C’est le matin et Nico a dormi comme un bébé. A croire que rien ne peut perturber son horloge biologique digne des Super-Nanas. Il se lève, serre les poings, baille un long coup et entre-ouvre un œil. D’accord y’a déjà presque plus personne dans la tente des mecs. Nico se redresse et enfile ses fringues rapidement, faudra qu’il aille se laver au lac bientôt. Mais avant il veut faire un petit tour dans les environs. Parce que ouais en débarquant en pleine soirée faut croire qu’ils ont pas trop pu contempler l’ampleur du château. Il finit de boutonner sa chemise et puis retrousse les manches avant de glisser dans ses pompes et de filer à l’extérieur (en chopant une bouteille d’eau au passage). S’hydrater le matin, très important. Le garçon parcourt quelques mètres, il file à travers un chemin, tête en l’air pour rater aucun détail de ce qui l’entoure. Et c’est là qu’il débarque sur cet espèce d’énorme terrain de sport. Nico n’a jamais été un grand sportif, enfin si, il sait courir et nager, mais bon y’a des limites. Il fait genre quelques pas chassés comme s’il voulait se motiver lui-même. Et puis c’est là qu’il voit une silhouette. Et pas n’importe laquelle. Alors lentement il s’approche d’Adonis à qui il n’a pas eu l’occasion de parler hier soir. Son binôme. Il est temps de faire les présentations. Nico avance, lui fait face, arbore son éternel sourire. Il tend la main « Eh salut, on n’a pas eu vraiment l’occaz de discuter tous les deux. Nico » Allez, pas d’à-priori mon Nico, ce n’est qu’un loup-garou.

Ouais, faut dire que c’est pas la tasse de thé de Nico les loups-garous. Il a toujours un peu flippé quand ses parents lui racontaient des histoires sur ces bêtes avant qu’il aille se coucher. Et c’est marrant, mais comme par hasard il se retrouve couplé avec un loup en binôme. A croire qu’il est vraiment temps d’affronter toutes ses peurs. Mais Nico est bien décidé à ne pas se laisser avoir. Adonis n’a pas l’air si méchant que ça au premier abord. Bon, il y a genre un océan qui les sépare tous les deux, mais son sourire calme un peu Nicola. Il sait bien que dans ce jeu il faut se méfier des apparences. Et un mec comme lui, observateur, ça doit pas se laisser bouffer par l’assurance que cherchent à se donner les autres. C’est un jeu, il se répète. Un jeu. Alors il hoche la tête lorsqu’Adonis lui propose une ballade. Ouais, bonne idée tiens. Mais il avait pas vraiment compris ça dans ce sens Nico. Il pensait à un classique. Genre ils marchent côté à côte, discutent, rigolent un peu. Ce genre de trucs quoi. Alors quand Adonis se désape et se transforme d’un coup Nico peut pas s’empêcher de faire un pas en arrière. Question de réflexe. « Ah ouais d’accord » qu’il se laisse échapper en un murmure. Mais Adonis, enfin, le loup, semble pas vraiment décidé à le laisser filer. Et quand il désigne son dos avec le bout de sa grande gueule de loup brun Nico fronce un peu les sourcils. Allez. C’est pas le moment de flipper. Au contraire. C’est le moment d’imposer la confiance. Avec son binôme. Adonis. Un loup. Loup. Ca résonne un peu dans la tête de Nicola alors qu’il s’approche à nouveau. Il tente un sourire, confiant. Il a pas vraiment envie qu’Adonis le prenne pour une poule mouillée. Sérieux. Il en a dans le caleçon lui aussi. Alors il finit par hausser les épaules et maladroitement monter sur le dos de la bête, en s’accrochant tant bien que mal. « Tu m’entends ? Enfin, tu me comprends sous cette forme ? » C’est vrai qu’on leur a jamais appris ce genre de trucs. Du moins, il a jamais eu l’occasion de lire un manuel de première utilisation d’un loup-garou. C’est un peu la grosse nouveauté. Mais bizarrement il se sent assez confiant et il se prend même au jeu. Ses lèvres se plissent en un sourire plus assuré et il finit par ajouter. « Bon je sais pas si tu me comprends, mais en tout cas moi je suis ready. » A y aller, à gagner. Il sait pas trop.