Il est midi. Passé. Pire que passé même. Segen se dirige vers la salle de repos en poussant un léger soupir, rassurée de voir qu’il n’y a personne et entre pour observer l’endroit. Elle le connaît. Mais elle n’aime pas manger avec d’autres gens, si bien que les gens finissent par croire, la plupart du temps, qu’elle ne mange rien. Finalement elle tape dans ses mains en se concentrant sur une salade de fruits. Kiwi et fraises. Le bol apparaît sur la table et un sourire satisfait étire les lèvres de la rousse alors qu’elle s’en empare et commence à grignoter les fruits, regardant autour d’elle, s’intéressant aux peintures. Et là elle remarque alors les livres qu’elle n’avait pas vu plus tôt. Elle est sauvée. Quittant, presque à contre cœur, l’endroit où tous les poufs sont installés, elle se dirige vers l’opposé, vers la pièce fourre-tout. Elle se penche, au passage, attrapant le premier livre qui lui tombe sous la main et se rend compte, en lisant le titre, qu’il s’agit d’un conte de pirates. Segen le pose sur le billard et l’ouvre en commençant sa lecture avant de se hausser sur le billard à son tour. Et elle lit tout en mangeant. A un moment, elle relève légèrement son regard et reste intrigué envoyant une espèce de petite radio. Au milieu de nulle part, est-ce qu’ils auront une fréquence ? Elle quitte donc son billard pour s’approcher du poste et le prend entre ses mains, appuie un peu partout pour chercher une quelconque station.  Captivée, elle n’entend pas que quelqu’un entre dans la pièce, alors lorsqu’elle entend une voix dans son dos, elle sursaute et se retourne un peu trop rapidement. Elle se recompose un visage impassible avant de découvrir que la personne en question n’est autre que Scaar, son binôme. « Tiens, salut. » finit-elle par lui dire, laissant un léger sourire dessiner ses lèvres. Ils ne se sont pas vraiment parler le premier soir, mais il lui avait presque immédiatement plu dans les coulisses. Ou du moins c’était la première impression qu’il lui avait donné. Segen finit par lever la radio entre eux. « Tu penses qu’elle fonctionne encore ? J’ai un peu de mal à trouver une station, mais elle ne doit pas être là par hasard, non ? »

J'ai faim. Je n'ai pas vraiment écouté tout ce que disait la vieille peau, donc du coup je cherche encore et encore une cuisine digne de ce nom. Sauf que j'ai beau faire le tour trois fois de cet ignoble bateau, je ne trouve pas de quoi grignoter. Mon ventre proteste et je suis prêt à dévorer n'importe qui là, tellement j'ai la dalle. Je tombe sur ce qui se fait appeler la salle de repos et je croise la rouquine avec qui j'ai fais mon entrée sur le plateau. Elle semble avoir du caractère, du moins c'est ce que j'ai pu entrevoir lors d'une coute conversation. Elle me salue avec un bref sourire et j'essaye de le lui rendre, bien que je ne sois pas le mieux placé en ce qui concerne les bons échanges de bonnes manières. Cependant bien que la rouquine m'a l'air bien gentille, j'arrive pas à remettre un nom sur son visage. « C'est quoi déjà ton nom ? » Je lui demande un peu sèchement, j'arrive pas à être décontracté, du coup tout ce que je dis ressemble à des ordres, alors que j'essaye juste d'être polis. Finalement, elle m'indique la radio et je la regarde, sans vraiment comprendre ce qu'elle cherche jusqu'à ce qu'elle m'explique qu'elle n'arrive pas à la faire fonctionner. « A tout les coups ça doit être un piège de la vieille. » Non parce qu'une radio dans ce genre d'endroit c'est pas commun, surtout qu'au temps des pirates, ça n'existait pas. Je regarde alors fixement sa salade de fruit en me retenant de sauter dessus. « Tu l'as eu où ça ? » J'ai presque envie de lui rajouter que je crève de faim, mais j'ai pas trop envie de jouer le faible dès les premiers jours même si mon ventre qui gargouille parle pour moi.