C’est quoi ça ? C’est agréable, c’est chaud, ça ressemble pas vraiment à un oreiller. Je déplace mes mains sur la chose en dessous de ma tête et tâte un peu. Je fronce les sourcils, je reconnais pas, ça me perturbe. Je descends un peu, c’est plus dur par-là. Oh, c’est pas ça quand même ? Un souffle régulier me perturbe d’autant plus. C’est vrai, je ne suis plus dans le même lit que Fauve, vu que les binômes ont été séparés. J’ai décidé de squatter celui de Nico hier. J’ouvre les yeux avec difficulté, enfin je me force un peu à les ouvrir plus vite, parce que si c’est bien ce que je pense, faudrait peut-être que je vire ma main de là, voyez, ce serait mal vu. Je lève un peu la tête pour orienter mon regard vers la chose tâtée. Ah oui, c’est bien ça. C’est pas pour autant que je lâche, je me mets à chantonner. Je me fais un peu peur parfois, mais c’est naturel après tout, non ? Il se met à remuer, il n’est pas en train de se réveiller, hein ? Je me relève d’un coup, rouge comme une tomate, c’est obligé, il a dû sentir ce qu’il s’est passé. Je bouge un peu n’importe comment, me mets à chanter en improvisant une petite chorée des bras. « GIRLS WE RUN THIS MOTHAA, GIRLS ! WE RUN THE WOOORLD » Il était déjà réveillé de toute manière et puis, avec un peu de chance il pensera que j’ai dérapé dans ma chorée des bras. Bon, c’est pas crédible, d’accord.

Chaud. Il a chaud putain. Il fait chaud. Chaud. Il est chaud. Chaud bouillant. Dans son rêve. Laisse tomber. C'est trop bizarre. On dirait des flammes partout. Il fait au moins 60 degrés quoi. C'est l'Apocalypse. Fiou. Il souffle, regarde derrière lui. C'est quoi ce délire. Il comprend pas trop ce qu'il se passe. C'est la mer, elle est en train de brûler. Oh non pas la mer. Pas la mer. Ca peut pas brûler, non ? Si ! Oh les flammes elles s'approchent. Canicule. Il entend une voix. Oh quoi ? Ah c'est Maia qui arrive ! Quoi ?! Maia est là ? Mais la mer elle est en train de prendre feu ! Putain c'est la merde. Il court vers elle et genre il commence à enlever ses fringues en chemin, parce que voilà il fait genre 90 degrés maintenant que les flammes s'approchent. Mais elle est à des kilomètres, c'est pas possible. Il est en train de cramer. Il court il court, y'a la mer en feu qui s'approche. Elle les entoure. Il est en caleçon, il continue de courir, aaah ça y'est. Maia. Il tend la main, touche son visage. Ah ça brûle. Elle est toute chaude aussi. Elle commence à le tâter de partout. Hein quoi ? Qu'est-ce qu'elle fait ? Ah. Aaah. Ca brûleeee. Il ouvre un œil. Il est où ? Il sent quelqu'un bouger d'un coup à côté. Putain mais quel rêve trop chelou. Y'a la main de Maia qui atterrit sur son torse, il a un petit sursaut. Elle commence à chanter. Mais qu'est-ce qu'il se passe ? C'est le bordel, il comprend plus rien. " Il fait pas genre méga chaud ici ? " qu'il finit par souffler en se tournant un peu vers elle. Il essaie de se débarrasser un peu des draps et tout. Sérieux, son corps c'est un four. Il aperçoit l'heure. " Quatre heuuuuuures. " ça sort comme une espèce de longue complainte " Pourquoi tu dors pas ? " On dirait qu'elle est toute rouge c'est bizarre. Elle a chaud aussi ? Il se bouge encore un peu, fait complètement glisser le drap de son corps. Ca va mieux là comme ça, en caleçon. Enfin. Du coup il comprend. C'qui a pu se passer. Il croît. Bon. Il sait pas trop. Mais il a encore putain de chaud. Il se marre. " J'ai fait un rêve tellement chelou si tu savais. " Rêve rêve il sait plus trop. Y'a sûrement pas mal de vrai aussi. Merde il faut pas réveiller tout le dortoir. Il se redresse aussi, à côté de Maia. " J'sais pas si j'vais réussir à m'rendormir. " qu'il murmure, à moitié en se marrant encore, avant de venir déposer un baiser sur la joue de la jeune femme.

C’est bon, il a l’air de n’avoir rien remarqué. J’essaie de cacher mon soulagement. Il trouve qu’il fait chaud, mais vraiment chaud. C’est peut-être ma faute, peut-être pas. Je mords ma lèvre inférieure. Non non, c’est possible aussi d’avoir chaud normalement. Oui, voilà. Je me rassure autant que je peux. Je ne pense pas qu’il serait content s’il savait. Quoi que, oh. « Ouais, je crève de chaud depuis tout à l’heure aussi. Peut-être que la vieille aime la sueur, c’est peut-être son fantasme le plus profond, des beaux mecs qui suent dans leur lit, faisant briller leurs plaquettes de chocolat. » que je lui réponds. Il essaie de se débarrasser des draps en regardant l’heure. Il lance une plainte, quatre heure, arf, on aura pas beaucoup dormi. Il me demande pourquoi je ne dors pas. « Pourquoi tu vas aux toilettes tous les jours, toi ? » J’espère qu’il n’allait pas m’en vouloir, je sais pas vraiment pourquoi je dors pas, parce que j’me suis réveillée voilà et puis le tâter a mis mes sens en éveil, peut-être bien, mais je vais pas lui dire, non. Il enlève définitivement le drap de par-dessus lui. Bon, peut-être que je comprends la vieille finalement, je n’ai plus qu’à me retenir de baver. Il est puceau que Fauve m’a dit, je comprends pas pourquoi, c’est pas normal avec un corps pareil, m’enfin. Il me dit qu’il a fait un rêve bizarre. Oui, voilà, bien, changer de sujet, c’est pile ce qu’il faut. Parce que l’air de rien, je rougis encore et si ça continue il va réellement percer à jour ce qu’il s’est passé. « Oh, il se passait quoi dans ton rêve ? » Il se redresse à mes côtés. Son torse est tout proche, je ne résiste pas à l’envie de me caler dessus. Il ne sait pas s’il va réussir à se rendormir, qu’il me dit. A vrai dire, moi non plus. Je reçois un bisou sur la joue, je lui souris. « On a qu’à pas dormir, suis moi » je lui lance un sourire en coin, sors hors du lit et me dirige vers le vestiaire sur la pointe des pieds. Ca fait un moment que je voulais faire ça, des petites blagues pourries à tous les candidats. Je cherche un pull de Sulli, bon le plus moche du lot hein, je ne suis pas un monstre non plus et me mets à écrire. J’en ai une petite. Voilà, parfait, en bien gros avec un feutre noir. « Sulli tcheck ! A qui le tour ? » que je lance à Nico en lâchant un petit rire.

Ouais, bon. Question bête, peut-être. Mais il est quand même quatre heures du mat, et il est à moitié en train de se dessécher tellement il fait chaud, alors faut comprendre que les neurones carburent pas direct. Remarque, elle l'a fait marrer avec sa petite histoire sur la Vieille. " Ou des belles meufs à la voix de déesse, on sait pas trop ses préférences après tout. " Ha ha, sans blague. Horrible de s'imaginer la Vieille en train de les téma toute la nuit. Elle doit avoir des larbins qui reluquent les vidéos et l'appellent dès qu'un truc croustillant se produit. Elle a bien du se rincer de l'oeil avec les histoires de Fauve et Sullivan. C'est peut-être pour ça qu'elle lui offre plein d'avantages depuis. Va falloir éclairer cette histoire. Enfin en attendant elle lui demande de son rêve. Du coup Nico reporte un peu son attention sur Maia. Il se redresse et passe un bras dans son dos, la serrant contre lui, lorsqu'elle vient poser sa tête sur son torse. " Trop bizarre. J'étais dans un espèce d'espace énorme, complètement aride, mais y'avait la mer aussi. Sauf que la mer prenait feu. Genre avec des méga flammes tu vois. Du coup je crevais vraiment vraiment de chaud. Et puis t'es arrivée dans mon rêve et la mer en flamme nous a entouré, genre comme si on était dans une île isolée. Bref c'était chelou. " Faudrait peut-être qu'il fasse analyser ses rêves par un psychanalyste, ce serait grave drôle. Il essaie de se souvenir d'autres détails, mais en attendant Maia propose autre chose. Elle se lève et Nico attend pas plus avant de la suivre dans le vestiaire sur la pointe des pieds. Il s'étire un instant et se passe une main sur la nuque tandis que l'autre frotte ses yeux encore à moitié fermés. Qu'est-ce qu'elle fait. Il a jamais été dans ce dortoir, donc il sait pas trop de qui sont les affaires, mais quand il voit ce qu'elle inscrit sur un pull, ça fait 1 + 1 direct dans sa tête. Ah ah putain bonne idée. " T'as raison faut l'aider à assumer. " Il comprendra bien, un jour, qu'ils ont fait ça pour son bien. " J'ai une idée, viens ! ". Il se marre un coup et il attrape sa main avant de sortir du dortoir. En passant il prend un tshirt qui doit être de Tyger et se l'enfile rapidement. Parce que ouais, en parlant de Tyger et Vixy. La cuisine. " J'en ai marre qu'ils nous bouffent tous nos céréales et muesli les frangins. Faut qu'on trouve un truc. " Et il fouille déjà dans les placards pour trouver quelque chose à fourrer dans ces boîtes. Et le voilà déjà qui trouve des boites de conserves de légumes, genre petits pois, qu'il ouvre et fait égoutter. Baaah, ça le répugne de sentir cette odeur à c't'heure-ci. M'enfin, à la guerre comme à la guerre hein. Il ouvre les paquets perso de Tyger et Vixy et verse la moitié de la boite de conserve dans chacun. Puis il en tend un à Maia. " Vas-y faut qu'on shake bien pour que ça se mélange. " Il s'affère déjà à la tâche, lui, comme s'il préparait un cocktail de malade. " Autre chose où on passe aux suivants de la liste ? " qu'il finit par ajouter, un sourire espiègle aux lèvres.

Je souris au compliment dissimulé. On se cale l'un contre l'autre puis il se met à me raconter son rêve. Ah ouais, en effet, c'est bizarre comme rêve, mais ça me plait bien d'être dedans. Pas que j'sois contente de me retrouver dans un rêve bizarre, mais je me dis que si j'suis dans ses rêves c'est plutôt bon signe, non ? « Oh, t'as rêvé de moi ? » Je lui fais un grand sourire. « On faisait quoi sur cette île ? On était en train de cramer ? » Je frissonne en y pensant. Je pense que je préférerais mourir de froid que de chaud. Puis On se met à faire des conneries pour faire chier les candidats, un peu. On commence par le pull de Sulli. Je ris à la remarque de Nico. Il me dit ensuite qu'il a une idée, il m'entraîne en dehors du dortoir en me tenant par la main. Il chope un t-shirt en passant. Je refoule un protestement, faudrait pas qu'il croit que je commence à être obsédée par son corps, non non. Donc je laisse couler, tant pis. J'hésite à prendre un petit short au passage moi aussi, histoire de me venger mentalement, mais bon non, il faut toujours être sexy, histoire de pouvoir soumettre si jamais besoin est. Je débarque donc en t-shirt culotte dans la cuisine à ses côtés. Il parle de Vixy et Tyger qui mangent tous les céréales. J'suis bien d'accord, faut qu'on trouve un truc. Il fouille un peu dans tous les placards et en ressort des boites de légumes. Je ris quand je le vois tout foutre dans les deux boites. Ça doit faire un drôle d'effet le matin. Surtout que d'ici qu'ils ouvrent les boîtes, ce sera surement tout ramolli ou écrasé. Miam. Mon intuition se confirme quand je vois Nico m'en tendre une et se mettre à secouer la sienne. Je l'imite du coup. « Attends, ajoute un peu de mayo » J'vais chercher la mayonnaise dans le frigo. J'ouvre ma boîte, eurk, c'est tout écrabouillé, comme je le pensais. Je prends une grosse cuillère de mayo qui fait splatch quand elle atterrit dedans. Je triture un peu le tout, voilà, je mélange bien, c'est bien beau, bien collant, on dirait que quelqu'un a vomi là-dedans. Je tends ensuite le pot et la cuillère à Nico pour qu'il fasse de même. « Si on nous chope, on est mal » Je ris. Il me demande ce qu'on fait maintenant. « Cordelia ? » Je souris sadiquement. Nous revenons sur nos pas dans le dortoir saphir, puis on entre dans la salle de bain. J'avais récupéré de la teinture au passage, dans la buanderie. Shampoing, shampoing, shampoing, où es-tu ? Ah, voilà. Je l'ouvre et regarde les coloris que j'ai pris. Ouais, y'a de quoi faire un beau vert pomme. Je mélange un peu le jaune et le bleu puis verse la solution dans le pot de shampoing. Evidemment, ça déborde un peu de tous les côtés avec ma chance, voilà que j'ai la main verte (haha). « Merde et si ça part pas, Corde va capter que c'est moi ! T'as une solution, dis-moi que t'as une solution » je lance un regard à la fois paniqué et désespéré à Nico. Aie, j'vais me faire griller. « Pendant qu'on y est, on peut faire pareil avec Adonis, il doit bien avoir un produit pour sa barbe. Un beau rose. Ce sera notre belle princesse barbue »

Ah bah ouais. Il avait pas vu les choses de cette manière, mais c'est vrai. Il a rêvé d'elle. Ca le fait sourire un peu timidement un instant, mais il finit par se reprendre. Nico fait un petit hochement de tête, et quand il la voit sourire il se calme un peu. Elle lui demande ce qu'ils faisaient. Il y réfléchit un peu, mais c'est difficile à dire. En plus son rêve commence à se faire incertain, comme d'hab. Au réveil tout est méga concret, dix minutes plus tard il en a déjà oublié la moitié. Du coup il décide un peu d'interpréter les choses à sa manière. " On faisait ça " qu'il murmure, avec un petit sourire en coin. Et voilà que ses lèvres se rapprochent de celles de Maia. Il profite du baiser, longuement, tandis que sa main caresse un peu l'épaule de Maia, sa joue. Un frisson lui parcourt l'échine et ils finissent par s'éloigner à nouveau. Nico rigole un peu et puis ils décident d'aller faire leurs supercheries. Quelques tours de passe-passe plus loin et les voilà dans la cuisine, en train de shaker les boîtes de céréales. Il a l'impression de secouer des maracas, ça le fait kiffer. Putain, il donnerait tout pour être là quand Vixy va se verser ses muesli dans son lait demain matin. Mais Maia est encore plus mesquine. Elle propose de rajouter de la mayo. Ah ouais. Il la regarde faire et puis l'imite, à sa suite. Bam la grosse cuillerée bien fatou de mayonnaise qui atterrit dans les centre du paquet. Il mélange un peu, galère à pas en foutre partout, mais finalement c'est bon. Il shake à nouveau, histoire d'homogénéiser le mélange et puis repose la boîte sur la table. " On nous chopera pas on est trop mignons. " Il a un petit sourire taquin. Puis il pense quand même à un truc. " Faudrait qu'on fasse un petit truc contre nous, histoire qu'ils se doutent pas. " Malin malin le petit Nico hein, détourner les preuves. Toute une histoire. Enfin pour l'instant ils retournent au dortoir saphir sur la pointe des pieds. C'est l'heure de s'attaquer à Cordelia. Nico se cale contre le lavabo et il reluque un peu Maia pendant qu'elle s'affère à la tâche. C'est qu'elle est irrésistible comme ça, en petite culotte et concentrée sur son plan. Enfin, elle finit par l'appeler à l'aide, et si au début il comprend pas trop pourquoi, en voyant sa main tâchée de vert il voit l'alarme rouge. Bon, il se marre un peu quand même. " Faut de l'alcool. " Enfin, c'est ce qu'il ferait lui. " Cordelia doit bien avoir caché une bouteille quelque part, non ? " Il serait bien parti sur l'idée de l'eau oxygénée aussi, mais sûrement moins facile à trouver. " Ah attends, votre truc pour les ongles là, le dissolvant. J'pense que ça devrait le faire ! " Il sait pas trop d'où lui viennent toutes ces idées, mais ça fuse à mille à l'heure dans son cerveau. Il se met à fouiller dans les affaires qui traînent dans la salle de bain, sous le lavabo et tout. Quand elle propose qu'ils colorent la barbe d'Adonis, Nico a un hoquettement de rire. Et bam qu'il se cogne contre le lavabo en voulant se relever, le dissolvant dans la main. Il commence à se frotter le front, un air faussement bougon, alors que toute cette situation le faire juste marrer. Enfin il prend la main tâchée de Maia et l'approche du lavabo. Il pense quand même à choper un coton et à l'imbiber longuement du produit, avant d'essayer de frotter sa paume avec. Si au début la tâche verte semble résister, elle finit quand même par s'étirer, puis s'effacer lentement. Putain il est trop fier de sa technique. Quand tout est nickel il lave un peu le lavabo et puis se tourne vers Maia. " Et voilà mademoiselle. Nous n'avons pas de problèmes, que des solutions. " Il se baisse pour ranger le dissolvant à sa place et puis vient se caler derrière Maia, ses mains posées sur ses épaules. " Allez, barbe rose c'est parti. " Limite il allait partir sur une blague de pirates, mais il décide finalement de pas continuer.

Je me sens sourire sur ses lèvres lorsqu’il m’embrasse. On faisait ça, qu’il dit. Je souris encore et encore. Le baiser se rallonge, il caresse mon épaule, ma joue, j’en profite pour me serrer un peu plus contre lui. Puis il s’écarte et c’est à regret que je fais la même chose. « Raconte-moi tes rêves plus souvent, hésites pas hein » Je ris. Puis on commence nos mauvais coups. Le t-shirt de Sulli, les céréales des jumeaux. Il me dit qu’on nous chopera pas, qu’on est trop mignons. Je souris. Il ajoute qu’il faudrait qu’on se fasse des petits trucs à nous aussi, pour pas qu’ils se doutent que c’est nous. J’acquiesce. On passerait un mauvais quart d’heure si on se mettait le château à dos. « T’as une idée pour toi ? Moi, à part me brûler mes fringues je vois pas, mais j’ai pas trop envie qu’on le fasse. J’y tiens vraiment. Si j’avais su, j’aurais pas rempli ma valise des nouveautés de la collection printemps été que je viens d’acheter. » Je fais une pause. « Ou à la limite, un pyjama. Ça va, un pyjama ? » Je le supplie presque des yeux. Dans le pire des cas, on prendra quelques trucs, les plus moches du lot, mais comme tout est beau.. Bref. On se met ensuite à préparer une supercherie pour Cordelia. De la teinture verte dans son shampoing. Je l’imagine déjà débouler comme une furie dans la chambre avec ses cheveux vert pomme. Je retiens un rire. Puis je me loupe et me fiche de la teinture sur la main. Y’a Nico qui se marre, je fais la moue. Il décide finalement de m’aider, il a de la suite dans les idées, je n’aurais jamais pensé au dissolvant. Il se met à chercher puis, quand j’évoque le barbu, il se paye le lavabo en plein dans le front. Je me mets à rire devant la scène du Nico se tenant le front avec son petit air mi grognon mi mort de rire. « Attends, j’vais te faire un bisou magique, t’auras plus mal du tout après » Je m’approche de lui, me hisse doucement sur la pointe des pieds puis lui embrasse le front. Je fais durer le bisou quelques secondes, histoire qu’il marche bien comme il faut –Biensûr- tout en me tenant à lui pour pas tomber. Puis une fois à plat sur mes deux pieds, il me prend la main et commence à m’effacer la trace verte. Je profite qu’il soit concentré sur ma main pour l’admirer en douce, un peu. Mes yeux se dirigent d’abord vers ses lèvres, puis vers son cou, sa clavicule. Quand il se remet à parler, je secoue légèrement la tête pour revenir à mes esprits. J’ai pas entendu. Je jette un coup d’œil à ma main, la tâche verte a disparue, je lui souris. Au tour de barbe rose, qu’il me dit, les mains sur les épaules. Je pose mes mains sur les siennes, les massant légèrement au passage, puis on avance comme ça, jusqu’au dortoir du loup. Une fois face à la porte, j’entends des bruits de respirations. Je me retourne vers lui avec un air malicieux et pose un doigt sur ma bouche pour intimer le silence, comme le ferait une enfant de cinq ans. On entre tous les deux l’un derrière l’autre dans le dortoir, sur la pointe des pieds. On arrive vite dans la salle de bain. « Qu’est-ce qu’il peut utiliser pour sa barbe ? J’imagine qu’il se la rase pas, donc pour la mousse à raser, c’est mort » Je marque une pause, réfléchissant un peu. « Au pire, on lui rase sa barbe pendant qu’il dort, ou pas en entier, on fait des dessins dessus haha. Des petits cœurs. » Puis en regardant un peu partout sur les étagères autour de moi, je remarque des huiles de massages. Oh, tiens. J’attrape un flacon et essaye de voir s’il y a une notice au dos. Arf, y’a rien. Il va falloir que j’improvise, j’ai jamais fait de massage moi. « Ça te dis un massage ? » que je lui propose tout de même, et puis ça fera tomber le t-shirt, eheh.

Bah oui c'est bien un pyjama. Mais peut-être qu'ils peuvent trouver des trucs plus drôles que les fringues. Il a beau y réfléchir Nico, ça lui vient pas. Du coup il se contente de hocher simplement un peu la tête. " Ouais on verra à la fin de toute façon, pour l'instant on a encore plein de missions. " Hehe. Ses yeux brillent comme ceux d'un gamin en train de faire une connerie. C'est un peu ça en même temps. Mais faut comprendre, c'est tellement cool d'être les seuls réveillés du château. Un peu comme si le château leur appartenait, le temps de quelques heures. Ils peuvent faire tout ce qu'ils veulent et puis se recoucher sagement au lever du soleil. Personne viendra leur rendre de comptes. Finalement il est bien content d'avoir fait ce rêve chelou. Ca lui aura permis de faire plein de trucs. Ou de vivre plein de trucs. Comme le bisou magique. Il sent un sourire se dessiner sur ses lèvres quand Maia s'approche de lui. Du coup il se serre un peu à elle, le temps de ces quelques secondes. Puis il se marre un peu. " Ah ça va mieux. Mais je crois que j'ai encore un peu mal, j'aurai besoin d'un autre bisou magique tout à l'heure. " C'est vrai quoi. Ca aurait pu durer plus longtemps, il en aurait été ravi. Il lance un petit regard taquin à la jeune femme et puis s'affère à la tâche. Quelques minutes plus tard, la salle de bain remise en ordre, ils sont à nouveau dans les couloirs. On dirait des petits lutins, à marcher comme ça en se tenant par les épaules. Quand ils arrivent devant le dortoir diamants, Maia lui fait signe d'être silencieux. Il approuve par un oui oui de la tête, mais c'est difficile de refouler un sourire. Surtout quand ils entrent dans la salle et qu'il remarque direct Ado et sa grosse barbe qui dépasse de sous un drap. Ah tiens il dort seul, Nico était persuadé qu'il retrouverait le loup dans le lit d'Eukleia. Bon, ça va alors, ça rendra la situation moins difficile à gérer. Ils entrent dans la salle de bain et Nico ferme la porte derrière eux. Aaah c'est marrant d'être ici en mode intrus. " Attends je vais tcheker ses affaires. " Facile. Il fonce direct vers l'endroit où est posée la trousse de toilette d'Ado. Cette fois il fait bien gaffe à mettre une distance de sécurité entre son front et le lavabo. Non mais il doit quand même avoir un produit pour sa barbe là-dedans, enfin un truc marrant à utiliser. Il fouille il fouille mais en attendant Maia propose une autre idée. " Oh ouais des coeurs et des petites étoiles il sera parfait comme ça. Et une lune aussi, parce que loup oblige. " Mais comment ? Il mate un peu à droite à gauche et puis voit un truc qui l'interpelle. Un pinceau. C'est bizarre, qu'est-ce que ça fout là ? " J'me demande qui utilise ça dans notre salle de bain... " Callou peut-être. Ou Vixy. Ou Eukle avec ses expériences chelou de sorcière. Bref en tout cas c'est pas à lui, ça c'est sûr. Il chope le pinceau dans la trousse d'une meuf et puis le trempe un peu dans le colorant rose qui a été dilué. Faut bien tester si ça marche, alors pendant que Maia tcheke les étagères, il s'approche en mode furtif et puis lui passe la pointe du pinceau sur le nez. " Ha ça marche c'est parfait ! " Et il s'éloigne aussi vite qu'il est arrivé. " T'es jolie comme ça, avec ton nez tout rose. " qu'il dit, en se marrant un peu. Mais en attendant elle avait proposé une autre idée. Et il voit alors l'huile dans les mains de la jeune femme. " Oh bah ouais. Mais viens on va se caler genre dans le salon. " Ils seront plus confortables et tout. C'est marrant comme idée, mais ça lui plait ouais. Il attend l'approbation de Maia et puis se dirige vers la porte, tout souriant. Chhh, qu'il fait à son tour. Il éteint la lumière et puis les revoilà qui sont plongés dans l'obscurité du dortoir diamant. Petit détour vers le lit d'Adonis. Toujours son pinceau coloré à la main, Nico observe un instant son ancien binôme. Puis il se baisse et, minutieusement, lui dessine une demi-lune et un petit coeur sur la barbe. Quand Adonis bouge un peu ça le fait frémir, mais finalement il se redresse et tend le pinceau à Maia pour qu'elle dessine quelque chose à son tour. Ha ha il va pas faire le malin au réveil demain, le big bad wolf. Il la voit se concentrer et puis pose ses mains sur les hanches de Maia avant de se pencher pour contempler leur oeuvre d'art. Après un sourire et un regard entendu ils quittent la pièce. Le salon, maintenant. " On gère trop là. ", il murmure, en ouvrant la porte du salon. " Tu sais vraiment faire des massages ? " Ca lui revient. Ils se pose sur le canapé et attend un peu les directives de Maia. " Moi j'veux bien essayer de t'en faire un après, mais je garantis rien. " . Il sourit. " Je m'appliquerai, promis. " qu'il ajoute, un peu malicieux. Enfin, il enlève son tshirt et sourit à Maia. Heureusement y'a pas les espèces de musiques zen comme dans les films, il a toujours eu horreur de ça.