Transpirer, c’est la chose la plus intelligente que je puisse faire en ce moment, pendant que les autres candidats se préparent pour leurs entraînements encadrés. Je l’ai toujours mauvaise d’avoir été privé de cette opportunité d’écraser les losers du château, pour la deuxième fois consécutive. Cette ventouse est vraiment une garce, il va falloir que je la joue fine avec elle si elle profite de tous ses avantages pour me rendre la vie infernale. J’aurais presque pu utiliser le mien pour en faire mon binôme et lui pourrir l’aventure, l’empêcher de dormir, la suivre partout comme un gentil chien fidèle. Mais ça impliquerait en fait prendre soin d’elle, lui éviter les emmerdes par rapport aux autres candidats, et j’ignore si j’en aurais été capable puisque la plupart du temps, j’ai juste envie de la jeter par-dessus le balcon capricieux. Bref, toujours est-il que je me défoule sur ce punching ball magique auquel j’ai demandé de se déformer pour faire grossièrement apparaître deux lèvres charnues comme celles de la ventouse. En gros, je suis en train de rouer son joli visage de coup de poing, et ça me fait un bien fou. Droite, gauche, gauche, droite, des gestes rapides et réguliers, le regard clairement assassin pendant que l’objet se tortille pour essayer d’éviter mes attaques à mains nues. Je suis tellement concentré sur mon ouvrage que je n’aperçois pas la silhouette fine qui se glisser derrière le sac, et frappe un coup plus violent que les autres non sans marmonner un « Salope ! » qui envoie valser le punching ball sur l’intrus. Interrompu dans ma vengeance fantasmée, j’entends une sorte de grognement, ou peut-être est-ce un gémissement, attrapant l’objet entre mes mains pour faire cesser ses mouvements en me penchant vers la louve qui vient de se faire agresser. « Tu manques de réflexes ma belle. » Un sourire taquin se dessine sur mes lèvres tandis que je la dévisage de la tête aux pieds. Plutôt bonne, je comprends la partygril. « A croire que la gifle de blondie t'as vraiment perturbée. » Ouais, parce qu'elle avait sans doute la tête ailleurs quand le sac l'a heurtée de plein fouet, sinon elle l'aurait stoppé sans mal.

Wow wow wow, mais que voici que voilà. Une louve et pas des moindres, une vraie bombe la nana, qui se relève d’un seul mouvement en témoignant de sa maîtrise de l’agilité des loups garous. Je suis relativement convaincu qu’elle n’a pas besoin d’entraînement vous voyez, mais je ne résiste jamais à une femme qui flatte mon égo. Je me dis qu’elle m’allume, forcément c’est tout à fait logique vu l’effet que je produis sur les femelles, les vraies vous voyez, pas ces petites humaines insignifiantes. Et je la trouve encore plus désirable, à rougir comme une pucelle devant laquelle on vient de se déshabiller. Tiens tiens, alors comme ça elle ne se souvient pas de tout ? A croire qu’oublier les baisers homosexuels c’est monnaie courante dans ce château … Je m’apprête à lui rafraîchir la mémoire pour donner un coup de pouce à blondie, mais la gonzesse s’approche en me lançant un regard clairement provocateur, et j’en oublie toutes mes intentions altruistes. Il semblerait que j’ai finalement trouvé une adversaire de taille, et je ne peux empêcher un sourire carnassier de s’étirer sur mes lèvres. Je m’en lècherais presque les babines, mais j’ai un minimum de retenue. Alors je me dis que je peux bien profiter de la louve quelques instants, juste pour la tester. Histoire de vérifier qu'elle soit digne de blondie quoi, tout à fait dans l'intérêt d'autrui « Je ne mets mes talents qu’au service des vraies louves. C’est ce que tu es, n’est-ce pas ? » Je lâche le punching ball en le lançant volontairement dans sa direction, la contournant pour mieux l’examiner, comme un mac qui évalue la marchandise. Elle comprendra probablement à quoi je fais allusion : morsure ou naissance. Je me permets même d’inspirer l’odeur qu’elle dégage pour essayer de la classer tout seul, et je ne la vois pas autre part que chez les gagnants, les dignes héritiers de notre race. Puis je l’attaque sans prévenir, attrapant son bras que je plaque dans son dos en balayant sa cheville d’un coup de pied afin de la faire tomber à genoux. Je la suis dans sa chute pour me retrouver dans son dos, son poignet toujours entre mes doigts, puis je me penche vers son oreille pour lui murmurer quelques mots en détaillant la courbe de son cou. « Effectivement, ça manque de vivacité. » Alors qu’en fait, je suis carrément en train de penser à autre chose. Il faut dire aussi que j'ai profité de l'effet de surprise, et je ne doute pas qu’elle a les atouts pour répliquer.

Plus elle parle, plus elle agit, et plus elle me plaît. Une louve de sang pur, méprisante envers les pauvres humains malencontreusement mordus par nos semblables. Un volcan en éveil prêt de l’éruption, appelant mes instincts les plus primitifs. Il n’y a rien de plus excitant qu’une louve en chaleur, que le contact de ses doigts sur ma peau, que son souffle qui s’écrase sur mon visage. Une lueur naît dans mon regard, une lueur d’intérêt, d’avidité, de provocation. Et je l’attaque en traître, parce que ce petit jeu ne peut pas se faire dans la douceur, la soumettant à ma volonté en la faisant tomber sur ses genoux. Rien de mieux que cette sensation de domination, qui ne dure malheureusement pas assez à mon goût. Car la jeune femme ne compte pas se laisser faire sans répliquer, s’imaginant même qu’elle peut arriver à m’abîmer. Très drôle. Cependant je suis bien obligé de desserrer mon étreinte lorsqu’elle me file un coup de tête particulièrement vicieux, et la lâche finalement en succombant à ses attaques. « Très mal, je dois l’avouer. » C’est faux en fait, je danse le rock comme un Dieu. Mais dans cette chorégraphie qu’elle et moi on partage, je ne mène pas avec facilité. Et elle me mord carrément la peau du cou en se jetant sur moi, dans un geste presque plus sensuel qu’agressif, et j’ai les hormones qui s’éveillent dangereusement. Ah ouais, elle est comme ça elle. Je glisse une main dans ses cheveux, attrapant une mèche entre mes doigts avant de tirer afin de l’obliger à s’écarter, son visage s’offrant au mien. « Parfois dans la vie, on n’a pas le choix de la position. » Je fais allusion à sa première remarque, et non, ma phrase n’est pas du tout ambiguë. Je ne lui laisse pas le temps de répliquer, la plaquant sauvagement contre le mur pour la contraindre à lâcher prise, mes doigts exerçant toujours une pression sur sa chevelure brune. « Tu cherches quoi exactement ? » Je l'interroge en sondant son regard clair, même si je suis à peu près certain de connaître la réponse. Il me semble évident que cet entraînement n'est qu'un prétexte pour autre chose, et vu le baiser qu'elle a donné à blondie, toute cette histoire est un mic-mac de sentiments refoulés. Alors, jusqu'où est-elle prête à aller ?

Vixy flâne plus vraiment qu'autre chose, elle ne sait pas vraiment ce qu'elle cherche, peut-être qu'elle se la joue Absinthe a faire défiler son cul ? Parce que ça y ressemble aujourd'hui, Vixy perchée sur des talons piqués, un short en jean un peu trop court sans doute, et une chemise blanche nouée au-dessus du ventre. Si jamais on lui demande ce qu'elle fait, elle tentera l'excuse Absinthe, sinon elle ne sait pas vraiment, elle sent trop son instinct de bitch absolue reprendre le dessus sur elle alors qu'elle s'accoude sur le lavabo pour se mettre du rouge à lèvre. Et elle reprend sa balade, jusqu'à ce qu'un bruit attire son attention, comme des grognements, un truc un peu bestial elle dirait. Du coup, en généreuse âme de biatch, Vixy pose sa main sur la poignée et ouvre la porte en grand, un sourire innocent plaqué sur ses lèvres. Qui disparaît quand elle se rend compte. Elle a un peu de mal à s'avouer la vérité, à se dire que oui, c'est bien Sullivan et Atropos devant elle en plein roulage de pelle intensif. Et vas-y que je matte s'il te reste pas de la nourriture coincée entre les dents de ton repas de midi. Elle sent ses jambes trembler. Peut-être qu'elle va vomir. Mais elle est affreusement calme, c'est le monstre qui fait n'importe quoi. " Je comprends mieux. " qu'elle laisse échapper. " C'est assez affligeant d'être lesbienne, mais c'est beaucoup mieux de se faire sauter par tous les loups-garous que tu croises. Ca doit certainement pas exister le mot "pute" chez vous, l'ouverture des jambes c'est une deuxième nature sans doute. " Son regard tombe sur Sullivan, se reporte sur Atropos. " Tu devrais quand même faire attention, on sait pas ce qu'il s'est choppé avec la folle du cul. " Est-ce qu'elle a réellement autre chose à rajouter ? Non. Alors Vixy se retourne, son poing se serre, elle sent ses ongles s'enfoncer dans sa paume. Mais elle referme la porte derrière elle, préfère partir.
Little bitch, growing so bored of your feds.

Cette fille est une bombe sur le point d’exploser, une bombe que je suis prêt à recevoir avec plaisir. Je prends le risque d’être réduit en mille morceaux, mais ces engins explosifs je sais les manier. Les désamorcer aussi, avec des questions un peu gênantes par exemple. Comme là. Parce qu’elle a beau sourire, j’ai perçu son hésitation -aussi courte fusse-t-elle-. Faire partie de mes trophées, c’est bien là son objectif, mais elle évite bien sûr soigneusement de m’en donner les raisons. Simple souci d’hormones animales ? Ou volonté de se convaincre d’une illusion acceptable ? Contrairement à ce que je laisse paraître, je suis un type qui percute vite. Les sentiments des autres n’ont pas de secret pour moi –à condition qu’ils ne me visent pas directement-, et j’ai déjà décortiqué les siens. Sans doute mieux qu’elle-même, mieux que blondie. Et croyez-moi, c’est pire que dans les ogres de la Forêt Magique à la recherche de l'amour. Je pourrais presque m’en inspirer pour écrire un roman à l’eau de rose pour jeunes lesbiennes en mal d’amour. Sauf que j’ai à peine le temps de songer à un titre que la louve plaque ses lèvres contre les miennes, effet de surprise garanti, un frisson me parcourant l’échine. Bordel, c’est carrément le pied son baiser. Sauvage, passionné, électrique. Je me prends au jeu, la serrant un peu plus entre mes bras, mordant sa lèvre, quittant ses cheveux pour glisser ma main sur ses reins. Mais là, c’est le drame. Parce qu’il y a blondie qui se pointe avant que je décide de repousser la louve, ce qui était sur ma liste des choses à faire dans l’immédiat –si si, je vous assure-. Et évidemment, elle nous surprend en train de s’explorer mutuellement les amygdales. CHIOTTES. Je viens probablement de blesser profondément l’une des rares personnes que j’apprécie dans ce château. Je sais bien que je ne suis pas là pour me faire des potes, mais je dois bien avouer qu’elle est un peu ma bouffée d’oxygène ici. Du coup je m’écarte de la brune pendant que l’autre s’inquiète des MST que j’ai pu choper avec la folle du cul. Ouais j’avoue, j’y ai pensé après, en même temps que la pilule. « Blondie att … » Mais je n’ai pas le temps de la retenir qu’elle claque déjà la porte. Oups. Je me tourne vers la louve pour guetter sa réaction, voir si elle va s’effondrer en larmes en hurlant ‘pardon’, se suicider en s’étranglant avec les poids, un truc du genre. « Si t’as pas aimé ce baiser, c’est que t’es vraiment lesbienne. » Je tiens quand même à préciser pour lui éclaircir les idées. « T’as l’intention de lui dire quand, que t’es folle d’elle ? » Je demande, juste comme ça.
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Mon cou se serre entre ses doigts mais je ne bouge pas. Je sais qu’elle va s’écarter, aussi je me contente de soutenir son regard coléreux en silence. C’est vrai, je ne connais rien d’elle, mais ses actes parlent à sa place. Ils la trahissent sans cesse. La frustration qui la fait tourner en rond, l’égarement qui se lit à travers ses yeux troubles, les paroles blessantes qu’elle déverse sur blondie uniquement pour l’éloigner, pour se débarrasser de ses sentiments pernicieux. C’est quelque chose que je connais bien, parce que repousser les gens, c’est ce que je passe ma vie à faire. Je l’écoute sans rien dire, puisque c’est la chose à faire, l’observant s’assoir contre le mur. Alors je m’approche d’elle pour me faire glisser à ses côtés. « Tu sais, je n’aime pas que les filles moi. » Je lâche dans le silence sans la regarder. Ouais, ce n’est pas comme si c’était un mystère absolu dans ce château, j’avais embrassé le boutonneux en mettant beaucoup de cœur à l’ouvrage, et même si j’étais sous la contrainte de bobonne je ne m’en étais jamais plaint parce que j’avais aimé ça. Et ce n’est pas non plus quelque chose que je cache à l’extérieur, pas mon genre de me planquer comme un lâche. Bien sûr rien ne dit que je ne partagerai pas ma vie avec une femme, mais ce n’est pas vraiment un problème étant donné que je ne veux pas de gosses. Ni de femme. Ni de mari hein. Tout le monde sait que je vais finir seul après un divorce parce que j’aurais baisé le jardinier ou la femme de ménage. Ou les deux. Pas parce que j’en aurais eu envie, mais parce que je suis bien incapable d’accepter un truc bien pour moi. « Si tu crois être la seule louve dans ce cas tu te plantes, j’ai une cousine lesbienne et elle dérouille le premier qui la regarde de travers. » C’est ce qu’elle devrait faire aussi, en plus elle en a la capacité d’après ce que j’ai vu. « Y’a rien de honteux à ça, celui qui te dit le contraire n’est qu’un abruti qui ne mérite pas que tu te ronges les sangs pour lui. » Je sais à quel point c’est difficile à accepter même si ça n’a jamais été le cas pour moi. Je suis bien trop égoïste pour m’être soucié de l’avis des autres, ce qui importe c’est ma gueule d’abord. A croire que ça a ses bons côtés. « T’as vraiment envie de perdre ton temps à lutter ? Parce que crois-moi, ça ne changera rien à ce que tu ressens. » Qu’on se le dise, personne n’a jamais réussi à changer de sexualité et à être heureux avec ce choix. Baiser avec moi, ça la fera peut-être se sentir bien sur le moment, mais ça ne va faire qu'empirer la situation. Parce qu'après, elle va s'en mordre les doigts. Ah l'amour, c'est vraiment une saloperie qu'on devrait brûler ... Y'a rien qui craint plus que d'être dépendant d'une autre personne, regardez dans quel état ça la met. Je crois bien que c'est quelque chose qui me fait encore plus flipper que les marionnettes, en fait. Et quand je me penche sur ce que je viens de dire, j'ai presque envie de vomir tellement ça pue les bons conseils de mamie, mais c'est un peu un sujet qui me tient à coeur et qui mérite un minimum de sérieux. Un truc avec lequel j'aurais du mal à plaisanter.

Euh attendez, elle est au courant que sa famille regarde probablement la télé là ? Parce qu’elle vient juste de dire que ce sont tous des débiles profonds. Enfin en même temps ils sont peut-être déjà au courant, et c’est pour ça que je ne comprends pas pourquoi elle désire tant leur plaire. Pourquoi vouloir se conformer aux règles de gens qu’on méprise ? Mais quelque part je la comprends, parce que je sais ce que signifie être un loup, appartenir à une meute dont certains membres mériteraient d’être enterrés vivants. Elle les trouve détestable, mais elle ne rejette pas sa nature de louve et les préceptes qui l’accompagnent. Et elle marque un point, elle ne pourra pas se reproduire si elle préfère les collines aux terrains plats. « Je parie que tu ne dois pas être fille unique, et bourrée de cousins en tout genre. Ils assureront la descendance pour toi … » Non mais c’est clair, c’est ce que j’ai répondu à ma mère qui a fondu en larmes quand je lui ai clairement fait comprendre que je ne veux pas m’encombrer avec des chiards. Je crois d’ailleurs qu’elle ne s’en est toujours pas remise, mais ma sœur aînée est déjà une vraie poule pondeuse et quand elle m’invite à dîner avec ses quatre monstres dans les pattes, je me dis que j’ai vraiment pris la bonne décision. Je devrais peut-être amener la louve manger chez ma sœur une fois, pour la convaincre qu’expulser un môme de son ventre n’est pas la chose la plus merveilleuse au monde. Mais sa tête posée sur mon épaule rompt le fil de mes pensées, et son corps collé au mien commence déjà à me donner chaud. OH STOP, c’est déloyal comme procédé ! Je suis censé m’en tenir à ce baiser, déjà que j’aurais du mal à convaincre blondie de mon innocence … Il ne faudrait pas que mes hormones ruinent ma seule relation positive du château. Quoique, ça vaudrait peut-être le coup ? NON. Heureusement elle continue de parler pendant que je me raidis légèrement. J’écoute à moitié ce qu’elle est en train de me raconter, concentré sur sa peau contre la mienne, avant d’accrocher son regard. Hein ? Ah oui. « Tu sais il faut faire un peu le tri au milieu de tout ce qu’on te dit. Personnellement je vire tout ce qui ne me plaît pas. » Ouais, super efficace comme méthode. « Ben y’a un conflit entre tes sentiments pour blondie qui te fais littéralement mouiller, et ce que t’as entendu toute ta vie. Le truc classique. » Je sais, je suis un véritable poète. Finalement elle finit par s’éloigner, et j’ai presque envie de lui crier de revenir, mais je l’observe s’éloigner en me disant que c’est probablement la chose la plus sage à faire. Elle frappe dans le sac en forme de ventouse, esquissant un large sourire en me levant à mon tour. « Y’a pas de mal à être égocentrique et nombriliste. » Parce que même si c’est un défaut qu’on me reproche souvent, les autres le sont tout autant que moi, que la louve. Ce sont simplement des hypocrites. Heureusement qu’on l’est tous un peu, sinon ce serait carrément triste. Autant se suicider direct. « Dis, tu ne veux pas me montrer ta forme animale ? » Je lui demande soudain, la tête légèrement penchée sur le côté. C’est quelque chose qui m’intrigue beaucoup maintenant que je l’ai rencontrée.

« T’es peut-être pas totalement lesbienne alors. Ou alors j’suis tellement bon que je pourrais bien te faire virer de bord. » Ouais c’est clair, les camps de lavage de cerveau pour jeunes filles homosexuelles devraient m’engager tout de suite. Et quand elle s’avance de sa démarche féline en soulignant à quel point notre baiser l’a chamboulée, je sens que la suite ne va pas plaire à blondie. Aussi j’espère qu’elle n’est pas planquée derrière la porte, l’œil collé au trou de serrure. Parce que je n’esquisse pas vraiment de geste pour éviter les lèvres de la louve qui s’emparent de nouveau des miennes, alors que j’ai parfaitement interprété les caresses de ses mains sur mon torse. WOW, elle ruine toutes mes belles paroles en deux secondes, me faisant taire, éveillant de nouveau cette ardeur qui anime mes doigts, les faisant remonter sur son bras, son épaule, sa nuque qu’ils attrapent brusquement. Entre elle et moi, c’est purement physique. Bestial, instinctif, excitant. Mais les gens comme nous ont besoin d’autre chose. De douceur, de tempérance, d’une petite blonde souriante et chiante qui nous agace autant qu’elle nous fait perdre la tête –si si, je parle toujours de blondie bande de cons-. Si on s’engageait plus loin on finirait par s’entretuer, et au final même le désir s’essoufflerait. Un loup avec un loup, ça n’a jamais été une bonne idée au-delà d’une partie de jambes en l’air. Bons partenaires sexuels, mais pitoyables compagnons de vie. Y’a qu’à voir le nombre de divorces qui impliquent un membre de notre espèce, c’est affolant. Et puis je parle par expérience, y’a trop de possessivité, trop de brutalité pour que ça fonctionne. Bref, tout ça pour dire que si la louve a réussi à trouver une petite boule d’énergie capable de la supporter, elle perd son temps avec moi. Et pourtant j’ai bien envie de lui offrir ce qu’elle demande, j’ai bien envie de me livrer à ce corps à corps sans toutes ces pensées qui me parasitent le cerveau. Je réfléchis trop, ça a toujours été mon gros défaut. Je contemple ses gestes lents qui la déshabillent, fixant mon regard sur toutes les parties de son corps, les évaluant, les désirant. Mais même devant une nana qui se met à nue –dans tous les sens du terme-, je suis incapable de faire taire ces conneries dans ma tête, ces conneries affreusement évidentes et malheureusement vraies. Je suis parvenu à les chasser avec Fauve, parce que Fauve ne va pas me demander en mariage, parce que pour Fauve ça ne change rien. La louve elle place trop d’enjeux dans ce face à face, et serait bien capable de s’accrocher désespérément à cette électricité entre nous pour la transformer en ce qu’elle n’est pas, uniquement pour éluder ses sentiments envers blondie. Sur tous les tableaux, c’est trop dangereux. Et c’est sans doute pour ça que je n’en profite pas davantage, pour ça que je ne lui saute pas dessus à la seconde où elle retire ses sous-vêtements pour me révéler son corps désirable, pour ça que je me contente de l’observer, un sourire au coin des lèvres. En plus de centaines d’autres raisons qui se bousculent à la porte de ma conscience. Elle. Lui. Eux. Je me mords violemment la lèvre pour m’empêcher de bouger, de répondre à cette provocation, la remerciant intérieurement de prendre forme animale. Sauvé. Elle est belle même comme ça, surtout comme ça. Un pelage argenté, des yeux clairs qui me scrutent, comme attendant une récompense. « J’crois que c’est mon tour. » Alors je me lève, poursuivant ce petit jeu qui me plaît malgré le risque, mes iris prenant une teinte ambrée pendant que je retire mon t-shirt. Puis je fais glisser mon short de sport sur mes chevilles, l’envoyant sur le museau de la louve d’un coup de pied bien dosé histoire de l’aveugler, juste le temps de chasser le dernier morceau de tissu et d’adopter ma forme animale. Je m’approche d’elle, lui tournant autour avant d’enfoncer mes crocs dans la fourrure de son cou, doucement, baissant son museau d’un coup de patte. C’est ma façon à moi de la saluer vous voyez. Puis je m’allonge contre le sol, l’invitant à me rejoindre d’un mouvement de tête. Ça veut dire qu’on peut rester ici, comme ça, sans continuer cette conversation qui la trouble.

Forme animale comme forme humaine, notre relation tourne toujours autour de celui qui arrivera à soumettre l’autre. Elle ne tarde pas à répliquer par une attaque de léchouille et … OH MON DIEU ! Mais … qu’est-ce qu’elle fout ? Procédé déloyal, carton rouge. La nana se transforme de nouveau, et je me retrouve avec une fille totalement nue sur moi. Je crois que c’est le truc le plus bizarre qu’il me soit jamais arrivé, faudrait peut-être que je lui dise que y’a certains trucs que je n’pratique pas non ? Bon d’accord il m’est arrivé des trucs bien plus étranges que ça, mais on ne va pas épiloguer là-dessus. Bon, il faut que je pense à un truc horrible. Maintenant. La mémé, ouais la mémé en sous-vêtements qui se tortille autour d’une barre de strip tease. ARK, ça fonctionne sacrément bien. Il faut vraiment qu’elles arrêtent dans ce château, à me sauter dessus comme ça. Comment ils veulent que je me tienne correctement si à chaque coin de couloir il y a une candidate qui s’exhibe … Ca fait déjà trois meufs nues et six baisers en un mois –sans compter le bûcheron qui a atterri à poil sur moi genre, oups-, l’endroit idéal pour les puceaux qui cherchent désespérément à choper. Enfin faut dire que je suis particulièrement canon comme mec, les pauvres ont du mal à se contenir. Mais je le répète, je ne suis pas là pour sauter tous les candidats de ce jeu, parce que si c’était le cas l’histoire serait déjà pliée. Non, et puis y’a toute ma famille qui regarde leur écran je vous rappelle. Et puis y’a blondie qui va vouloir me tuer. Et puis y’a ce triptyque que je suis censé respecter et qui implique : ‘pas de baise’ que j’ai déjà bafoué. Et puis y’a … MAIS POURQUOI ELLE EST A POIL SUR MOI ? Quelle injustice. Quelle tragédie. Je me transforme moi aussi, parce que quand même, ça ne se fait pas de la laisser comme ça. Et c’est plus agréable pour nous deux. Pour moi, qui caresse sa cuisse du bout des doigts. Pour elle, que j’embrasse une nouvelle fois puisque ses lèvres sont si proches des miennes -pas de ma faute-. Cette fois c’est plus insistant, et je me laisse emporter par le désir qu’elle éveille en moi si facilement, d’un simple regard. Puis je la fais basculer doucement sur le sol pour inverser la situation avant de rompre mon baiser. « Les quelques minutes sont écoulées. » Je souffle, me perdant une dernière fois dans ses yeux clairs avant de me lever. Bon finalement elle aura réussi à avoir une vue d’ensemble, la chanceuse. Et je me dis que ça fait deux fois que je plante une fille nue prête pour une étreinte torride. MERDE. Il faut peut-être que je contacte SOS médecins. J'enfile mon sous-vêtement et mon short avant de faire volte face. « Si tu veux te détourner de blondie je te conseille d'aller voir les autres loups du château, apparemment ils sont open. » Normal, ce sont des loups. Bah je lui donne des conseils quand même, si elle veut vraiment aller au bout de ce qu'elle entreprend. « Enfin je te déconseille le Justin Bieber, il a été mordu. » Mais bon, elle le sait peut-être déjà. « Le bûcheron j'en sais rien, mais vu sa carrure je dirais que c'est de naissance. Et puis apparemment il en a dans le pantalon. » Enfin, on ne peut plus jurer de rien de nos jours. « Mais faut que t'arrêtes avec moi hein, j'ai du respect pour blondie donc je touche pas à sa came. » Parce que c'est un peu ce qu'elle est. Et puis peut-être qu'un jour elle préférera l'héroïne que la cocaïne, auquel cas je la consolerais comme il se doit. « Même si ça me coûte. » Je précise en la détaillant une nouvelle fois.

Spoiler:

Bon sang, mais elle est enceinte ou quoi ? Ah ouais non, c’est une louve, ça explique tout. J’ai l’impression d’être en train de me faire engueuler par ma mère, et le paradis de la fille canon qui se jette sur moi se transforme bientôt en enfer de la maîtresse d’école qui te tape sur les doigts. Ok d’accord, je comprends sa frustration, être rejetée par un type aussi beau que moi ça doit quand même être râlant. Mais merde. Oui c’est vrai, j’ai partagé le plaisir de la chair avec une humaine dans un cachot dégueulasse, mais je m’ennuyais aussi hein. Et puis elle était là, en train de se coller à moi … Et puis pourquoi à chaque fois que je dis que j’ai de l’égard pour les sentiments d’autrui, on ne me croit pas une seconde ? Je ne suis pas SI égocentrique que ça non plus. Ouais si en fait, mais ça n’empêche pas d’avoir une toute petite place réservée aux gens que j’apprécie. Quand j’explique à la ventouse que j’ai voulu lui épargner les regrets du lendemain elle m’envoie chier, et la scène se répète. Ok très bien, je vais baiser tout le monde et on verra le résultat. La différence c’est que je réfléchis un minimum avant de sauter n’importe qui, parce que les conséquences dépassent parfois le profit qu’on a retiré de l’acte. Un simple calcul du coût/bénéfice, rien de plus élémentaire. Avec Fauve, pas de conséquences. Avec la ventouse, avec la louve, rien n’est moins sûr. Elle s’attaque même à ma virilité, genre ça a un rapport, mais je connais bien cette technique pour l’avoir pratiquée des centaines de fois. Elle s’attend à ce que je lui prouve le contraire en lui donnant ce qu’elle veut, mais je ne me ferai pas avoir aussi facilement, ça non. Et puis là, elle dépasse les limite : elle parle du boutonneux. QUELLE PUTE. Je lui confie ma sexualité pour me montrer altruiste, et voilà comment elle s’en sert. Ça m’énerve, il n’a rien à faire dans cette conversation. C’est gênant. Genre j’ai même pas envie de baiser avec elle parce que je suis obsédé par lui, quelle blague. Vous m’avez bien regardé ? Est-ce que j’ai une gueule de mec transi d’amour ? Et puis je ne me suis pas ravisé au dernier moment, je n’ai pas vraiment cherché à en arriver là moi. Je ne suis pas celui qui s’est comporté comme un chien en chaleur. De toute façon les gonzesses ne sont jamais contentes. Quand tu les baises elles disent que t’as profité d’elle, et quand tu refuses de les baiser pour leur propre bien, elles disent que t’as pas de respect. JE DETESTE LES GONZESSES. Une fille c’est trop compliqué, c’est trop instable, c’est trop … chiant quoi. Quel est l’intérêt de vouloir en épouser une, quelqu’un m’explique ? Je l’observe quitter la pièce, transpirant la rage par tous les pores. Elle va probablement détruire quelque chose dans le château. « Tu veux pas qu’on reste amis ? » Je tente quand même avant qu’elle claque la porte. Ouais ok, c’était un peu salaud de lui balancer ça mais eh, elle l’a bien cherché. Ça m’attriste un peu de la voir dans cet état quand même, elle doit être carrément perdue là. Blondie ne veut plus d’elle, moi non plus je ne veux pas d’elle. Mais pas d’elle dans ce sens, ça ne veut pas dire pas d’elle du tout. C’est mieux non ? Ouais, je crois.

Spoiler: