser à côté des autres. Je cherche désespérément le dernier ingrédient pour ma potion paralysante aux orties, que j'ai dissimulé dans l'un de ces ouvrages. Mais évidemment je n'ai aucun souvenir du titre ou de la page dans laquelle se trouve la feuille violette dont j'ai besoin, et je me demande si le don de bobonne n'est pas à l'origine de cet oubli. Parce qu'habituellement, je me souviens précisément de ce genre de choses. J’attrape le livre sur les vampires dans lequel j’ai glissé une photo du Tigre en train de baver sur son coussin en espérant qu’un candidat tombe dessus –non non j’ai pas planqué là ma petite collection personnelle-, le jetant à côté de ses semblables. Il s’ouvre sur le sol, le cliché glissant hors du bouquin. Et puis je m’attaque à un ouvrage sur les gobelins qui s’échoue à mes pieds, puis un tome historique sur le monde magique. Finalement je m’empare d’un livre sur les dragons au moment où la porte s’ouvre. MERDE, je vais me faire surprendre en plein chantier, et je vois mal comment je vais pouvoir justifier ça. La silhouette de Fauve s’avance dans la pièce, et un sourire se glisse sur mes lèvres. « Tu viens récupérer la capote ? » Je lui demande en haussant un sourcil. Non parce que blondie m’a glissée qu’elle avait aperçu la folle du cul attirer le bûcheron dans cette pièce deux jours plus tôt, mais vu comment on bafoue toutes les règles élémentaires dans ce domaine j’ai un doute. En fait elle doit tous les baiser sans protection, ce qui fait une raison supplémentaire pour ne pas recommencer. Parce que le bûcheron, je suis certain qu’il a des morpions, ça se voit, il passe son temps à se gratter le pantalon. « J’ai vu le Kâma-Sûtra féérique dans le rayon là-bas si tu veux. » Je l’informe d’un geste du menton, en lui mentant évidemment honteusement. Même si ça ne m’étonnerait pas que la vieille ait planqué un truc porno là-dedans. « Tu me tiens ça deux secondes s'teuplé ? » Je lui lance le livre sur les dragons que je tiens toujours entres mes doigts, espérant que la couverture en relief va attirer son oeil et qu'elle sera suffisamment curieuse pour l'ouvrir. Parce que si elle le fait, il y a une chance pour qu'un hologramme de dragon surgisse en lui crachant un faux feu au visage. Ou alors elle se prendra un coup de griffe fantomatique. J'adore ces bouquins, ça fait vraiment flipper quand tu ne connais pas le principe.

Je crois que je me fais chier. Genre, clairement chier. C’est pour ça, j’cherche Cordélia ou Maia. J’sais pas, j’ai bien envie de cracher sur le dos de ces cons là, tout de suite, ça fera quelque chose à foutre, vous voyez ? Sauf que j’en trouve aucune des deux. Mettons, Maia peut éventuellement se faire ENFIN Nicola. Cordélia, je sais pas. Elle se tape peut-être Vixy dans un placard. Je suis sûre qu’elle va pas tarder à se la faire, voyez. Ce serait bien pour elle. Je commence à flipper qu’elle vienne dans mon pieu, maintenant. Bref. Je fouille quand même les pièces, avec l’espoir de tomber sur Maia et/ou Cordélia, qui ne baisent pas hein. Sauf que dans la bibliothèque, y’a que Sullivan. Capote. Baiser. Ça fait longtemps que je n’ai pas baisé. Quelle capote ? Ah, ouais. Ouais, je vois. Enfin je crois. Adonis. Ça me fait penser à un truc. Il était temps que j’y pense, d’ailleurs, j’avais presque oublié. Comment j’ai pu oublier ça. « En parlant de baiser… » Je commence. Ouais, capote, baiser, logique, voyez. « La photo. Je la veux. » Celle qu’il a pris quand j’étais avec Adonis, justement. Parce que je n’ai pas franchement envie qu’il se trimballe avec une photo de moi quasi nue sur Adonis quasi nu. En fait, je trouve même ça plutôt bizarre, MAIS BON. Et puis, quitte à choisir, j’aimerai aussi avoir des excuses, comprenez. Parce que merde, j’étais à deux doigts de baiser, c’est carrément dégueulasse de faire ça. Je sais pas, ça me viendrait jamais en tête, ce genre de connerie, peut-être par respect pour les autres –oui, oui, ne pas casser le coup de quelqu’un, c’est du respect. Encore, je me trouve même carrément sympa de ne réclamer que la photo, voyez, parce que quand je m’étais ramassée son putain de seau d’eau par la figure, j’étais plutôt d’humeur à lui courir après pour la lui faire bouffer, sa photo, et pour lui en mettre une. Sauf que bon, je suis presque sûre que de me voir courir après Sullivan à moitié à poil en l’insultant, ça paraitrait bizarre. Bref. Il se met à parler de Kâma-Sûtra féérique. Je le regarde, style, t’es pas sérieux. « Ça existe vraiment ? T’es sérieux là ? » Ah non mais là, mais attendez, mais il faut que je vois ça moi, c’est genre, inévitable là. Sauf qu’il me demande de tenir je ne sais pas trop quoi. Merde. Je jette un coup d’œil sur le bouquin. Dragons. Genre, on va me dire que ça existe, ça, les dragons ? Je sais pas, moi, hein, déjà qu’à la base, je ne pensais pas franchement que les loups, vampires et cie existaient, vous voyez. Ceci dit, si c’est comme ça que Sullivan passe ses soirées, je me dis que je suis outrageusement bonne –trop bonne quoi, après le coup du seau d’eau- pour venir le sauver de son désespoir. Ou alors, il déprime, je sais pas trop, parce que pour s’enfermer là seul, faut déprimer hein. Enfin, je pose le bouquin ultra-inintéressant sur une table et me dirige vers le rayon dont il a parlé. Non mais. Maintenant qu’il l’a dit, je suis sûre que y’a vraiment un Kâma-Sûtra féérique, vous voyez ? Et s’il y en a un, vous pouvez être sûre que la vieille mal baisée l’a, vu comment c’est une vicieuse. Sauf que je ne trouve rien, alors, ça me fait vite chier, parce que je n’ai pas envie de passer toute ma soirée à chercher un bouquin, alors je reviens pour m’asseoir sur la table, et je reprends le livre de tout à l’heure dans les mains. Et je me dis qu’un dragon, c’est vraiment laid quand même. Forcément, j’ouvre le bouquin, comme ça quoi. « OH PUTAIN ! » j’ai à peine le temps de voir un truc sortir d’entre les pages –juré je ne suis pas tarée- que jette le livre plus loin, le « plus loin » étant dans ce cas-là sur Sullivan –c’est pas de ma faute s’il se trouve dans la trajectoire du livre hein- style, c’est un gros truc dégueulasse. Flippant aussi. Le livre hein, pas Sullivan. D’où ça fait ça, un livre, hein, sérieux ? J’me crois limite dans harry potter là, abusé. « tu fais chier. » je lâche. Ouais, parce que je suis à peu près sûre qu'il l'avait prévu.

Quand elle évoque la baise, je m’imagine presque qu’elle va réclamer mes services parce qu’elle est en manque de mes délicieuses caresses. Tout à fait naturel quoi, la pauvre doit en rêver la nuit maintenant, et se réveille en pleurant que tout ça ne soit que le fruit de son imagination. Aussi je me redresse, l’air subitement très intéressé, sauf qu’elle me parle de la photo. Ah ouais … je replonge le nez dans mes bouquins. Je l’avais presque oubliée celle-là, et pour tout vous avouer je ne sais même plus où je l’ai foutue, à croire que je deviens vraiment sénile avant l’heure. Non c’est pas vrai en fait, je sais parfaitement où elle est, planquée sous mon tronc d’arbre du bosquet. Ma grotte d’Ali baba, là où je dissimule tous mes petits secrets parce qu’à l’intérieur de ce château rien n’est à l’abri. Je commence à avoir une belle collection : mon shit magique, les photos qu’on a prises avec le Tigre, la mèche de cheveux de la fée vorace, le calbut Hello Kitty du boutonneux … Non je déconne, pour le sous-vêtement. J’ai jamais été trop fétichiste vous voyez, à snifer les fringues des gens. Ça m’est arrivé ouais, je dis pas le contraire, mais j’étais gravement atteint à l’époque. Du coup je tente de faire dévier la conversation sur le Kama Sutra, ni vu ni connu, et ma technique semble assez bien fonctionner. « Ah oui oui, ça existe hein. » La folle du cul disparaît dans les rayons que je lui ai indiqués, et un rire me traverse la gorge. Attendez elle a vraiment gobé mes conneries ? Incroyable, cette fille est trop naïve en fait. La pauvre, dès que ça parle de cul tu peux la manipuler comme tu veux. Enfin elle ne tarde pas à se rendre compte que l’ouvrage en question ne fait pas partie de la lecture mise à disposition des candidats par la mémé –qui le garde probablement à double tour dans son coffre-fort-, mais il existe véritablement, je ne lui ai pas vraiment menti quoi. Je me replonge dans mes recherches, faisant basculer deux nouveaux livres sur le sol après les avoir feuilletés. Mais d’un seul coup, sans prévenir, Fauve pousse un hurlement qui me fait sursauter. QUOI ? Elle vient d’avoir un orgasme rien qu’en me regardant ? PAF. Pour la peine je me reçois un bouquin en pleine tête, le coin atterrissant sur mon front. « AIE PUTAIN. » Je gueule à mon tour en me tenant la tête, appuyant ma main contre une étagère. Mais ils n’ont pas fini de me frapper les gens ici ? Et genre, elle m’insulte en plus. « Attends c’est pas moi qui vient de t’agresser à coup de livre. Si tu voulais mon attention t’aurais eu plus de chance en soulevant ton t-shirt. » Non non, je ne lui donne pas des idées. « Bon si tu veux récupérer ta photo va falloir que tu m’aides pour un truc. » Ouais, je marchande honteusement, je vais pas me gêner. Après tout elle est là et de toute évidence, elle s’emmerde. Alors autant se rendre utile. « Sur cette étagère j’ai planqué une feuille d'arbre triangulaire dans les pages d’un livre. » Il doit en rester une quarantaine à feuilleter, à deux ça ira beaucoup plus vite. Je me sers alors de ma main pour dissimuler ma bouche auprès des caméras, chuchotant. « Et puis je te filerai des bourgeons avec la photo, genre un truc qui te fait décoller en deux secondes. » Haussement de sourcil pour la convaincre.

Ok, ça existe. Va falloir que j’en parle à Absinthe. C’est une fée, la meuf, elle doit bien en avoir emmené un exemplaire, je suis sûre, voyez. Et même si elle est totalement conne, c’est un peu la seule fée que je connais ici. Enfin, y’en a bien une autre, celle qui passe son temps à bouffer sans grossir, Saphyr. Mais elle, je la connais pas tellement, alors j’doute que je puisse lui demander ça. Alors que l’abrutie, là, on peut lui demander n’importe quoi je pense. Soit. Sullivan râle, visiblement, ça lui a pas franchement plu de se ramasser un livre par la face. Ouais, je suis désolée, hein, mais ce n’était carrément pas volontaire cette fois. « je l’ai assez soulevé devant toi, mon t-shirt. » bah ouais, qu’on vienne pas le dire le contraire, deux fois, c’est trop hein. Une fois, c’était suffisant, voyez ? Enfin. D’ailleurs, je commence à me dire que ce n’est peut-être pas une bonne idée de rester là. C’est que pour l’instant, à chaque fois qu’on s’est retrouvé seul, avec Sullivan, on a baisé. Limite, je devrais me casser tout de suite pour éviter les dégâts, voyez ? Enfin. Ouais, non. Je suis sûre que je peux rester seule avec lui sans baiser, juré, suffit d’un peu de volonté, tout ça. La photo, ouais. Ça, ça me motive pour ne pas me jeter à nouveau sur lui. L’aider pour un truc ? D’où j’aide les gens ? Il est sérieux ? « T’aider à devenir enfin un bon coup ? Je veux bien, mais je doute qu’on ait le temps pour ça, tu vois, il faudrait des années, carrément. » Oh ça va, je ne suis pas sérieuse non plus. On va dire que c’est pour me venger du MEDIOCRE. Ouais. Bref, il enchaîne en me parlant d’une feuille d’arbre cachée dans un livre. Et je me demande, encore une fois, s’il est vraiment sérieux, là. Mais il a la tête d’un type sérieux. Je désespère un peu. J’ai de la peine pour lui, je crois, maintenant. Parce que planquer des feuilles d’arbre dans des livres, c’est un peu désespérant et triste, je trouve. Il doit vraiment se faire chier en fait, ici, genre, pire que moi. Enfin, c’est pire. Il n’est même pas foutu de se rappeler de quel livre. Je crois que j’étais à deux doigts de lui dire d’aller se faire foutre, en fait. Mais la photo, elle est en jeu. Et là, il me parle aussi de bourgeons. Qui font décoller. Je sais pas trop. Enfin, c’est des bourgeons quoi. Quitte à décoller, je préfère encore le faire avec des trucs que je connais, voyez. « Putain. Ma bonté me perdra, je te jure. » J’aurais jamais cru pouvoir dire ça un jour. J’attrape le premier livre à la con sur son étagère, et je tourne les pages. « et tu l’as déjà vu, le Kâma-Sûtra féérique ? Ça ressemble à quoi ? » bah ouais, ça me perturbe, moi, voyez.

Spoiler:

Ouais, ce qu’elle dit n’est pas faux. Elle a déjà soulevé son t-shirt à deux reprises, ça commence à faire beaucoup. Beaucoup trop. Mais bon, on dit bien ‘jamais deux sans trois’, non ? Et franchement, je me dévouerais bien une ultime fois pour notre baise hebdomadaire. Enfin, bi-hebdomadaire. Bref, je suis un peu en manque vous voyez, je regrette presque d’avoir envoyé chier la ventouse et la louve moi, parce qu’il reste pas grand monde à se mettre sous la dent. Et puis Fauve elle est quand même pas mal quoi … vraiment pas mal. WOW, ça va t’excites pas mec. Elle a raison en fait, c’est suffisant. Je vais plutôt essayer de négocier avec blondie une partie de jambes en l’air avec la louve, ça me remettra les idées en place. Du coup je préfère lui demander de m’aider, et elle a une suggestion qui m’arrache un sourire en coin. « Tu crois que tu vas réussir à retourner ma technique contre moi ? » Je lui demande quand même, parce qu’elle a l’air bien naïve. On n’apprend pas aux vieux singes à faire la grimace, comme on dit. « Et puis c’est toi qui veut plus retirer ton t-shirt, alors évite de me provoquer. » Ouais, je dis ça comme ça moi. Et je plante de nouveau mon nez dans le rayon en lui expliquant ma requête pendant qu’elle me lance un regard déconcerté. Je le sens peser sur moi, et visiblement elle s’imagine que je fais la collection des feuilles séchées pour passer le temps. Si elle savait que je pourrais bien m’en servir pour l’immobiliser et abuser d’elle dans un coin de couloir, elle me regarderait sans doute autrement, mais je n’ai aucune intention de lui révéler ce dont je suis capable. Je préfère les laisser croire que je suis intellectuellement limité vous voyez. Et finalement, la photo et les bourgeons semblent être des arguments suffisamment convaincants pour la pousser à me porter assistance. Sauf que voilà, elle est incapable de travailler en silence. Cette histoire de Kâma-Sûtra la travaille vachement. « Laisse tomber, de toute façon y’a que les fées qui peuvent réaliser les positions. » Je l’informe en lâchant un livre imposant sur l’histoire du monde des humains entre nos pieds, au cas où elle aurait dans l'idée de s'en inspirer pour améliorer ses performances. « Tu sais, parce qu’elles sont vachement plus souples que les autres créatures. » Je suis carrément en train d’inventer n’importe quoi mais bon, elle n’est pas censée le savoir. Elle va peut-être même être jalouse de la demeurée du coup. « Les louves c’est la bestialité, les fées c’est la souplesse. » Après lui avoir signifié que les membres de mon espèce étaient des meilleures partenaires sexuelles, voilà que je lui balance que les belles blondes électriques le sont aussi. « J'parie que t’es même pas capable de faire le grand écart toi. » Je lui fais remarquer en laissant échapper un petit rire, la détaillant quelques instants.

Spoiler:

Tout de suite, les grands mots ! Je lève les yeux au ciel, style, tu comprends jamais rien. C’était pas pour le provoquer. Enfin, peut-être un peu. Mais pas tant que ça, voyez ? Enfin je crois pas. Même si j’reste un peu bloquée sur une de ses phrases, là. « Parce que ça te dérangerait pas que je le retire à nouveau, mon t-shirt ? » non mais, ouais, parce que si je me rappelle bien de ses mots, baiser avec la même personne deux fois, c’est comme manger un plat dégueulasse d’un supermarché. Enfin, un truc comme ça. Donc j’imagine qu’une troisième fois, ce serait carrément horrible à ses yeux, voyez ? Enfin, après, je sais pas hein. Le Kâma-Sûtra féérique, donc. C’est bien ce qu’il me semblait, justement, qu’un Kâma-Sûtra féérique, c’était un peu réservé aux fées. Et qu’on se le dise bien, moi, je trouve ça carrément dégueulasse, et totalement injuste. Je sais pas, ce serait kiffant de découvrir de nouvelles positions, tout ça, voyez ? Et là, il m’parle qu’elles sont plus souples que les autres. Ouais, c’est dégueulasse, parce que je commence à me dire que j’ai fait des années de yoga pour que dalle, parce que, forcément, je ne devrais pas être AUSSI souple qu’une connasse de fée, dans ce cas-là, limite je me sens arnaquée là. Je laisse tomber le premier bouquin par terre, pas plus délicate que ça, avant d’en prendre un autre. Et vas-y qu’il retourne le couteau dans la plaie, hein, en me parlant des louves et des fées. J’ai envie de lui dire qu’au pire, je suis mille fois plus bonne que les autres, mais bon, après, on va encore croire que j’ai un égo surdimensionné, alors je fais genre, je suis concentrée sur les pages du livre, je sais même pas de quoi ça parle, voyez, mais je tourne les pages, style, je prends sa quête vachement, vachement au sérieux, alors qu’en fait, j’en ai rien à cirer de ce qu’il a perdu, voyez, je suis sûre qu’il peut très bien se démerder pour la trouver toute seule, sa feuille, limite, je lui tiens compagnie histoire qu’il me refile cette foutue photo quoi. Donc je fais un peu semblant de l’aider. Enfin bref. En fait, j’aurais peut-être pas dû venir dans un jeu comme ça voyez. Limite si ça fout pas des complexes, des fées et des louves. Et il m’croit pas capable de faire le grand écart, hm. Pourtant, je l’ai dit dans mon casting que j’étais hyper souple, et que c’était sympa pour baiser, et que.. ouais bon, voilà quoi. « tu paries quoi, là ? » non mais, ouais, tant qu’à faire, si je peux gagner un truc, voyez, je vais pas me faire prier pour lui montrer qu’il a tort. Enfin, ça dépend de ce que je peux y gagner, voyez, déjà que je me casse le cul à l’aider, faudrait voir à pas trop m’en demander non plus hein. Je continue à tourner les pages, j’crois que y’a pas grand-chose là-dedans, et je commence à me dire que ce serait peut-être plus rapide d’aller chercher une sorcière ou un sorcier, voyez, mais bon. « t’as réussi à te le faire, finalement, Calliste ? » j’sais pas, pour s’enfermer avec lui dans la salle privée, j’espère au moins qu’il a réussi son coup, ce serait triste pour lui sinon, voyez.

Spoiler:

La folle du cul essaie de me piéger, ça crève les yeux. C’est vrai que j’ai dit certaines choses à propos des plats réchauffés, mais je me foutais un peu de sa gueule en fait, je la provoquais volontairement. Et c’était surtout avant de me retrouver esseulé dans la salle de lecture en n’ayant pas baisé depuis plus d’une semaine. C’est vraiment la dèche ici, alors je veux bien réchauffer le plat autant de fois qu’il le faudra vous voyez. Même si l’idée est mauvaise. Même si je le regretterais peut-être plus tard. Pour l’instant j’ai pas vraiment de remords qui m’assaillent pour l’avoir étreinte une deuxième fois. Alors sans doute qu’une de plus ou une de moins … Maintenant qu’on y est … « J’ai toujours eu du mal à perdre mes mauvaises habitudes. » Je lui dis en guise de réponse, à comprendre que ma mauvaise habitude c’est la déshabiller. Bref, du coup le sujet dévie sur le Kâma-Sûtra féérique, pas vraiment l’idée du siècle si elle n’a pas l’intention de remettre le couvert. Parce qu’à force de parler de ça je vais sérieusement finir par y penser moi. Enfin j’essaie de me concentrer sur mes bouquins, même si je ne manque pas de la titiller une nouvelle fois sur ses prouesses, sa souplesse plus particulièrement. Et encore une fois, elle mord à l’hameçon. Parier, j’adore ça. Je fais mine de réfléchir une seconde, un sourire se dessinant sur mes lèvres. « Si je gagne tu m’fais un petit strip-tease sur la chanson de mon choix. » Je glisse la main dans la poche de mon jean pour en retirer mon Ipod. J’ai pas besoin de glisser les écouteurs dans mes oreilles, je l’entendrai même si c’est elle qui le porte. « Si tu gagnes, je t’enlève ton t-shirt. » Non non, j’essaie pas du tout de l’arnaquer. Mais bon, vu comment elle me mate bizarrement elle a visiblement flairé l’embrouille. « Bon ok, si tu gagnes t’as le droit de me demander n’importe quoi. » Je hausse un sourcil genre, c’est pas intéressant ça ? Si, et en fait je regrette ce que je viens de dire, parce que Fauve est capable d’exiger des trucs bizarres. Mais vous voyez, je suis assez convaincu de son incapacité à me faire un grand écart là, comme ça, à froid en plus. Et puis elle replonge son regard dans un bouquin avant de balancer un truc qui me fait froncer le nez. Vas-y pourquoi elle me parle du boutonneux là, elle a envie de se faire bouffer un bras ? Non parce que bon, ça remue un peu un souvenir amer vous voyez, genre le gars me déblatère des tas de conneries dans la pièce privée et du coup je peux même pas le baiser. J’arrache presque une page en la tournant, laissant tomber le livre sur le sol sans même avoir fini de l’examiner. « Qui te dit que j’ai envie de me l’faire ? » Je l’interroge en scrutant son regard clair, me souvenant de ses remarques à propos du gars lors du dernier prime. « Me dis pas que tu crains la concurrence ? » Genre ce serait presque une compétition entre elle et moi.

Il a du mal à perdre ses mauvaises habitudes. Je reste un peu bloquée sur le dernier mot, là. Non, non. Ce n’est pas une habitude. Je ne veux pas que ça en devienne une. Plutôt crever ouais. Je suis presque sûre que ça finirait mal, voyez, si ça devenait véritablement une habitude. Peut-être pas pour lui, mais pour moi, au moins pour moi. Je n’ai aucune envie de ça, sérieux. Je préfère ne pas répondre, du coup. Ouais, deux fois, c’est suffisant, c’est trop, mais ce n’est pas non plus catastrophique, voyez ? Du moins, je ne vois pas encore de dégâts, donc ça va, je pense. Je ne sais pas, en fait. Je n’ai pas l’habitude de coucher avec le même type, jamais. Alors je ne sais pas s’il doit forcément y avoir des dégâts, et s’il y en a, je ne sais pas à partir de quand. Peut-être que ça changera strictement rien, de baiser avec lui, encore, là. Peut-être que si. J’en sais rien, ça m’énerve, en plus. Je ne préfère pas prendre le risque. L’ennui, c’est que je commence à me dire que je serais sacrément dans la merde, quand j’aurais touché à tous les candidats un minimum attirants (donc excluez Ange tout de suite hein) parce que je ne sais pas comment je vais tenir sans baiser à nouveau, voyez ? Enfin, pour le moment, je n’y suis pas encore non plus. Je partirais peut-être avant d’arriver à ce problème-là, à la limite. Visiblement, il prend cet histoire de pari vachement au sérieux, Sullivan. Faire un strip-tease ? J’hausse un sourcil. Mais bien sûr. Et je ris un peu, quand il me propose l’issue, si je gagnais. Dans les deux cas, je me retrouve à poil, quoi. Autant dire que ce n’est pas franchement ce qui m’intéresserait le plus. Enfin, en théorie, j’avoue, je ne perds pas une occasion pour m’exhiber, voyez (c’est pour rendre service aux autres, tellement je suis bonne) mais là, ce n’est pas pareil, c’est Sullivan, et j’ai déjà baisé avec lui. Il rectifie sa proposition. Qui s’avère être un peu plus intéressante. Je secoue la tête. Faudrait pas me prendre pour une conne. « ouais, sauf que y’a rien qui t’oblige à faire ce que je te demanderai. » faut pas déconner non plus, personnellement, je suis loin d’avoir une parole en or, et je suis prête à mettre ma main au feu que lui non plus. J’oublie vite son histoire de strip-tease, hein, je n’accepterai pas son défi à la con si je ne me savais pas capable de le faire, son grand écart. Et ce n’est pas comme si j’étais restée six semaines sans m’étirer, voyez. « en jeans, c’est pas évident. » ouais, c’est pas franchement la meilleure tenue, voyez ? Style, il a mal choisi son moment pour ça, Sullivan. Je laisse tomber un autre livre par terre, ayant rapidement feuilleté les pages. Et là, il tire une tronche, le Sullivan. Visiblement, il ne fallait pas lui parler de Calliste. « oh, ça va, tu l’as enfermé dans la salle privée avec toi, si c’est pas pour baiser ça. » non mais ouais. Je ne reste pas dans la même piaule que quelqu’un pour ne pas baiser moi personnellement hein. Enfin, j’imagine que ça veut dire qu’il s’est foiré, le Sullivan. Il se met à parler de concurrence. Pour qui ? Calliste ? Ah. « Y’a pas de concurrence là. T’es à deux doigts de te le faire, et j’imagine qu’il m’en veut encore pour les oubliettes. Si on ajoute à ça le côté gay du type... je préfère autant me taper quelqu’un d’autre, ouais, plutôt que chercher les difficultés. » non, mais c’est vrai. J’avoue que Calliste était foutrement attirant pendant le prime, mais c’est pas pour autant que je vais l’harceler, le pauvre garçon. En plus, je suis presque sûre qu’on peut se faire virer du jeu pour harcèlement sexuel. « tu peux ranger ton ipod, sinon. » j’ajoute. Ouais, parce que si on fait vraiment ce pari, je sais pertinemment que je vais le lui faire, son grand écart, et qu’il peut se le foutre au cul, son strip-tease.

Bon, visiblement l’idée de me faire un strip-tease ne l’enchante pas particulièrement. Je la comprends en même temps, si j’étais à sa place ça ne me plairait pas des masses. Quoique … ça peut-être marrant quoi, pour tuer l’ennui. En plus ça signifie qu’elle n’est pas sûre d’elle, sinon elle aurait accepté sans problème étant donné ce que je lui offre. Mais voilà, elle ne me fait pas confiance. Oh eh, je suis un homme de parole moi, ce qui n’est visiblement pas son cas. Un pari c’est un pari, et je respecte ça. Elle invente même une excuse bidon pour ne pas tenter, genre son jean la gêne dans ses performances. « Ah ben tu peux toujours l’enlever hein, ça me dérange pas. » Non sérieusement, y’a toujours des solutions. Enfin bon, elle s’échappe quoi la meuf, pas drôle. D’ailleurs j’y pense, mais je l’ai rarement vue sourire. Moins que la fée vorace robotisée en fait, et c’est carrément angoissant. Là elle a ri, mais c’était un rire crispé du genre ‘fous de toi de ma gueule aussi’. Du coup je me demande si elle n’est pas constamment triste, ou constamment blasée. Et puis elle détourne totalement la conversation pour la ramener vers le boutonneux, et cette fois c’est moi qui suis contrarié. Mais bon, visiblement elle n’est pas si intéressée que ça la Fauve. Et elle compte me faire gober ça, à moi ? Si le gars lui saute dessus elle dira pas non c’est clair. « T’en n'as pas marre, que ce soit toujours facile ? » Parce que personnellement, plus faut se casser la tête et plus ça m’attire. Les coups faciles ça va deux minutes, mais ça finit par perdre de son charme. Et puis tu perds la main à force de te contenter de peu. Enfin chacun son truc, j’imagine. Puis elle m’indique que je peux ranger mes écouteurs, et je lâche un rire bref. « Ouais donc c’est bien ce que je disais, t’es incapable de le faire. » Je me contente de hausser les épaules en glissant mon Ipod dans mon jean. « En même temps j’comprends, avec le balai que t’as dans le cul ça doit pas être facile. » Non mais sérieux, elle n’a pas l’air de beaucoup s’éclater en dehors du lit la pauvre. Et encore, même quand elle baise je suis pas certain qu’elle s’éclate. C’est plutôt comme sniffer un rail de coke pour un accro. Et je me replonge dans un nouveau bouquin, épluchant les pages à la recherche de ma feuille perdue.

Spoiler:

Ouais, je crois que j’aurais dû m’y attendre, à ce genre de réponse, finalement, c’était carrément prévisible. Et puis, en règle général, j’en aurais largement profité, voyez, et je me serais pas faîte prier pour ça. Mais là, je suis tellement bonne que j’ai peur qu’il me saute –encore- dessus en me voyant en sous-vêtements, vaudrait peut-être mieux éviter, après, on va encore me sortir que je provoque, alors que pas du tout, hein. Enfin, bref, le sujet Calliste (au moins, j’ai pas à enlever mon pantalon maintenant hm) et il me pose une question assez bizarre, là, le Sullivan. Je fronce les sourcils, j’comprends pas tellement. Enfin, je suis pas totalement demeurée (si si, je vous jure, je suis un brin plus intelligente qu’Absinthe) donc je pige, mais ce que je ne comprends pas tellement, c’est pourquoi il me pose une question pareille. « c’est pas une mauvaise chose, la facilité. » sérieux. J’ai presque envie d’argumenter en disant que, de toutes manières, une baise est une baise, peu importe le partenaire, et peu importe la manière, enfin, voyez. Mais il n’a pas franchement l’air de partager mon avis, donc bon. Je comprendrais jamais les gens qui se prennent la tête et se trouvent des difficultés partout. Parce que bon, la simplicité, ça évite quand même le risque de souffrir, et à choisir, je préfère ne pas souffrir, moi, jamais, voyez, ça me semble assez normal, ça. Et puis, ouais, je suis pas la plus courageuse des meufs, et je préfère ne pas prendre des risques, autant le dire, parce que je suis assez mauvaise joueuse, dans le fond. Bref, il ramasse son ipod, sauf qu’en fait, il a pas non plus capté c’que je voulais dire. Et vas-y qu’il me dit que j’ai un balai dans le cul. Je dois être la plus baisée de ce jeu, et je suis la plus coincée en même temps, oui, oui, oui, tout à fait, logique. Il repart dans les bouquins. Ouais, j’ai un peu moins envie de l’aider, voyez, je me sens d’humeur vachement moins généreuse, d’un coup. « je vois pas pourquoi tu dis ça. » je lance, genre, hyper sérieuse, pour une fois. Il est toujours dans ses bouquins. Ouais, bon. On va lui donner ce qu’il veut, au petit, si ce n’est que ça. Et je défais le bouton de mon jeans, la fermeture éclair, tout ça, pour le foutre par terre, le pantalon. Parce que je mentais pas, non, faire ça avec un jeans, enfin, j’ai jamais essayé, mais je suis presque sûre que ce n’est pas le top. Et je souris un peu, parce que je me dis que je suis genre condamnée à me foutre presque à poil devant Sullivan. Sauf que là, en théorie, c’est pas pour baiser. En théorie. Faut pas que je recommence à penser à baiser avec Sullivan, sinon ça va pas le faire, vraiment pas le faire, hm. Bref. Grand écart. Qu’il me fasse pas chier avec ça après. Je suis presque sûre que c’est exactement ce qu’il veut, de toute manière, en m’disant que j’en suis incapable, et tout. Enfin, j’espère qu’il ne parlait pas non plus d’un grand écart, là, comme ça, tout de suite, en cinq secondes, faut pas déconner, j’ai pas non plus envie de me blesser ou quelque chose comme ça hein. Ça me ferait chier de me faire mal autre part que dans les duels, honnêtement. Je me décale un peu, et je me mets accroupi, pour m’étirer, tout ça, un peu d’échauffement, hm. Et s’il se fout de ma gueule je chope un livre pour le lui envoyer par la tronche. Ca me prend quand même deux-trois minutes. Ouais, je fais ça un minimum bien, imaginez que je me foire, voyez ? Et je me relève, droite, et mes jambes s’écartent, petit à petit, et mes pieds glissent par terre, jusqu’à ce que mon bassin vienne lui aussi toucher le sol. Je me redresse un peu, bassin bien droit, jambes tendues. Et bim, un facial dans ta tronche. Et j’ai l’impression, là, d’un coup, d’être une gamine qui montre c’qu’elle sait faire à ses parents, voyez ? Ça craint un peu, du coup, alors je rebats mes jambes l’une contre l’autre, sans me lever pour autant. « J’ai gagné. » ouais, au cas où il n’avait pas capté, hm. Il n’était pas supposé m’enlever mon-t-shirt, déjà ? Ouais, non, non. Pourquoi je pense à ça. Faut vraiment que j’arrête de penser à ça.

Spoiler:

Ouais, c’est bien ce que je pensais. Fauve est du genre à préférer la facilité, le travail mâché, la baise sans effort. Elle ne sait pas ce qu’elle rate la pauvre, limite c’est triste. Parce que s’envoyer en l’air après avoir galéré, c’est bien meilleur que si t’as rien eu à faire à part baisser ton froc. Y’a vachement plus de sensations, et t’as la satisfaction d’avoir gagné quelque chose. Et puis en plus, quand tu la jettes y’a ce petit regard douloureux qui est super délectable. Ouais je sais c’est dégueulasse, mais c’est comme ça, la vie est une chienne. Et puis quand elle me regarde bizarrement alors que je range mon Ipod, je me dis que merde, en fait elle voulait probablement dire qu’elle allait gagner haut la main et pas qu’elle renonçait à ce foutu pari. Du coup je me dis que j’ai ruiné mes chances en parlant de balai dans le cul, mais visiblement elle est aussi rancunière que moi. Ou alors elle n’a pas capté, parce qu’elle s’imagine que le domaine du balai se limite au plan sexuel. Ouais je m’en fous un peu en fait, tout ce qui compte c’est qu’elle commence à se désaper, et je laisse tomber le livre que je tiens entre mes mains sur le sol. Ok, ça devient intéressant là, drôlement intéressant. Putain ça me fait presque chier en fait, j’aimerais bien lui parler moi vous voyez, en apprendre plus sur elle. Mais je crois que ce serait encore plus une mauvaise idée que s’envoyer encore en l’air avec elle. Non parce que quand même elle m’intrigue l’humaine, à procéder à l’objectification de l’homme de façon systématique. Un mec n’est utile à ses yeux que pour baiser, rien d’autre. D’un côté elle n’a pas tout à fait tort hein, la plupart des mecs sont des bons à rien. Et puis progressivement j’arrête de réfléchir à ça, parce que la candidate se chauffe les jambes et que ça me distrait vachement. Je croise les bras sur mon torse, haussant un sourcil en laissant échapper un mince sourire. Sérieusement, elle est barrée cette meuf. J’aurais jamais pensé qu’elle allait le faire vous voyez, finalement elle est capable de faire des trucs cool. Et évidemment, elle me met la misère. Mais je ne m’en rends pas compte immédiatement, parce que mon regard glisse sur ses jambes, de la pointe du pied jusqu’à la cuisse. Elle est quand même sacrément bien foutue la fille. Et quand mes yeux rencontrent les siens, j’ai vraiment envie de rire, parce qu’elle a ce petit air de défiance et de fierté qu’on a généralement quand on réalise un véritable exploit. Mais je me retiens, parce qu’au final elle a quand même gagné, ce qu’elle prend la peine de souligner. Peut-être qu’elle a capté que j’étais plus occupé à la mater qu’à me rendre compte de ma défaite. « Impressionnant. » Je dénoue mes bras en m’approchant de Fauve, puis je m’accroupis pour me mettre à son niveau. Je la dévisage quelques secondes en silence, mes doigts s’accrochant au bas de son t-shirt que je soulève légèrement, effleurant sa peau nu par la même occasion –sans faire exprès bien sûr-. Et j’approche mes lèvres de son oreille, ma joue se frottant doucement contre la sienne. « Alors, tu veux quoi de moi ? » Y'a bien ma main libre qui vient courir sur son mollet, histoire de lui faire partager mes suggestions, sait-on jamais qu'elle soit à court d'idées. Mais c'est elle qui choisit, parce que je vous l'ai dit : je suis un homme de parole.

Bon, j’avoue, finalement, c’était peut-être un peu ridicule de faire ça. Même beaucoup j’imagine. Mais bon, c’était facile. C’est pour ça. C’était facile de lui prouver son erreur, tout ça. Forcément, que si je n’étais pas persuadée d’y arriver, je n’aurais pas essayé. Il me dit que c’est impressionnant. Je ne réponds rien. Je ne sais pas s’il dit ça pour se foutre de ma gueule ou pas. Alors à défaut de savoir s’il est un minimum sincère là-dedans, je préfère ne rien dire. Il s’approche pour se baisser vers moi, et lorsque ses doigts s’attaquent à mon t-shirt, je me dis que j’avais raison, je dois être genre, bien trop bonne pour ne qu’il s’empêche de me sauter dessus. Ça doit être l’effet petite culotte, je pense. Bah ouais, parce qu’en y réfléchissant bien, il a seulement fallu que je la lui montre à Tyger, ma culotte, pour l’avoir. Visiblement, c’est largement suffisant. Sauf qu’à la base, c’était –encore une fois- pas franchement pour le provoquer. Plutôt pour une question de confort ouais, on va dire. Ça m’énerve, en fait, il m’énerve. Parce qu’il est proche de moi, trop proche de moi. Parce qu’il me touche. Parce que je le sens bien, que j’ai ENCORE envie de lui. Et une troisième fois, je ne sais pas trop si c’est bien normal, en fait. Ça ne me rassure pas des masses, à vrai dire. Je suis supposée l’avoir repoussé depuis une dizaine de secondes déjà je crois. Il s’approche encore plus, et je sens sa joue contre la mienne, ses lèvres proches de mon oreille. Et son souffle. Surtout son souffle. Je ne sais pas si c’est normal de virer dingue pour un putain de souffle. Ou de ressentir des trucs au ventre pour si peu. On va dire que y’a rien de grave là-dedans ouais. Même après deux fois passée entre ses bras. On va dire que ce serait pareil avec n’importe qui. Limite si j’ai envie d’essayer de me faire Tyger une deuxième fois, pour voir si ce serait vraiment pareil avec lui aussi. Sauf qu’en fait, j’ai trop peur de me retrouver doublement dans la merde. Donc vaudrait mieux en rester à l’hypothèse du « c’est tout à fait normal » voyez. Plus rassurant. Ce que je veux de lui, donc. Je sens son autre main sur ma jambe. Enfin, même si ça reste quand même beaucoup plus sage que sur le toit hein. Autant dire que ça me déconcentre un peu, là. Soit, j’essaye de rester impassible, quand même, mais bon c’est pas un truc franchement évident, là. J’essaye de me concentrer sur autre chose que ce qu’il se passe, là, et de penser à tout sauf à lui. Bordel. Allez, hop. Je ne suis pas aussi faible que ça. Enfin, si, je dois l’être. Genre, j’essaye de m’auto-convaincre là. Auto persuasion. Finalement, ma main agrippe un peu son t-shirt à lui. Je sais pas ce que je suis censée foutre. Putain. Je me rends compte que je sais jamais vraiment quoi foutre avec lui. C’est pas bon, j’en suis presque sûre, ça. Finalement, ma main remonte, se faufile un peu, passe par son épaule, pour arriver sur sa joue. Et je le repousse, parce que la dernière fois, sentir son souffle, c’est l’une des choses qui m’ont un peu faîte déraillée. Enfin suffisamment pour l’embrasser. Donc, question de sûreté, voyez. Bref. Petit exploit personnel là, parce que je l’ai repoussé. Sauf que ma main reste encore posée sur son visage. Fichue main. Semi exploit, on va dire. Du coup, je tiens son visage, plus fermement, histoire de me donner contenance. Et j’arrive même à le regarder, droit dans les yeux, je vous jure, je bats tous les records côté self contrôle, là hein. « Si tant est que tu respectes vraiment ta parole… » Ouais. Je doute sincèrement qu’il respecte sa part du marché. Enfin, du marché. Plus ou moins. « On verra plus tard. » je lâche. Parce que si jamais il compte vraiment faire ce que je lui demanderai, autant ne pas lancer la première idée qui me passe par la tête, voyez ? Autant en profiter et demander quelque chose de particulier. Sauf que là, je sais pas encore quoi exactement. Quitte à lui demander un truc à la con dans deux semaines quand je me ferais éjectée d’ici. Mais on sait jamais, voyez. Ma main lâche finalement son visage, subitement. C’est là, le moment où je suis supposée l’envoyer vraiment chier et lui dire d’arrêter de me toucher comme ça ? Je crois ouais. Sauf que non. Ça n’arrive pas.

En fait je me dis que j’aurais probablement pas dû lui offrir une carte blanche, c’était un peu stupide comme idée. J’aurais mieux fait de soulever son t-shirt et de l’allonger par terre, parce que j’ai peur que là du coup, elle abuse de son pouvoir. Mais j’ai un espoir qui se renforce lorsque ses propres doigts viennent agripper mon vêtement pour remonter sur mon torse jusqu’à ma joue. Je penche légèrement la tête lorsqu’ils effleurent mon cou, et je me dis que mon abstinence forcée va probablement prendre fin. Mais en fait je me rends compte que je me suis carrément planté le doigt dans l’œil quand sa main repousse mon visage pour l’éloigner du sien. Je fronce un peu le nez, mécontent, soutenant son regard fixe qui me défit. Genre, tu vois je suis plus forte que ce que tu imagines. J’avoue, elle m’épate là. Quoi, c’était pourri la deuxième fois, c’est ça ? Ou alors le bûcheron était tellement bon que du coup elle veut plus de moi ? Merde, la lose. Non mais c’est impossible ça, je sais ce que je vaux et ce n’est pas un mec barbu avec des morpions qui va me voler la vedette. C’est quoi son problème alors ? Et finalement elle décide de garder son avantage pour plus tard, ce qui me contrarie particulièrement. Non mais moi je pensais à un truc là, dans le feu de l’action. Plus tard ce sera pas pareil, et puis je vais flipper pendant les jours à venir vous voyez. Bon au pire je deviendrai un homme qui ne respecte pas sa parole, ce n’est pas comme si ça me dérangeait particulièrement. « Dommage. » Je me contente de dire en haussant les épaules. Ouais parce que j’aurais bien aimé qu’elle me propose un truc dans l’ambiance quoi. FAIL. Pourtant elle ne s’écarte pas de moi, elle se contente de faire retomber sa main en gardant le silence. C’est super angoissant et ça me laisse perplexe. Mais comme elle ne tente pas de geste pour s’échapper, le bout de mes doigts remonte de long de sa jambe jusqu’à sa cuisse, lentement. Et je guette sa réaction, juste pour essayer de déterminer le problème. Je crois que ça lui fait un peu d’effet quand même, aussi je me demande si cette histoire de plat réchauffé, ce n’est pas dans sa tête qu’il se développe. Genre c’est moi maintenant, le truc pourri qu’on met au micro-ondes. Ma main libre vient rabattre les cheveux qui lui tombent sur l’épaule derrière sa nuque, exposant la courbe de son cou, le truc qui me fait totalement perdre les pédales. Je crois que je ferais un vampire particulièrement dangereux. « T’as peur de quoi ? » Je lui demande doucement, le regard captivé par la peau révélée sur laquelle mes doigts s’égarent. « J’ai pas l’intention de te demander en mariage si c’est ça qui t’angoisse. » Non parce qu’elle se dit peut-être que si ça devient une habitude, je vais devenir super collant, lui offrir des fleurs et commencer à parler du prénom de nos enfants. « Enfin si t'as pas envie hein, je vais pas insister. » Je l'informe en ramenant mes mains vers moi, parce que si vraiment ça la tente pas j'suis pas le genre de gros lourd à essayer de la convaincre pendant trois heures.

Il a l’air déçu. Comme si j’allais laisser passer une occasion pareille en lançant le premier truc qui me passera par la tête. Autant en profiter au maximum, de son offre. J’imagine qu’il s’attendait à ce que je lui demande de coucher avec moi, là, maintenant. Histoire de bien coller à mon image de nympho, ce serait logique, vous voyez. Mais ce serait aussi profondément con. Et je ne veux pas avoir à lui demander ça non plus. De toute façon, j’ai bien l’impression qu’il en a limite plus envie que moi, alors bon. Ce serait con de gâcher sa proposition pour ça, vraiment. Je laisse glisser ma main de son visage, sans trop savoir quoi faire, maintenant. Je sais même plus quoi dire. Ouais, je devrais probablement me tirer d’ici, finalement, ça doit être le moment, là, je crois. Sauf que sa main décide de remonter le long de ma jambe, de ma cuisse, même. Je reste muette. Je le laisse faire. Je ne sais pas trop quoi faire. Enfin. Non, je crois que je devrais toujours me tirer. Mais entre ce que je devrais probablement faire et c’que je serais plus tentée de faire, voyez, y’a encore une grande différence. Et ça pourrait s’arrêter là, mais non. Il s’attaque à mon cou, maintenant. Et il me pose une question, que je n’aime pas tellement, en fait. Je fronce un peu les sourcils. « Qui te dit que j’ai peur de quelque chose ? » ouais, bon, même s’il a raison là-dessus, c’est évident. Même si je préférerais largement qu’il ne le capte pas, ça. Mais c’est trop tard. Je secoue la tête. « C’est pas ça. » Ce n’est pas vraiment ça, non. Je me mordille un peu la lèvre, j’hésite, franchement. Mais ce serait encore une idée à la con que de me lancer dans une conversation à peu près sérieuse avec Sullivan, j’en suis sûre. Vaut mieux passer à autre chose, je pense, et garder mes craintes pour moi, pour l’instant. Et puis, il a l’air d’en avoir rien à foutre, lui, de ce qui pourrait se passer si on baise encore. Donc, ça doit être dans ma tête, tout ça. Je sais pas. C’est possible j’imagine. On va dire ça. Sauf qu’il enlève ses mains, il ne me touche plus, plus du tout, et ça me fait réagir, mais pas de la bonne manière, je crois. Il ne compte pas insister. Je crois que j’aurais préféré qu’il insiste. Que je craque, par sa faute. Histoire de pouvoir le blâmer lui, si ça tourne mal. Je préfère largement blâmer les autres moi, voyez. « j’ai envie. » de lui. J’ai envie de lui. Et c’est justement le voir se rétracter qui me pousse à prendre cette décision, d’abandonner –encore. Faut croire que j’ai un cerveau vraiment détraqué, parce que j’avais justement l’occasion de me tirer, mais non. Mes mains se posent autour de son cou, doucement, et je m’approche de lui, j’évite de penser à mon cœur qui se soulève un peu trop, c’est peut-être normal. Sauf que je pense à autre chose du coup, là, au dernier moment, et au lieu de venir goûter une nouvelle fois les siennes, mes lèvres changent de direction, pour s’approcher de son oreille. J’ai failli oublier ça. Quelle conne. « je veux la photo avant. » je dis, doucement. Je ne veux pas partir sans cette putain de photo. Mes mains glissent pour passer sous son t-shirt et caresser sa peau –chaude. Je vais finir par bien le connaître, son corps. « s’il-te-plait. » Mes lèvres s’attardent dans son cou, pour lui donner un avant-goût de ce qu’on s’apprête à faire, à condition qu’il me donne cette fichue photo. Et je m’éloigne un peu, lâche son corps, reprends un peu de distance. J’imagine bien qu’il ne l’a pas sur lui, la photo. Enfin j’espère. Ce serait un peu bizarre qu’il l’ait sur lui, en fait. Mais je veux qu’il aille me la chercher, que ce soit réglé, voyez.

Spoiler:

Ce qui dit qu’elle a peur de quelque chose c’est précisément le froncement de ses sourcils lorsque j’évoque cette possibilité, et le mordillement de sa lèvre par sa canine. Sans compter qu’elle ne nie pas, qu’elle se contente d’employer la forme interrogative à son tour. Une question par une autre c’est toujours signe de confusion, l’indication qu’on a touché une corde sensible. Il suffit souvent de bluffer et de guetter la réaction de l’autre pour obtenir la réponse. La vraie réponse, pas celle qu’elle veut bien me servir. Alors je me creuse la cervelle, mais ce n’est apparemment pas l’idée de moi devenant un véritable stick de glue qui l’effraie. Pour une fille comme elle c’est pourtant la seule explication plausible qui me vient, et je m’attends presque à ce qu’elle en dise davantage. Je reste accroché à ses lèvres dans cet espoir, mais les secondes s’égrènent et elle demeure obstinément silencieuse. Ce serait bien trop beau que ce soit aussi facile, contrairement à bobonne je ne lui ai pas fait avaler de mixture de vérité pour délier sa langue. Ses mains s’accrochent à mon cou, me faisant frémir, et la sentence tombe : elle a envie. Si elle a envie, pourquoi faire preuve d’autant de retenue ? Je ne sais pas pourquoi mais j’ai l’impression qu’elle essaie subtilement de détourner la conversation, de me détourner de son secret à peine effleuré. Égratigné. Que j’ai envie de déterrer. Je me laisserais presque distraire par sa caresse, par son visage de plus en plus proche, par son cœur qui cogne une fois de trop. Et je retiens ma respiration en m’empêchant de précipiter son geste, de réduire moi-même ces quelques centimètres qui nous séparent encore. Sauf que ses lèvres ignorent les miennes pour venir me rappeler ma promesse en un murmure qui s’écrase sur mon oreille, et je me mets à rire un peu. Elle vient de me doucher et j’ai vraiment l’air d’un con là, tout de suite. A tous les coups c’est parce que j’ai dit un truc à propos de la facilité, j’aurais mieux fait de fermer ma gueule. Et pourtant elle dément cette hypothèse en effleurant mon torse et la peau de mon cou, comme pour me narguer avant de me délaisser. Et moi je reste sur ma faim, fermant les yeux. Frustrant. Un soupir qui trahit mon évidente déception traverse mes lèvres, et je me laisse retomber en arrière pour m’allonger sur le sol. « Vas-y t’abuses, c’est super loin le bosquet. » Sérieusement, je vais avoir le temps de me refroidir vitesse grand V. Et puis j’ai vraiment une flemme de malade. En plus ça fait vraiment le type qui est prêt à tout pour tirer son coup, et je trouve ça un peu lamentable. « Tu l’as pas retrouvée ma feuille, en plus. » Ouais franchement, elle m’a pas beaucoup aidé. Et pour moi il est clair qu’une fois qu’elle aura récupéré sa photo elle va se barrer sans demander son reste. Déjà que j’ai du mal à la convaincre avec mes caresses, le temps que je revienne et ce sera trop tard vous voyez. Je me redresse sur mes coudes en penchant légèrement la tête sur le côté, scrutant son regard. « Ok je veux bien faire l’effort, à condition que tu me dises d’abord pourquoi tu te retiens comme ça. » J’aimerais bien savoir à la fin, si c’est moi ou si c’est elle. Et oui, j'essaie honteusement de marchander.

Spoiler:

         

Non non, elle ne va pas s’en tirer avec une petite supplication. Ni avec une remarque foireuse. Ni en prétendant que ça n’a pas d’importance. Ni en m’expliquant que ce n’est pas dans ses habitudes –comme si je ne l’avais pas déjà pigé-. Bon elle accouche oui ? Je me contente de patienter sans bouger, mon regard lui signifiant clairement que je n’ai pas l’intention d’aller lui chercher sa photo tant qu’elle n’aura pas satisfait ma soif de dissection de son mode de pensée. Et finalement elle le dit, ce qui l’effraie. Oh merde, quel con. Qu’est-ce que j’ai eu besoin de poser cette question moi aussi. Va falloir que j’apprenne que la curiosité est un vilain défaut, et qu’en fait, je n’ai pas forcément envie de connaître les réponses aux interrogations qui envahissent mon cerveau. Parfois c’est bien quand les choses restent un mystère vous voyez. Enfin elle n’a pas dit qu’elle était attachée à moi hein, seulement qu’elle craignait que ça arrive, parce que forcément plus on multiplie les contacts physiques et plus les risques sont élevés. Ça casse tout là, carrément tout, ce château commence sérieusement à être nuisible pour ma santé. Entre le boutonneux qui me parle de sentiments, la fée vorace qui emploie le mot ‘ami’, blondie et son frangin qui s’incrustent, bobonne qui m’apprécie secrètement et Fauve qui a peur de s’attacher … Limite ça me file un mal de crâne terrible. La décision la plus sage en fait, ce serait probablement de quitter l’aventure genre là, maintenant. « Attends c’est pas la suite logique hein. » Je m’empresse de la rassurer, et moi avec, me redressant complètement. Parce qu’honnêtement, on peut juste baiser et en profiter sans que ça implique autre chose. Non ? J’en sais rien en fait, moi non plus j’ai pas l’habitude de faire ça, et les rares fois où ça m’est arrivé ça s’est mal terminé. Toujours. Merde, ça fait chier quand même. J’ai pas envie de m’arrêter en si bon chemin moi. « Au pire si ça arrive, on se touche plus et puis c’est tout. » Je propose en haussant les sourcils comme si c’était une évidence, et comme si moi je ne risquais pas de m’attacher à elle. Enfin si ça se produit je suis super rôdé pour faire semblant, et puis c’est peut-être déjà trop tard étant donné que ça me dérange beaucoup moins d’effleurer la peau d’une adversaire. Donc au pire hein … ça me perturbera pas plus que ça, refouler les sentiments c’est une spécialité que je maîtrise à la perfection. Un peu comme bobonne vous voyez. « Mais ce serait dommage de s’en priver pour un attachement hypothétique, non ? » C’est clair, ma logique est imparable. Et je me rends compte que tout être humain normalement constitué lui aurait demandé pourquoi elle craint de s’attacher avant de lui servir un discours sur les bienfaits de se lier aux autres, des larmes d’émotion au bord des yeux. Mais franchement, je ne vais pas l’encourager alors que c’est justement ce que je cherche à éviter. Faudrait que je sois complètement con. En fait je m’en fous un peu de ses raisons, je sais juste qu’elle en a et c’est suffisant. De toute façon ça lui arrivera bien un jour, j’imagine, de s’attacher à quelqu’un. Bon du coup sa photo elle poireaute encore dans ma caverne d’Ali Baba, et moi j’ai toujours autant de motivation qu’une limace qui doit traverser une autoroute. J’ai l’impression que c’est le bout du monde. « La prochaine fois que j’y vais-je te la ramène, promis. » Non mais sérieux, elle pourrait avoir un peu pitié pour moi. « T’en as pas besoin dans l’immédiat, si ? A moins que tu songes à utiliser le vaudou pour punir le bûcheron de préférer baiser la ventouse avant qu’il se casse. » Parce que je crois bien qu’avec une photo elle peut lui faire très mal, m’enfin elle n’est pas censée connaître les astuces de sorcière, et je ne suis même pas certain qu’une humaine puisse faire un truc pareil.  Je n’sais pas non plus s’il va quitter le château, mais il a perdu son duel et étant donné le gabarit du type, j’imagine qu’il y en a plus d’un ici qui aimerait voir partir un tel concurrent. « C’est vrai que ça reste un mystère … » Qu’il préfère baiser la ventouse. J’aurais peut-être pas dû la laisser sur la table de la cuisine en fait, si ça s’trouve elle est super compétente -sexuellement parlant-. Bref. Mon hypothèse est carrément à chier, mais c’est pour lui montrer qu’au final, elle peut bien attendre quelques jours de plus. « S’il te plaît ? » Je tente de retourner son petit jeu contre elle en esquissant un sourire qui me donne presque l'air mignon et innocent.

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