J’ai appris de mes erreurs, et cette fois je descends les marches interminables avec un accoutrement digne du meilleur camouflage du monde. Lunettes de soleil teintées de rose que j’ai piquées à bobonne, sweat à la capuche rabattue sur mes cheveux qui appartient probablement au nabot, jean délavé limite troué que j’ai déniché dans les affaires du Tigre, et j’ai même plaqué un bandana sur le bas de mon visage histoire qu’on ne m’identifie pas grâce à ma barbe de trois jours magnifiquement entretenue ou à mes lèvres probablement convoitées par des milliers de fans. Bref, y’a aucune chance pour que l’une de ces folles me mitraille avec son appareil photo ou me coince dans une ruelle comme elles l’ont fait avec le nabot. J’erre dans le parc en crevant un peu de chaud dans mon déguisement d’espion, scrutant les habitants qui vaquent tranquillement à leurs occupations, et plus particulièrement la silhouette d’une blonde dos à moi que je mate sans retenue. Ouais elle a l’air bonne la meuf, je suis sûr qu’elle est canon. Et quand elle se retourne … PUTAIN, c’est la fée vorace ! Tout d’un coup je suis tout excité vous voyez, et je l’observe trottiner –enfin elle traîne plutôt des pieds- jusqu’au pressing. J’ai peut-être dix minutes avant qu’elle fasse sa course et disparaisse de nouveau, aussi je fouille dans mon cerveau à la recherche d’une idée lumineuse. Je me précipite alors vers le dépôt, parce que c’est le jour où les candidats sont supposés venir chercher les courses, éventrant les deux poches pour mettre la main sur un paquet de gâteaux identique à celui qu’elle avait englouti lors de notre première confrontation. Si c’est pas romantique ça … Puis j’attrape une bouteille de bière vide qui traîne par terre avant de la plonger dans la fontaine pour la remplir d’eau. Et pour finir, j’arrache une poignée de feuilles et un petit bourgeon rouge à un buisson, les enfonçant dans mon vase improvisé pour en faire un joli bouquet. Oh mon dieu que c’est moche, j’ai jamais offert de fleurs aussi laides à une fille. Ouais parce que ça m’arrive souvent, pour choper il faut faire des efforts, et ça fait toujours tomber leurs défense. Bon, c’est le geste qui compte hein, et puis mon but n’est pas de la mettre dans mon lit. Du coup je me plaque contre le mur du dressing, attendant qu’elle ressorte avant de lui attraper le poignet pour la tirer vers moi. Puis je pose un genou sur le sol en lui tendant mes offrandes. « Veux-tu m’épouser ? » Bon ok ça va, je déconne hein. Mais là, tout de suite, je me dis qu'elle va probablement me prendre pour un admirateur secret et j'ai pensé que je pouvais m'amuser un peu. Sauf qu'elle risque de m'envoyer une décharge électrique en plein visage, et finalement, mon idée me semble beaucoup moins drôle que prévue.
   

J'avais pris la décision de quitter Golden Valor il y a quelques jours. On peut dire que ça tomber bien, j'ai pu donner ma place à Sullivan. Autant que ça profite à quelqu'un et je suis contente que ça lui ai profité, en espérant qu'il en fasse bonne usage. J'étais revenu à la vraie vie, parmi les miens, mon peuple. Rien n'avait changer, rien ne changera, la vie continue. L'émission ? Je ne la regardais pas plus que ça, j'avais bien trop de chose à faire. Ma maison était devenu un chantier et j'avais une tonne de linge à laver. Je mis la main sur une robe qui avait été tâché durant un prime. Du vin, super ça va être simple à enlevé. J'essaye toute les technique que je connais avant de me résigner. Il va falloir que je l'emmène au pressing. Je soupire, comme-ci j'avais envie d'y aller. Je me décide tout de même à bouger mes fesses jusqu'au pressing. Je descend les ruelles à grande vitesse, ne faisant pas attention à qui que ce soit. Au passage j'achète un paquet de gâteau parce qu'il me faut des forces pour marcher. C'est tellement fatiguant de marcher. Bref j'arrive au pressing et j'y dépose la robe. Voilà ça va encore me couté un bras. Bon je suis pas radine, mais si je peux évité de dilapidé mon argent c'est pas plus mal. Je ressors de la boutique. Au même moment je sens quelque chose m'attraper et un type se met à genoux devant moi avec une pauvre boite de gâteau et une bière contenant je ne sais quoi, mais c'est moche. Puis il me demande de l'épouser, sérieusement ? Il veut mourir ? Que je le castre ? Il doit pas tenir à sa vie. J'attrape quand même la paquet de gâteau parce que je venais de finir l'autre et je vais pas refusé de la nourriture ça se fait pas. Je le regarde de haut sans me douté de qui il s'agit. Ouais d'abords c'est qui ce type ? Je le connais pas moi et il vient taper l'incruste sur mon passage. « T'es qui toi ? » Castration dans quelques secondes. Je vire le vase ou que sais je en le poussant de mon chemin sauf qu'au passage je trébuche et je m'accroche au type pour pas tomber. Ce qui fait que je fais tomber son bandana et ses lunettes. Oh putin attends c'est Sullivan ? Qu'est ce qu'il fout ici ? Il est sérieux ? Je reste un moment sans voix avant de reprendre mes esprits. « Alors ils t'ont déjà virés ? » Puis je repense à ce qu'il vient de me demander, il doit avoir perdu l'esprit ou alors il déconne ou même les deux qui sait. « Et si tu veux m'épouser fais moi une pizza. » Ouais je préfère carrément une pizza. « Quatre fromages. » Je précise quand même on sait jamais.

Bon visiblement, elle ne me reconnaît pas, à croire que mon opération camouflage est un franc succès. Je la sens sur le point de réduire à néant mon appareil reproductif, parce qu’elle m’agresse littéralement. Verbalement, et même physiquement en shootant dans mon cadeau hors de prix. « EH BON SANG, mon bouquet de fleurs ! » Je me lamente en observant la bouteille de bière rouler lamentablement pour venir s’échouer contre le mur, déversant toute son eau et la poigné de feuilles moches. Et c’est là qu’elle semble me reconnaître, parce qu’elle me défigure à moitié en se vautrant sur moi. « Toujours aussi délicate à c’que je vois. » Ouais elle n’a pas trop changé la fée, enfin tant mieux. J’esquisse un large sourire en guettant par-dessus son épaule, attrapant ses bras pour la placer devant moi, histoire qu’elle me cache. Parce que je suis toujours un peu traumatisé par ma dernière virée en ville. Je rajuste même mes belles lunettes de soleil roses, me relevant en époussetant mon jean au niveau du genou. « T’es bien placée pour savoir que c’est pas aussi facile que ça de se débarrasser de moi. » Ouais non,  je m’accroche comme un parasite moi, comme une tic qui mord un clébard, pire qu’un cancer. Et quand elle parle de pizza, je me dis que je suis vraiment trop con de pas y avoir pensé avant. Mais bon, c’est plus difficile à se procurer qu’un peu de fougère et un paquet de gâteaux. « Attends bouge pas surtout. » Je lui glisse en remontant mon bandana sur ma bouche, disparaissant dans la rue principale. Je me pointe devant la pizzeria du coin en observant la pile de pizzas commandées prêtes à être délivrées en main propre, sur le point de lui filer le nom que j’aperçois sur le papier en haut des cartons avant de me casser sans payer. Mais je distingue un badge de soutien avec un cliché de bobonne avachie sur la table du plateau, souriant de toutes ses dents. Putain, j’suis jaloux. Alors une autre idée me vient, et je beugle à travers le restaurant. « Y’a les candidats de Golden Valor qui font une séance de photos et dédicaces ! Bob … Cordélia vient d’enlever son soutif ! » Et la moitié de ces crétins se précipitent vers la sortie, la serveuse abandonnant son comptoir à la merci du vilain loup que je suis. Je me précipite vers les cartons que je déchire presque pour trouver une putain de quatre fromages. Y’en a une qui pue vachement et qui est toute jaune, aussi je l’attrape avec une autre pizza surprise, courant vers la ruelle où j’ai laissé la fée vorace. Je m’accroupis alors en ricanant, lui tendant mon trophée pendant que quelques habitants hystériques cherchent en vain les seins de la poupée gonflable. Bande de losers. « Livraison express, pour la plus belle fée que je connaisse. » Putain c’est difficile de la combler quand même la fille, je suis un méga prince charmant. « Ok c’est vrai je connais que toi, la demeurée et la vieille. » J’avoue, et c’est vrai que du coup ça ne lui fait pas énormément de concurrence. « Bon alors, t’as pas trop de fans flippants qui viennent sonner chez toi ou qui t’envoient des photos de leur anatomie ? » Si si, y’a des gens qui font ça, j’vous assure. Et j’ouvre ma pizza pour découvrir un truc avec du piment et du chorizo. Putain trop bien. Et je mords dans ma première part. « S'il faut j'irais leur casser la gueule. » J'annonce la bouche à moitié pleine.

Un vieux mec vient se taper l'incruste sur mon chemin, évidemment j'allais lui remettre les idées en place. Sauf que c'est Sullivan, genre le type il fait une virée en ville. Il doit vraiment s'ennuyer. J'avais aucune idée de ce qui se passer au château alors évidemment je croyais qu'il s'était fait éjecter. Il me réponds qu'on se débarrasse pas de lui aussi facilement. Je souris intérieurement. Au moins il avait pas encore gâchait sa chance, je dis bien pas encore parce que le connaissant il va vite recommencer à emmerder son monde. Bref, de toute façon s'il m'offre pas une pizza c'est mort. Le voilà qui me demande d'attendre et je le vois partir au loin. Si ça avait été quelqu'un d'autre je me serais casser entre temps. Genre je vais attendre quelqu'un, pas mon genre, enfin y a quand même une pizza en jeu donc je vais faire un effort. Puis c'est pas n'importe qui c'est Sullivan. Au bout d'un moment je vois des gens courir dans tous les sens et Sullivan qui revient avec deux cartons à pizza. J'espère qu'il y a la pizza à l'intérieur. Je continue de regarder les gens courir en parlant de golden valor. Ok, Sullivan devait avoir manigancer quelques choses, ça faisait longtemps tiens. « Livraison express, pour la plus belle fée que je connaisse. » Je le regarde, genre il devait pas connaitre beaucoup de fées. D'ailleurs il me le confirme. Je prends la pizza quatre fromage qu'il vient de ramener. Wouah c'est que c'est pas mauvais. J'en pleurerais presque. « Bon alors, t’as pas trop de fans flippants qui viennent sonner chez toi ou qui t’envoient des photos de leur anatomie ? » Je me retourne vers lui en marquant une pause. C'était bien la dernière chose qui me préoccupait. Il fallait que je paye mes factures, que je fasse le ménage parce que la poussière c'était accumulé. J'étais tellement éloigner du jeu maintenant. Enfin j'avais le courrier, du moins une partie du courrier, qu'on m'avait envoyé dans mon sac. Ouais je l'avais pris en partant de chez moi. Genre je m'étais dit que j'allais le lire plus tard. Je donne les lettres à Sullivan. « Regarde par toi même. » Je lui dis. J'avais même pas envie de regarder. « S'il faut j'irais leur casser la gueule. » Je marque encore une fois un arrêt. Genre il va leur casser la gueule ? Sérieusement ? D'un côté ça me fait plaisir qu'il me dise ça, mais je pouvais m'en charger toute seule. Enfin c'est l'intention qui compte. « Oh d'accords. » J'étais carrément surprise qu'il en ai quelque chose à faire de ma vie. Je croyais qu'il se foutait de tout et tout le monde. Je laisse échapper un sourire que je cache en mordant dans la part de pizza. « Merci, mais pourquoi tu veux les frapper ? C'est pas comme-ci je me préoccupais d'eux. » Je devais lui demander, limite j'aurais du lui demander si c'était bien Sullivan en face de moi. Il avait l'air tellement différent. Bon je dois bine avouer que j'étais bien contente de le revoir. Au moins on s'ennuie pas avec lui. Mon téléphone se met à sonner et je l'attrape pour l'éteindre. Je voulais pas être dérangé. Puis au même moment je fait tombé la canine qu'il m'avait offert avant que je part. Je n'avais pas dit un mot, mais je la garde toujours sur moi. Je la ramasse pour la ranger rapidement dans mon sac. Ni vu ni connu. Je change immédiatement de sujet. « Alors ... euh ... ça dit quoi dans les lettres ? » En réalité je m'en fichais royalement, mais j'avais pas envie qu'il se fout de moi pour avoir garder sa canine.

Elle est contente hein ? Je crois qu’elle l’est ouais. Elle a plutôt intérêt de toute manière, vu le mal que je me suis donné. Bon c’est vrai ça n’a pas non plus été particulièrement difficile puisque j’ai plus d’un coup fourré dans mon sac, mais quand même, ça mérite au moins un sourire. Et je crois que la tête qu’elle fait c’est encore mieux que ça, c’est un peu l’expression d’un cul de jatte à qui on offrirait une paire de jambes fonctionnelles. Quelque chose dans ces eaux-là … Bref. J’achève ma première part avant d’attraper le tas de lettres avec mes doigts tout gras à cause de la pizza, haussant les sourcils. Y’en a un bon paquet, c’est limite flippant si tu reçois ça dans ta boîte aux lettres tous les jours. Quoique ça t’assure de la baise pendant au moins trois ans sans avoir à galérer. Oh, le pied. Enfin remarque, ce n’est pas comme si je galérais avant de venir ici hein … Non en fait ça risque sérieusement de me compliquer la vie. La fée m’interrompt dans ma contemplation pour me poser une question gênante, et je me demande s’il elle le fait exprès. Je suis certain qu’elle le fait exprès. Je lui ai déjà dit plein de choses compromettantes, et je n’ai pas l’intention de m’étaler en long en large et en travers pour fissurer davantage ma réputation d’enculé. J’y tiens moi, à mon image. « Toi peut-être, mais moi je m’en préoccupe. Ce sera pour payer ma dette tu vois, je serai ton garde du corps. » Ouais du coup j’invente un truc absolument fumeux, mais faut pas trop m’en demander non plus. Je ne vais pas lui dire que c’est parce que si l’un de ces crétins touche un seul de ses cheveux j’éprouverais le désir irrésistible de lui faire bouffer ses dents. On est comme ça les loups, trop possessifs. Une autre raison qui explique pourquoi je cherche à éviter ce genre de relation. Parce qu’en plus de la blesser elle, je risquerais de blesser quelqu’un d’autre pour elle. Bon du coup j’arrache le premier courrier comme un enfant qui découvre ses cadeaux de Noël, mais je suis ENCORE interrompu, par la sonnerie de son téléphone. Je pousse un petit grognement de protestation genre, t’as pas bientôt fini oui, avant que mon regard ne se pose sur ma canine qu’elle récupère à vitesse grand V. Je ne peux m’empêcher de sourire devant son air gêné, parce que finalement les rôles s’inversent. Ah elle fait moins la maligne là hein. C’est pas super évident quand même, l’amitié entre deux handicapés sentimentaux. Sauf que moi je décide de garder le silence sur cet évènement en faisant comme si de rien n’était, du moins j’y parviens pendant près de dix secondes, ce qui constitue un véritable record personnel. « Tu me kiffes trop en fait. » Je lâche en la poussant avec mon épaule et en ricanant à moitié. Puis je me remets à ma lecture. « Oh putain ! » Je m’exclame après avoir parcouru quelques lignes, tentant de placer la lettre hors de sa portée en me marrant comme un fou. « J’aimerais sentir l’odeur de ton shampoing sur tes beaux cheveux canari, lire l’amour dans tes yeux globu … » Je m’interromps en pinçant les lèvres, me tournant vers elle pour vérifier l’information. Ouais c’est vrai, un peu, mais on ne dit pas ça à une fille qu’on veut choper. « … embrasser tes lèvres en forme de cœur. » Je m’étouffe presque en riant. « On a un poète là, Rimbaud t’écrit des lettres. » Sérieusement ce n’est pas possible d’écrire de la merde pareille, même moi je fais mieux. Puis je poursuis ma lecture. « Et finalement, je te bais … Ouais ok la suite n’est pas franchement intéressante. » J'ai déjà envie de lui péter la gueule. Je compresse la lettre entre mes doigts pour la transformer en boulette de papier, la lançant à mes pieds. Putain sérieux c’est flippant. « Bah si avec ça tu ne trouves pas ton prince charmant … » Je la taquine en mordant dans une deuxième part de pizza.

Autant dire que quand Sullivan m'avait ramené ma pizza j'étais bien contente. Je pensais pas qu'il l'aurait fait, il faut croire qu'il me prennait peut-être pour une amie maintenant. Enfin s'il faut que je me sacrifie pour qu'il pense à moi de cette façon ... Au final je ne regrette pas revenir à la vraie vie c'est pas plus mal. « Toi peut-être, mais moi je m’en préoccupe. Ce sera pour payer ma dette tu vois, je serai ton garde du corps. » Je le regarde dubitatif. Genre j'ai besoin d'un garde du corps moi. Il se souvenait pas de la décharge qu'il avait pris ? Et encore j'y avais été doucement avec lui. Enfin bon je le laisse parler, je hoche simplement la tête. Évidemment c'est à ce moment là que mon portable sonne et que je fais tomber la canine qu'il m'avait offert avant que je part. Maintenant il savait que je l'avais garder, la honte limite. Il va trop croire que je suis amoureuse ou un truc dans ce style là. Dix secondes passe avant qu'effectivement il se fout de moi. Super. Je l'ignore en marmonnant des injures tout bas. J'en était sure qu'il allait se foutre de ma gueule. Il se met alors à lire une des lettres. Ouais ok il se foutait encore plus de ma gueule maintenant et autant dire que le type qui l'avait envoyé avait l'air carrément d'un idiot genre j'ai les yeux globuleux. Non mais c'est quoi ce délire. « Charmant. » Je réponds tout simplement avant de reprendre la lettre qu'il avait chiffonner et envoyé par terre. Je voulais juste m'assurer que ce n'était pas une connerie. Alors je la lis rapidement avant de la jeter à la poubelle. Ouais bon on va pas s'éterniser dessus. « Bah si avec ça tu ne trouves pas ton prince charmant … » Je me retourne vers lui avec mes yeux visiblement globuleux. Eh ? Il pensait que j'avais fait golden valor pour me trouver un mec. J'allais lui répondre que je l'emmerde tout ça, tout ça. Au final je me ravise j'ai une meilleure idée. « Bah en fait j'en ai déjà un. » C'est pas bien de mentir, mais j'enfonce le clou encore plus. « C'est un loup. » Ok c'est vraiment mal, il ne faut pas mentir. « Justement en fait c'est sa canine. La tienne je l'ai perdue. » Coup critique. D'accords j'avais menti sur toute la ligne, mais il fallait bien que je me venge un peu. Il se foutait toujours de ma gueule. Bref j'attrape une autre lettre que j'ouvre. Genre en fait je m'en fout royalement, mais il faut que je fasse comme-ci de rien n'était. « Tiens lui il me demande en mariage. Il a trop d'espoir. » Sous entendu à l'intention de Sullivan au passage. Je chiffonne le papier que j'envoie dans la poubelle. J'avais été méchante avec lui pour le coup, de toute façon je lui dirais que c'est une blague, mais pas tout de suite. En vérité Sullivan était le seul loup que j'aimais bien voir beaucoup.

Ouais hein charmant. « Eh je croyais que tu me faisais confiance ! » Je lui lance alors qu’elle récupère ma boulette de papier, sans doute pour vérifier l’authenticité de ma lecture. Je crois que je n’aurais pas été capable d’inventer une merde pareille même si je l’avais voulu. Je suis doué pour dire des conneries, mais à ce point là … le gars mériterait presque une récompense. Le prix du fan le plus moisi de la terre, ou un truc du genre. Bref, je continue paisiblement de manger ma part de pizza quand la fée me fait une révélation qui manque de peu de me tuer. Parce que la pâte fait une mauvaise route et m’étouffe presque. Attendez, elle ne parle pas de moi là, si ? C’est vrai que je l’ai sauvée d’un dragon et tout, mais quand même.  Et puis ce qu’il m’a dit le Tigre ça m’a fait un peu réfléchir, genre je me suis posé la question vous voyez. Je suis presque sur le point de lui expliquer qu’elle et moi c’est pas possible, avec toutes les meufs qui vont m’attendre à la sortie. Mais bon, visiblement non, parce qu’elle prétend que ce n’est pas ma canine. OH, non mais y’a pas de loup garou plus canon que moi et qui la mérite, y’a pas moyen. C’est quoi le délire, genre une autre dent en plus c’est n’importe quoi je vais le défoncer. Je lâche ma pat de pizza dans le carton, fronçant légèrement les sourcils. Perdu ma canine ? WHAT ? Mais ça pas bien dans sa tête ou quoi ? « Tu t’fous d’ma gueule ? Comment ça, perdu ? » Ouais, je l’avais prévenu que c’était pas une bonne idée d’être amie avec moi. « Et c’est qui ce blaireau ? » Et non, je ne parle pas du gars qui lui demande de l’épouser dans sa lettre. Je connais pas mal de loup-garou en plus, y'a moyen que je sache de qui il s'agit. Je pourrais éventuellement la conseiller. « Le gars il en veut qu’à ta célébrité de toute façon, comme par hasard il te saute dessus après ta sortie. » Faut être réaliste quoi, il doit s’imaginer que maintenant elle est devenue riche ou qu’elle risque d’être sollicitée par des chaînes de télévision et qu’il y a des chances que ça se produise rapidement. Vas-y, pour la peine je grogne en triturant ma part de pizza qui se transforme lentement en bouillie. Faut que je reste calme, zen, respire. Putain comment elle a pu perdre ma dent sérieux, j’aurais jamais dû lui donner. Ouais voilà comment je suis récompensé quand je me montre faible, on ne m’y reprendra plus.      

Je faisais confiance à Sullivan, mais parfois il est tellement fourbe que je dois vérifier par moi même. Le voilà qui se vexe. Dommage. Je lui sort alors le plus gros mensonge que j'ai dit dans toute ma vie. Ouais d'accords c'était mal, mais c'était ma petite vengeance et puis je dois bien avouer que ça m'amuser. Il avait l'air vexé et en colère, j'avais juste envie d'éclater de rire. Il prennait la chose tellement au sérieux. On pourrait croire qu'il est amoureux. Attends. Non c'est pas ça pas vrai ? Non c'est pas possible. Sullivan n'aime que lui, plus tard il se mariera avec lui même. Évidemment que c'était sa canine, comment j'aurais pu la perdre. D'habitude je le porte en collier, mais aujourd'hui j'avais pas eu le temps, alors je l'ai mis dans mon sac avant de partir. « Le gars il en veut qu’à ta célébrité de toute façon, comme par hasard il te saute dessus après ta sortie. » Il s'inquiète pour moi ? Ha ! Il est en train d'étrangler sa pizza. J'étais peut-être aller un peu loin, mais je continue de jouer le jeu. Après tout ça m'amuse beaucoup. « Il s'appelle ... Julian. » Ouais Julian ça sonne bien, ça fait bien loup, ça envoie du pâté. Et là si ça se trouve il connait un Julian, ce qui m'arrangerait dans mon mensonge. Je prends une nouvelle part de pizza pour cacher le sourire qui me colle au visage. « Je l'ai rencontré à ma sortie, il m'a offert sa canine quand je suis aller dormir chez lui. » Je vais peut-être un peu loin là non ? Ouais enfin maintenant c'est dur de s'arrêter. Puis la tête de Sullivan c'est juste hilarant. « Tu vas pas le frapper hein ? Si tu veux je t'inviterais à notre mariage. » Oui je suis comme ça je suis trop généreuse. Enfin je tourne la tête parce que je manque de m'étrangler en retenant mon rire. J'étais sorti depuis quelques jours et franchement les histoires d'amour c'était pas mon truc. Par contre j'imagine bien que Sullivan à sa sortie ça va être la fête, il va se taper toutes les groupies qui passent sur son chemin. Enfin bon, rien que cette pensée ça m'agace, je sais pas pourquoi, mais ça m'énerve. « Oh je me demande ce que ça donnerait un enfant moitié loup et fée. » Genre j'ai envie d'un gosse. J'aime pas les lardons. Ils sont chiants. Bref je continue quand même de mentir parce que c'est comme ça et pas autrement. Je me retourne vers Sullivan pour porter le coup de de grâce. « Tu pourras être le parrain si tu veux. » Ok, aller après j'arrête et je lui dit la vérité. Je lui lance un sourire colgate. J'attrape alors une part de pizza dans son carton, il fallait que je goute la sienne. Puis je pose ma tête sur son épaule. Il faudrait que je lui dise la vérité avant qu'il ne commette un crime.

C’est du délire cette histoire de couple express, j’en reviens pas. La fée, handicapée des sentiments, qui se trouve un mec aussi rapidement … C’est un peu comme si j’étais jaloux d’elle en fait, jaloux qu’elle ait réussi à réaliser son vœu aussi facilement. C’est peut-être grâce à ma dent, elle l’a vraiment mise sous l’oreiller et elle a été exaucée. Ouais, en fait tout est de ma faute. Et puis elle blablate dessus comme une vraie meuf amoureuse, genre il s’appelle … « Sérieux, tu sors avec mon cousin ? » Non là c’est trop bizarre comme plan. En même temps tout le monde connaît un Julian, Julian c’est un prénom assez répandu. Il doit y avoir des dizaines de loups-garous qui portent ce prénom. Vous imaginez si c’est lui ? Ça ne m’étonnerait même pas vu comme le monde est petit, le problème c’est que ce mec a le QI d’une huître –ou d’une Absinthe-. Il est gentil hein, ça par contre … Ouais au pire il vaut mieux qu’elle soit avec un mec sympa et con-con, qu’avec un type intelligent mais un vrai salaud. Genre, en plus elle a dormi chez lui, alors qu’elle faisait sa sainte ni touche avec moi. Elle me déçoit limite, elle fait un peu sa fille facile. Non mais c’est vrai ils se connaissent depuis quoi, quatre jours ? Oui je sais je suis bien content de me taper des meufs qui couchent le premier soir, mais la fée vorace ce n’est pas pareil, surtout que je suis convaincu qu’elle était encore innocente avant de rencontrer ce mec, si vous voyez ce que je veux dire. Bref. Je capte pas pourquoi le gars lui aurait filé sa canine aussi facilement, c’est un peu louche cette histoire, si ça se trouve elle se venge pour la fois où j’ai essayé de lui faire croire qu’on avait passé une nuit de folie ensemble. Attendez, elle ne serait pas en train de faire ça, si ? J’ai un peu un doute là quand même, parce qu’elle parle d’enfant et de mariage. Non mais là c’est carrément trop culcul pour être vrai, c'est du Maia et Nico ok, mais pas du Saphyr. Du coup j’essaie de vérifier, un peu. « J’ai un oncle marié à une fée et le gosse ressemble à rien le pauvre, il est tellement blond qu’on dirait qu’il n’a pas de sourcils. » J’invente, mais bon, si c’est la vérité elle s’énervera peut-être. En plus elle ose poser sa tête sur mon épaule, raaaah elle n’arrête pas de faire ça. « Dans deux jours je reviens ici, et tu me le présentes. » C’est limite un ordre, comme si j’étais son frère aîné et qu’elle avait besoin de ma bénédiction vous voyez.  

Je m'enfonce complètement dans mon mensonge, c'est hallucinant à quel vitesse je creuse ma tombe. En plus il me dit qu'il a un cousin qui s'appelle Julian, quand je disais que Julian c'était un nom de loup. Cependant, j'en revenais pas qu'il me croit, c'était tellement pas moi en plus je n'avais même pas ouvert mes lettres c'est dire combien j'en avais rien à faire. Enfin il est comme Sullivan, très sanguin. « J’ai un oncle marié à une fée et le gosse ressemble à rien le pauvre, il est tellement blond qu’on dirait qu’il n’a pas de sourcils. » Je rigole intérieurement, j'imagine déjà la tête du gosse. Enfin toute les fées ne sont pas blonde, mais si j'avais un enfant tout blond sans sourcil je serais triste pour lui. « Dans deux jours je reviens ici, et tu me le présentes. » Du coup ça va pas être possible. Enfin il fallait que je trouve un autre mensonge, un de plus ou un de moins de toute façon. Bref je relève la tête voir lui et avec tout mon sérieux je lui réponds. « C'est pas possible ... Je m'en vais demain je pars pour un autre pays. » Ok, c'est l'heure de la jouer dramatique. Je marque un arrêt pour plus de suspense. « C'est la dernière fois qu'on se voit. » Si j'étais du genre à pleurer, j'aurais verser une larme pour rendre ma déclaration plus frappante. Bon pour le coup je vais peut-être un peu loin, mais c'est tellement amusant de voir la tête de Sullivan. Je repose ma tête sur son épaule en regardant devant moi. « J'imagine qu'à ta sortie tu vas vite m'oublier avec toutes tes groupies. » Ouais ok j'étais carrément jalouse rien que de pensé à cette idée. Il allait vite m'oublier une fois qu'il aurait vu tous ses fans. Saphyr elle existera même pu à ses yeux. Enfin peut-être pas, mais je préfère imaginé le pire ça m'évite d'être déçu. « Enfin bon c'est la vie. » dis-je en soupirant. Je commence à me levé, il manque juste une musique dramatique et un coucher de soleil. J'attrape mon sac et au même moment mon téléphone se remet à sonner. Ha c'est mon frère, Stephan, ouais bah oui j'ai un frère. Je décide de répondre ça fait deux fois qui m'appelle, Sullivan attendra deux secondes. Ce dernier m'appelle pour me dire qu'il viendra me voir ce soir. Je soupire avant de répondre. « Ok à ce soir. » Je me retourne vers Sullivan. « Je vais pas tarder. »

Comment ça elle s’en va dans un autre pays, ouais ok normal. On part tous en vacances. Elle pourra toujours me le présenter en revenant. « Combien de temps ? » Je demande innocemment. Et je reprends une part de pizza dans laquelle je mords avant de m’étouffer avec. QUOI ? Comment ça la dernière fois, elle est complètement malade la pauvre fille. Elle me fait son blabla sur la confiance, elle vient me contaminer et tout, et elle s’en branle totalement en fait. Elle ose même dire que je l’oublierai vite une fois sortie de ce château. « Ben c’est un peu toi là qui m’oublie vite, avec ton nouveau mec et ton nouveau pays. » Je lâche amèrement, l’air clairement mécontent. Presque agressif. Elle a l’air de prendre ça avec tellement de légèreté que j’hésite à lui bondir dessus en l’insultant. Mais bon, faut pas que je fasse ça putain, je me suis bien planté sur elle en fait. J’ai à peine le temps de me rendre compte de mon erreur quand son putain de téléphone sonne de nouveau, et cette fois elle répond tranquillement. Genre on n’est pas du tout en train d’avoir une conversation sérieuse. « JULIAN ? » Je gueule en m’approchant du téléphone, persuadé que c’est son Jules qui lui passe un coup de fil. « Si j’étais toi je changerais de pays ce soir mec ! » Ouais, super menaçant. J’espère juste que ce n’est pas sa mère, parce que j’aurais l’air un peu con sinon. Elle raccroche et s’apprête à partir. Putain la blague, je me prends la plus grosse claque de ma vie dans la gueule. « Attends tu me balances ça comme ça et tu te barres ? Genre je donne ma confiance à une meuf pour la première fois depuis des années et tu pisses dessus sans te gêner ? » Je l’interroge en lâchant un soupir dégoûté, poussant le carton de la pizza d’un coup de pied rageur. « Ok barre-toi. Amuse-toi bien. » Je la fixe d’un regard mauvais en attendant qu’elle s’exécute.

Ok j'étais aller un peu loin, mais voir la tête de rageur de Sullivan ça avait pas de prix. Une fois mon dernier coup porter sur lui il commence à s'exciter. Non mais il va se calmer le mec, je vais le claquer. Ouais bon c'est ma faute, mais c'est pas une raison. Je réponds au téléphone et Sullivan me le prends pour crié à travers le combiné. Il va falloir que j'explique ça à mon frère moi. Super. Bon je le laisse faire et là il me sort une phrase qui me scotcha sur place. Alors j'étais la première à qui il donnait sa confiance ? Du coup je me sens un peu coupable de lui avoir dit ce mensonge. Je le croyais pas la dernière fois que je suis partie. Je pensais que c'était juste sur le coup de l'émotion que le lendemain je serais juste une fille parmi tant d'autres, mais j'avais faux sur toute la ligne. « Ok barre-toi. Amuse-toi bien. » qu'il me dit en me lançant un regard mauvais. Je n'arrive pas à me retenir et j'éclate de rire. « Tu prends les choses tellement sérieusement. » J'arrive à dire entre deux éclats de rire. Au bout d'une minute j'arrive à me calmer et reprendre mes esprits. Je me rapproche de Sullivan et le serre dans mes bras. « T'as cru que j'allais partir comme ça ? » Ouais j'allais pas laisser Sullivan derrière moi, du moins pas sans lui dire un mot. Je me rappelle alors de mon mensonge et je fais ma tête de chien battu en espérant qu'il me pardonne. « En fait j'ai mentit, il y a pas de Julian, de mariage ou de nouveau pays. » Je le regarde droit dans les yeux tout en priant dieu, bouddha, bob l'éponge, vaut mieux ratisser large. Il va me pardonner pas vrai ? « Alors comme ça tu me fais confiance ? » Ouais parce qu'il venait de l'avouer pour le coup et généralement sous la colère on dit ce que l'on pense. J'étais contente qu'il me fasse enfin confiance alors un sourire s'afficha sur mon visage tout naturellement. « Ouais en fait t'es tombé amoureux de moi c'est ça ? » Je déconne, je crois que Sullivan a déteint sur moi. C'est bien une phrase qu'il aurait dit. Oh mon dieu je deviens comme lui c'est grave. « Tu peux l'avouer. » Genre je me la joue trop Sullivan maintenant, c'est alarmant.

OH PUTAIN, j’y crois pas. Elle se marre, carrément, elle se fout ouvertement de ma gueule. Ça m’énerve, parce qu’habituellement c’est moi qui fait ça, et j’ai l’impression de me trouver dans la même position que le boutonneux quand je me suis moqué de ses sentiments. Merde le pauvre, c’est horrible en fait, comme sensation. Parce que moi, je n’ai pas du tout envie de me marrer là, et franchement elle a de la chance d’être une fille parce que sinon je lui arracherais la tête illico. Je me contente de la fusiller du regard. Evidemment que je prends ça sérieusement, c’est pas comme si on parlait d’un poulet au curry là, on parle de ma putain de confiance, le bien le plus précieux de la terre. Je préfère garder le silence, parce que je risquerais de dire des trucs pas cool, et je me dis que c’est une chance que la pleine lune soit encore assez loin. Une chance pour elle. Ok relax mec, détends-toi. En fait tout ça n’était qu’une immense blague, et malgré tout y’a un certain poids qui se retire de mes épaules. Je me contente de grogner sans lui répondre, pendant qu’elle continue d’enfoncer le clou. Elle est suicidaire ou quoi la fée ? Et quand elle parle d’amour je me mets soudain à rire en la regardant m’imiter à la perfection. Non parce que c’est moi qu’elle essaie de mimer là, non ? « T’aimerais bien hein ? » Que je lui demande en poussant son front avec mes doigts, juste pour l’embêter. Et puis je reprends mon air renfrogné, parce qu’il ne faudrait pas qu’elle s’imagine que je lui pardonne aussi facilement. « C’était vraiment pas drôle franchement, même moi je fais pas des coups aussi foireux que celui-là. » Non mais c’est vrai, ça se fait pas trop, surtout après que je sois allé lui dénicher une pizza quatre fromages au milieu de nulle part. Ca fait des lustres que j’ai pas eu d’amis en dehors de ma sœur vous voyez, des vrais je veux dire. Prêts à se sacrifier pour que tu puisses défoncer les bouseux de Golder Valor. « Tu sais y’a la vieille qui a dit que les anciens pourraient revenir au château après le prime. » Je mets subtilement –ou pas- le sujet sur la table, retournant mon carton de pizza pour constater que la bouffe s’est répandue sur le sol. Merde, j’avais encore faim moi, quelle poisse. Et puis je relève mes yeux vers la fée, haussant un sourcil. « Ça te dirait pas de revenir ? » Je ne sais pas pourquoi mais je sens que maintenant qu’elle est retournée à sa vie d’avant, elle ne va avoir aucune envie de refoutre les pieds là-bas. « Pour te faire pardonner ? » Oui oui, j'essaie d'éveiller sa culpabilité là.  

Je n'avais pas pu tenir très longtemps avec mon mensonge. En même temps je ne mens pas souvent et l'envie de dire la vérité était tellement insoutenable. Je me met alors à imiter Sullivan et ses airs de dragueur du dimanche. Genre j'aimerais bien qu'il soit amoureux de moi, ça va les chevilles ? Bah je laisse passer on va pas le changer maintenant, c'est trop tard. Enfin du coup il a l'air vachement vexé par mon mensonge, limite il allait me tuer là maintenant. Heureusement qu'on était amis. j'imagine que les amis ne s'entretuent pas, enfin je crois. Je l'écoute parlé du fait que la vieille fée autorise les anciens candidats à revenir au château après le prochain prime. j'en avais vaguement entendu parler, mais je m'en fichais royalement. Pourquoi j'y remettrais un pied. « Ça te dirait pas de revenir ? » Je marque un temps d'arrêt et mon sourire s'efface complètement. Non je ne voulais pas y retourné. Alors que j'allais lui répondre il ajouta. « Pour te faire pardonner ? » Ouais d'accords c'est un bon argument, mais je n'avais toujours pas envie de revenir, j'étais bien moi dehors avec mon peuple. Je soupire en regardant ailleurs. « Je sais pas ... je vais y réfléchir. » En vrai j'allais sans doute dire non, mais voilà je pouvais peut-être y réfléchir on sait jamais. Il n'y a que les idiots qui ne changent pas d'avis. Enfin pourquoi je reviendrais ? j'y voyais pas d'intérêt. « Tu sais la vraie vie ... c'est dur de repartir je préférerais resté ici dans ma vraie vie. Tout le monde va devoir revenir dans le monde réel j'ai pas envie de m'accrocher à une aventure qui ne m'a rien apporté. » Je marque une pause et je me met à réfléchir. En fait si j'avais gagner quelque chose alors je rectifie. « Sauf un ou deux amis ... » Sullivan et Vixy avaient été mes plus belles rencontres dans l'aventure et je ne regrette pas des les avoir connus. J'avais du mal à exprimer mes sentiments et je crois que Sullivan aussi. Enfin lui il cachait ses sentiments. Bref je prends une grande inspiration avant de poursuivre. « Et puis pourquoi tu veux que je revienne ? » Non parce qu'il avait pas besoin de se sentir coupable pour mon abandon. Du coup je ressens le besoin de lui dire. « Je t'ai laisser ma place c'est vrai, mais tu as pas besoin de ressentir le besoin de me devoir quoique ce soit. » Disons que même s'il n'avait pas été nominé je serais parti enfin ça je le garde pour moi. Je regarde la pizza de Sullivan qui se trouve par terre et je lui tends ma dernière part parce que je suis trop sympa. « Donne moi une bonne raison de revenir et je reviens. » Ouais on va faire comme ça, s'il trouve une seule bonne raison je reviens. Du coup il va faire marcher ses neurones ça lui ferra pas de mal parce que je trouve que le grand Sullivan s'était totalement ramolli depuis un certain temps. « Au pire on pourra toujours se voir en dehors, on est amis pas vrai ? » Ouais je voulais qu'ils me redisent qu'on l'était parce que ça me faisait plaisir de l'entendre. Tiens ça me fait pensé qu'au final il ne savait pas si j'étais vierge ou pas, il avait tellement galérer pour me faire lâcher le morceau. Alors je lâche le morceau comme ça d'un coup, s'il comprends tant mieux, s'il comprends pas tant pis. « Je suis totalement pure. » Révélation choque.

Bon déjà, y réfléchir ça ne veut pas dire non. Mais généralement quand les gonzesses te disent peut-être, c’est une façon déguisée de t’envoyer sur les roses. En plus elle soupire et tout, genre trop blasée. C’est bon elle n’a qu’à le dire si c’est un calvaire de devoir me supporter plus longtemps. Mais bon, je la comprends en fait, elle m’explique que le retour à la vraie vie lui a fait du bien. Sauf que quand elle affirme que ça ne lui a rien apporté, je lui frappe l’arrière de la tête d’un revers de main gentil. « Et moi alors ? » Ouais c’est ça, elle se rattrape du coup. Je préfère ça. Et puis elle retourne la question contre moi, elle me demande de m’expliquer encore sur mes sentiments. Punaise, elle n’a pas compris que je ne suis pas chaud bouillant pour ce genre de déclarations enflammées ? C’est pourtant évident non ? J’aimerais bien avoir son soutien, si jamais j’arrive à accéder aux finales. Et même sans ça, elle me servirait bien pour me venger de tous ces bouseux. Leur faire la misère un peu, il faut la dévergonder la fée, lui faire faire des trucs de fous. Genre recouvrir bobonne de chocolat fondu pendant son sommeil, des choses comme ça. Je me chargerais de l’en débarrasser au pire. Bref. Elle s’imagine que je me sens coupable et que du coup je simule un peu mon amitié. Non mais n’importe quoi. Enfin si c’est vrai que j’estime être responsable de son départ, mais ça n’a rien à voir. « Arrête de dire des conneries, si j’ai envie que tu reviennes c’est parce que tu me ma … » AH c’est dur putain. « Vas-y t’as compris fais pas chier. » Non mais c’est clair, elle veut ma mort ou quoi ? C’est une bonne raison de revenir ça non ? Si si j’en suis sûr. « Dehors c’est pas pareil, tu vas vraiment me laisser seul avec ces bouseux pendant encore deux ou trois semaines ? » Les amis c’est ça aussi. Non non je ne suis pas exigent comme mec, pas du tout. Je lui sors mon regard de chien battu, genre tu n’as pas le droit de me laisser tomber, histoire de la faire craquer. Ça marche toujours avec ma sœur, j’ai de l’espoir. Et puis là elle lâche un truc un peu bizarre. Je suis pure, ouais ok tant mieux pour toi meuf. Euh … attendez là par pure elle veut dire … VIERGE ? Non mais pourquoi elle me sort ça maintenant ? Ça tombe comme un poil de cul dans la soupe quoi, j’ai envie d’appeler le serveur. Sérieusement elle doit parler d’autre chose, mais j’ai beau me creuser les méninges, je ne trouve pas de meilleure explication. « Oh putain. » Je lâche un peu comme un con. En fait je le savais un peu, je le sentais, surtout étant donné sa réaction face à ma petite blague de l’autre jour. « On peut toujours arranger ça hein, au pire. » Ah ah, c’est bon je déconne, d’ailleurs je lui fais un sourire charmeur totalement bidon. J'ai un peu de mal à le croire quand même, parce qu'elle a dû en avoir des tonnes à ses pieds étant donné sa plastique. Avec son caractère de robot elle a dû les effrayer, ou alors les envoyer chier systématiquement. Ça m'intrigue. « Tiens d'ailleurs t'as pas des révélations à me faire sur les autres candidat ? » Maintenant qu'elle est à l'extérieur elle a peut-être appris des choses dans les journaux et tout.

D'accords j'avais gagné un ou deux amis grâce à cette émission, je devais l'admettre. Pourtant je n'étais pas venue pour ça à la base. Enfin je suppose que c'était le destin. Et là Sullivan me sort une phrase qui me laisse sur le cul, genre je lui manque ? Bah merde je m'y attendais pas. Je ne sais pas trop comment réagir alors je regarde ailleurs, du style je suis carrément gêner. Plus que lui. Parce que bon on me dit pas souvent tu me manques, d'habitude on me dit plus quelque chose du genre "encore toi" ou "non pas toi". Enfin bref, j'ai pas beaucoup d'amis en fait. Il ne veut pas que je le laisse seul, il me fait même les yeux de chien battu. Bordel, c'est pas du jeu ça. Je lève les yeux au ciel, j'aurais bien aimer qu'une lunette de wc me tombe sur la tête et que je meurs comme la fille dans dead like me. De cette façon j'aurais pas à faire de choix. Enfin malheureusement ça n'arriva pas et je devais bien lui donner une réponse, mais quand je vois ses petits yeux de merlan fris, je craque. « On voit ça à la fin de la semaine. Si tu me fais un gâteau je pourrais peut-être envisager le fait de revenir. » Ouais je veux un gâteau, au chocolat. J'adore. Bon du coup je sais qu'il va me faire mon gâteau et que je vais revenir rien que pour lui faire plaisir. Je suis faible. Du coup je me risque à lui dire la vérité, sur le fait que je suis vierge tout ça quoi. Il semble comprendre l’allusion et il reste sur le cul. Bon d'accords je lui sortais ça comme ça d'un coup, mais bon je suis pas la meilleure pour lancer un sujet. Il revient vite à son état normal en me disant qu'il peut arranger ça, je soupire en le regardant les yeux. Genre pour lui dire vas y tu crains. Enfin je laisse passé pour cette fois. Quoique non. « Quand tu veux. » S'il voulait jouer on allait jouer. Sullivan me demande alors si j'ai des informations sur les autres candidats. Je le regarde, genre il a cru que j'étais une fouine. « J'ai une tête à me préoccuper des autres ? » J'avais même pas regarder une seul fois l'émission depuis mon départ et jouer les détectives c'était pas vraiment me truc non plus. Je suis pas douée pour ça en plus. « Alors tu t'es finalement fait tout le château ou toujours pas ? » dis-je avec une pointe d'amertume, ouais ça me déranger chez Sullivan. Il fallait toujours qu'il couche à droite et à gauche. Pas le genre d'amis que j'ai, mais il faut croire que tout peu arrivé. « Oh ça me fait pensé tu sais ce qu'ils disent sur toi ? » Bah oui du coup j'avais entendu les conversations en me baladant dans la rue. Les gens parlaient fort. Quoique j'ai des oreilles bionique moi. « Ils ont pariés dans combien de temps tu te seras fait tout le château. » Je réfléchis quelque seconde avant d'ajouter. « Tu mérites presque une médaille ... une médaille genre un collier ... en coquillette. » Et je me marre toute seule. J'étais pas gentille avec Sullivan aujourd'hui, mais ça c'était ma vengeance pour tout ce qu'il m'avait fait subir et sa blague pas drôle sur le fait qu'on avait coucher ensemble. D'ailleurs pour en revenir au sujet. Je m'arrête de rire avant de lui dire. « Au fond ça m'aurait pas dérangé si tu avais été le premier. » Ouais, maintenant je me dis que ça aurait pu être pire genre bah euh je sais pas moi, mais pire.

Ouais ouais, je le sens bien là, ça va marcher mon petit air suppliant. Les meufs ne résistent jamais à ça, même les robots. Et pour preuve, elle n’exige finalement qu’un gâteau pour monnayer son retour. J’esquisse un sourire victorieux, trop fier de moi, le fait que je sois une catastrophe pour cuisiner les desserts m’effleurant à peine l’esprit. Au pire je demanderais à un candidat de faire le travail à ma place et elle n’en saura rien. Il me semble que le nabot ou sa copine ont déjà tenté l’expérience, même si je doute que l’un d’eux m’aidera de bon cœur. Je trouverais bien quelque chose, comme la torture par la plume. Bref. « Ça marche, prépare tes valises. » Je lui dis en tendant la main pour sceller sa promesse. Et la conversation dérive sur son innocence, aussi je ne peux pas m’empêcher de lâcher un truc à la Sullivan. De toute façon elle est habituée maintenant, non ? Ouais je crois, puisqu’elle rentre dans mon jeu et je me mets à rire. Qu’elle ne me tente pas trop quand même, je pourrais bien la prendre au mot. Mais je préfère essayer de lui soutirer des informations sur les autres candidats, histoire d’apprendre quelques trucs croustillants et de pouvoir les narguer avec. Sauf que voilà, la fée ce n’est pas le genre à s’intéresser aux autres. C’est vrai, merde. Enfin elle aurait pu penser à moi quand même ! Je grogne un peu en affichant un air déçu quand elle me traite de chien galeux. Enfin elle ne dit pas ça comme ça, mais ça revient au même. Elles se sont passées le mot avec blondie ou quoi ? J’ouvre la bouche pour lui répondre, mais elle m’enchaîne carrément en parlant de paris et de médaille. Je me sens presque honoré d’être le centre des attentions, c’est toujours mieux que si on ne parlait pas du tout de moi. « Ben écoute, ils doivent être déçus parce qu’il me reste quand même 22 candidats à choper. » Sans moi ça fait 23, sans Fauve ça fait 24. Ouais je ne sais pas pourquoi ils s’imaginent tous que je suis un gars qui se tape tout ce qui bouge. Ce n’est pas parce que j’ai une grande gueule et que je jouer les dragueurs de bas étage que j’ai envie de me faire le premier venu. J’ai même été obligé de repousser la louve et la ventouse quoi. Y’a des candidats bien plus en chaleur que moi, genre le Tigre, la ventouse et la folle du cul. « J’aime embrasser les gens c’est tout, je trouve qu’embrasser c’est limite mieux que tout le reste. » Confessions intimes. Non mais c’est vrai, y’a rien de plus agréable qu’échanger un baiser avec quelqu’un pour la première fois. C’est là que t’éprouves les meilleures sensations. Enfin du coup elle dit un truc qui me fait sourire. La fée et sa franchise, c’est toute une histoire. Genre elle te balance des trucs comme ça, tu ne sais pas d’où ça vient mais c’est pas grave. Ça m’étonne un peu en fait, j’aurais cru que si ça avait le cas elle m’aurait haï jusqu’à la fin de sa vie. « C’est toi en fait, qui est amoureuse. » Je lui balance pour retourner sa phrase de toute à l’heure contre elle. « Mais moi ça m’aurait dérangé. » Ok là elle va se vexer je crois. Aussi je m’empresse de poursuivre. « Enfin je veux dire dans ces conditions c’est quand même pas le pied tu vois, avec des milliers de gens qui te matent et tout. Si ça avait le cas, j’aurais voulu être le seul à pouvoir en profiter. » Et je hausse les épaules en mordant dans ma dernière part de pizza. Ouais, si le nabot veut perdre sa virginité devant les caméras c’est son délire, mais je n’aurais pas voulu ça pour la fée. En plus il vaut mieux qu'elle trouve son prince charmant si vous voulez mon avis, il paraît que c'est mieux de baiser quand t'as des sentiments. Ouais, je confirme.

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