ORDRE DE PASSAGE; Calliste, Eukleia, Sullivan, Fauve.

Ca doit être horrible de passer une nuit dans les oubliettes quand même, ça doit être l'endroit le plus horrible du monde. Alors quand Vixy sort de la douche ce matin après avoir profité de son lit comme c'est pas permis, elle a une petite idée. Quand elle arrive dans la cuisine, elle voit Calliste évidemment, à croire qu'il passe sa vie ici, entrain de manger son Nutella. « Je vais voir les reclus, tu veux venir avec ? » lui demande Vixy en prenant une bouteille de jus d'orange et des pains au chocolat dans ses bras, en mode petites provisions. Et c'est à ce moment là qu'elle voit Eukleia. « Tu veux venir aussi Eukle ? » Peut-être qu'elle a pas demandé aux bonnes personnes, mais peut-être que Calliste veut parler de la veille, du prime, ou... Elle sait pas. Mais sur le coup elle a pas réfléchit. Et à son étonnement, ils répondent positivement à sa demande, alors les trois se mettent en chemin, direction le sous-sol, les oubliettes. Arrivés en bas, Vixy frappe contre la grille et hausse un sourcil en voyant la taille du truc quoi. « Salut vous. » Elle sourit un instant et entre dans la cellule des pauvres petits, elle se mordille la lèvre un instant et pose la bouteille de jus d'orange et les pains au chocolat sur le lit de Sullivan. « Ca va, vous survivez ? On vous ramène un petit déjeuner digne de ce nom. »

Rien de tel qu'un petit plaisir solitaire de bon matin, il n'y a rien de mieux pour commencer la journée si vous voulez mon avis ! Je plonge une autre cuillère dans mon pot king-size de Nutella lorsque je vois la petite Vixy faire son entrée dans la cuisine, je la salue et essaye de cacher mon pot, mais je crois qu'elle m'a grillé... Pour quoi je passe après si on me surprend tout le temps Nutella à la main ? Heureusement elle ne semble pas en faire tout un plat et me propose même l'accompagner voir les deux prisonniers du château « Of course, avec un peu de chance on les surprendra en pleine reproduction ! » enfin je dis ça, mais c'est pas sûr que Sullivan veuille me voir après le primer catastrophique d'hier, bon c'est lui qui a cherché au départ, j'en serais pas venu là s'il n'avait pas commencé dans le bosquet, mais je dois dire que sa déclaration d'hier m'a drôlement chamboulé, il avait pas l'air comme d'habitude quoi et je dois dire que je m'en veux un peu... Bref, on se dirige vers les oubliettes provisions en main et Eukleia nous rejoint même en chemin donc ça va à deux sorciers on aura pas de mal à contrer un Sullivan aux envies de meurtre. On ne tarde pas à arriver devant l'immense porte du truc, le truc semble s'ouvrir comme par magie et on entre tous je lâche un timide « B'jour » qui passera certainement inaperçu puis limite je suis Vixy comme son ombre, caché derrière elle, avec un peu de chance on ne me verra même pas.

L’idée d’aller voir Sullivan entre les barreaux après ce qu’il avait osé lui faire subir n’était pas forcément pour lui déplaire. Cela serait comme une petite vengeance et en même temps la sorcière faisait une bonne action en rendant visite aux deux reclus, enfermés au cachot par la Vieille Peau. Vixy avait, en effet, proposé à Eukleia de l’accompagnée, elle et Calliste, alors qu’elle sautait à peine du lit. Elle avait baillé en guise de réponse puis avait fini par les suivre, un peu à la traîne. Les cachots étaient un endroit que la sorcière n’avait pas encore visité, c’était une toute première… lugubre. Il fallait dire que ce n’était pas du genre chambre d’hôtel cinq étoiles, et ça n’avait rien à voir non plus avec la chambre diamant dans laquelle logeaient les trois visiteurs. Arrivant derrière eux, elle commença à se demander si Sullivan avait réellement envie de la voir. Dans le cas contraire, tant pis, il ne pourrait rien lui faire : le loup était sous cage. « Hello, nos deux prisonniers. » lança-t-elle. Une nympho avec un loup en mal de reconnaissance, ça devait copuler grave là-dedans. Pourtant, ils avaient apparemment eu la décence de se stopper en les entendant venir. Cela aurait été du mauvais effet d’arriver au cachot et de voir Fauve chevaucher Sullivan – du mauvais effet ou de l’effet le plus drôle, finalement.

Wow, c’est une blague de mauvais goût ? C’est le comité anti-Sullivan, qui se réunit ? Ils sont là pour me torturer pendant que je suis enfermé dans cette merde de cellule ? Ça ne fait même pas un jour et ils se sont déjà ligués contre moi, à peine croyable. C’est la vieille fée qui les envoie, à tous les coups. Y’a que blondie qui a l’air d’être animée par un esprit charitable, si vous voulez mon avis. Elle est cool cette meuf, une espèce de Mère Teresa. En même temps l’ambiance doit pas être terrible dans le château, vu la tournure du prime. J’imagine déjà ventouse et bobonne (Cordé) s’arracher le chignon, Cosby (Judicaël) et l’autre nudiste asociale (Théa) se battre à coup de chiffons. Ouais, j’ai été tenu au courant des évènements ayant suivi mon départ précipité, histoire de ne rien louper des affinités entre les candidats. Je me contente d’abord de garder le silence, genre, j’vous emmerde bien profond, sauf qu’aujourd’hui je ne suis plus la bête incontrôlable et furieuse. J’ai même pas envie de lui encastrer sa tête de boutonneux dans le mur, c’est pour vous dire. « Eh ben, elle est où ma ba-balle ? C’est pas qu’on se fait chier ici, mais une fois que t’as baisé y’a plus grand-chose à faire. » Je jette un regard en biais à Fauve, puis j’enfile le t-shirt troué que ces cons de la prod’ m’ont filé, un truc qu’ils ont dû tremper dans les chiottes avant de le faire sécher. Et puis je mate le gars qui se planque limite derrière blondie. Ça va c’est bon, j’suis pas d’humeur à le bouffer. Le pauvre type il n’a pas eu de chance non plus, son caractère de merdeux s’associe mal avec ma forme animale, et nos deux confrontations se sont faites sur ce schéma. Je pardonne facilement les ignorants, je suis à peu près certain qu’il n’a aucune idée de ce que représente le calendrier lunaire pour nous et moi en particulier –du moins, je l’espère pour lui-. Puis je fais glisser mon regard bleu sur la ventouse qui a l’air étrangement rayonnante. « Tiens, t’es encore en vie ? » J’esquisse un demi-sourire, parce que la princesse aurait bien été capable de pénétrer dans sa chambre une fois la nuit tombée pour la persuader d’aller se suicider du haut du balcon, et ce n’est pas celle qui partage mon malheur qui va me contredire. D’ailleurs, je la trouve bien sage avec son pouvoir cette bobonne, à sa place j’en aurais déjà largement abusé. Sans attendre sa réponse, j’attrape deux pains au chocolat, tendant mon bras droit vers Fauve en mordant dans l’autre. « Ah quoiqu’attends, tu fais un régime, non ? Ca expliquerait ce manque de poitrine … Je peux me sacrifier sinon, tu sais. » Ouais j’ai la dalle. Et j’ai déjà entendu ma cousine se plaindre que ne rien bouffer, ça t’attaquait d’abord les seins. « Merci, c’est cool. » Je leur dis quand même, parce qu’ils auraient pu nous laisser crever dans cette cellule. Je me demande si c’est ma partenaire de cage qui s’est fait d’eux des potes, mais j’ai comme un léger doute. Est-ce qu’on devrait se méfier de cette charmante attention ? Non en fait je sais, ces p'tits cons me kiffent. Ah ah, ouais c'est obligé. « Cela dit on survit difficilement t’sais, c’est un peu l’horreur cette cage, mate moi ça. » Et je pointe le cadavre d’une blatte que j’ai réduit en bouillie pendant la nuit.

Alors, à savoir pour ceux qui pensent passer une nuit dans les oubliettes, on y roupille mal. Non, sérieux. Y’a toujours des bruits bizarres, et ça pue, et c’est froid, et c’est dégueulasse, et y’a des bêtes parfois non identifiées qui s’baladent. Je vous jure, je crois que je préférais les tentes entre les nanas. Mais alors, quand j’vois les trois candidats arrivés, je sais pas, j’ai l’impression qu’il vienne pour s’foutre de notre gueule, comme ça. En plus, y’a une meuf que j’connais pas tellement, une moche, et un type qui s’cache derrière la meuf carrément moins moche voire même jolie. Genre, on l’a trainé là. J’allais limite gueuler qu’on est pas dans un putain de moulin et qu’ils peuvent aller se faire foutre quand j’regarde la nourriture avec eux, alors, j’me contente de sourire, genre, satisfaire, parce que ça fait depuis le prime que je crève la dalle. « Vous êtes adorables ! » enfin, en disant ça, j’regarde plutôt Vixy, parce que les deux autres, ça a pas l’air d’être la joie d’être là pour eux, comprenez. Putain, d’ailleurs, j’pensais jamais utiliser le mot « adorable » pour parler de mes camarades de jeu. Y’a Sullivan qui parle de baiser, et même si j’écoutais pas franchement ce qu’il racontait, j’sais pas, le mot baiser, ça m’a un peu fait revenir sur terre, et il adresse la parole au bébé écrasé, et j’pense qu’ils se sont tous bougés le cul pour les beaux yeux de Sullivan, parce que c’est clairement pas mes potes de jeu, ceux-là, et j’me dis que je dois limite les faire chier à être enfermée dans le même trou à rat que Sullivan. Enfin, rien à foutre au pire, je les aime pas, et je leur ai pas demandé de se ramener non plus. Bref, j’allais choper le pain au chocolat que Sullivan me passe, avant qu’il l’ouvre. Manque de poitrine ? Ouais ouais. C’est pas parce que c’est vrai qu’il doit le souligner, bordel. Je vous jure, ma petite cousine a douze ans, et plus de seins que moi, c’est déprimant. Si j’gagne cette émission, j’me refais faire les seins, de toutes façons, avec le fric. Enfin, si y’a bien du fric à gagner. Je me rends compte que j’sais même pas. « Et ton incroyable petite queue, tu l’expliques par un régime aussi ? » je rajouterais même un ‘connard’ mais j’me dis qu’il faudrait vraiment que j’arrête d’être aussi vulgaire, donc hm, voilà. Faut pas s’attaquer à mes seins, sujet sensible, c’est tout. Hm. Bref, je chope le pain au chocolat. Et je vais pas me gêner parce que monsieur je suis un enfoiré bonjour crève la dalle aussi. Je prie secrètement pour que Cordelia décide de venir, je sais pas trop, je le sens pas trop, cette espèce de comité là. « Enfin j’imagine que vous survivez difficilement sans nous aussi. » genre, on est carrément primordiales au jeu, ouais, ouais. Avouez qu’ils doivent se faire chier sans nous, au moins un peu. « Eh, j’espère que l’un de vous est au moins passé voir Maia hein. » Parce que, faut pas déconner, s’ils viennent nous voir tous les trois, si aucun n’est passé voir Maia, je les tue, sérieux, ce serait dégueulasse pour elle.

Non, pas de reproduction, juste deux personnes qui ont l'air d'avoir passée une horrible nuit. Vixy grimace un instant et elle se retourne pour jeter un coup d'oeil à ses camarades qui, eux, ont plutôt bien dormit cette nuit. Et elle remarque que Calliste la suit comme un petit poussin, il serait presque mignon, mais du coup ça la fait rire aussi qu'il agisse comme ça. Vixy lui donne un léger coup de coude, genre pour lui dire que ça va aller. En plus de ça, Sullivan l'accueille avec une charmante phrase et ça tire un sourire à la blonde qui s'approche des deux, genre un peu comme si elle était à la maison. Même s'ils n'étaient pas forcément les personnes que Sullivan et Fauve auraient aimés voir, elle est sûre que de voir d'autres personnes, ça doit quand même les soulager un peu. Si Vixy était enfermée là-dedans avec quelqu'un d'autre, c'est clair qu'elle péterais un câble. Et si c'est Absinthe, je vous en parle même pas. Et l'humaine sort un peu de ses pensées lorsque le loup-garou s'adresse à elle pour lui montrer la blatte écrasée au sol. Elle ne peut s'empêcher de grimacer en se souvenant de l'autre jour quand elle est venue ici et qu'elle y a croisé Théa. Une araignée avait décidé de squatter ses cheveux. « Je te comprends complètement. » lâche-t-elle finalement avant de s'approcher du lit où est assise Fauve. « Je peux m'asseoir ? » Parce que se poser parterre ne l'intéressait pas plus que ça, du coup elle attend la réponse de la brune en restant debout et en l'écoutant. Oui c'est ça, le château est plus calme sans la grosse tête de Sullivan et les envies nympho de Fauve. Vixy esquisse un léger sourire, et quand la conversation vire sur Maia, elle hoche la tête. « J'y suis allez ce matin, vers 2h, j'me suis dit qu'elle devait avoir froid et faim. Et putain, on se les gèle là-bas en haut sérieux, la pauvre. » Et cette fois l'humaine tourne son regard sur Sullivan, extrêmement sérieuse pour le coup, elle fronce un instant ses sourcils et pointe un doigt sur lui. « Dis moi, c'est super important, est-ce que, par hasard... tu as les plans de la prison tatoués sur ton dos, histoire qu'on monte un plan en béton ? » Ouais, elle s'est dit pourquoi pas détendre l'atmosphère avec des blagues un peu pourries, tant qu'à faire.

Je me déplace timidement sur le côté, non sans avoir couiné sous le coup de coude de Blondie Vixy. Je peux d'ores et déjà sentir le regard du clébard sur moi - ce que n'est absolument pas rassurant - alors je préfère me rapprocher de Fauve « Hey, pas trop dure la nuit ? » j'ai tout d'abord voulu lui faire la bise, mais aussi canon soit-elle l'odeur qu'elle dégage, là tout de suite, est absolument repoussante, j'en recule même jusqu'à heurter mon grand ami Sullivan, qui m'alpague immédiatement en me demandant où est sa ba-balle, j'hésite d'abord un instant, mais il poursuit en évoquant une éventuelle partie de baise qui se serait produite, je claque du doigt - merde je crois qu'il aime pas ça - et fait apparaître le bout de bois que j'ai ramassé tout à l'heure « Désolé j'en ai pas trouvé, mais tout problème à sa solution... » je lance même le bâton en l'air pour voir s'il va sauter pour le rattraper, shit, j'arrange pas mon cas en faisant ça. Je suis sûr le point de m'exprimer lorsque Fauve lui lance une pique en rapport avec la prétendue rumeur sur la taille de son entrejambe, j'y vois une petite occasion de me montrer gentil avec le loup « Enfaîte, de ce que j'ai vu on ne peut pas tellement dire qu'elle soit petite » je me retourne ensuite vers Sullivan et commence à me préparer mentalement à ce que je compte faire, putain ça me tue plus que tout de devoir faire ça, mais je me sentirais mieux après, c'est ce qui me rassure... Je me gratte la tête, je joue avec le bas de mon tee-shirt « Humm, je-je... Si j'suis venu c'est surtout pour... m'ex-cu-ser pour mon comportement d'hier, j'avais pas fait attention à l'état dans lequel tu te trouvais puis j'y connais rien moi à vos histoires de pleine lune... sorry. » je lui lance avec un faible sourire, bon peut importe sa réaction, au moins ce sera fait !

Ils étaient mignons nos deux reclus avec leurs têtes de six pieds longs. Sullivan réussit quand même à jeter une petite pique à Eukleia qui n’avait pourtant rien demandé : « Tiens, t’es encore en vie ? », elle répliqua : « Et toi, apparemment, ils ont fini par te retrouver malgré le fait que tu t’es barré comme un détraqué hurlant à la mort. » Elle le gratifia d’un petit sourire taquin. Il devait assez souffrir comme ça et, même si elle se souvenait de tout ce qu’il lui avait fait subir, elle n’avait pas réellement le courage de se crêper le chignon avec lui. Elle le regarda se goinfrer tandis qu’il ne laissait rien à la pauvre nympho. Pauvre ? Bordel, elle regardait Eukleia avec des yeux assassins du genre ‘ta tête me revient pas’, ce n’était pas la sorcière qui allait la plaindre. Une pote de Cordelia reste vicieuse de toute manière. Elle lui servit un sourire hypocrite en pensant « BITCH ». Bref. Elle n’était pas là pour se battre avec qui que ce soit, malgré le fait que sa robe avait été bien endommagée la veille par les bons soins de l’amie vipère de la nympho. Cependant, elle se sentit assez fière d’elle quand elle entendit Fauve ressortir l’histoire du petit kiki. A croire que ça avait fait le tour du château ça ! Comme quoi… Les gens gobent touuuut ce qu’on leur dit – non pas que cette rumeur était fausse, bien sûr, pas de fausse joie Sullivan, on t’a démasqué. Elle savait même plus ce qu’elle était venue foutre là : entre Vixy qui faisait amie-amie avec Nymphauve et Calliste qui tentait de se rattraper pour la phrase qu’il avait laissé échapper au prime tout en insinuant qu’au final Sullivan en avait dans le pantalon – simplement pour pas perdre son propre service trois pièces – , elle se sentait pas vraiment dans son élément. Bon, personne ne la voyait ? Elle piqua un des gâteaux qu’avait apporté Vixy. Elle avait bien envie de stopper les effusions d'amour maintenant, mais elle sentait que même sans qu'elle n'y fasse grand chose, la situation allait se gâter.

C’est ventouse qui me répond en premier, et c’est vrai que ma survie n’était pas franchement assurée. « Ouais. Ils étaient cinq pour me rattraper, franchement déloyal. » J’affirme avec un air faussement boudeur, mais de toute façon ça ne m’étonne pas de la vieille. Si ça avait été autorisé par la loi, elle m’aurait capturé avec un filet électrifié. Puis je sursaute au claquement de doigt qui résonne dans la pièce, genre je m’attends à être attaqué à tout instant par ces foutus sorciers. Mais non, c’est juste un nouveau joujou pour m’occuper, chouette. Je souris, parce que je vois bien qu’il fait des efforts, mais je ne le rattrape pas pour autant –bien essayé- et le morceau de bois s’échoue lamentablement sur le sol crasseux. Oh la, pourquoi on parle de ma queue tout à coup, hein ? Moi j’évoque un fait vérifié, un truc réel, et elle elle se fie à une rumeur ça ne se fait pas. D’ailleurs je ne manque pas de lancer un œil en direction de ventouse qui –je le vois bien-, esquisse un léger sourire satisfait. La garce, de toute façon ça ne peut venir que d’elle, la soi-disant sorcière à la vue de chouette. Et puis un truc étrange se passe, le boutonneux tente de sauver mon honneur de mec. Attendez, y’a pas un souci là ? Le type se sent aussi mal par rapport au prime d’hier ? En plus il raconte une connerie, parce qu’il n’a rien vu du tout, et moi je le sais. Il fait un peu le lèche-cul là quand même, surtout que je suis convaincu qu’il n’en pense pas un mot. En fait personne ne le croit, puisqu’un blanc assez gênant envahi la pièce. « Ouais, merci. » Je dis quand même, pour récompenser sa tentative complètement ratée. Et puis je réalise que j’avais raison au sujet de la présence du boutonneux, il est bien venu pour une raison précise. Ouais, en fait ils ne sont pas là par pure bonté de cœur, y’a le gars qui veut se faire pardonner son comportement, et la ventouse qui essaie de se convaincre qu’elle ne me déteste pas autant qu’elle le prétend mais qui n’y parvient pas vraiment. Quelque part ça me fait chier, mais bon, c’est toujours mieux que rien. « T’inquiètes, c’est pas la première fois que ça m’arrive. » S’il y a bien un truc que je ne suis pas, c’est rancunier. « Faudrait qu’on ait une petite conversation sur les loups-garous. » Ouais parce que le gars, il n’a pas l’air doué dans ce domaine. Bon c’est bon je l’ai absous de ses péchés, il peut faire deux Notre père et retourner à ses occupations le cœur léger. Heureusement y’a blondie qui sort un truc qui détend l’atmosphère, et je me marre. Attendez, c’est drôle quand même, quand on comprend de quoi elle parle bien sûr. Sinon, elle peut juste passer pour une dingue. Je demanderais bien à Eukle si elle a vu un truc tatoué sur mon dos pendant que je lui cueillais son faux remède, mais elle était sans doute trop occupée à mater mon cul. Ouais non, je vais m’abstenir de toute remarque à ce sujet, elle va encore prendre la mouche. D’ailleurs elle est étrangement calme, limite ça fait du bien. Et je le vois dans ses yeux, elle regrette déjà d’être venue. « Ah désolé, j'crois que c'est ton frangin qui se trimbale avec. » Y'a plus de chance de trouver la solution dans ses tatouages. « Peut-être que si on se colle à un autre candidat y'a moyen de brouiller le champ magnétique qui nous empêche de passer t'sais, ou alors faut trouver bobonne pour qu'elle persuade un type de la prod' de nous laisser sortir contre les ordres de la vieille fée. » Ouais, je crois sincèrement que c'est notre meilleure chance. « Sinon faudrait un sorcier assez puissant pour faire un trou là-dedans. » Je jette un oeil aux deux harry potter présents en haussant un sourcil. Pas de volontaires ? Mais merde au fait, Fauve ne va pas capter que le type qui est en face d'elle est le petit con qui a cassé son coup avec le nabot ? Putain, même quand j'ai aucune intention d'emmerder le monde, j'arrive à le faire. Si c'est pas du génie, ça.

Le petit gars bizarre vient vers moi, et il m’parle, mais genre, il repart vite, et je crois que je vais me mettre à chialer, parce que, ça, ça veut dire que je suis actuellement pas bonne, et si j’suis pas bonne, je sais pas c’que je suis, voilà, et c’est déprimant, et c’est pas de ma faute si on a pas de douche ici, j’aimerai bien le voir, ce gars-là, à notre place, il serait encore plus affreux que nous. Du coup, je lui réponds pas. Voilà. Et je m’assois sur l’un des espèces de lits. Ok, je crois que je suis en train de tomber amoureuse de la fille mignonne. Enfin. Pas à ce point non plus, mais elle est allée voir Maia dans la nuit. Donc, automatiquement, vous voyez, je l’aime bien moi. C’est vrai qu’il doit faire encore plus froid là-haut qu’ici. Vivement mardi, mon dieu. Elle est vraiment sadique, ou je sais pas trop quoi, la vieille pétasse. Bref, les gens parlent entre eux, en fait, et j’me sens un peu à part, je sais pas, faut dire que c’est pas mes potes, ça doit être pour ça. Y’a le petit bizarre qui s’excuse de je sais pas trop quoi auprès de Sullivan, Vixy qui fait une blague vaseuse sur une série télé, et la fille à la tête de bébé écrasé qui doit se sentir un peu de trop comme moi. Du coup, je la regarde un peu, et elle a pas l’air de m’apprécier beaucoup, je sais pas, elle est peut-être comme les animaux, elle sent des trucs, genre, elle sent que je la trouve hideuse. Faut dire qu’elle a un air de famille avec un hamster, ça doit être pour ça. Je regarde ses lèvres un instant, je sais pas, on dirait qu’elles vont pas tarder à exploser. Faudrait lui dire quand même, que ça lui prenne pas par surprise, enfin, la pauvre. Bref. Y’a Sullivan qui parle de se coller à quelqu’un. Ah ouais, pourquoi pas. Je sais pas, c’est cool de se coller aux gens. Bobonne. C’est qui bobonne. Ah, Cordélia. C’est vrai qu’elle est bonne, Cordélia, en plus, elle a vachement de poitrine elle. La garce. Je secoue la tête. « je préfère autant attendre jusqu’à mardi, j’doute qu’elle apprécie vachement, la vieille. » morue. La vieille morue. Et vu que pour quelques mots en trop, elle nous enferme ici, si en plus, on arrive à se casser, je sais pas trop ce qu’elle nous ferrait, mais voilà quoi. Je doute que ce soit un truc agréable. Bref. La moche reste discrète. C’est dommage, enfin, je suis sûre qu’elle est sympa moi, et puis, c’est pas sa faute si elle est pas jolie jolie, moi, je veux bien être gentille avec elle, vous voyez. C’est affreux d’être méchant avec les moches. « Ca va depuis le prime ? » que je lui demande, à la tête de bébé écrasée, parce qu’il me semble que y’a eu des trucs avec Cordélia, alors bon. Je sais pas, des fois qu’elle soit en pleine dépression depuis ça. On sait jamais. Y’a des moches qui se suicident, parfois, ce serait vraiment bête que l’hamster décide de faire pareil, vous comprenez. Bref. Je repose mon regard sur le type bizarre. Et, je sais pas trop, mais j’ai l’impression d’avoir un éclair de génie d’un coup (si, si, c’est possible) « Calliste ? » que j’demande, genre, calmement. Il s’appelait bien comme ça, le gars dont m’a parlé Sulli hier. En plus, il réagit à ce nom-là, donc, ouais, c’est lui l’enfoiré de bâtard de petit morveux. « Tu sais, je pense que tu devrais vachement profiter de ta paire de couilles tant qu’elle est encore intacte, parce que y’a des chances pour que tu puisses ne plus rien faire avec quand je sortirai d’ici. » je reste calme, et je dis ça avec le même sourire que tête de bébé écrasé. Après, c’est un conseil hein.

Vixy s'assoit sur le lit aux côtés de Fauve et étale ses jambes devant elle, elle arrive facilement jusqu'au lit de Sullivan et pousse un soupir. Elle serait devenue folle là-dedans. C'est peut-être pour ça que les trois les prennent avec des pincettes, de peur de voir le loup-garou se transformer, bouffer tout le monde, et la nymphomane se taper leurs corps. Peut-être. C'était peut-être pour ça que Calliste s'excusait. Wait, what ? Vixy relève sa tête vers le sorcier et fronce un instant ses sourcils, intriguée, et finalement elle ne peut s'empêcher de ponctuer l'excuse de Calliste par un petit rire. Ouais, les loups-garous en tiennent une sacré couche apparemment, ils feraient presque plus peur que les vampires alors que ces derniers peuvent venir te manger dans ton sommeil sans même que tu t'en rende compte. Prays. Et quand elle voit Eukleia prendre un croissant, la blonde se retourne vers elle, genre mode robocop tu vois, et lui fait les yeux doux pour avoir un bout. Parce que oui, elle a pas eu le temps de déjeuner ce matin, et vu l'heure qu'il est, elle a au moins louper 5 repas là. Enfin, heureusement que Sullivan comprend sa blague et se met à rire, parce que sinon elle allait se sentir seule la petite quand même, et lorsqu'il parle de Tyger, elle a un léger sourire en coin. « Ouais, ou Adonis peut-être, je mènerais l'enquête ! » Vixy relève la tête pour regarder autour d'elle quand Sullivan propose des plans pour s'échapper, genre elle cherche le point faible de la cellule. « Bobonne ? Enfin c'est vrai que ça serait bien ça. Peut-être qu'une fée peut se transformer en machine à UV et tenter de péter le champ magnétisme comme... eh, magnétisme. Y a pas un mec de l'aventure qui a ce pouvoir là ? » Non, il y en avait pas un qui avait un pouvoir en rapport avec le magnétisme, genre Ecko, c'est ça ? Elle ne savait plus très bien. Elle se mordille la lèvre un instant en écoutant Fauve parler, et elle se tourne un peu vers elle, puis Calliste et hausse un sourcil. Elle ne comprenait pas vraiment les accusations mais bon, Vixy relève un instant sa tête vers Sullivan pour le regarder, elle a l'impression que tout ça vient du grand méchant loup.

Eukleia boulottait son petit gâteau, pensant que personne ne se souciait d’elle, pourtant une personne lui parla soudainement. Etrangement, c’était Fauve, à croire qu’elle ne détestait pas tant que ça Eukleia et que la sorcière s’était trompé en sondant son regard. Elle lui demandait comment elle allait. Kleia leva les yeux au ciel – heu au plafond pleins de toiles d’araignées en vérité – elle devait se dépêcher d’avaler le gâteau qu’elle avait dans la bouche mais le traite collait à ses dent. Merde, elle allait être démasquée. Allez vite, mâche discrètement. Elle fit en sorte de décaler un peu la bouillie de gâteau pleine de salive dans un coin de sa bouche et répondit : « Boh, moi ça va, ma robe bien moins mais un p’tit coup au pressing et ça devrait aller. Et t… » Elle allait commencer à renvoyer la question à Fauve mais apparemment la sorcière avait trop tardée, la jeune humaine s’était déjà tournée vers Calliste, l’incendiant carrément du regard. Oula, ça allait chauffer là. Elle parlait même de sa paire de couilles, à croire que les menaces concernant les services trois pièces étaient à la mode dans le château. Eukleia pourtant ne comprenait pas tellement pourquoi Fauve en voulait au petit Callou. Peut-être avait-il encore sorti quelque chose de déplacé ? Ce gamin ne savait pas tenir sa langue et, décidément, cela ne lui rapportait rien de bon. La sorcière avala son gâteau et décida de se décaler histoire de ne pas se trouver dans la trajectoire de Fauve qui paraissait particulièrement énervée. Elle alla s’asseoir à côté de Vixy et de Sullivan qui discutaient plan d’évasion. Elle ne voulait pas paraître poule mouillée mais il fallait bien qu’elle leur dise ce qu’elle pensait, alors elle s’exclama : « Je vous conseille pas trop d’essayer de contrecarrer les plans d’emprisonnement de la Miss Vieille Fée. Vous risquerez de finir enfermés à vie dans ce château avec impossibilité de sortir même quand l’aventure sera terminée – toi comprise, Vixy. Elle en est bien capable et c’pas pour rien qu’on croise des squelettes dans certaines cellules. » Elle leva les yeux. C’était bien vrai, on ne savait pas jusqu’où la Vieille Peau était prête à aller… et à vrai dire Eukleia n’avait pas tellement envie de la savoir, ni même de faire les frais des colères de la directrice. « Et puis, ce n’est pas que je vous porte spécialement dans mon cœur, m’enfin ça serait moins drôle si vous finissiez l’aventure ici. Qui serait là pour nous emmerder, hein, Sullivan ? » Elle leur offrit un clin d’œil.

Le type semble accepter mes excuses et c'est le principal ai-je envie de dire, car de toute manière il ne risque certainement pas d'en recevoir d'autres. Je crois entendre quelque chose en rapport avec les loups-garous, mais je n'y prête pas tellement attention, Fauve semble comme sursauter, comme si elle venait tout juste de se rendre compte de la chaudasse - pour être gentil - qu'elle est puis elle prononce mon nom, je la regarde donc puis hausse un sourcil, elle veut pas que je la saute devant tout le monde quand même ? J'sais que les nymphos ont souvent des envies de sexe brutal en public, mais j'suis pas tellement adepte, Sullivan saura amplement la satisfaire à mon avis, bref, la meuf me sors de mes pensées « Tu sais, je pense que tu devrais vachement profiter de ta paire de couilles tant qu'elle est encore intacte, parce que y'a des chances pour que tu puisses ne plus rien faire avec quand je sortirai d'ici. » et elle pense être entrain de menacer qui là au juste ? J'éclate de rire, là tout de suite j'suis franchement pas d'humeur à déconner avec qui que ce soit - oui j'suis lunatique à mes heures perdues - en plus elle sourit en disant ça, genre elle me pique ma manière de menacer aussi ? C'est quoi encore son problème à celle-là, dès le départ je pouvais pas me la sentir, c'est le genre de meuf à faire des sourires et nous insulter dès qu'on a le dos tournée. Je la scrute de haut en bas, je vois, encore une qui a dû souffrir durant son adolescence, laissez-moi deviner: c'était le genre vilain petit canard du lycée, elle a été élue reine de son bal de promo avant qu'on lui renverse du sang de porc dessus ? Du coup elle changée de lycée et d'identité, est passée sur la table d'un chirurgien - et peut-être en dessous pour financer le tout - quoique, elle devait pas être si bonne au pieux vu que de toute évidence on ne lui a pas refait les seins... Bref j'oubliais de lui répondre « Meuf, que tu sois enfermée ici ou ailleurs ne change strictement rien, tu vas me faire quoi ? Me faire un croche-pied en jouant les femmes invisibles ? Me fait pas rire et évite de menacer les mauvaises personnes, simple conseil. » puis je m'assois à côté d'Eukleia avant d'entamer un pain au chocolat, une mine boudeuse peinte sur le visage.

Je vois bien ma colocataire mater le boutonneux d’un sale œil, et lorsqu’elle l’interroge sur son identité j’ai presque envie de crier ‘NON ! Lui c’est Nicola, hein bibiche ?’ avec un regard bien lourd pour qu’il capte mon message. Et pourtant je me contente de regarder la scène en finissant mon pain au chocolat, comme un type qui se régale devant un bon film d’action. Ça ne loupe pas d’ailleurs, ils ne tardent pas à s’insulter sans que mon nom d’intervienne une seule fois. En même temps, je la vois mal commencer sa phrase par ‘c’est Sulli qui m’a dit que …’, on n’est plus à la maternelle. Alors pourquoi blondie m’observe avec un œil circonspect ? De suite elle a des doutes, comme si j’étais responsable de toute la misère de ce château. Bon c’est vrai qu’en l’occurrence, j’ai fait le serpent sournois, mine de rien. Mais eh, c’est pas comme si monter la folle du cul et l’ado boutonneux l’un contre l’autre servait mes intérêts. Ouais, en fait si. Ça me fait bien marrer –à l’intérieur- de voir le gars si menaçant, parce que pour l’instant il a autant de charisme qu’une huître en détresse et je me demande bien ce qu’il peut cacher sous ses doigts à part de la sueur. Et puis l’épisode du bosquet me revient désagréablement en mémoire, et mon rictus invisible s’efface. Ok, il peut faire des trucs de pervers assez flippants. Je suis prêt à répondre à blondie d’un air enjoué, genre ‘ouais meuf, t’as trouvé la solution je crois’. Je laisse même échapper un « Oh ouais … » pensif. Sauf que je ne vois pas du tout de quel candidat il s’agit. Je croyais que l’invisible ici c’était ma coloc’, et je me demande s’il est possible que deux personnes partagent un don identique. Ce serait génial, ils pourraient faire un vrai Colin Maillard les gars, sans tricher. De toute façon ventouse vient briser tous nos espoirs en nous prodiguant un conseil relativement avisé au vue du caractère de cochon de la vieille peau, et j’crois bien qu’elle dit que je lui manquerais. Je le savais, que j’étais nécessaire à sa survie ici. « Ouais c’est vrai que j’suis trop indispensable à cette aventure pour faire mes vieux os dans ce trou à rats. » Je dis comme si c’était une évidence. « Oh, tu boudes mec ? » Je lance à l’intention du boutonneux qui plombe l’ambiance. « Merde, vous êtes pas là pour nous distraire de l’ennui mortel dans lequel on est plongé depuis hier ? » Bon ok, je sais bien qu’il est présent uniquement pour soulager sa conscience, et maintenant que c’est fait il pourrait bien se barrer sans demander son reste, mais j’ai l’espoir que les gonzesses soient animés d’une volonté de nous aider vraiment vous voyez. « Je suis sûr que tu connais plein de jeux pourris pour passer le temps. » Je dis à blondie, parce que c’est quand même elle qui est en charge de l’animation dans ce château. « Je sais pas moi, genre nous montrer le truc le plus cool que vous permets de faire votre pouvoir. » Je hausse les épaules en ramenant mes jambes vers moi pour m’asseoir en tailleur, histoire de faire un peu de place. Simple suggestion, et puis ça m’intéresserait bien de les voir à l’action. Blondie a le robinet, et puis les autres n'ont pas vraiment besoin d'instruments.

C’est presque mignon, de la voir se goinfrer comme ça, Eukchose, on dirait un vrai petit bébé écrasé. Enfin. J’ai horreur des bébés, mais, du coup, j’imagine que dans la tête des autres, ça doit être mignon. Sauf si je suis la seule à lui trouver une énorme différence avec un bébé écrasé, mais je pense pas en fait, je sais pas, ça me semble flagrant moi. En tout cas, elle dit que ça va, je la regarderais volontiers plus attentivement pour tenter de voir si elle me dit la vérité ou si c’est un mensonge pour cacher le fait qu’elle a planifié de se pendre avec ses draps cette nuit, mais en fait, j’aurais l’air un peu bizarre, alors, je décide de la croire. De toutes manières, si elle se suicide, ce ne sera pas de ma faute, je suis la seule à lui avoir demandé si elle allait bien, donc, la seule à s’en soucier un minimum, donc, celle qui devrait avoir le moins de remord. Ca me fait me dire que peu de gens doivent vraiment l’apprécier, cette pauvre petite, je sais pas, ça me fait de la peine pour elle. J’espère vraiment qu’elle va pas se suicider cette nuit, je pourrais rien faire pour la sauver depuis les oubliettes, en plus. Bref, l’enfoiré éclate de rire suite à ma prévention, genre, je rigole, mon gars, t’as cru quoi là. Je le regarde, genre, t’es obligé de rire comme un gros phoque dégueulasse mec. Et il réplique. Ah, merde. J’comptais pas au fait qu’il réplique un truc aussi long moi. Honnêtement, c’était pour être gentille, que je le prévenais, genre, s’il avait envie de baiser quelqu’un, qu’il le fasse avant mardi quoi, voilà. Je suis si bonne. Dans le sens généreux. Mais bonne physiquement aussi au pire. Je menace la mauvaise personne ? Bah, nan, pourtant c’est bien lui dont Sullivan m’a parlé, sérieux. Sauf s’il m’aurait dit un nom au pif, mais très franchement, j’en vois pas l’intérêt. Sauf s’il disait ça, dans le sens, genre « oh femme, moi, on me menace pas, je suis trop balaise, hahaha » mais en fait, ça doit pas être ce sens-là, vu sa moue boudeuse sur son visage, il ressemble plutôt à un petit enfant inoffensif, vous voyez. Bref, je le regarde, genre, d’où tu cherches les emmerdes mon gars, même si j’ai commencé, voyez, dans ma tête, j’étais pas méchante, hm. « Bah, non. » non, genre, je compte pas lui faire un croche-pied ni rien. Je sais pas, je pensais que ma phrase était clair, enfin bon, il a pas du capté. « je compte t’éclater les couilles. » je sais pas, ça me semblait logique, hm. Enfin, je dis ça, d’ici que je sorte, je sais pas, ça me sera peut-être passé, c’est possible, j’en sais rien, on verra. Enfin, même si j’ai envie de lui éclater la tronche (oui, oui, la tronche cette fois) là tout de suite, j’me contente de rester assise sur l’espèce de lit, mes ongles qui maltraitent ce pauvre dernier, mais j’me contrôle, quand même, j’me contrôle vachement bien. La remarque de Sulli à propos de Calliste me fait un peu rire, ça me détend un peu, même si j’ai toujours autant envie de lui éclater la gueule. Hm. Et il parle de montrer des trucs cools avec nos pouvoirs. Ouais, bah je passe mon tour hein. « tu parles, je peux pas faire grand-chose, perso. » bah ouais, devenir invisible, c’est tout quoi. Je regarde les autres, tant qu’à faire, qu’ils montrent un truc sympa eux.

Eukleia a mangé tout le pain au chocolat, même pas elle a vu son petit regard chaton là. Oh la traîtresse ! En fait elle doit juste avoir la dalle, c'est tout. Vixy se contente de se servir à son tour et commence à manger tranquillement, et si jamais ils ont encore faim, ils pourront toujours leur apporter de quoi manger encore, ce n'est pas ce qui manquait en haut. Et la blonde assiste un peu au débat de pétera les couilles, pétera pas entre Calliste et Fauve. Elle se passe une main sur la nuque et se mordille la lèvre un instant, en ne pouvant s'obliger de rire un peu en les voyant faire tellement ils sont drôles. Et elle continue de manger alors que la sorcière s'assoit à ses côtés pour parler des plans que Sullivan et elle sont entrain de faire. C'est vrai qu'elle n'avait pas pensé à la Vieille Fée, et dormir ici ne l'intéressait pas vraiment, c'est pourquoi un léger rire moqueur sort de ses lèvres alors qu'elle s'adresse au loup-garou : « Elle a raison, t'es tout seul vieux. » Et Vixy continue de manger son croissant en souriant à Calliste qui s'installe à son tour, mais non il bouge pas, après il aura le droit à du chocolat, et il ira mieux ! Et lorsque Sullivan s'adresse à elle pour des jeux histoire d'animer un peu la cellule, elle hausse un sourcil. « J'aimerais bien trouver un truc mais ça va être un peu difficile étant donné que si je tends mon bras je peux te crever un œil. » C'est vrai que l'endroit, voilà quoi, y avait quand même mieux pour s'amuser, mais elle réfléchit, et quand le loup propose de montrer leurs pouvoirs, elle ne peut retenir un petit rire sec. « Et te montrer déjà l'étendu de nos pouvoirs, c'est de la stratégie que tu avance là ? » Elle sourit et regarde le robinet avant de hausser légèrement un sourcil, et puis c'était une ridicule source d'eau quand même, ce robinet. Finalement elle tapote un instant ses doigts sur son bras. « Si vous vouliez une douche, vous pouviez me le demander tout simplement. » Elle rit un peu, et finalement elle a une idée pour rendre leur endroit un peu plus agréable et plus ''chaud''. Disons, sec. Elle pose sa main sur le mur derrière elle et rapidement, toute l'humidité de la pièce s'évapore. Sinon, si Sullivan veut un truc fun, elle peut le faire transpirer. Okay.

Je ne fais qu'une bouchée de mon pain au chocolat histoire de me détendre, en temps normal une simple petite bouchée de cette merveille suffirait à me mettre de bonne humeur, mais faut dire que je suis assez remonté cette fois-ci, surtout qu'il n'est absolument pas compliqué de deviner qui a bien pu lui dire que j'étais à l'origine du "petit accident" du lac, d'ailleurs quand on parle de loup, celui m'adresse la parole, j'ai foutrement envie de lui faire un doigt, mais je vais me tenir à mes bonnes résolutions et lui répondre calmement « Oh, tu caftes mec ? » avant de sortir mon pot de Nutella et d'men taper une petite cuillerée. Heureusement Vixy nous trouve l'idée du siècle pour mettre un peu d'ambiance, un sourire naît immédiatement sur mon visage, je lance tout d'abord un regard écoeuré sur deux espèces de cafards mutants qui semblent être en pleine copulation sur le sol avant de lancer « Moi je peux éliminer les nuisibles... » puis d'un petit murmure les briques poisseuses du mur s'agitèrent avant d'attraper Fauve et l'emmurer vivante. Je lâche un soupire d'aise et chopper un croissant distraitement avant de regarder les autres « Bah quoi ? » et au passage je demande si elle peut ne serait-ce que respirer la-dedans, bon, je claque du doigt et le mur la relâche aussitôt sous mon regard blasé. « J'peux vous montrer encore d'autre tour à moins que quelqu'un ne trouve une activité qui ne soit pas la parfaite occasion d'éliminer l'autre là... » ça va être dur, j'suis en rogne.

Ils commençaient déjà tous un peu à s’ennuyer – du moins Vixy, Sullivan et Eukleia – si bien que le loup de ces murs tenta de proposer un jeu qui ressemblait réellement à de la stratégie. Lui montrer leurs pouvoirs ? Ils croyaient vraiment qu’ils étaient dupes. « On sait que t’es enfermé là pour les entraînements, m’enfin tu nous auras pas comme ça ! Trouv… » Et elle fut ENCORE UNE FOIS interrompue par une colère momentanée. Etait-ce Calliste qui pétait les plombs ou avait-il décidé de suivre le jeu proposé par Sullivan et de lui montrer ce qu’il était capable de faire ? Bon, certes, c’était réussi mais tout de même, il n’avait pas besoin de compresser Fauve au milieu de briques : la pauvre n’était déjà pas très chanceuse niveau poitrine, il n’allait pas encore plus lui écraser les seins. C’était déloyal. Eukleia ne savait pas si elle devait rire ou au contraire paraître un peu inquiète. Elle dormait dans le même dortoir que lui quand même. Il fallait espérer qu’il ait renoncé à sa passion des briques et qu’il ne décidera pas d’étouffer chaque occupant du dortoir diamants en enfonçant des parpaings dans leur gorge. « Heu. Bon, c’est très réussi Calliste, mais je pense que tu peux passer tes nerfs sur elle autrement qu'en la tuant à moitié, non ? » Tenta-t-elle, avant que la demoiselle se retrouve sans air – ce n’était pas souhaitable même si cela ferait un membre de moins dans la bitch team de Cordelia. « Même moi je me suis retenue d’emmurer Sullivan – pourtant il l’aurait mérité – alors contrôle toi, dude. Prend exemple sur tata Eukle. Relâche là, pense à sa poit... » Bon, il valait mieux s'arrêter là. C'est qu'il fallait constamment les résonner ces enfants, ce n’était pas possible.

Franchement elle est cool mon idée, non ? J’veux dire, c’est toujours mieux que de se regarder en train de bouffer des pains au chocolat en silence. Et puis ça me permettra d’évaluer ce qu’ils valent, en passant, étant donné que je suis obligé d’abandonner ma partenaire pour les entraînements … D’ailleurs cette histoire me ronge toujours, cette vieille peau est une vraie garce de réduire nos chances de victoire de cette façon. C’est moins l’enfermement ici qui me pèse, que les conséquences que ça pourrait bien avoir pour nous. La pauvre gamine va se retrouver pénalisée par ma faute, et cette pensée me casse sérieusement les couilles. Enfin de toute façon c’est un peu raté, ma motivation première leur crève les yeux, à commencer par blondie. Je savais bien qu’il fallait que je me méfie d’elle. « Moi ? De la stratégie ? Attends, je suis blond j’te rappelle. » Comme si ça pouvait tout justifier. Mais elle ne reste pas sans rien faire, et répond à ma demande avec talent. « Ça c’est super cool … » Je lâche, un peu admiratif quand même, et surtout reconnaissant. Mais la ventouse aussi lit clair dans mon jeu, et de toute façon j’ai déjà eu un aperçu de ce dont elle est capable, même si je suis certain qu’elle a usé de beaucoup de retenue. Et ma coloc’ refuse de jouer le jeu, fixant toujours l’adolescent boutonneux d’un œil mauvais. Il n’y a que moi qui ai l’impression que cette histoire va mal finir ? En plus le gars me grille direct, et franchement je ne sais pas d’où il sort ça. Bobonne ou son autre grande copine enfermée sur le toit aurait très bien pu partager cette information avec elle avant qu’on ne se retrouve ici tous les deux à échanger des confidences, elles étaient aussi présentes ce jour-là. Mais il doit se dire que comme je suis le gars le plus intelligent de ce casting, je suis le plus à même d’avoir percé à jour ses petits tours de magie. Ouais, après tout ça se tient. Je me contente cependant de hausser les épaules face à son accusation genre ‘assume’, lorgnant sur son pot de Nutella avec envie. Et j’ai à peine le temps d’esquisser un geste en direction de la cuillère qu’il planque Fauve dans le mur. Wow, sérieusement, c’est pas dangereux de faire ça ? A croire que le mec, il a tendance à abuser dans les pires moments qui soient. Parce que ça se voyait qu'elle s'était un peu calmée quand même, il aurait du en profiter pour comprendre que c'était le bon moment pour enterrer temporairement la hache de guerre. « Ça c’est pas cool par contre … » Parce que c’est bien ce que j’avais demandé, non ? Je touche le mur à l’endroit du crime, comme si ça pouvait la ramener, tournant vers lui un regard passablement menaçant. Il s’excuse de m’avoir provoqué dans une situation particulièrement critique, mais ne capte pas qu’il est en train de reproduire le même schéma avec la folle du cul. Si ça continue, ce type va finir mort avant moi dans ce château. Heureusement il ne tarde pas à libérer sa pauvre victime, et peut-être que les mots de la ventouse y sont pour quelque chose. La meuf elle s’appelle même Tata Eukle et se présente comme un exemple de contrôle de soi. Euh, j’espère qu’elle ne compte pas faire gober ces conneries, cette fille est une véritable hystérique ! A croire que tous les sorciers sont un petit peu dérangés. Ils faudrait peut-être leur dire que la voix qu’ils entendent dans leur tête, c’est pas normal. « Ça va ? » J’interroge quand même Fauve quand elle réapparaît devant nous en tendant la main vers son genou. Et je lui lance un regard du genre ‘t’emballes pas, il n’en vaut pas la peine’. Mais je serais prêt à parier ma jambe droite qu'elle me voit à peine. J'essaie alors de trouver un truc cool à leur montrer pour détendre l'ambiance pourrie qui se dégrade au fil des secondes, mais en fait, je n'ai pas grand chose qui me vient à l'esprit. Ce n'est pas qu'on ne puisse rien faire de génial avec des crocs et des yeux jaunes, mais presque ... « Bonjour l'ambiance de merde ... J'préfère encore pioncer moi. » Le truc le plus intelligent qui reste encore à faire, c'est de les inciter à se barrer avant que ça dégénère sérieusement. Dommage, ça aurait pu être cool.

Vixy est la première à montrer un peu de quoi elle est capable avec son pouvoir, et franchement, je l’aime de plus en plus, la meuf, parce qu’elle trouve le moyen de faire un truc assez pratique quand vous êtes coincés là-dedans, et qui rend l’endroit un peu moins dégueulasse. Enfin, pas vraiment, il reste quand même dégueulasse. Mais un peu plus supportable. Enfin, ce n’est pas vraiment supportable non plus. Mais mieux, voilà. Calliste sort son port de Nutella. Je ne sais pas vraiment d’où. Ca me perturbe, et je me demande s’il se ballade toujours avec ça. J’crois que la vue du Nutella m’a calmée encore un peu. Je vous jure. Ça doit être le chocolat, je ne sais pas trop. Et il parle d’éliminer les nuisibles. Ce serait chouette qu’il nous débarrasse des bestioles dégueulasses de l’endroit, c’est clair. Ca me donnerait moins envie de lui casser les couilles. Enfin. Je ne compte pas le faire là, ce ne serait pas le bon moment (enfin, de mon de vue, si, mais, faut croire que j’arrive à penser aux autres, et ça niquerait un peu le peu d’ambiance qu’il y a déjà) De toutes manières, d’ici que je sois sortie d’ici, j’imagine que je m’en ficherais un peu. Je sais pas, on verra d’ici là. Bref, j’étais en train de me dire donc que ce serait vraiment sympa qu’il fasse ce qu’il vienne de dire, là, d’éliminer les bestioles. Et puis plus rien. Enfin, je suis pas morte, faut pas déconner, mais, plus rien, je vois plus rien, eux, là, je sais pas trop ce qu’il s’est passé, y’a eu un bruit bizarre, je sais pas d’où ça venait, et puis, il fait noir, et je vois rien, j’ai l’impression d’être compressée, et je commence un peu à suffoquer, je crois, je sais pas si c’est une histoire de panique ou un manque d’air, mais là, ça va pas, pas du tout, et puis, tout revient. Ou je reviens, plutôt, c’est plus correct, et je vois l’autre connard, parce que, c’est lui, c’est forcément lui. Sullivan parle, mais honnêtement, j’ai d’autres choses en tête, là, et je l’écoute pas, c’est à peine si je l’entends, en fait, je sais pas trop, tout ce que je sais, c’est que je vais le tuer, l’autre con, je vais le tuer, c’est certain, et je me précipite sur lui, sans attendre, en profitant de la surprise, parce que je pense pas qu’il s’attendait à c’que je me jette sur lui comme ça, mais, j’peux pas me calmer, là, je peux pas, et à vrai dire, je n’y songe même pas, et à défaut de lui éclater les couilles comme prévu, c’est mon poing qui s’écrase sur son visage, une fois, deux, et je continue, tant que je le peux en l’insultant de tous les noms, mais je suis pas totalement conne au point de croire que je vais pouvoir avoir le bonheur de le rétamer, vraiment, je sais que ça va pas durer plus longtemps que ça, et je sens le coup venir, celui où il va se servir de sa connerie de magie, et ça m’énerve encore plus, et je vais le tuer, je vous jure, je le lâcherai pas moi.

Comment elle y croit trop pas à son excuse de blond là, genre il se la joue tout doux Sullivan, alors qu'en vrai il veut juste savoir des trucs. C'est bon, elle l'a percé à jour ! Mais quand il fait une remarque au sujet de sa démonstration, elle ne peut s'empêcher de sourire un peu, genre c'est rien, y a pas de quoi. Bah oui, c'pas une meuf comme ça Vixy tsais ! Et d'un coup, elle sait pas trop si c'est le mur qui avance ou Fauve qui à décidé de lui rouler une pelle, mais y a un truc chelou qui se passe juste à côté d'elle, alors la blonde se relève d'un coup du lit, histoire de pas se faire choper avec. Elle se retrouve à moitié assise sur Sullivan et Eukleia, au vu de la taille de la pièce, mais elle arrive pas vraiment à réagir, regardant le mur qui retient prisonnière Fauve. « Oh merde. » lâche-t-elle quand elle arrive à analyser la situation, et la sorcière qu'elle écrase à moitié dit que ça serait bien de la relâcher. Vixy hoche un peu de la tête et se décale, préférant s'asseoir sur le loup-garou que d'écraser Eukleia. D'ailleurs elle lui jette un petit regard en coin, elle est quasi-sûre qu'elle aussi pense à leur avenir dans le dortoir Diamant avec Calliste qui mange les gens avec des murs. Et le mur relâche Fauve. Et Fauve se jette sur Calliste, la base quoi. Sullivan fait une remarque au sujet qu'il retournerais bien faire une sieste. Et finalement elle se dit qu'il faut arrêter le massacre, autant pour Calliste que pour Fauve. Vixy se relève et attrape la brunette par les poignets, la repoussant un peu contre son lit pour la faire s'asseoir. Elle sait que Calliste doit ressembler à rien, mais faut essayer de contenir la Femme Invisible pour l'instant. « Ca va ? » Elle reste devant elle, ses mains tenant toujours ses poignets. « Calme toi, tu vas rester enfermer là-dedans plus longtemps si tu le tue. » N'empêche, ça doit être assez horrible de se faire manger par un mur.

Apparemment la demoiselle semble avoir mal pris mon petit tour de passe-passe, ce n'était pourtant rien, je ne comprends pas pourquoi ça l'énerve autant, j'aurais pu lui fracasser le crâne contre ce mur aussi - ce n'est pourtant pas l'envie qui manque - elle y pense à ça ? J'aurais aussi pu lui faire une sorte de castration magique, du genre un truc qui l'empêcherait de jouir pour toujours... non, c'est trop cruel, une Fauve qui ne peut plus se taper des mecs, c'est une Fauve au bord du suicide. Bref, je sens comme un léger picotement dans mon nez et je crois même que du sang s'échappe de celui-ci, je ne comprends pas. Je sors de mes pensées et me rend compte que la meuf est complètement hystérique et me fracasse joyeusement le nez, heureusement, Vixy s'occupe de la folle furieuse avant qu'elle ne s'occupe du reste de mon visage. Si seulement cette salope brune pouvait savoir tout ce que j'ai envie de lui faire, là, maintenant, tout de suite, je pense qu'elle se ferait vraiment vraiment toute petite... mais je parviens cependant à garder mon calme, je ne vais pas m'abaisser à son niveau au risque d'être sanctionné par la vieille, oui, moi j'suis intelligent. Je me tourne vers les autres qui me regardent pisser le sang l'air de rien « Aucun de vous n'a un mouchoir je suppose ? » lâchai-je accompagné d'un soupir des plus blasés, je jette un autre regard à Fauve que Vixy essaye toujours de maîtriser tant bien que mal et je commence à savourer son futur décès "accidentel" lors du duel qui nous opposera un jour ou l'autre.

La petite visite prenait une tournure des moins agréables. Après avoir vu Fauve emmurée, il ne manquait plus de que de la voir déboiter le nez de Calliste avec deux trois coups de poings. Le sorcier pissait le sang devant eux et Eukleia grimaça. C’était tous des malades ici. Entre les emprisonnements dans les cachots et les droites en pleine figure, elle se demandait si elle avait bien fait de mettre les pieds dans une telle télé-réalité. Ils étaient tous violents et complétement barré, qu’il s’agisse de la production ou des candidats. Mais bien sûr, la sorcière était du genre à bien aimer ce genre de spectacles. Après tout, cela l’empêchait de s’ennuyer, même si elle ne pouvait retenir ses grimaces devant les giclées de sang. Elle tendit un mouchoir à Calliste du bout des doigts bien décidée à ne pas recevoir une seule goutte de sang sur ses habits et secoua la tête, en se tournant vers Sullivan qui semblait désespéré par l’ambiance qui venait de s’abattre sur les oubliettes. « T’as vu, si j’étais réellement hystérique, c’est comme ça que tu aurais terminé. » Il fallait bien placer un peu d’humour autour de cette histoire des plus morbides. Heureusement, Vixy était bien décidée à s’occuper de Fauve de manière à la calmer, en espérant – pour lui – que celle-ci ne détruirait pas plus que le visage de Calliste. « Fallait me dire que vous comptiez ajouter du fight à notre petite visite, j’aurais apporté des pop-corn ! » Dit-elle avant de se rendre compte qu’elle pourrait bien finir elle aussi avec un nez en sang. Elle préféra arrêter d’attiser les flammes et simplement regarder cette gue-guerre dont elle ne connaissait même pas l’origine. Elle se pencha à nouveau vers Sullivan pour lui demander à voix basse : « C’est pour quoi qu’ils se battent au fait ? Tu m’as pas l’air d’être tout à fait innocent. »

Ouais non, tout d’un coup l’envie de pioncer me passe, parce que Fauve a ce regard aveuglé par la fureur qui promet une suite intéressante pour les amateurs de catch. Je laisse même un léger sourire glisser sur les lèvres lorsqu’elle s’approche du pauvre gars, mais je ne m’attends pas à un combat aussi acharné. Elle ne se soucie pas de la vieille peau, de lui péter les dents, de nos jugements, elle se contente de se laisser envahir par l’émotion et de lui obéir. Instinctivement, comme un vrai loup-garou. De ma part ça n’aurait pas été aussi étonnant, de la sienne ça l’est davantage. C’est pour ça que j’agis plus lentement que blondie, parce que je suis légèrement surpris du degré de violence dont fait preuve la brune. Wow, finalement j’ai bien fait de ne pas trop la provoquer hier, j’ai préféré le dénouement de notre nuit à celui de cette visite. Et puis la ventouse me glisse un truc à l’oreille qui me fait presque sourire. « Ça c’est parce que j’ai réussi à te déstabiliser avant, je ne dois mon salut qu'à mon ingéniosité. » En violant ses lèvres. Ouais, je suis trop fort, c’est tout, parce qu’elle ne se serait pas gênée pour me défigurer si elle n’avait pas plongé dans cet état de folie passagère assez inquiétant. J’esquisse simplement un geste pour m’avancer lorsque Vixy me devance pour tirer ma colocataire vers l’arrière, aussi je reprends ma place en fixant le boutonneux, histoire d’évaluer l’ampleur des dégâts et d’anticiper une éventuelle riposte. Ce n’est pas beau à voir, tout ce que j’espère pour lui c’est qu’elle ne lui a pas pété quelque chose, parce que ça fait atrocement mal. J’en sais quelque chose. En tout cas il va garder des bleus pendant plusieurs jours, et je crois même qu’elle lui a touché l’arcade. L’arcade, c’est douloureux. Mais bizarrement, le type se contente de demander un morceau de papier comme s’il voulait s’essuyer la bouche après un excellent repas. J’ai pas de mouchoir, mais je vais pas non plus lui laisser pisser le sang. Je m’apprête à retirer mon t-shirt troué pour répondre à sa demande, mais c’est sans compter sur les femmes de la cellule. Une fille a toujours un mouchoir planqué quelque part, c’est un truc qui ne cesse de me surprendre. Alors je me contente d’avancer mon buste pour poser mes doigts sous le menton du candidat en exerçant une pression vers le haut. Mais j’ai l’impression que c’est bizarre, alors je précise. « Relève la tête quelques minutes, ça va arrêter de saigner. » Simple conseil, parce que j’ai eu le nez pété assez de fois pour savoir ce qu’il faut faire dans ce cas. Et s’il ne m’écoute pas, ça va continuer de couler jusqu’à ce qu’il crève d’exsanguination –non, j’exagère à peine-. Puis je me recule de nouveau, lançant un regard à la ventouse qui ne trouve pas de meilleure idée que proposer des pop-corn pour mater la suite. Ah la catastrophe, est-ce que quelqu’un a du scotch ? Enfin je crois qu’elle comprend toute seule que ce qu’elle vient de dire est une grosse connerie, parce qu’elle s’empresse d’essayer de me faire porter le chapeau. Oh ! Faut pas déconner. « Ben, j’crois que c’est parce qu’il lui a lancé un sort pendant qu’elle draguait le nabot l’autre jour, au lac. Rien à voir avec moi. » Elle était là, aussi je suis convaincu que l’épisode va rapidement lui revenir en mémoire étant donné qu’il a provoqué le départ de Fauve. « En fait ils se battent pour le nabot. » Je murmure doucement, histoire qu'elle soit la seule à entendre. Quel chanceux celui-là. Mais je dis ça alors que je sais parfaitement qu’il s’agit plus d’une histoire de fierté. « Il n'a pas l'air trop tordu, je n'pense pas qu'il soit pété. » Je lâche en examinant le nez du mec d'un regard, parce que j'imagine que ça doit le préoccuper de ne pas savoir.

Y’a la blonde qui me chope les poignets, et qui me traîne plus loin, j’me débats un peu, et j’ai franchement envie de lui dire d’aller se faire foutre, à celle-là, qu’elle me laisse détruire la face de l’autre con si je veux, mais au lieu de ça, j’essaye de me calmer, déjà, parce que c’est une meuf, et j’ai pas envie de m’en prendre à elle, parce que, j’ai rien contre elle, vous voyez, et elle me demande si ça va, genre, j’ai l’air d’aller, ouais, et elle me tient toujours, mais je crois qu’elle fait bien, parce qu’à le regarder, l’autre con, avec son air blasé, genre, j’en ai rien à foutre, moi, ça me fait chier, quitte à choisir, je préfère autant qu’il pète les plombs et qu’il vienne me fracasser la tronche aussi, ce serait mieux, toujours mieux que son air, là, je vous jure. Et y’a la meuf à la tronche de bébé écrasé qui l’ouvre, genre, c’est le moment pour en rajouter, vous voyez, je sais pas, elle manque peut-être de logique, ou elle cherche juste à jouer l’emmerdeuse, j’en sais rien, je la connais pas, mais elle a franchement l’air chiante, ou juste conne, ça dépend. Je regarde l’espèce d’enfoiré, genre, cat fight, les grognements en moins, et je sais même pas ce qu’il fout encore là, le type, je sais pas, il pense pas que ce serait franchement une bonne idée de se casser, non ? Apparemment non, il quémande un mouchoir, putain, ça m’énerve, rien que de l’entendre causer, le type, et ça m’énerve aussi d’avoir déraillé, mais faut pas déconner, il m’a cherché, le gars, franchement, j’allais pas non plus le laisser se foutre de ma gueule sans rien dire, je sais pas, j’aurais pas pu, il le mérite clairement, ouais. Je serre les poings, j’attends qu’il se tire d’ici, sérieux, ce serait mieux, et pas seulement pour moi, je pense, et je capte que ça me pique, et j’ai du sang, je sais pas, ça doit être le sien, j’imagine, et il part toujours pas, ça m’énerve encore plus, en fait.

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