Encore une virée nocturne ? Ouais… J’aime bien marcher seule la nuit pour admirer les étoiles dans le ciel… Il fait une chaleur subtropicale dans le château depuis deux jours, j’ai l’impression que la vieille fée a décidé de mettre le chauffage pour nous pousser à bout. Dieu sait qu’elle en serait capable cette vieille peau. Après avoir traversé le hall je pousse la grande porte qui mène sur la cours d’entrée, je respire enfin, de l’air, merci bon dieu. Qu’est ce que ça fait du bien cette petite brise, instinctivement je continue à me ventiler avec mon éventail … Je marche encore un peu et pose mes fesses sur les escaliers de marbre. Je n’ai pas envie d’aller me promener dans la forêt ce soir… que c’est silencieux… C’est angoissant ça, le silence. Vous savez ce qui me manque là ? Une cigarette… J’ai arrêté de fumer il y a longtemps pourtant, mais voir Vixy s’enfiler paquet sur paquet m’a donné une envie folle de m’en griller une. Je reste pensive, je n’ai pas encore réalisé que je ne suis plus en danger, que Maia & Fauve sont toujours là et que nous repartons pour au moins deux semaines au sein du jeu. Je décide de rentrer, il est tard, mon lit m’attend. Je rebrousse chemin mais lorsque j’arrive dans la petite cours, les portes du Château sont fermées… « C’est quoi cette blague » Je pousse de toutes mes forces, tire sur la grosse poignée, donne des coups de pied, mais rien n’y fait. Je suis coincée dehors « Mais je rêve, pincez-moi ! » Là de nulle part, je sens une petite pression dans mon dos… Quelqu’un vient de me pincer…Je me retourne en mode ninja et attaque la personne avec mon éventail avant de réaliser que ce n’est que Nico… « Pardon ! » Je m’approche de lui et commence à l’examiner pour voir si tout va bien. « J’suis désolée, j’ai été un peu surprise… Tu vas bien ? » Je suis un peu embarrassée… Je change de sujet de conversation pour faire diversion. « J’crois que la porte est coincée… Tu as les muscles dont j'ai besoin... »

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Maia dort depuis longtemps. C'est peut-être le stress du prime qui est retombé, ou alors leur virée de la nuit dernière à 4h du matin, mais en tout cas elle s'est endormie comme un p'tit bébé. Et ça l'a bien fait sourire Nico, pendant un instant. Jusqu'à ce qu'il reste une demi-heure dans le lit à se tourner et retourner pour tenter de trouver le sommeil, sans succès. C'est peut-être le changement de dortoir, ça lui fait bizarre. Il s'était presque habitué aux ronflements d'Adonis, quoi. Non, ça c'est pas vrai. M'enfin, le tout est qu'il perd patience le petit. Il a toujours été comme ça. Il s'impatiente vite. Et puis les respirations des autres personnes qui dorment autour d'eux n'arrangent en rien la situation. Finalement il se lève. Il enfile juste un tshirt et short, histoire de pas se balader en calbar. Et il quitte le dortoir sur la pointe des pieds. A la base il a pensé aller juste boire genre un verre de lait. Comme quand il était gosse. Ses parents arrêtaient pas de l'engueuler s'il se levait pendant la nuit pour fouiller dans le frigo. Du coup ça le fait marrer. Il prend bien son temps, boit deux verres en face des caméras, genre, eh papa maman regardez-moi ! Puis il grignote un cookie et sort de la cuisine. Il se passe une main dans les cheveux et s'étire un peu tandis qu'il marche dans les couloirs. Putain qu'est-ce qu'il fait chaud. Il hésite un instant puis s'enlève son tshirt. C'est bon, y'a personne et c'est la canicule. Non mais ouais depuis hier le château s'est transformé en four. Il soupire un coup et chope l'ipod de quelqu'un qui traîne dans le coin. Il va aller faire un petit tour dehors tiens. Pour prendre l'air. Voir si le climat est moins pesant que dans ce putain de crématorium. Et puis voir les goûts musicaux des personnes de ce château. Il adore juger les gens par la musique qu'ils ont sur leur ipod Nico. Bref, il fout les écouteurs sur ses oreilles et cherche désespérément un truc bien. Mais ça tarde à se montrer. Il marche la tête un peu braquée sur l'écran et il fait pas trop gaffe à ce qu'il fait en fermant la porte du château derrière lui. Quelques mètres plus tard, il se rend compte qu'il est pieds nus. Bon allez, retour à la case départ. Un peu bougon il fait marche arrière. Sauf que y'a un bruit qui arrive à soutirer son attention, une voix stridente qui se fait presque plus forte que la bouse qu'il écoute à tout volume. Il met l'ipod en pause et l'enfile dans sa poche avant de se placer derrière Cordelia et lui pincer l'épaule. Il s'attendait à ce qu'elle l'ait repéré. Mais apparemment non, parce qu'en une seconde elle fait une prise de kung fu et son éventail - un éventail, sérieusement ? - vient s'abattre contre son torse. Elle s'excuse alors tandis qu'il sent déjà un rire s'échapper de ses lèvres. " Bah ouais ça va c'est pas l'éventail qui allait me tuer quoi. " Bon, par contre quand elle lui parle de la porte il se marre un peu moins. Enfin, il teste quand même de l'ouvrir, en forçant un peu, mais ça ne cède pas. " Oh merde. " C'est lui qui a fait ça ? En sortant sans regarder tout à l'heure ? Merde merde. Bon. Il s'approche et cette fois tente de dégainer toute sa force en tournant la poignée. Ses muscles se contractent mais rien ne cède. Il s'accroupit un peu pour chercher à voir à travers la serrure, mais bon c'pas non plus comme s'il était spécialiste de l'entrée par effraction. " J'crois que c'est le verrou. On peut tenter de faire comme dans les films t'sais, avec un truc en fer genre, forcer la serrure. " Ouais, parce qu'ils font ça tous les jours dans la réalité quoi. " Ou alors faut chercher une fenêtre à escalader. " Il a envie de se marrer, mais il est pas sûr que Cordelia le vive aussi bien. Enfin, pour la route il fout un nouveau coup dans la porte.

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" Bah ouais ça va c'est pas l'éventail qui allait me tuer quoi. " Il a quoi contre mon éventail d’abord… C’est une arme comme une autre. « Tu pourrais être surpris… » J’ajoute un peu agacée. J’ai confiance en Nico, c’est un homme, un vrai, avec des muscles et tout ce qui va avec, j’ai même été choquée de voir qu’il avait des abdos en béton armé. On dirait pas comme ça, mais c'est un bon morceau. Il essaye de tourner la poignée de toutes ses forces. « VAS-Y C’EST CA… » Il contracte ses muscles, il peut le faire, ça va céder, je vous le dis. « OUI CONTINUE. » Il force, il force, on y est presque « COMME CA OUI. » Puis il relâche tout, épuisé. Je ne vous explique même pas la déception. « T’es sérieux là ? Même Ange pourrait enfoncer une porte ! » J’exagère un peu mais l’idée de passer la nuit dehors me met à cran. On peut tenter de faire comme dans les films t'sais, avec un truc en fer genre, forcer la serrure. " Je lève les yeux au ciel « Vas-y pousse toi laisse moi faire.. » Je sors une barrette de mes cheveux et l’introduit dans la serrure, la tournant dans tous les sens. Quand j’étais ado, ça marchait à tous les coups. Une heure et demie plus tard, je baisse les bras, j’abandonne. « Je capitule » Nico lui est assis sur un muret et semble amusé par la situation. Je vais le rejoindre, dépitée, il manquait plus que ça… Je pose ma tête sur son épaule histoire de chercher du réconfort. « Si une bête sauvage du bosquet essaye de venir nous bouffer tu me protégeras hein ? » Ouais franchement, il pourrait y avoir des loups sauvages, là, dans les bois…Quelle angoisse… Je suis prise de panique, on ne peut pas rester ici il faut trouver une solution. « Tu crois qu’on pourrait escalader jusqu’au premier étage ? » Il y a un petit balcon au dessus de la grande porte, si seulement on avait le pouvoir de voler... J’évalue la distance. « Mouais, c’est trop haut laisse tomber. On va se casser un truc »

Elle a beau s'exciter comme pas possible pour l'encourager, rien n'y fait, la porte ne bouge pas d'un poil. Putain c'est frustrant. Il lâche un coup d'pied en même temps qu'elle lui parle d'Ange. Ca sert à rien, si ce n'est qu'à faire un bruit infâme qui doit résonner dans le château. Bah, peut-être que quelqu'un finira par se réveiller s'ils continuent à taper comme des forcenés ? Il décide de volontairement ignorer sa remarque et se marre un coup, tandis qu'elle le pousse pour tenter l'autre méthode. " Sans blague, t'es une pro alors ? " Elle sort une barrette qu'elle déplie et enfonce dans la serrure. Nico se cale un peu à côté pour essayer de pousser en même temps. " Vas-y je sens qu'on va y arriver là. " Mais bon, une demi-heure plus tard il en a marre de secouer la porte comme un con, et Cordelia semble absorbée par sa tentative d'entrée par effraction. Il finit par aller s'asseoir sur le muret d'à côté. " Allez allez ! " qu'il gueule un peu pour la forme. En fait ses yeux sont rivés sur le haut du château, à la recherche d'une petite fenêtre ou autre qui pourrait leur être utile. Y'a bien ce petit balcon. Nico se mord la lèvre. Putain s'il avait des baskets il pourrait facilement escalader, il a toujours été agile. Mais là pieds nus, c'est plus chaud de se prendre pour un singe. Enfin, Cordelia abandonne sa mission et vient se caler à côté de lui. Ils restent un instant en silence et puis elle enchaîne sur le fait qu'ils puissent se faire attaquer par une bête sauvage. " Ha ouais t'inquiètes je sortirai les crocs, les muscles, tout ce qu'il faut. J'vais écraser les animaux de compagnie d'la Vieille. " Il se marre encore un coup. Non sérieux, lui ça le flippe pas vraiment. Ca lui rappelle les nombreuses fois où il s'est retrouvé sans clefs bloqué devant son appart ou celui de ses parents, à devoir attendre toute la nuit qu'un truc se passe. Mais Cordelia semble un peu paniquer, alors il entoure un instant son épaule de son bras et murmure. " Eh on va s'en sortir ! Et au pire ce sera comme une nuit à la belle étoile, t'as jamais fait ça ? " Il hausse un instant un sourcil, focalisé par la vision de ce balcon. Cordelia le remarque aussi. Finalement sans dire un mot il se relève et s'approche du mur. Il pose un instant sa paume dessus, comme s'il repérait ce à quoi il a à faire. Y'a bien cet espèce de tube de canalisations qui longe le mur. Le balcon est à quoi, deux mètres, deux mètres et demi ? C'est faisable. Il saute sur le muret et puis s'accroche au tube pour essayer de monter. Muscles contractés il s'agrippe comme il peut pour essayer de ne pas glisser. C'est facile, le premier mètre, le premier mètre et demi. Mais plus il monte plus il sent son appui se faire instable et ses pieds glisser le long de la rampe. Il essaie quand même d'allonger l'un de ses bras, pour voir s'il arrive à toucher le balcon. Putain ça lui crame la main de se tenir aussi fort. Il se tend, se tend, mais ses pieds finissent par glisser et en à peine une seconde il se retrouve par terre. " Putain de bordel de canalisation de mes deux. " qu'il finit par râler, à moitié en se massant le dos. C'est qu'il s'est fait mal avec ces conneries. Il finit par regretter son tshirt et ses pompes laissés à l'abandon dans le château. Trop chaud, trop chaud... Il s'en rappellera la prochaine fois qu'il décide d'aller faire une virée nocturne. Il finit par se relever, à moitié en boitant à cause du choc reçu sur une cheville. " Bon. " Il s'approche de Cordelia, se masse encore un peu son dos égratigné et sèche les quelques gouttes de sang sur son bermuda. " Tu vas monter sur mes épaules. " C'est un peu devenu une question de principe là, entre ce putain de balcon et lui. Il veut vaincre la hauteur. Doit bien y'avoir moyen de s'en sortir quand même ? Il attend pas plus et s'accroupit pour qu'elle s'exécute.

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" Ha ouais t'inquiètes je sortirai les crocs, les muscles, tout ce qu'il faut. J'vais écraser les animaux de compagnie d'la Vieille". Après la démonstration de force ratée, j’ai un peu de mal à le croire vous voyez. Je dois relativiser, la situation aurait pu être pire… Si Sullivan était resté coincé avec moi dehors par exemple. « Au pire des cas, tu te sacrifies pour faire diversion et pendant que tu seras en train de te faire bouffer, je prends la fuite discret... » Ca me semble être un bon plan mais vu la tête que Nico est en train de tirer, il ne doit pas penser la même chose. Il entoure un instant mon épaule de son bras et me murmure de manière assez rassurante que la situation va forcément s’arranger et qu’au pire ce serait comme passer une nuit à la belle étoile. « Nico… C’est l’angoisse, j’veux pas dormir dehors, je suis trop habituée au confort… En plus je ne sais pas si tu as jeté un œil au ciel ce soir mais il est tellement couvert qu’on ne distingue pas les étoiles. » Je ressens une grosse démangeaison sur les bras et dans le cou c’est insupportable. « Je suis en train de me faire dévorer par les moustiques… On peut pas rester là… » J’ajoute désespérée. Sans dire un mot le jeune homme, se lève et s’approche du mur pour commencer à l’escalader en prenant appui sur un tube de canalisations. « Nico, fais pas ça c’est dangereux ! » J’ai un mauvais pressentiment… Je ne peux pas regarder, j’ai trop peur… Je ferme les yeux en espérant que tout se passe bien. S’il meurt, Maia ne va jamais me pardonner. Lorsque je me décidé à contempler la scène, Nico à l’air instable, il allonge un de ses bras pour pouvoir atteindre le balcon, je prie de toutes mes forces, mais il glisse et s’étale sur le sol comme une loque. NON. Je me précipite pour l’aider à se relever. Je tourne autour de lui pour l’examiner, il a une grosse égratignure dans le dos et sa cheville semble être endolorie. « Tu vas bien ? » Je le prends quand même dans mes bras un instant, soulagée qu’il ne soit pas mort, une mauvaise chute, même de deux mètres, peut être fatale. « J’ai eu trop peur ! T'es con ! » Il me propose de monter sur ses épaules, à la base je suis réticente mais il a vraiment l’air décidé alors lorsqu’il se met à genoux, je m’exécute et lui grimpe dessus. « Une chance que je sois en short, avec une robe l’effet n’aurait pas été le même » Je n’arrive pas à tenir en équilibre mais il me coince avec ses bras musclés pour que j’arrête de gigoter. Je tends alors les mains en l’air pour essayer d’atteindre le petit balcon, j’y suis presque… « Un peu plus haut » J’ajoute en plein effort. Je ne sais pas ce qu’il est en train de faire, s’il se met sur la pointe des pieds ou quoi mais cette fois ça marche. Je m'accroche presque au balcon, mais, trop penchée en avant, je fais perdre l’équilibre à Nico qui recule de quelques mètres, je glisse de ses épaules et atterris dans un buisson.

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Il l'entend dire qu'il devrait pas, que c'est dangereux. Mais à vrai dire ça lui passe un peu par-dessus de la tête. Une fois qu'une idée s'est implantée dans son cerveau, c'est un peu difficile de la lui retirer. En plus elle disait elle-même il y a à peine deux secondes qu'ils devaient absolument trouver un moyen pour rentrer dans le château. Portes bloquées, il ne leur restait donc que la solution du balcon. Perso, il s'en fiche pas mal de pioncer dehors. Bon, d'accord, c'est pas le meilleur plan qu'il ait eu dans sa vie, mais ce n'était qu'une histoire de quelques heures. Après tout les alentours étaient calmes, il y avait totalement moyen de s'assoupir tranquillement dans un coin. Mais Cordelia n'avait vraiment pas l'air à l'aise avec cette idée. Très bien. Le balcon, donc. Il ne s'était pas fait d'illusions. Oui, quand il était gosse il était sacrément agile. Le premier à réussir à grimper au sommet d'un arbre. Ca rendait dingue ses parents, et sa soeur lorsqu'ils jouaient à cache-cache. Mais face à un mur de pierre, et pieds nus, la tâche semblait beaucoup moins évidente. Aussi, le choc avec le sol en fut d'autant plus douloureux. Échec amer. Frustration absolue. Cordelia s'approche de lui à nouveau, elle semble inquiète. Ca le fait sourire un instant, sourire qui se transforme bien vite en grimace lorsqu'il appuie sur sa cheville. Putain ça va être bien chiant pour les entraînements de demain, ça. Va falloir qu'il y mette de la glace au plus vite s'il compte pas déclarer forfait une nouvelle fois. Elle le serre dans ses bras et du coup il essaie de la rassurer. Il lui pose une main sur l'épaule genre, hé tout va bien. " J'suis dégoûté, pendant un instant j'me suis vraiment pris pour spider-man... " Quoi, un peu d'humour ça peut pas faire de mal. Même s'il doute un peu au fond que Cordelia accroche aux références comic-book. Ceci dit il tarde pas à se baisser, et malgré quelques hésitations il la sent enfin grimper sur ses épaules. Il se relève alors, prenant appui sur le muret histoire de pas trop forcer sa cheville endolorie. Putain ça va être difficile de rester stable si elle le fait marrer comme ça. " Ha ha j'avoue, et puis ça aurait moins fait aventurière tu vois. Parce que là sérieux j'ai l'impression qu'on est un peu des agents secrets en mission. Bon tiens toi bien hein. " Ouais non parce qu'il la sent dangereusement tanguer. Du coup il lâche le muret et pose ses deux mains sur les jambes de Cordelia, histoire de bien la bloquer. Il s'approche alors du mur et se mord la lèvre, tandis qu'il essaie de voir si elle arrive à atteindre le balcon. Plus haut, qu'elle lui dit. Facile à dire. Il lâche une de ses jambes et prend appui contre le mur, avant de se mettre sur la pointe des pieds. " Allez t'y es presque ! " Il la sent s'accrocher un instant, du coup il crie presque victoire. Mais avec l'élan qu'elle a pris pour essayer de s'accrocher au balcon il en a perdu son soutient contre le mur. Il sent alors tout son poids retomber sur se cheville douloureuse et plie la jambe spontanément, perdant l'équilibre. L'exclamation de Cordelia n'est que la preuve de la scène qui s'ensuit. Une seconde plus tard il est à nouveau dos contre le béton, tandis que Cordelia a atterri dans un buisson. " Des putain d'agents secrets ratés ouais. " qu'il râle, en se redressant. Ca va faire beaucoup de chutes pour une soirée. Il se relève en s'appuyant contre le muret et se traîne jusqu'à la jeune femme. " Ca va ? " qu'il lui demande à son tour. Il lui tend la main et attrape son bras pour l'aider à se relever. Ceci fait, il se marre un peu en enlevant une ou deux feuilles coincées dans ses cheveux. " Bon je pense qu'il faut qu'on fasse une pause là. " Histoire de réfléchir un peu. Il se laisse alors glisser par terre contre le muret. " J'abandonne pas, hein ! " s'empresse-t-il d'ajouter. Ouais, il s'est un peu promis de réussir à rentrer dans ce château sous peu, alors il compte pas lâcher l'affaire. C'est qu'il se sent coupable. " J'ai une confession à t'faire. " Nico marque une petite pause. Il tente de glisser un petit sourire sur ses lèvres et tourne la tête vers la jeune femme. " J'crois que c'est moi qui ai mal fermé la porte en sortant 'taleur, j'faisais pas trop gaffe et bon... J'ai du la bloquer quoi. " Ah bah ouais, là y'a de quoi se sentir un peu con. Il allonge ses jambes devant lui et bascule un peu sa tête en arrière. Sa main vient se poser entre son dos et le muret, comme par réflexe. " M'oblige pas à venir en travelo au prime j't'en prie ! " il ajoute quand même en se marrant.

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Chère conscience. La prochaine fois, lorsque j’ai l’idée de merde de sortir dehors en pleine nuit, essaye au moins de m’en dissuader, fais ton travail quoi. Je ne sais pas comment je fais pour toujours attirer les problèmes, c’est peut-être une question de karma. Je dois avoir été une grosse garce dans une autre vie… Quoi que, même dans celle là en fait. Je comprends mieux maintenant. J’ai la rage, trop la rage, on y était presque, à deux doigts, puis Nico a perdu l’équilibre et je suis tombée dans ce putain de buisson. Sachez le, un buisson, ce n’est pas confortable du tout, pourtant j’ai trop mal au dos pour bouger ne serait ce que le petit doigt. " Ca va ? " Me lance le jeune homme en s’approchant de moi… « Ouais, c’est l’extase là, je pète la forme. » Je lui réponds avec ironie. Il me tend la main pour m’aider à me relever, enlevant au passage quelques feuilles coincées dans mes cheveux. « Je vais finir par croire que quelqu’un en veut à mon brushing… » Cette malchance, ça relève limite de la magie noire…" Bon je pense qu'il faut qu'on fasse une pause là. " Il a raison, je n’ai même plus la force d’essayer, quelqu’un viendra nous chercher demain matin. Je pose mes fesses par terre et m’adosse contre le muret, prêt de Nico. « C’est un coup de la vieille fée… Cette sadique doit prendre son pied en nous espionnant…» Puis apparemment, Nico à un truc à m’avouer… Je l’écoute attentivement, m’attendant au pire… " J'crois que c'est moi qui ai mal fermé la porte en sortant 'taleur, j'faisais pas trop gaffe et bon... J'ai du la bloquer quoi. " Pendant une seconde, je ne sais pas comment réagir à la nouvelle. J’ai envie de lui en vouloir, mais je ne peux pas, c’est Nico, il est trop chou, il me fait penser à un panda. Personne ne peut en vouloir à un panda, alors j’hausse les épaules et je me contente de lui pincer légèrement le bras « C’est pas grave ! Je te pardonne parce que c’est toi… Tu as de la chance… Mais t’es sur de pas vouloir venir au prime en mode travelo ? Tu serais trop bonne je t’assure, pire que moi. » En tout cas pour faire mieux que Tyger & Sullivan, il faut pas chercher très loin. Je tourne la tête vers l’entrée « C’est là que je regrette de pas avoir un pouvoir plus offensif tu vois, on aurait pu s’en servir pour essayer de défoncer la porte. »

Dans dix minutes il retente. Tout est programmé dans sa tête. C'est qu'il est plus franchement enjoué par l'idée de passer la nuit à la belle étoile, lui aussi. Il commence à faire un peu frisquet et il aimerait bien s'étaler sur son matelas. C'est juste une histoire de motivation. De chance. Il n'en a pas eu lors de la première tentative, mais cette fois ça ira mieux. Faut bien tomber une fois pour apprendre de ses erreurs et se surpasser la fois d'après, non ? Ses yeux se braquent à nouveau vers le balcon. Il essaie de réfléchir à ce qu'il pourrait faire, s'il n'y a pas une alternative. Ils sont maintenant assis tous deux contre le muret. Cordelia râle un peu, à cause de son brushing apparemment. Il l'écoute d'une oreille distraite, le Nico. Faut dire qu'à partir du moment où ça parle de coupes de cheveux il est un peu largué. Mais elle a bien raison quand elle parle de la Vieille Fée. Il sourit un instant, puis s'étire. " Ouais en plus ça fait du ménage avant les duels de demain t'sais. " Il replie sa jambe et commence à masser un peu sa cheville. " Ha elle se trompe bien si elle croit nous éliminer aussi facilement hein ! " Ils ont pas dit leur dernier mot. Pas question d'se laisser abattre. Surtout maintenant qu'il a expliqué la situation à Cordelia. Et qu'elle semble pas trop lui en vouloir. Ses lèvres se déforment en un large sourire quand elle lui pince le bras. " Ah non c'est bon entre Ange, Sulli et Tyger je pense que ce château a eu sa dose de travelos t'sais. " Mais bon, on sait jamais. Faudrait peut-être qu'il se méfie un peu quand même. Après tout elle a bien piégé Judi, son binôme... Il la regarde dans les yeux, histoire d'analyser si elle prépare pas de mauvais coup derrière son dos. Il se la joue un peu chef de la mafia qui lance un regard suspicieux, mais au final ça le fait plus marrer que paraître intimidant. " Je veux pas te surpasser en classe, tu comprends. " Il lui ébouriffe les cheveux, vu que son brushing est fichu (c'est elle-même qui l'a dit, eh). Puis il voit Cordelia se faire un instant plus sérieuse. Il suit son regard et voit qu'elle fixe la porte. Ah ouais. C'est vrai, ils sont toujours coincés dehors. " Ouais il nous faudrait la force d'un vampire, ou d'un loup. " Il soupire un instant. " D'ailleurs, il fout quoi Keegan ? Ils sont pas censés se réveiller la nuit eux ? " Enfin, il aime pas spécialement les vampires, Nico, donc il dit ça plus pour la forme qu'autre chose. " Tu peux pas persuader quelqu'un à distance de venir nous aider ? " Dans l'absolu ce serait cool, mais il se doute que c'est vraiment pas réalisable. Comme si lui pouvait contrôler le cerveau de quelqu'un en train de dormir, bloqué là-dehors. Il arrête de masser sa cheville et se relève. Il marche lentement jusqu'à la porte et commence à retaper dessus. C'est qu'il aime pas rester sans rien faire, le Nico.

Je suis épuisée, j’ai complètement baissé les bras. Nico lui semble garder espoir. Il fixe le balcon, depuis tout à l’heure, absorbé dans ses pensées, il a quelque chose derrière la tête, je le sais. Il a cette lueur dans le regard, celle de la personne qui s’apprête à faire une connerie et qui le sait pertinemment. A partir d’un certain stade il faut arrêter de se voiler la face et ne plus nier l’évidence. On va rester coincé ici jusqu’au lever du soleil, autant prendre notre mal en patience. Il s’étire, genre limite il s’échauffe, prêt à repartir pour une nouvelle séance d’escalade. Je lui tapote l’épaule et le regarde avec un mélange de compassion et désespoir « Franchement, je t’admire, faudra que tu me donnes ton secret. Comment t’arrives à ne pas te laisser abattre et tout. Heureusement t’es là pour compenser parce que je suis totalement out ! » Après m’avoir avoué qu’il était à l’origine de notre désarroi, il me lance des regards assez étranges comme s’il était sur le qui-vive. « Non je ne vais pas utiliser mes pouvoirs sur toi, je t’assure ! Parole de bombe sexuelle. » On continue à dire du mal de la vieille fée pour passer le temps jusqu’à ce que Nico réponde à mon petit pincement par un ébouriffage de cheveux dans les règles de l’art. Je pousse un petit cri, avant de faire de même. « Voilà comme ça on est tous les deux décoiffés. » J’ajoute, boudant légèrement. Fin, ce n’est pas bien grave, je suis déjà décoiffée à la base, autant en profiter tant qu'on y est. Je croise les bras et remonte un peu les jambes, j’ai une égratignure sur le genou, c’est très moche, va falloir désinfecter tout ça. Le jeune homme fait une remarque vraiment pas conne sur les vampires mais il n’en reste plus beaucoup dans la maison je crois.« Si tu comptes sur Keegan pour nous venir en aide je pense que la semaine prochaine on est toujours là, » Puis il me demande si je peux utiliser mon pouvoir pour nous sortir de là… Ca relèverait du miracle. « Techniquement, si quelqu’un m’entends, ça pourrait marcher, mais j’ai pas spécialement envie de m’égosiller pendant une heure pour rien. » Je regarde autour de nous à la recherche d’une idée. Là je me souviens… « ATTENDS, si on allait chercher un des bancs du bosquet, tu peux essayer de me prendre sur tes épaules, puis on monte dessus et là BAM. » Je tape dans ma main pour accompagner le BAM. « On arrive à monter sur le balcon, on rentre dans le château, je vais direct me regarder dans un miroir pour me recoiffer et ensuite on va se coucher. » Je me lève genre trop fière de moi. « C’est un bon plan non ? TAPE-M’EN CINQ BRO’ ! »

Ouais c’est vrai. Non, en fait, à la base il s’en fiche sérieusement de dormir à la belle étoile. Il a toujours bien aimé ça. Mais le truc c’est qu’il s’est rappelé d’un coup des entraînements qui commencent demain matin, puis des duels mardi. Alors comprenez, ça l’a un peu refroidi. Déjà qu’il s’est foiré les deux dernières fois, il a pas envie de risquer à nouveau un échec cuisant. Et c’est certainement pas en somnolant dehors qu’il va être en forme. Donc non, il ne se démotive pas. Et ça le fait marrer que Cordelia se laisse abattre, parce qu’elle lui a toujours paru être l’une de ces meufs qui se laissent pas faire. Il a envie de la secouer un peu, de trouver un moyen de la booster. Mais c'est vrai que lui aussi fatigué. Il comprend sa démotivation. Et puis il a été le premier à proposer une pause dans les recherches, après tout. Bref, pendant qu'il se tape une petite réflexion sur le comment ils vont pouvoir monter dans ce satané balcon, Cordelia lui assure qu'elle ne fera pas usage de ses pouvoirs sur lui. Aaah, très bien. Il hoche un peu la tête Nico, l'air de dire merci, en un petit sourire. C'est qu'il a déjà du mal à pas passer pour un con avec les conneries qu'il enchaîne au sein du château, alors si en plus Cordelia s'y met, il va vite passer pour le bouffon du roi. Limite la Vieille fée pourrait l'engager pour ses soirées privées. Ark, ça lui arrache une petite grimace. Ou c'est peut-être Cordelia qui se venge en lui ébouriffant les cheveux à son tour. Elle boude un peu, il lui tapote l'épaule en se marrant, un air un peu moqueur aux lèvres. " C'est bon t'inquiètes tu restes une bombe sexuelle, même avec la coiffure de Mufasa ! " Petite référence au Roi Lion ni vu ni connu, il est plutôt fier le garçon. Nico l'observe un peu, c'est vrai qu'elle a l'air de s'être fait mal aussi. Il se mord un instant la lèvre. Merde c'est pas cool, et c'est un peu de sa faute. Un peu beaucoup même. Il serait temps de trouver une solution. Vampires ? Niet. Keegan doit traîner dans des pubs douteux au large du château la nuit, parce qu'on le voit jamais. Si seulement Maia était réveillée, y'aurait peut-être moyen de l'appeler en gueulant un peu. Mais elle dormait profondément y'a pas si longtemps. Hm. Il finit par s'appuyer dos contre la porte, fatigué de taper dessus. Et c'est là que Cordelia a une idée. Une putain d'idée, même. " Genius. " qu'il se laisse échapper, en sifflant un coup. Non mais c'est vrai, pourquoi ils y ont pas pensé plus tôt ? Il répond au tchek de la jeune femme et puis commence à se diriger vers le petit chemin qui mène au bosquet. C'est qu'il fait plutôt sombre. Il sort alors l'iPod de sa poche et tente d'éclairer comme il peut le bout de leurs pieds, avec l'écran du truc. " Dire que c'est à cause de ce machin que j'nous ai enfermés dehors. " il murmure, un peu pour lui-même. Ouais c'est décidé, la prochaine fois qu'il décide de fouiller dans la musique des autres candidats, il regardera en même temps où il marche. Il attrape Cordelia par le bras, histoire qu'ils se paument pas dans l'obscurité. " C'est semi-flippant là quand même, on dirait les premières scènes d'un film d'horreur. " Et bam il place l'iPod sous son menton, la lumière illuminant simplement sa tête. Grimace de mort vivant. Ha ha, il finit par se marrer. Qu'il est con. " Làààà un banc ! " A vrai dire il a failli se casser la gueule dessus en faisant le débile avec la lumière du machin. Mais c'est une autre histoire. Un sourire victorieux aux lèvres il se place de l'un des côtés du bancs. " T'es prête, ça va aller ? A trois on soulève ! " Il espère juste que ces conneries sont pas ancrées dans le sol, elle en serait capable la vieille folle. Mais allez, un peu d'optimisme ça peut pas leur faire de mal. Il se baisse et attrape les rebords du banc avant d'attendre que la jeune femme en fasse de même. " Un, deux, trois ! " C'est le moment de sortir les muscles, Nico.

Je me sens trop belle gosse là avec mon idée de génie. J’sais pas pourquoi on y a pas pensé avant sérieux, à deux on ne fait même pas un cerveau. Nico me tape dans la main d’un air enjoué puis m’entraine avec lui sur le chemin du bosquet. Il est fait très sombre, on peut même entendre des petits bruits bizarres venant des buissons. J’ai assez peur là je dois dire, on ne sait jamais ce qu’il peut se cacher là, dans la nature, des créatures magiques dont la vieille fée nous a caché l’existence. Cette folle serait capable de lâcher une armée de gnome des forêts sur nous histoire de voir comment on se débrouille. Depuis le coup de la salle surprise je m’attends à tout. Une chose est sûre la prochaine fois qu’elle organise une réunion, je reste tranquille planquée dans le dortoir Saphir. Trompe-moi une fois honte à toi, trompe-moi deux fois honte à moi. Nico tente d’éclairer le chemin avec la lumière projetée par l’écran de son iPod pour qu’on puisse au moins voir ou l’on met les pieds. « Tu as pas l’application Flash là-dessus ? » Je lui lance en m’agrippant à son bras, un peu effrayée d’avancer comme ça dans l’obscurité. " C'est semi-flippant là quand même, on dirait les premières scènes d'un film d'horreur. " Mon dieu, il a raison, tous les éléments sont là. « Dis pas ça, déjà que j’ai l’angoisse ! Puis dans ce genre de films c’est toujours la blonde aux gros seins qui se fait étriper la première… » J’ai exactement le profil de la victime quoi, bonne, forte poitrine avec un petit côté bitchy assumé. Nico place l’iPod sous son menton pour illuminer sa tête avant de faire une grimace de la mort. Je lui tape sur l’épaule pour qu’il arrête de faire l’idiot et ajoute. « Imagine la vieille sort des buissons avec la coupe de cheveux qu’elle avait au dernier prime, je ne sais pas si mon cœur pourra supporter le choc. » On arrive enfin prêt d’un banc, Nico me demande si je me sens prête à le soulever, j’hoche la tête, pas vraiment convaincue. « Ouais, ouais » Je réponds à voix basse. Je me penche pour attraper les rebords du banc puis le soulève avec l’aide du jeune homme. C’est lourd cette merde. On refait alors le chemin inverse pour retourner à la grande porte. Je manque de tomber deux ou trois fois en me prenant des cailloux dans les pieds. En bas des marches menant à l’entrée, un truc volant non identifié passe au dessus de nos têtes. J’hurle à la mort et lâche tout. « UNE CHOUETTE » Je saute sur place, un peu hystérique vous voyez. « NON NON, PAS UNE CHOUETTE, C’EST UN MAUVAIS SIGNE, CA PORTE MALHEUR. » Je suis vraiment très superstitieuse. La vieille des duels en plus…Du calme Cordelia, tout va bien se passer. « Pardon..» Je souffle pour évacuer le stress avant de prendre le banc en main. « Bon, go, dernière ligne droite. »

On se reprend, on y est presque, on voit enfin la lumière au bout du tunnel, parfois je m’aime pour avoir de bonnes idées comme ça vous savez. Je suis genre trop la femme de la situation, forte, émancipée, MacGyver ne fait pas le poids à côté de moi quoi. Je laisse la chouette de côté et je me concentre sur le balcon, ce putain de balcon qui semble inaccessible, mais plus pour longtemps parce qu’avec l’aide de ce banc, Nico et moi on va pouvoir retrouver nos lits dans quelques minutes. Je suis très confiante cette fois, notre bien être en dépend. Mes meilleures amies me chasseraient de l’élite sociale si elles savaient que j’avais passé une nuit dehors, expérimentant la vie d’une SDF.  « Je propose que la vieille nous donne une place en finale, ça commence à devenir de la torture psychologique ce jeu. Ma manucure ne le supporte plus… » Ouais parce que depuis que je suis arrivée ici mes ongles n’ont jamais été dans un état aussi pitoyable, on ne peut rien faire sans transpirer, se décoiffer et ruiner ses vêtements, golden valor est  loin d’être une promenade de santé. On arrive devant la porte, Nico monte sur le banc et me tend la main pour que je fasse de même, puis il s’accroupit à nouveau pour que je monte sur ses épaules. J’ai du mal à trouver l’équilibre mais le jeune homme arrive à me stabiliser en utilisant sa force, c’est un muscle vivant en fait le garçon. Cette fois la hauteur est bonne, je suis devant le balcon qui arrive à ma taille, je peux passer mes mains à travers les barreaux, je m’y agrippe avant de demander à Nico de me lâcher. Je suis suspendue dans le vide pendant quelques secondes, j’arrive - surement grâce à l’adrénaline - à pouvoir hisser mon corps  et poser mes jambes sur le rebord du balcon en mode acrobate, contorsionniste, à l’aise. Je passe la rambarde et saute, pleure de joie, et hurle, tout en même temps. « LA TERRE PROMISE, LIBERTÉ, DÉLIVRANCE » Je tombe au sol et pousse un cri de soulagement. Le pauvre Nico est toujours en bas. Je me relève pour lui faire signe de vie, on sait jamais qu'il ne pense pas que je sois morte de joie. « Bon c’est pas tout, mais il est tard. Je vais me coucher, bonne nuit. » Je le laisse en plan, pour lui faire un peu peur, je suis une garce, mais pas au point de l’abandonner. Je me dirige vers la baie vitrée menant à l’intérieur du château, dans la salle de lecture apparemment, mais elle est verrouillée elle aussi. Fuck, je suis au bord de la dépression, alors j’attrape  un pot de fleur qui se trouvait là - par chance hein - et le balance à travers la vitre qui se brise dans un énorme vacarme. Je traverse la pièce, plongée dans le noir total, je presse le pas et arrive dans le couloir ou je prends les escaliers qui me mènent à la grande porte, avec un peu de chance, je vais réussir à l’ouvrir. Après avoir examiné la chose avec minutie, j’abaisse un petit levier. La porte émet un son assez indescriptible et s’ouvre enfin. Nico est planté devant moi, un peu paniqué. « SURPRISE ! » Je prends une pose de star, diva, sexy, mains sur les hanches, le dos cambré, grand sourire et tout et tout.

Bah ouais direct la place en finale, minimum. Et encore, ils pourraient directement leur proposer de se partager la cagnotte en deux. Rapide et efficace. M'enfin avant de rêver faut survivre, et pour survivre faut qu'ils arrivent à rentrer dans le château. Du coup quand Cordelia lui dit de la lâcher il hésite un peu. Comprenez, c'est pas qu'il doute de sa capacité à se hisser seule sur le balcon, mais si elle tombe c'est définitivement fichu pour leur retour au chaud. Enfin, elle a l'air motivée et déterminée la petite. Elle s'accroche fermement et Nico la laisse dans sa bataille finale. Bon, il l'aide quand même un peu genre en poussant ses pieds vers le haut avec ses mains. Histoire qu'elle ait plus d'appui et tout. Mais sans doute que pour l'histoire et l'anecdote, Cordelia aura franchi l'obstacle seule, telle une vraie de vraie. Et d'ailleurs il l'entend gueuler quand elle atterrit enfin sur le balcon. Il se marre un peu et essaie de se foutre sur la pointe des pieds, genre pour voir s'il l'aperçoit. Mais apparemment elle s'est laissée tomber par terre dans un élan d'euphorie. On dirait qu'elle vient de gagner la médaille d'or au marathon quoi. Ah, enfin, il aperçoit sa tête. C'est qu'il se sent un peu bête là, maintenant. Il lève néanmoins le pouce pour la féliciter. Genre eh, emprise de fou. Mais quand elle balance qu'elle se casse, ça va un peu moins bien. " Eh fais pas ton Evil Queen lààà ! " Oui parce qu'il a pas franchement envie de passer la nuit dehors, tout seul. Pendant un moment elle semble galérer, mais quand il voit le vase de fleur disparaître de son champ de vision Nico s'inquiète. Oh... Un bruit cinglant vient perturber le calme de la nuit et il se laisse échapper une grimace. Comme par réflexe ses bras se sont abattus contre ses oreilles. Quelques secondes plus tard il voit Cordelia disparaître. " Cordeliaaaa ! " qu'il gueule un peu. Mais il est certain qu'elle va pas le lâcher. Il essaie quand même un peu de poser son pied sur le dossier du banc, et d'attraper le rebord du balcon en sautillant, à moitié en équilibre. Mais c'est un nouvel échec cuisant quand il glisse - encore - et s'étale sur le sol. Fuck. Nico se relève et finit par s'asseoir sur le banc. Bon, et si elle décidait de se venger. Genre parce qu'il les a enfermés dehors et tout... Hmm. Il peut pas nier qu'un espèce d'élan de stress s'empare de lui. C'est qu'il a vraiment envie de retourner dans son lit là. Enfin, il va pour laisser tomber sa tête entre ses mains quand il entend un mouvement près de la porte. Thanks god. Il se relève rapidement et trottine jusqu'au niveau des bruits. Après quelques secondes le verrou cède. La porte s'ouvre. Cordelia fait une apparition royale. " Ouais bah encore heureux ! " il lui tapote le front avec un air faussement fâché, avant de se sentir sourire. " Fiou j'ai jamais été aussi heureux de rentrer dans ce château ! " Même s'il va falloir s'expliquer pour la vitre cassée... Au pire ils diront que c'est un loup qui a perdu le contrôle face à la pleine lune. Ouais ! " Bon la vitre c'est pas nous hein. " Motus et bouche cousue. Il met même un doigt sur ses lèvres pour amplifier son idée. Puis finalement il rentre et ferme la porte derrière lui. Son bras vient se poser sur l'épaule de Cordelia tandis qu'ils commencent à remonter les escaliers. Petite halte dans la cuisine. Il chope de l'eau et nettoie ses égratignures et la poussière des chutes, avant d'attraper un cookie et de le manger aussi vite qu'il l'a vu. Nico récupère son tshirt qui traînait toujours dans le coin et puis il attend que Cordelia ait fini de se rafraîchir. " Allez go. " Un sourire et ils se remettent en marche vers le dortoir saphir. C'est la mission commando de rentrer sans faire de bruit, et il lui faut un peu de temps avant de s'habituer à l'obscurité. Il serre un instant la main de la jeune femme avant de lui faire un clin d'oeil et de s'éloigner. Rapidement il enlève son tshirt et son short et s'enfile sous la couette aux côtés de Maia. " Bonne nuit Cordelia. " il finit par murmurer, avant de se caler contre le corps de la louve et de poser sa tête sur son oreiller. Enfin.

sujet terminé.