T'étais accoudé au vieux gouvernail, non loin de la proue. T'avais essayé tant bien que mal de le faire bouger, mais rien à faire, il était bloqué. Tu te demandais alors comment ce foutu bateau avançait, certainement un sort très puissant de la vieille croûte. Mais merde, ça servait à quoi un bateau pirate si on pouvait même pas faire mumuse avec le gouvernail, hein ? Tant pis, tu t'amuserais autrement. Ça se remplissait petit à petit sur le pont, les gens se pressaient pour aller se doucher. Bonne chance,toi t'avais eu droit à l'eau froide. Et comme ça dans le vide, tu criais : Nan mais c'est quoi c'bordel tas d'vermine ?! Allez, nettoyez ce pont, et avec un peu plus d'enthousiasme, ou certains n'auront que du foie d'morue ce soir ! Un dingue putain. Ils te prendraient pour un pauvre mec, surtout que c'était pas ton genre de te lâcher le premier jour. Mais bon, au pire ils t'écoutaient pas, et pour l'instant t'avais rien à perdre. On fera le mec sérieux dès que les gens commenceront à s'intéresser à ton cas, ce qui ne tarderait pas trop parce que tu ferais tout pour te faire remarquer, qu'il te craignent et tout le bordel. Bon assez fait le con. Tu t'enlèves de ce gouvernail, et tu t'étires comme un chat. T'avais passer une mauvaise nuit, et encore toi t'étais pas à peindre quand le bateau penchait, Chaz était au-dessus lui. Et puis t'avais du régler un léger différent avec ce Reno là, lui avait gémit toute la nuit, il avait pas l'air d'aimer cette petite croisière.

Quelle matinée ! Un footing le matin déjà ça réveille. Enfin moi je met pas longtemps à me réveiller, mais ça fait quand même tout drôle. Quand la sirène avait retentit je croyais qu'il y avait le feu. Non je déconne, je suis pas aussi parano. Après, il a fallu que je vire Reno de la salle de bain parce qu'il mettait trop de temps et moi j'aime pas attendre. Du coup j'avais dû me battre y avait du sang et tout ça. Blague à part, je l'avais quand même viré de la salle de bain. J'avais récupéré ma forme humaine et j'étais bien contente. Parce que quand on tombe dans une flaque d'eau et qu'il faut attendre une quinzaine de minutes pour pouvoir se relever c'est les boules un peu. Bref, je divague. Du coup je me dirige vers le pont comme une âme en peine. J'exagère, mais je m'ennuie comme un rat mort alors je tourne, je fais cinquante fois le tour du pont. Il faut que je me défoule. Les autres candidats commencent à faire des allers et retours. Puis j'entends une voix un peu plus loin au niveau de la proue. Comment il parle lui ?! Non mais il s'est pris pour le chef ? J'suis pas d'accords moi. Alors, je m'indigne. « Qu'on lui coupe la tête ! » Oh merde c'est pas un truc de pirate ça. Attends il faut que je réessaye. Merde, j'ai pas d'idée ... Ah si je sais ! Je me dirige vers lui. « Alors Jack. Sommes-nous donc deux immortels condamnés à un combat épique jusqu'aux trompettes de jugement dernier ? » Ouais j'avais entendu cette réplique à la télé. Enfin il me semble que c'était quelque chose comme ça, dans ce style-là tout du moins. Il me manque une épée, crotte. J'attrape le balai qui traine dans le coin. Il fout quoi le balai ici ? Y a des gens qui ont pris un balais et qui l'on mit là. Genre, ici quoi. Bref, je reporte mon attention sur la personne en face de moi et je le poke avec mon balai. C'est bon je l'ai pas assommé j'y suis allé gentiment.

Tu retournas vers le gouvernail, histoire de refaire mumuse et de tuer le temps et une fille venait de s'arrêter au milieu du pont avant de te pointer du doigt en sortant... une réplique d'Alice au Pays des Merveilles ? T'haussas un sourcil, avant de lui gueuler : NUUUL. Retourne chez ta m... Elle t'interrompit, déblatérant tout autre chose. Ah ouais c'était bien mieux en fait. Bon bah comme elle avait changé la donne avec sa réplique, il enleva le déguisement du méchant capitaine, pour vêtir celui du mesquin pirate qu'était ce cher Jack.  Tu peux aussi te rendre. Que tu lui réponds avec un sourire en coin. Ouais ok tu connaissais les répliques de Pirates des Caraïbes. Mais seulement celles du premier ! Et la demoiselle Barbosa n'avait pas l'air de vouloir se rendre, elle attrapa un manche de balais et te donna un petit coup dans le ventre. Certes pas fort, mais il eut son petit effet tout de même. Alors t'étouffas un gémissement, ton souffle se coupa deux secondes, et ton regard avait beau balayer le plancher du navire, tu ne trouvas rien pour te défendre. Tant pis tu ferais le mec et te battrais à mains nus. Ni une ni deux, tu t'élanças pour attraper le bout du manche.