Les entrainements commencent aujourd’hui et je ne sais pas comment je vais faire sans la présence rassurante de Judi. On était un binôme, on avait nos propres stratégies, nos délires, on arrivait à se comprendre quoi. J’essaye de me remonter le moral en me disant qu’il n’est pas mort, que ce n’est pas grave, que ce n’est qu’un jeu et qu’il doit surement nous regarder à la télé à l’heure qu’il est, mais tout ça reste quand même difficile pour moi. Je me lève ce matin aux côtés de Fauve & Maia, je suis la première à aller me préparer, comme d’habitude, j’enfile une tenue de sport : un débardeur noir avec un short et des baskets histoire à l’aise pour me déplacer. Cet entrainement va être différent des autres, il a pour moi le gout de la vengeance. En effet, hier nous avons laissé un mot à Ange pour qu’il nous rejoigne à dix heures dans la salle d’entrainement, étant donné que la quiche inutile qui lui servait de partenaire a décidé de quitter le jeu – dieu merci – vendredi dernier, il doit surement se retrouver tout seul, il ne peut donc pas refuser une telle invitation. En tout cas s’il daigne montrer le bout de son nez, je peux vous dire qu’il va prendre cher, très cher. On arrive sur les lieux avec une démarche assuré, toutes les trois alignées, les cheveux dans le vent, plus bonnes que jamais. Appelez nous les drôles de dames. La salle d’entrainement à laissé place à une fête foraine avec ses attractions, sa grande roue, ses différents stands. « Vous pensez qu’on peut trouver de la barbe à papa par ici ? » Je lance aux filles, amusée par le décor. C’est comme si je retombais en enfance. Au loin; prêt des auto-tamponneuses je distingue la silhouette du travelo… J’attrape alors une canne du stand de la pêche au canard et m’approche de lui discrètement sans qu’il puisse remarquer ma présence… Une fois assez proche pour qu’il puisse entendre le son de ma voix, j’utilise mon pouvoir. « C’est cool que tu sois venu… J’ai envie de te faire un petit cadeau… » Je lui tends la canne en question. « Maintenant tu vas pouvoir te frapper avec… J'économiserai de l’énergie comme ça » Devant le pauvre Ange qui commence à se faire violence, je ne peux qu'éclater de rire

Les binômes ont été séparés, ce ne sera plus réellement comme avant à partir de maintenant. Enfin, on ne peut pas dire que je m’étais installée une routine non plus, hein. Je n’ai jamais été avec le même partenaire. Ça aurait été cool de continuer un peu avec Fauve, surtout qu’on commençait à avoir nos tactiques et combos. J’espère qu’on finira ensemble dans un 2vs2 dans un supermarché, quand même, on avait tout prévu. Mais je ne vais pas me plaindre non plus, me réveiller dans le même lit que Nico ça a du bon. Sans oublier que la Fauve elle affile les rêves érotiques en faisant les petits bruits qui vont avec. Enfin bref. Ce matin les entrainements commencent, on va se battre contre le petit asexué. La porte du dortoir se referme, Cordelia est déjà partie. Je me lève avec difficulté, il n’y a plus que Fauve et moi à l’intérieur. D’ailleurs, elle gesticule bizarrement et ça remue ses draps. Je souffle. Y’a un string rose qui traine sur le sol, il est surement à Corde, j’le lui balance dessus. Paf, dans la tête. Je file me préparer et attends que la Fauve soit prête à son tour. J’espère que Corde est patiente, surtout en si bonne compagnie. On arrive dans la salle. Oh, une fête foraine ! Y’a Corde qui parle de barbe à papa. « Haaan, le cameraman là, Waltruc est pas dans le coin ? Qu’il nous en ramène ? » J’ai faim maintenant. Bientôt, le travelo arrive et Cordelia lui ordonne de se taper dessus avec une canne. Il émet des petits couinements à chaque fois qu’il se touche. Je suis pliée, essayant de contenir mes larmes. Sérieusement, si Cordelia lui disait maintenant de crier « méchant dobby, méchant dobby », je l’épouse. Bon, vu qu’il est bien occupé tout seul déjà, je ne me vois pas en rajouter une couche, alors je vise Fauve. Je me débarrasse complètement de mes vêtements derrière le stand de pêche à la ligne puis me transforme en loup. J’aurais de quoi me rhabiller ensuite, comme ça. Occupée à regarder l’autre se frapper tout seul, elle ne me voit pas arriver derrière elle. Bam, je la pousse et elle tombe en avant, la tête sur le béton.

C’est le jour des entraînements, là, et j’ai plus besoin de me battre avec Maia pour ça, alors, moi, franchement, ça me met d’une pêche d’ENFER. J’allais partir à la conquête d’un mec à frapper (ouais, ouais) mais je suis interceptée par Cordelia et Maia, qui ont apparemment décidé qu’on allait s’entraîner toutes les trois. Ah, non, pire. Avec ANGE. Ca me fait clairement chier, parce que j’attends le moment de me battre avec un type depuis le début du jeu, je suis là pour ça, bordel, mais non, je dois m’entraîner avec deux filles et un individu au sexe non identifié. Je sais même pas si je dois le considérer comme un homme, voyez. Enfin, du coup, je les suis, habillée en tenue, mais sexy quand même, queue de cheval, tout ça, je suis on fire là, à fond, à fond. On arrive dans la salle d’entraînement, et je nous regarde un instant, et putain, on est sexy comme jamais, sérieux. Limite, heureusement que c’est pas un vrai type qui se combat avec nous, il se sentirait plus le mec et il aurait envie de nous arracher nos fringues. ENFIN BREF. Oui, je suis encore un petit peu en manque, voyez. Une fête foraine. J’adore. Sans rire. Elles parlent de barbe à papa. « J’EN VEUX ! » sur le corps d’un homme. Pardon. Je rigole. Enfin, presque. C’est pas de ma faute si tout est meilleur sur le corps d’un homme hein. Cordelia commence à s’en prendre à Ange en lui tendant une canne à pêche, et le pauvre Ange est contraint de se frapper avec, et je tiens pas, moi, je ris, beaucoup, parce que ça arrive pas tous les jours, une scène comme ça, et d’un coup, je tombe sur le béton, je m’éclate la gueule, littéralement, et je me retourne et je vois Maia, en louve, la salope. « CONNASSE, JE CROYAIS QU’ON DEVAIT S’EN PRENDRE A ANGE, SOLIDARITE FEMININE, CA MARCHE AUSSI QUAND TU TE TRANSFORMES EN CHIENNE TU SAIS ! » chienne, louve, c’est pareil hein, une bête à poil qui court après sa queue. Je me relève, ça va pas le faire, là, sérieux, je voulais frapper un type, pas une nana, et pas Maia. Je deviens invisible, c’est le seul atout que je peux avoir, en fait, et je vais vers Ange pour lui prendre sa canne à pêche (on dirait pas que je lui ai jamais rendu service à lui) et la canne devient vite invisible. Et je regarde partout. Et je trouve Maia, la louve. Discrètement, je me place derrière et j’entoure la ficelle autour du son cou (je sais même pas si ça s’appelle toujours un cou, à la limite) et je tire, tout en bougeant, histoire qu’elle évite de me choper ou je sais pas trop quoi, je l’étouffe à moitié avec la ficelle de la canne à pêche, j’avoue, c’est dégueulasse, mais bon, limite je suis sûre qu’elle gardera la marque de la ficelle sur sa peau voyez ? Sauf que j’ai deux problèmes, là. Déjà, c’est de la merde, ces cannes à pêche, et je suis obligée d’être hyper proche d’être, limite de la coller contre ma poitrine, parce que la ficelle est minuscule. Ensuite, je sais pas vraiment quand je dois m’arrêter de serrer, faudrait pas qu’elle suffoque et qu’elle en crève, voyez.

Mon premier véritablement , avec les barbitch du bosquets? Qui l'aurait cru ? Pas moi, en tous cas. Pourtant c'était bien un mot de leur part que j'avais découvert sur mon oreiller. Me préparant de manière assez provocante je décidais de rejoindre la salle d'entraînement, avec en tête l'idée de les surprendre. Avant de pénétrer en ces lieux, je projetais mon double et le laissais en premier faire le chaud. Voir Cordelia s'approcher de lui et lui demander de se frapper avec une canne me faisait rire, certes je ressentais aussi la douleur, mais avec le temps je commençais à réussir à estomper celle-ci. Je m'étais glissé discrètement dans la pièce, les filles n'ayant pas encore compris la supercherie, voyant Maia s'étouffer avec un fil imaginaire, je devinais que Fauve était derrière tous cela. Concentrant mon fluide astral, je décidais de m'amuser un peu visant l'eau de la pèche au canard qui poussé par le fluide se transforma en un jet puissant adressé à Cordélia. La douche terminée, je décidais de faire mon apparition, tous sourire et proclamais :

Alors les filles vous avez faits connaissance avec mon double.

J'éclatais par la suite d'un rire franc et massif. Cet entraînement promettait d'être plus drôle que je ne l'aurais imaginé.

La Fauve se met à gueuler en se relevant. Bon, je l'ai peut-être poussée un peu fort, pardon. Elle parle d'entraide, de solidarité féminine, de s'en prendre qu'à Ange. Elle est nulle, on va quand même pas s'acharner sur lui chacune son tour, surtout si on doit se tourner les pouces en attendant que les deux autres aient fini. Chienne. Ça me fait tout de suite réagir, je grogne. C'est pas parce qu'elle flippe sa maman devant les animaux qu'elle doit y aller fort comme ça. C'est frustrant de pas pouvoir répondre. Je grogne encore. Je m'apprête à repartir à l'attaque pour bien lui faire comprendre qu'elle m'a vexée, quand plus rien. Elle est plus là. Raah, il est chiant son don. Elle peut être n'importe où. D'un coup, les couinements du fomme s'arrêtent, bizarre il a plus de canne. Ça pue, je ne le sens pas du tout en fait. Comme je m'y attendais, d'un coup, sans prévenir, le fil de la canne à pêche se resserre autour de mon coup. Je suffoque. Ça fait un drôle d'effet de se faire étrangler par un truc invisible. Je fiche un coup de patte à Fauve, ou du moins l'endroit où je présume qu'elle est. Mauvaise idée, la corde se resserre encore plus, c'est qu'elle l'a pas lâchée l'autre. Mes yeux s'agrandissent et ma gueule s'ouvre en bien grand, sous le choc du fil. Elle va pas me tuer quand même, hein ? Bon, je vais pas attendre qu'elle relâche la corde non plus, alors je tente une autre méthode. Je tends ma patte vers mon cou, serre les dents, puis griffe un bon cou. Arf, ça fait franchement mal, mais ça a le mérite d'être efficace, la corde n'enserre plus mon cou, je peux respirer. Je m'éloigne un peu, finalement elle avait peut-être raison, mieux vaut la coopération, hein. Je retourne près du stand où j'avais enlevé mes vêtements, redeviens humaine et enfile un peu tout ça. Pendant que je m'habille je remarque Ange en train d'arroser Cordelia à distance. Comment il fait ça ? Son double qu'il dit. Impressionnant comme don. Bref, je retourne vers les autres. « Ça va pas non, t'as failli me tuer, je respirais plus. D'ailleurs, prononce encore une seule fois chienne devant moi et t'as plus de tête. » Que je chuchote à Fauve. Je le lui dis tout bas parce que je veux enchainer avec quelque chose d'autre qui doit rester discret. « Bon, finalement on a qu'à faire équipe contre ces deux-là, j'ai une idée. Faudrait les diriger vers les auto-tamponneuses, si tu vois ce que je veux dire »

Elle me fout même un coup de patte, cette conne hein, ça me fait pas grogner, mais presque. Tant qu’elle ne me fout pas encore à poil. Et là, sans que je ne m’y attende, elle se griffe elle-même pour foutre en l’air la corde. Forcément, la corde lâche. Je savais bien que c’était de la camelote, ces trucs. Mais je m’attendais pas à ce qu’elle se griffe elle-même, la meuf, et j’pense que ça doit lui faire mal de faire ça, voyez, ça me rappelle la scène dans saw où le type décide de se couper le pied pour se libérer de la chaîne. Enfin, ouais, c’est pas exactement pareil, mais ça me rappelle ça. Du coup, je m’enlève tout de suite, j’ai pas envie de me ramasser ses griffes par la tronche, et elle se casse aussi. Je regarde Cordelia, toute trempée, j’avoue, j’ai loupé la scène, je sais pas franchement pourquoi, mais apparemment, Ange y est pour quelque chose. J’imagine que ça doit bien la faire chier pour ses cheveux. Et même son maquillage est en train de coulé, et elle a un visage vachement flippant là Cordelia, je vous promets. Maia revient en humaine, et elle m’engueule. « ça va, j’allais pas te tuer hein. » enfin je crois pas. Je sais pas trop. Noon, quand même. J’ai envie de lui dire qu’elle est un peu une chienne quand même, qu’elle le veuille ou non, mais elle est visiblement pas prête à accepter son statut de semi-chienne prête à courir pour un morceau d’os. Maia me parle de faire équipe, j’acquiesce. Toujours invisible, je ramasse quelques cailloux, je dis à Maia de faire pareil, et je lui tiens la main, fort, et elle devient invisible, elle aussi, pendant que Cordelia se remet de ses émotions et tout, je suis prête à parier qu’ils n’ont rien à capter à ça. Je les lance sur Ange, puis Cordelia, hyper fort, et vu qu’ils sont pas trop trop cons (en théorie) ils se mettent à aller plus loin, pour éviter ça, et ils se retrouvent bien vite là où on veut, avec Maia. Alors nous, on perd pas une seconde, et on file droit sur les auto-tamponneuses, et on prend une voiture, et je me concentre un peu, et elle devient invisible, et je commence à avoir un peu mal au crâne là, j’ai une main sur celle de Maia pour qu’elle ne soit pas visible, l’autre sur la voiture pour qu’elle soit comme nous, et j’crois que c’est la première fois que je rends invisible autant de choses, alors forcément.. Maia s’empare du volant, je peux pas, de toute façon, et on fonce sur Cordélia et Ange. Ils ne doivent pas capter ce qu’ils viennent de leur arriver, parce qu’avoir le cul par terre à cause d’un truc invisible, voyez, ça arrive pas tous les jours.

Je pleure de rire devant la scène, Ange en train de se fouetter avec la canne à pêche c’est trop beau pour être vrai. Pendant ce temps, Maia en profite pour se transformer en louve et attaque Fauve qui réplique très vite en se rendant invisible et en essayant de l'étrangler. Je ne sais pas où donner de la tête, quand soudain, je reçois un jet d’eau à la tronche. Je suis trempée, mon brushing est foutu, mon maquillage est en train de couler puis je comprends en voyant Ange se ramener qu’il est derrière tout ça… RAAAAH. J’ai la haine, la bonne grosse haine, je charge sur lui de toutes mes forces, le poussant au sol. « TU VEUX SOUFFRIR C’EST CA ? » J’ai juste le temps de finir ma phrase que je suis percutée par quelque chose, d’invisible, vu la marque laissée sur ma peau, je dirais un caillou. Maia & Fauve ont disparu. Les connes, c’est qu’elles se sont liguées contre moi. Je recule un peu, essayant de me mettre à l’abri, Ange se relève et fait de même. Je reste sur mes gardes mais c’est difficile de prévoir une attaque lorsque votre ennemi est invisible. Je suis percutée de plein fouet par je ne sais quoi à une vitesse folle. Je tombe sur le dos, c’est trop là, il faut mettre fin à ce petit jeu. J’active le mode persuasion. « FAUVE, STOP, JE VEUX TE VOIR POUR TE BOTTER LES FESSES » J’hurle, le plus fort possible. Les deux jeunes femmes redeviennent alors visibles, elles se tiennent dans une auto-tamponneuse. Les garces, on avait décidé que la cible était Ange, pas moi. J’ai déjà la parfaite vengeance en tête. « Vous entendez cette chanson ? Non ? C’est Singles Ladies, ça vous dirait de danser, genre comme dans le clip ? » Les deux jeunes femmes entament une chorégraphie endiablée, je ne profite pas du spectacle, pas le temps, j’exécute une prise de taekwondo dont j’ai le secret sur Ange, qui retombe sur ses fesses. Je cours ensuite vers la grande roue histoire de me cacher dans un des compartiments. Il ne vaut mieux pas que je regarde dans le vide... J'ai le vertige...

Elle n'allait pas me tuer qu'elle me dit, je fais la moue. Fauve hoche la tête lorsque je lui parle de mon plan. Cool, ça allait être épique si on réussissait. Fauve me prend la main et me la serre fort, je fronce le nez. Elle essaie de se venger là ? Bref, on se met à lancer des cailloux sur la pauvre Corde et puis sur Ange aussi. Ils se déplacent vers la piste des auto-tamponneuses, pile comme prévu. Je souris à Fauve. Bon, elle ne peut pas me voir, mais bon, je souris quand même. On se met à courir, vite, et on saute comme deux gamines excitées dans une petite voiture. Ou peut-être que c'était que moi, en fin de compte. Bref, je m'installe au volant pour que Fauve puisse nous rendre invisibles en même temps que la voiture. Allo quoi, elle n'a pas trois bras. Je me prends un peu pour un pilote auto, je suis à fond dans le truc, je contourne un peu les deux autres pour les mettre dans l'attente, les faire flipper, puis j'achève d'un coup sec et leur fonce droit dedans. Corde et Ange tombent rudement sur le dos, sur le ventre, un peu n'importe comment en fait. « Muhahaha » pardon, je n'ai pas pu résister, c'est le côté sadique en moi qui ressort. Je me marre. Cordelia persuade Fauve de nous rendre à nouveau visible. Naon, j'ai pas fini de jouer. Puis d'un coup j'entends du Beyoncé qui vient je ne sais d'où. Mes yeux s'illuminent, han oui, j'aime cette chanson. Puis je ne sais pourquoi, je sors à toute vitesse de la voiture et me mets à danser sur la piste, Fauve à mes côtés. On se fait carrément la chorée de single ladies. « ALL THE SINGLE LADIES, ALL THE SINGLES LADIEEES, NOW PUT YOUR HANDS UUUP ! » On ondule bien les hanches de manière provocante, on écarte les cuisses, on fait les gestes avec les bras. D'un coup, on se met à se frapper le cul. « IF YOUU LIKED IT THEN YOU SHOUULD HAVE PUT A RING ON IT ! » Non mais, stop, stooop ! Mais pourquoi je fais ça, pourquoi ? Je suis possédée c'est ça ? Par un esprit, ou pire, par un démon ? Aaah, je veux pas. La chanson est presque finie. Je vois Cordelia en train de foutre la pâtée à Ange, avec une prise classe et tout, un peu comme Jackie Chan. Faudrait que je lui demande un jour, de m'en apprendre une ou deux, que je me la pète un peu moi aussi. Puis elle se met à courir loin. La chanson s'arrête. J'ai une migraine pas possible. Je comprends, ça m'était déjà arrivé lors des duels. Quelle garce. Je m'élance à sa suite dès que je me sens capable de courir. Elle se dirige vers la grande roue, ça y est, elle est entrée dans un compartiment. « EEEH, TOI LAA, ESSAYE PAS DE FILER COMME CA » que je hurle, indignée. Je ne sais pas comment elle fait, elle a dû activer la roue, elle se met à tourner. Remarque ici, tout se fait par magie, on est dans le monde magique après tout. Je trace, cours, saute, grimpe. Ça y est, je réussis à monter dans une nacelle, deux nous séparent. Je commence à grimper, faut pas que je me loupe, c'est haut quand même. « TU VAS VOIR TOI, J'ARRIVE »

En courant vers la grande roue, je jette un coup d’œil derrière moi, Ange est toujours sur le sol et Maia et Fauve sont en pleine danse. J’arrive devant l'attraction, et entre en trombe dans une nacelle. La grande roue se met alors en marche. En m’élevant au dessus du sol je peux avoir une vue panoramique de la fête foraine qui est immense, s’étendant à l’horizon. L’effet de la persuasion est terminé, Maia se précipite derrière moi, un peu en colère, elle est vraiment très rapide, parcourant la distance que je venais de parcourir en quelques secondes, elle monte elle aussi dans l’attraction et se trouve maintenant à deux nacelles de moi. Je lui tire la langue histoire de me moquer un peu pour lui faire comprendre qu’elle n’a pas été assez rapide. En mode ninja, elle entreprend de sauter de nacelles en nacelles afin de pouvoir être capable d’atteindre celle dans laquelle je me situe. Je ne sais pas comment elle fait pour ne pas avoir le vertige, nous sommes à presque vingt mètres au dessus du sol. C’est surement un truc de loup vous voyez. L'hyper agilité quelque chose dans le genre. Je vais tenter de l’effrayer pour qu’elle arrête ses acrobaties. Je parle assez fort pour qu’elle m’entende « Maia, tu es prise de vertige, tu as la tête qui tourne, tu ne peux pas regarder en bas sans avoir peur de tomber. » Faudrait pas qu’elle fasse une mauvaise chute non plus hein.

Depuis le début de cet entraînement je ne savais où donner de la tête. Tout d'abord Cordélia qui se reçoit en cadeau de ma part un jet d'eau démaquillant. Puis c'est au tour de Fauve et Maia de se battre entre elles. Que faire, ne pas faire je ne savais pas... J'étais un peu perdu. Je retrouvais vite mes esprit, quand mon corps était frappé par un projectile de petite taille. Par réflexe, je m'en allais me cacher au côté de Cordélia. C'est là qu'arrivait le drame, un immense projectile nous frappa de plein fouet, j'en avais mal à la jambe mais ne le montrais pas, cela leur ferait trop plaisir. Je me relevais, juste assez vite pour voir Maia et Fauve apparaître entrain de danser Single Ladies de Beyoncé, comme c'était drôle !! Puis Cordélia, histoire de se venger, me fit une jolie prise de karaté, je me retrouvais à nouveau par terre. Mais cela n'allais pas me décourager loin de là. Je la vis au loin se diriger vers la grande roue. Après avoir dansé, Maia la rejoignit. il était temps pour moi de tenter de dépasser mes pouvoirs. Demandant à ma projection de ce mettre de l'autre côté de celle-ci, je me concentrais sur le fluide astral de la roue. J'en avais mal à la tête , mais il fallait de toute manière souffrir pour réussir. Je me concentrais et avec l'aide de mon clone, commençais à faire tourner la roue de plus en plus vite. Cordélia et Maia se retrouvant ainsi pris au piège dans un manège déchaîné. Qui devait souffrir au départ ? Moi, il me semble ?

Je continue de grimper, ça y est j'atteins la nacelle juste en dessous de celle de Corde. Elle commence à flipper, je le vois en interceptant son regard, je ris. Enfin, pas bien longtemps, car quand je m'accroche à la barre en fer qui retient les deux compartiments ensemble, je regarde en bas, et là c'est le drame. Ça tourne de tout partout autour de moi. Je comprends pas, je n'ai jamais eu le vertige avant. Je serre fort fort fort la barre en fer, comme pour faire un énorme câlin, tremblante. Ça va pas du tout. Pourquoi ça m'arrive maintenant ? J'essaie de reprendre contenance. « Je vais.. te démolir.. d'accord ? » Cette voix craintive est pas du tout intimidante, en fait. Arg, ça me ressemble pas, ça m'énerve. Toujours agrippée fermement à la barre en fer, je rampe dessus, comme je peux, j'ondule un peu comme une limace. « J'arrive, j'arrive » que je lui dis toujours avec la même voix. Puis d'un coup ça grince, mais vraiment fort. Je commence à flipper quand la roue tourne plus vite, et c'est de pire en pire. Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi ça tourne vite comme ça ? « AAAAAAH PUTAAAIN J'VAIS MOURIR, J'VAIS MOURIR ! »Je hurle, je cris. Non mais ça ne peut pas se terminer comme ça, non non. Pas dans une fête foraine en plus ! C'est dit, je ne remonterais plus jamais sur une grande roue de ma vie. « COORDE, JE T'EN SUPPLIE, AIDE-MOI, JE FERAIS TOUT CE QUE TU VOUDRAS, TOUUT » Comme par magie, une main apparaît, puis j'ai une migraine, encore. Je savais bien que ce n'était pas normal d'avoir le vertige comme ça, d'un coup. Je reprends un peu mes esprits puis à l'aide de mon agilité de loup, je grimpe dans la nacelle en prenant appui sur sa main tendue et la barre en fer. Ouh, c'était moins une. Sans pouvoir me retenir, je la prends dans mes bras, j'aurais pu y passer, mon dieu. « Bon, t'emballes pas non plus, hein » Je précise. Faudrait pas qu'elle me demande un truc humiliant non plus.

Maia est déstabilisée et je me sens un peu coupable lorsqu’elle s’agrippe très fort à la barre de fer reliant les deux nacelles, elle a l’air d’avoir si peur… Elle tente de me menacer avec une petite voix craintive pas du tout convaincante. Elle rampe sur la fameuse barre ondulant son corps comme une limace en me prévenant de son arrivée imminente. « J'arrive, j'arrive » Je m’apprêtais à lui venir en aide - parce qu’elle me fait quand même un peu de peine là – lorsque tout d’un coup j’entends un énorme grincement venant du centre de l’attraction. L’édifice devient instable et la roue tourne de plus en plus vite, faisant un tour complet en même pas une minute. Je ne sais pas ce qui se passe, je n’arrive plus à rester debout, je perds l’équilibre et tombe sur le sol de la nacelle, ça tourne, ça tourne, je jette un coup d’œil en bas et je n’arrive même pas à distinguer le sol à cause de la vitesse. Je vois vraiment très flou, je suis obligée de m’agripper au siège pour ne pas être éjectée. J’entends les cris de Maia qui me supplie de l’aider. Je ne peux pas la laisser dans le pétrin, je prends mon courage à deux mains, lui donnant un petit coup de pouce avec mon pouvoir. « MAIA, T'AS PLUS LE VERTIGE, TU ES SUPER CONFIANTE, LE VIDE NE TE FAIS PAS PEUR, ESSAYE DE ME REJOINDRE VITE… » Je lui tends une main pour qu'elle puisse s'y accrocher, puis Maia arrive enfin à grimper. Elle me prend dans ses bras, surement à cause de la peur. Je la serre très fort, la roue tourne encore plus vite, je crois que l'on va bientôt y passer. « ON VA MOUUUUUUURIR » J’hurle dans l’oreille de la jeune fille, m’agrippant toujours à elle. Il devient de plus en plus difficile pour moi de pouvoir me maintenir à bord de la nacelle, Maia y arrive, elle doit mieux réussir à se tenir, avec sa force de loup et tout ça.. La roue tourne tellement vite que lorsqu'elle entame un nouveau tour, les nacelles se balancent de gauche à droite, mon corps se soulève, je suis éjectée, c’est la fin, je vais mourir, m’aplatir sur le sol comme une crêpe. Adieu...

L'étreinte dans laquelle on s'est lancées dure un petit moment. On est toutes les deux complètement flippées. Ça tourne, ça tourne, toujours plus vite. Elle hurle qu'on va mourir, j'ai plus de tympans, mais je m'en fiche, je fais la même chose. Faut qu'on se bouge, faut qu'on fasse quelque chose ! J'ai du mal à lâcher Cordelia, ayant trop peur qu'on se fasse surprendre par une secousse, mais il faut que j'essaye un truc. Je me détache un peu, les nacelles valsent dans tous les sens à un rythme effréné. Je sens Cordelia qui part par-dessus le compartiment. Trop effrayée par l'idée de la perdre, je n'arrive même pas à crier. Je me précipite avec ma vitesse et mon agilité de louve sur le côté de la nacelle. Ouh. Je lui attrape la main au dernier moment. Si elle ne s'est pas pissée dessus, elle a de la chance. J'essaie de me stabiliser bien comme il faut en bloquant mes jambes dans la nacelle, puis j'ajoute ma seconde main pour lui venir en aide. Tout est flou autour de nous, Cordelia vole tellement ça va vite. On redescend, le sol n'est plus qu'à une poignée de secondes, il faut agir vite. « TIENS TOI BIEN, NE LACHE PAS MES MAINS SURTOUT » que je lui cris, pour être sûre qu'elle entende bien, puis je panique un peu aussi, comprenez. Je tire de toutes mes forces en arrière, d'un coup sec. On s'écrase toute les deux au fond de la nacelle. C'est limite plus stable ici. « Ça va, rien de cassé ? » Je la tapote un peu partout sur les bras, les jambes pour m'en assurer. Bon, il faut qu'on trouve un plan pour sortir de là. « Dis, tu te souviens des attractions qui sont autour ? Y'avait pas un château gonflable ou un truc comme ça ? » Y'a tellement de stands qui se ressemblent ici que je ne me rappelle plus si c'était dans l'allée précédente ou celle-ci. Ce pourrait être une solution, si on a le courage de sauter.

Je me sentais tellement mal, j'avais perdu le contrôle de mon pouvoir et n'arrivais plus à arrêter la grande roue. Certes ces pestes, l'avaient cherché, mais elle ne méritais pas cela. J'étais allez loin trop loin, j'avais es vertiges, envie de vomir. J'avais dépensé toute mon énergie sur une folie qui allait couter la vie à deux de mes adversaires. Me concentrant, je tentais de réfléchir, que faire, punaise que faire. Si javais réussis à mettre en route la rue, j'arriverais peut-être à la stopper. J'utilisais mes dernières forces sur la roue, afin de me concentrer et d'ainsi annuler l'effet de mon pouvoir. Lentement je sentais le fluide astral, en communion avec mon double et moi-même. Je le dirigeais vers la roue et tel un frein tentais de la ralentir. Après de nombreuses essais et de longues, très longues minutes la roue s'immobilisa enfin. Je m'écroulais saisis de vertige, j'avais envie de vomir, je me sentais si mal. J'avais surement, d'une certaine manière dépassé mes limites, mais j'avais avant tous développé mes pouvoirs. Ceux-ci se révélant plus impressionnant que je ne l'aurais cru.

Je vous jure pendant une fraction de seconde j’ai été capable de voir ma vie défiler devant mes yeux. Une chance que Maia soit une louve avec de bons réflexes sinon vous pouviez faire vos adieux à Cordelia. Alors que j’étais éjectée de la grande roue elle a réussi à attraper mon bras et nous faire revenir sur la nacelle. Elle était en train de chercher un moyen de nous tirer d’ici lorsque l’attraction se stoppa net, nous permettant de pouvoir poser les pieds sur la terre ferme. J’ai la tête qui tourne tellement que je préfère m’allonger sur le sol le temps de reprendre mes esprits... « Je crois que j’ai failli me faire pipi dessus… » Je lance à la louve avec un rire nerveux. En jetant un coup d’œil en direction de Fauve, je peux apercevoir Ange, quelques mètres plus loin, essayant de se relever avec difficulté… Mon sang ne fait qu’un tour, je me dirige vers lui et lui tends la main pour l’aider à se remettre sur ses deux pieds, puis je laisse exploser ma colère. « PAUVRE LOQUE » J’hurle en lui donnant un coup de pied dans les parties. J’en rêvais depuis le début du jeu là, avec un peu de chance j’ai frappé assez fort pour réaliser son rêve de devenir une femme. J’enchaine avec un crochet du droit pour être certaine de le mettre K.O. Le pauvre garçon s’étale sur sol. En utilisant mon pouvoir j’ajoute. « Maintenant tu vas faire une bonne grosse sieste » Je le laisse en plan pour partir à la recherche d'une barbe à papa, j'ai besoin d'un petit remontant…

Je soupire de soulagement lorsque la roue s’arrête. Non parce que je ne me voyais pas sauter d’une roue en marche, comprenez, si on se loupe on crève quand même. Lorsque je pose le pied sur la terre ferme, je manque de m’écrouler. Ça secoue quand même. Corde me dit qu’elle a failli se faire dessus. Je ris. Tant qu’elle ne me vomis pas dessus, je suis contente. Je reprends rapidement mes esprits et la suis en marchant plus ou moins droit, parce qu’elle est déjà repartie. Elle retourne sur la piste aux auto-tamponneuses, là où se trouvent un Ange mal en point et la Fauve qui a plus l’air de se faire les ongles qu’autre chose. Corde aide ensuite l’asexué à se relever. Euh, ce passage dans la grande roue lui a retourné le cerveau ou bien ? Je ne la suis plus là. Ah, enfin. Elle gueule un truc, lui fiche un coup dans les parties, puis poursuit avec une droite. Bondieu, il doit douiller. Elle lui demande de dormir maintenant. Même sans la persuasion de Corde, il aurait dormi, je pense qu’elle l’a bien assommé. Peut-être qu’elle s’est vraiment fait pipi dessus en fait et que c’est pour ça qu’elle est autant en colère. J’essaie de tchecker son short, mais elle serre les jambes et puis c’est pas discret, faudrait peut-être que j’arrête. Elle part ensuite, nous laissant seuls tous les trois. Je la laisse en paix, on ne sait jamais, si elle veut se changer ou inspecter les dégâts. Bref, on ne va pas se regarder dans le blanc des yeux toute la journée, c’est un entrainement après tout. Je souffle, j’ai le choix entre le type qui ronfle et la Fauve qui gueule à la coopération. Tant pis, ce sera Fauve, j’espère qu’elle n’ira pas hurler encore, hein. L’autre a reçu ce qu’il faut déjà et puis frapper un type endormi, y’a plus divertissant. Je me déshabille rapidement et une fois en sous-vêtements, je me change en loup. Je fonce sur la pauvre Fauve qui n’a rien vu venir et lui griffe le dos.