Ok, en ce moment je passe ma vie en ville. Et je dois bien avouer que ce n’est pas pour aller récupérer les courses ou porter le linge au pressing. Non, j’en n’ai rien à foutre de ça, c’est un travail de gonzesse. Déjà j’avais été suffisamment altruiste pour le faire une fois, parce que c’était la louve et blondie, mais il ne faut pas pousser le bouchon. J’ai fait ma bonne action, maintenant c’est terminé pendant au moins un an. En fait je prie pour que cette femme qui a donné cette lettre perturbante à blondie sur notre hypothétique lien de parenté –tout ça parce qu’on est beaux et blonds- pointe de nouveau le bout de son nez. Aussi je me rends dans le parc presque quotidiennement, adoptant un déguisement qui change au fil des jours comme un caméléon. Parce que depuis que le nabot et moi on s’est fait courser par des fans en chaleur, je flippe un peu. Je me laisse donc retomber sur un banc avec une casquette vissée sur la tête, des lunettes de soleil d’aviateur format XXL, un t-shirt trop serré ‘Va Mickey ta mère’ qui doit probablement appartenir au boutonneux –connaissant ses goûts vestimentaires douteux-, et un pantalon rouge de clown. Ouais là, impossible qu’on me reconnaisse. Je croise les bras en observant les passants, mais au bout d’une trentaine de minutes je commence quand même sérieusement à me faire chier. Alors j’invente la vie des gens qui passent devant moi et je leur attribue des notes. « Putain zéro … un gros zéro, dégage. » Je marmonne en espérant que le gars ne soit pas un loup garou. « Toi t’es une secrétaire de notaire cochonne, une bonnasse en plus. Allez je suis généreux, un huit. » Je suis la meuf aux talons vertigineux du regard, le faisant dévier à la seconde où elle se tourne vers moi en me faisant un doigt d’honneur. Oups. Bon oké, faut être plus discret dans ce monde rempli de créatures bizarres. Et là je repère une nana de dos qui observe la fontaine et qui a un cul de malade. Oh ouais, rien que pour son cul elle mérite un 9. Bon je me dis qu’il faut que je passe à l’action avant de devenir fou, alors je m’approche de la silhouette en ramassant un centime qui traîne par terre. Je me place dans son dos en tendant mon bras devant elle, la pièce entre mon index et mon pouce. « Tu veux faire un vœu ? » Ouais vous savez : la fontaine, une pièce, un voeu. Je propose en me décalant sur le côté pour me montrer, et là je me dis que merde, c’était peut-être pas le jour pour draguer vu comment je suis fringué.  

Retour à la réalité, depuis ma sortie de l'émission ma vie avait été quelque peu chamboulé. On me reconnait dans la rue, on m'insulte ou on m'adule mais ce qui est sûr, c'est que je ne passe pas inaperçu. J'ai aussi retrouvé mes vêtements, mes vrais vêtements et non la partie hard de ma garde-robe que la prod m'avait obligé d'emmené dans l'aventure. Ce que j'aimais le plus c'était les balades en extérieur, au parc surtout. Ainsi, en cette magnifique journée ensoleillée je m'habillais d'une manière sobre et déambulais dans le parc, en attendant une amie. J'avais chaud et l'air frais près de la fontaine m'attira presque instantanément. Je m'installais devant celle-ci, regardant l'eau limpide et les pièces qui brillaient à l'intérieur. Quand un bras et une voix familière passèrent devant mon visage. Cette personne me demandant si jé désirais faire un vœu. J'attrapais la pièce, la jetait dans la fontaine avant de me retrouver vers le loup :
 
Mon vœu est fait Sullichou. Je désire qu'on continue là où l'on c'était arrêté tous les deux.
 
La salle surprise, la nuisette, vous voyez le tableau. Il fallait aussi rajouter à cela le baiser de l'ultime après-midi et les promesses du sexy loup garou. Je n'attendais qu'une chose, qu'il tienne parole. Enfin, façon de parler, seul l'embarras de Sulli m'intéressait à vrai dire.

Je la tiens serrée entre mes griffes ma proie, c’est évident. Parce que la gonzesse attrape ma pièce pour la jeter dans l’eau. Sauf que voilà, quand elle se met à parler avec une voix masculine en se tournant vers moi, j’ai un mouvement de recul qui me fait trébucher. OH PUTAIN, je viens de draguer le travelo. SERIEUSEMENT ? Merde, merde, merde, est-ce que la production planque des caméras en dehors du château ? Non je pense pas, ils n’ont sûrement pas le droit pour des soucis de vie privée, et puis je ne vois aucune perche tendue pour capter le son, au pire ils verront juste les images et personne ne se doutera de rien. Bon sang, c’est la lose quand même. Enfin il faut reconnaître qu’il a un cul quand même assez canon quoi, ça va n’importe qui aurait pu se méprendre. Le pire c’est que je ne me suis même pas posé la question alors qu’il est habillé sobrement, ouais limite il est carrément baisable là. Bon ça me dérange un peu qu’il soit entre les deux quand même, j’aime les femmes et les hommes, mais les gens non identifiables c’est pas trop mon trip. « Ouais enfin avant de passer à la vitesse supérieure j’aimerais bien savoir à quoi m’attendre. » Je lâche en reprenant contenance, lorgnant en direction de son entrejambe pour lui faire comprendre ce que je veux dire. Parce qu’au final, personne n’a su identifier le sexe physique du gars. A la base j’imagine que c’est un homme, mais peut-être qu’il est en plein milieu de ses opérations et qu’il a déjà la moitié du butin vous voyez. Mais généralement il me semble qu’ils commencent par la poitrine … Et puis si ça s’trouve, il est hermaphrodite. Même si là encore, on fait souvent choisir la personne pendant ou au terme de son adolescence. Mais il doit pas être super vieux aussi, donc c’est possible. AH MERDE, ça m’embrouille carrément ces histoires, c’est perturbant quand même.