MAIA & NICO

Fin de journée. Le soleil tape encore. Putain que c'est bon ce début d'été. Après sa petite mésaventure en ville avec Sullivan, Nico a décidé de se caler tranquillement au château. Comprenez, trop de bordel pour une même journée, faut pas abuser. Du coup avec Maia ils ont décidé d'aller profiter de ce beau temps pour travailler leur bronzage. Ouais, fin d'aprèm relax, y'a rien de tel. C'est un peu le moment parfait. Petite musique de fond, le lac est tranquille et limpide. Ils flânent sur leurs serviettes sur l'herbe. Smoothie bien frais, maillot de bain. Bref un peu le kiff total quoi. Nico est même presque au bord de l'endormissement. C'est terrible ce temps, ça le rend complètement out. Mais faut bien prendre un peu de repos non ? Ils s'entraînent comme des brutes depuis le début de la semaine. Son bras se lève et vient se poser sur le dos de Maia, le caressant doucement. Il sourit en voyant le visage de la louve se tourner vers lui. Nico cache un peu ses yeux du soleil. C'est que ça en devient presque aveuglant. " Hmmmm. " qu'il se laisse échapper, semi-endormi. C'est que c'est agréable ce contact avec sa peau douce et brûlante. Nico se redresse un peu, il sert deux verres du smoothie amélioré (un petit fond de vodka et le tour est joué) et en tend un à Maia avant de commencer à siroter le sien. C'est bon c'est l'été ça sent les vacances. Sans blague, manque plus que la mer turquoise et une plage de sable fin. " J'suis allé faire un tour dehors tout à l'heure. Les gens sont des rapaces, j'sais pas comment on va survivre en sortant du château j'te jure. " Ca lui fait tout drôle maintenant, de parler d'après GV. Et dire qu'à la base il se plaisait franchement pas dans le jeu. Faut croire que l'aventure a pris un autre détour au fil des semaines. Il sourit un peu et boit quelques nouvelles gorgées de la boisson avant de poser un peu sa tête contre l'épaule de la jeune femme. Il ferme à nouveau les yeux et se laisse un instant bercer par la musique qui retentit du dock d'ipod à côté d'eux. Un peu par réflexe il sifflotte, mais est stoppé d'un coup. Hm. Une goutte ? Il ouvre un oeil. Ouais y'a un nuage mais allez n'importe quoi il fait trop beau. " Fiou j'espère qu'il va pas pleuvoir, je suis trop bien calé là. " Bah ouais hein. Faudrait pas casser ce moment.

Il fait beau, il fait chaud, on sort les maillots. Ouais, avec Nico on a décidé d’aller au lac pour prendre un bain de soleil, soigner notre bronzage, tout ça. On est bien calés là, sur nos serviettes, c’est une belle fin d’après-midi. Je me redresse un peu, en position assise et analyse un peu l’eau du lac. Depuis le jour où on était venus pêcher, cette étendue d’eau me faisait un peu flipper, je dois le dire. Je m’attends à chaque seconde que l’espèce de chose qui avait mordu à l’hameçon, revienne à la surface. L’animal de compagnie de la vieille, que je l’avais appelé. La main de Nico vient me caresser le dos. Je ne peux m’empêcher de sourire et tourne mon visage vers lui. Il plisse les yeux à cause du soleil et pousse un petit bruit rauque. Il est mignon comme ça. Je pose ma main sur la sienne et y dessine des formes invisibles à l’aide d’un de mes doigts, une sorte de massage. Il se redresse ensuite et me sert un verre de smoothie. C’est un peu comme un rêve tellement le moment est parfait, en fait. Il a fait un tour dehors, qu’il me dit. Ça parle de gens rapaces et de survie en dehors du château. Je me mords les lèvres, j’y avais pas du tout pensé, à la sortie, après GV. On est un peu comme conditionnés ici en fait et puis je dois avouer que les marches, là, elles me rebutent carrément, du coup je ne suis pas beaucoup sortie du château. « Tu me fais peur, rapaces comme rapaces ? » que je lui demande. Je commence sérieusement à flipper, j’avais vraiment pas pensé à cette option, devenir célèbre, être reconnu dans la rue. Non non, moi je veux juste l’argent, me barrer et vivre ma vie tranquille en roulant sur l’or. « J’suis pas beaucoup sortie, en fait, j’avais complètement oublié l’extérieur. Y’a des choses qui se disent et tout, genre des rumeurs ? » que je lui demande. Nico pose sa tête sur mon épaule. Je tourne ma tête vers lui, il a fermé les yeux. Je souris et pose ma tête sur la sienne. « Au fait, tu m’oublieras pas à la sortie, hein ? » Il se met à siffloter. Je ferme les yeux et me laisse aller, prête à m’endormir. Puis soudain il s’arrête. Je  redresse la tête et le scrute, me demandant ce qu’il se passe. Il espère qu’il ne va pas pleuvoir qu’il me dit. Il pleut ? Je tends une main pour voir s’il y a des gouttes et bien sûr, au lieu de s’écraser sur ma main, y’en a une qui se dépose sur mon nez, ploutch. Mon nez se plisse par réflex. Je souffle. Les gouttes deviennent de plus en plus nombreuses. « Saleté de pluie » que je grogne. Je cale Nico par-dessus moi en lui intimant de se bouger par des gestes. Voilà, parfait. « T’es beau en parapluie » que je lui dis avec un sourire extra-white. Niqué.

Elle a l'air inquiète quand il lui parle des rapaces. Nico sourit un instant, c'est qu'elle est mignonne comme ça, avec son air affolé. Il se redresse un peu et allonge le cou avant de venir déposer un baiser au coin de ses lèvres. Puis il s'écarte à peine, rigole un peu tandis que sa main vient s'amuser un peu à tortiller les cheveux de la jeune femme. " Ouais non mais t'inquiètes, on est plus forts de toute façon. Les levels, tout ça... " C'est vrai qu'il essaie de se rassurer un peu tout seul. Franchement, autant retourner dans le monde humain si c'est une notoriété casse couille qui les attend à l'extérieur. Le garçon se pose à nouveau sur l'herbe. Il hausse un peu des épaules à la question de Maia. " Boarf. A part la presse people là je sais pas grand chose. J'ai vu qu'on était en couverture de magazines ce matin ha ha. " Il lui fait un petit clin d'oeil. Puis il se rappelle de son jogging matinal. " Y'avait Cordelia aussi. Elle a pris cher dans certains articles... Vous êtes toujours fâchées ? " Nico se redresse à nouveau, il sirote une gorgée de la boisson et puis la repose sur l'herbe. C'est vrai que l'entraînement de hier a été quelque peu agité. Y'a Maia qui pose sa tête contre la sienne. Nico ferme les yeux un instant. Il trouve ça un peu con qu'elles se soient disputées comme ça, pour des conneries. M'enfin, y'a certains trucs qui lui passent un peu par-dessus la tête. Elle lui pose une question. Ca fait un peu accélérer son coeur. Il n'a jamais vraiment pensé à tout ça, à vrai dire. " Bah. Pourquoi j't'oublierais ? " il lance, un peu comme une évidence. C'est qu'il s'y est attaché à Maia. Il se voit mal quitter Golden Valor et puis ne plus la voir du jour au lendemain. Non non. Il ne veut pas. Il sait pas vraiment encore comment mettre des mots sur tout ça, mais il sait juste qu'il veut en profiter au maximum. Ouais. Sauf que pile quand il s'apprête à se laisser aller au langoureux appel de dame Morphée, la pluie se déchaîne sur eux. D'abord quelques gouttes. Puis ça se gatte. Non non. Maia lui intime de bouger. " Attends le soleil va revenir. " il annonce, un peu comme un enfant borné qui tape du pied. Sauf que la pluie s'intensifie. " J'te jure. " Il fronce des sourcils tandis qu'il sent déjà l'eau lui couler le long du visage. Ca va elle est tranquille Maia, il la protège à moitié. Un éclair. L'orage retentit. " On s'caaaaasseeee. " qu'il finit enfin par lancer. Il récupère en urgence l'ipod et les serviettes avant de commencer à courir sous la pluie avec la jeune femme. Heureusement y'a le cabanon du lac pas trop loin. Nico l'indique du doigt tandis qu'un nouvel éclair gronde. Putain putain c'est quoi ce temps. Ils se réfugient à l'intérieur et le jeune homme claque la porte derrière lui. Il laisse tomber les serviettes dans un coin et pose l'ipod sur une espèce d'étagère avant de se passer une main dans les cheveux pour les ébouriffer. " On dirait les orages tropicaux. " Brrr. Sauf que dans la cabane ça caille. Il s'approche de Maia, un sourire aux coins des lèvres. " Ca va, mademoiselle n'est pas trop trempée ? ", il dit un peu taquin. Tu parles, il s'est tout pris dans la gueule. Il tapote le nez de Maia de son index, avant de venir la prendre dans ses bras. Faut bien qu'il se réchauffe un peu, non ? Et puis elle est bien trop heureuse, toute sèche comme ça.

Je souris lorsque ses lèvres se déposent sur le coin des miennes. Il faut pas s’inquiéter, on est forts, qu’il dit. Il a pas trop l’air convaincu le Nico, mais bon. En fait, c’est surtout les filles de dehors qui me font peur. Avec ce genre d’émissions, y’a toujours des meufs complètement tarées qui forment des fanclubs ou des trucs comme ça. Des fans hystériques, voilà. Je jette un coup d’œil à Nico. Il sourit, avec sa petite fossette au menton et ses petits yeux qui se plissent. Il doit en avoir des filles hystériques qui se battent pour lui. Je souffle. Cette idée me plait pas vraiment, y’en a peut-être des plus jolies que moi en plus. Y’a toujours plus beau que soi. Je crois que j’suis en train de bouder un peu et que ça se voit, faut que je me reprenne. Puis Nico parle de presse people, on serait en couverture. Il rit un peu et me lance un clin d’œil suggestif. Je commence à comprendre quel genre d’article on a dû écrire sur nous. Je tords ma bouche. « C’est pas cool ça. On était beaux au moins ? » que je lance pour plaisanter. Puis il parle de Cordelia qui a pris cher, ça me redonne tout de suite le sourire. Voyez l’amie fidèle et loyale. Il me demande si on est toujours fâchées. « On s’est pas vraiment reparlé, en fait. J’imagine que oui. Je lui en veux encore un peu, je crois. » Nos têtes sont posées l’une contre l’autre. C’est ce moment que je choisis pour lui poser une question qui me trotte dans la tête depuis qu’on a commencé à parler de l’après GV. J’attends qu’il me réponde en stressant un peu. Peut-être que je me suis faite avoir, qui sait. J’ai toujours été très naïve côté sentiments, mais bon, il a l’air d’être sincère le Nico, alors je continue d’espérer. Sa réponse m’arrache un grand sourire. J’essaie de le cacher tant bien que mal, faudrait pas qu’il prenne la grosse tête, non non. Il faut répondre là, pas trop vite, pas trop lentement, naturellement aussi. « Oh, je sais pas. Golden Valor c’est un jeu donc je me demandais juste si.. voilà. » Mes joues remontent un peu contre ma volonté lorsque je tourne ma tête vers lui. Puis y’a la pluie qui se ramène. Je bouge un peu Nico de façon à ce qu’il soit au-dessus de moi et qu’il me protège de la pluie. Ça marche bien. Le soleil va revenir qu’il dit, mais à chaque fois qu’il prédit à nouveau le retour du beau temps, la pluie s’intensifie. Je me retiens de rire. Quand un éclair perce le ciel on se met à courir. Je sais pas trop où on va jusqu’à ce que Nico indique un petit cabanon du doigt, je l’avais jamais vu, tiens. On se réfugie vite à l’intérieur. Nico dépose l’ipod et les serviettes dans un coin. J’ai pas pensé à ramener quelque chose moi, du coup. Arf, on a laissé l’alcool dehors. Je jette un petit coup d’œil à la fenêtre, mais en voyant l’intensité de la pluie je me résigne à aller chercher les bouteilles.  « Tant pis » que je dis tout bas. Je sens Nico s’approcher derrière-moi, alors je me retourne. Son sourire est communicatif. Il est beau comme ça, tout trempé. Ce serait mentir de dire que je ne reluque pas ses abdos, encore. Des gouttes d’eau en font lentement les contours, c’est presque hypnotique. Je relève les yeux quand même, au bout d’un moment, qu’il remarque pas que je le fixe, si ce n’est déjà fait. " Ca va, mademoiselle n'est pas trop trempée ? " Je lui souris innocemment. Il vient ensuite me tapoter le nez avant de me serrer dans ses bras. « Eeeh » J’ai un élan de protestation lorsque son corps mouillé se cale contre le mien. Voilà, je suis trempée aussi. J’essaie de lui envoyer un regard bien noir ou outragé à la limite, histoire de lui montrer mon indignation, mais au final, ça n’y ressemble pas vraiment. Mes bras viennent encercler son cou doucement, puis se dirigent dans ses cheveux. Je profite qu’ils soient mouillés pour leur donner une forme. Je ris un peu. « Voilà, tu ressembles à M comme ça. » Je retiens un nouvel éclat de rire avant de poser mes lèvres sur les siennes.

Elle est mignonne comme ça. A s'inquiéter pour la fin du jeu. C'est vrai que lui aussi s'est déjà tapé pas mal d'inquiétudes. Surtout quand il est allé dehors, quand on a commencé à l'assaillir de questions. Ce genre de trucs qui foutent bien la pression, qui vous rabattent droit la réalité en face. Comment faire la part des choses entre le jeu et le vrai monde ? Il se l'est souvent demandé. Mais là en se tenant face à Maia, tout semble plutôt s'éclairer. Son angoisse se tranquillise et laisse place à ce simple sourire. Celui qui pour Nico veut tout dire. La sincérité. Il frôle la joue de Maia de son index avant de lui faire un clin d'oeil. Le seul truc à peu près concret dans ce jeu, c'est bien cette relation qu'il a avec elle. Et il est pas prêt de la lâcher. Ca lui plairait bien de le lui dire, ça, à Maia. De le lui faire comprendre. Mais c'est trop compliqué dans l'immédiat. Dans l'immédiat y'a Mère Nature qui se dresse contre eux. Et malgré toute sa bonne volonté, malgré toute la confiance qu'il a en elle Nico, Mère Nature le déçoit. Elle fait gronder l'orage, le tonnerre, la foudre - oui ça devient un peu cinématographie. Si bien qu'ils sont obligés de se réfugier dans le cabanon du lac. Putain c'est rustique. Il faut un peu de temps pour s'habituer à la noirceur de la pièce. Mais être là, dans cet endroit clos, avec la pluie qui bat super fort à l'extérieur ça a quelque chose d'un peu excitant. Comme s'ils étaient des gamins en train de braver l'interdit. Il se mord la lèvre, Nico, quand il s'approche de Maia. Un peu joueur, un peu rieur, il a envie de l'embêter. C'est que ça le rend dingue ce silence qui s'est installé pendant quelques secondes. Il sait pas franchement comment l'interpréter. Du coup il la serre dans ses bras, se marre d'autant plus quand il la sent protester. Ouais ouais. Mais ça va mieux quand elle répond à l'étreinte. Quand il sent ses mains se balader sur son cou, dans ses cheveux. Ca le fait frissonner un peu, Nico. Il lance un regard interrogateur à la jeune femme lorsqu'il la sent s'amuser avec ses cheveux. Il se plaint un peu, le garçon. Il aime pas qu'on touche à sa tignasse. Sauf que Maia finit par se marrer. C'est qui M ? Hein. Il porte une main à sa tête pour essayer de deviner la gueule qu'il se paie. " Oooh le mec complètement allumé là ? Quelle classe... " il se marre doucement. Et il continue de sourire un peu quand Maia vient l'embrasser. Ca s'emballe un peu là dans son corps. C'est peut-être l'instant, c'est peut-être l'endroit, c'est peut-être leurs corps mouillés, c'est sans doute tout un tas de circonstances qui font qu'il sent cette boule lui nouer un peu l'estomac, prête à exploser. Il entoure le corps de la jeune femme de ses bras, tout en prolongeant le baiser. Puis ses mains viennent se poser sur ses hanches, caressant doucement son corps chaud. Ses lèvres se perdent un instant dans le creux du cou de la jeune femme, sous l'emprise débordante de l'envie. Doucement il finit par s'éloigner un instant, se mordre la lèvre. Ses yeux rieurs viennent chercher le regard de la louve, une main toujours posée sur sa hanche. Nico finit par se passer l'autre main dans les cheveux, les ébouriffant un peu. " Je me trouve mille fois plus stylé en King, attends. " qu'il ajoute en murmurant, tandis que sa main modèle encore ses cheveux. Elvis Presley oui oui. Il bombe un peu le torse avant de se marrer à nouveau.