Je suis emmitouflé dans ma couverture bien endormis, une légère respiration s'échappe de mes lèvres closes. Pendant quelques jours j'ai dormis seule dans ce lit, je sais pas si j'ai aimé. Disons que dans ce dortoir là, je me sens un peu seule. Je suis pas trop proche des gens. Mais bon c'est pas grave. En tout cas j'ai pris mes aises dans ce lit pendant toutes ces nuits seules. C'est pas étonnant alors que pendant la nuit je bouge et que je me retrouve enroulé à Sullivan. Ma fine jambe s'est placé autour de son corps tandis que ma tête brune s'est déposé sur le haut de son torse, comme ça naturellement. En même temps j'en est terriblement pas conscience. Par contre tu vois quand je dors je rêve, quand je rêve je m'exprime. Je crois que je suis dans un champs, c'est super beau. Y a pleins de fleurs, elles sont magnifiques. Je m'amuse à toutes les sentir, je commence à courir dedans joyeusement. Et comme ça d'un coup j’entends un bruit sourd, alors je m'immobilise. Je regarde un peu partout sur le qui vive. D'un coup je vois un nuage d'abeille qui se fonce sur moi. Par contre... c'est pas abeilles ou bien elles sont mutante parce qu'elle sont presque aussi grosses que les seins de la fille au prénom d'alcool. Alors je sais pas, elles sont peut être mutante. Mais en tout cas ça me fait peur alors je me met à courir dans le champs et d'un coup mes pieds fusionnent et je me retrouve avec un mono pied. Alors ben je tombe les abeilles fonce sur moi et commencent à me piquer. En attendant dans la vrai vie je m'agite dans le lit et je met des claques à Sullivan croyant éclater des abeilles. Je m'agite comme une folle et tout ce que je touche je le frappe de toutes mes forces. Je crois que je vais me faire engueuler par Sullivan quand je vais me réveiller, en attendant ces abeilles elles veulent pas me laisser tranquille !

J’ai rarement aussi bien dormi de ma vie. Il faut dire qu’après des longues heures à surveiller qu’un rat ne viennent pas me manger l’orteil pendant la nuit, j’aurais préféré ce lit confortable à n’importe quel avantage que m’aurait consenti la vieille fée pour un minute de plus dans cette cellule grouillante de bestioles. Elle aurait pu me dire ‘je t’offre une place en finale si tu restes là-dedans jusqu’au petit matin’, je l’aurais envoyée se faire foutre. Non en fait ce n’est sans doute pas vrai, mais l’occasion ne s’est pas présentée alors on ne saura jamais. Alors je suis dans ce lit, étalé comme une étoile de mer en train de ronfler paisiblement, pas inquiété par le moins du monde par les gesticulations de ma partenaire qui grimpe sur moi comme si j’étais l’Everest –en même temps, je suis un peu celui des mecs de ce château hein-. Je crois que bobonne pourrait hurler qu’elle vient d’enlever son string –de toute façon, elle n’est pas dans cette chambre-, que la demeurée pourrait crier de plaisir pendant que le Tigre lui ouvre le septième ciel, que Fauve pourrait appeler à l’aide parce que sa partenaire essaie de la violer, ça ne me réveillerait même pas. Et pendant que la gamine rêve d’abeilles et de mono pied, moi je crâne à la porte du château sur une putain de moto plus canon que le cul de Fauve. Y’a bobonne qui se ramène avec un décolleté jusqu’au nombril habillée en soub … serveuse qui me tend un plateau doré sur lequel trône un verre de whisky avec des glaçons. Ouesh, ça c’est la belle vie tu vois. Alors je le vide d’un trait comme si je venais d’avaler du jus d’orange. Mais là y’a la vieille peau qui apparaît et qui commence à me hurler dessus et à me lancer des sorts dans la gueule. PAF, et elle s’arrête plus, c’est l’horreur. Je me réveille en sursaut et je me rends compte qu’en fait, on est vraiment en train de m’agresser. WAH, ça y est, Bo n’en pouvait plus de mater ma belle silhouette endormie, il a décidé de passer à l’action le type. J’suis pas trop réticent, mais il a des trips bizarres non, à me coller des baffes ? Bon ça suffit là, il commence à me gaver un peu. J'aime quand c'est bestial, mais y'a des limites quand même. J’attrape mon attaquant pour le plaquer contre le matelas, et je me retrouve à califourchon sur la brune, mes deux mains autour de ses poignets écrasés sur le coussin et mon nez à deux centimètres du sien. Je ne suis pas encore assez réveillé pour me rappeler que je dors avec la gamine, mais ça me revient assez rapidement à l'esprit quand je distingue sa petite bouille d'ange dans l'obscurité. C'est un peu gênant là, non ? Un truc à dire, vite. « Bon sang, je me demande si j’vais pas te filer des somnifères pendant les duels toi ! » Je m'exclame sans me soucier de réveiller nos voisins, écartant mon visage du sien en libérant ses bras. Ouais, je savais qu'elle pouvait être violente, mais là c'est carrément pire que la ventouse. La meuf t'attaque pendant ton sommeil, la vicieuse, et elle fait tout ça en étant endormie. Elle combat mieux dans cet état inconscient, visiblement. Tout ce que j'espère, c'est qu'elle ne va pas croire que c'est moi qui essaie de lui sauter dessus. « C'est à qui que tu voulais coller des gifles comme ça ? Tu dois pas beaucoup l'aimer ... » Je précise, au cas où.

Je suis assez expansive comme fille quand on me connaît bien on se rend compte que je vie chaque chose à fond, chaque émotion je la laisse filer à son paroxysme. Quand j'ai peur je suis en réalité plus effrayé que la moyenne des gens, quand je dis que je suis honnête je dis même les choses que je devrais taire. Et quand je rêve et bien je rêve à fond. Ça se répercute dans mon sommeil, dans mes mouvements. Il paraît qu'une fois que j'aurais même faire de la magie en dormant ! Bizarrement je n'arrive plus à me défendre mes bras sont comme paralysés, totalement immobilisé en arrière pendant que ces saleté me pique la figure. Je fronce le nez, remue la tête avec force. Déjà que j'ai un monopied maintenant je suis paralysé des bras c'est bien ma vaine. A force de remuer je finis par me réveiller toute seule et c'est à ce moment là, à la vision d'un Sullivan à califourchon sur moi que mon rêve s'évapore totalement. « Bon sang, je me demande si j’vais pas te filer des somnifères pendant les duels toi ! »  Pourquoi il dit ça ? Moi je me demande si je vais pas lui en donner avant qu'on aille se coucher histoire d'éviter qu'il me monte dessus. Je fronce les sourcils et il finit par me libérer de son emprise. « C'est à qui que tu voulais coller des gifles comme ça ? Tu dois pas beaucoup l'aimer ... » J'en sais rien, c'est bizarre tient. « Je sais pas trop... peut être à toi. » Que je lui dis pas sûre de rire ou bien d'être sérieuse. Qui sait, peut être que j'ai rêvé qu'il me montait dessus pendant mon sommeil que je tentais de me débattre. « Et toi t'as cru que c'était qui, qui dormait à coté de toi ? » Oui parce que genre y a pas du tout moyen qu'il fasse ça alors que je suis à coté de lui non ? Je me met en position demi assise, de la sueur perle sur mon front, j'ai vraiment du m'agiter pendant mon sommeil. « T'es entrain de me dire que je t'ai donné des claques ? » Oui bon je suis encore en demi sommeil, je réagis pas très vite.

HJ : sorry du retard.

Ma partenaire rêve de moi ? Je serais presque flatté d’apprendre que c’est une possibilité, si elle ne venait pas de suggérer qu’elle caressait l’idée de m’asséner des coups à répétition. Je fronce le nez dans la semi-obscurité, prenant un air faussement offensé. « Tu ne m’aimes pas beaucoup, donc. » Certes, je m’amuse à jouer le pauvre loup blessé, mais quand je suppose qu’elle se débat avec une personne qu’elle ne porte pas dans son cœur elle pense aussitôt à moi. Un peu vexant, non ? « Seul. C’est pour ça tu vois, que ça m’a un peu angoissé de me faire frapper en pleine nuit. » Inutile de lui confier que j’étais persuadé que l’autre type me réveillait pour profiter de mon corps endormi, elle trouverait cette idée franchement bizarre. Il vaut encore mieux qu’elle s’imagine que je ne me suis pas encore accoutumé à partager mon lit avec une autre candidate, et d’ailleurs ce n’est pas tout à fait faux. Je l’avais un peu oubliée, sinon je ne lui aurais pas sauté dessus de cette façon en risquant de passer pour un violeur nocturne. Elle se redresse et je reste un moment captivé par la crinière qui flotte autour de son visage. Vraiment distrayant sa chevelure, on pourrait presque utiliser ça aussi comme une arme lors des duels. Et puis finalement je roule sur le côté pour la libérer entièrement, parce que je me dis que je dois un peu l’écraser quand même, la pauvre Ragnarok. J’appuie mon dos contre le mur, tournant mon visage vers elle. « Je dirais plutôt des petits coups, un peu partout. Je crois que mon épaule a été sauvagement meurtrie. » J'ajoute en me tenant l'épaule droite, presque pour me faire plaindre parce que je l'ai à peine sentie. Elle a un peu une force de mouche la gamine, en tout cas pas de quoi inquiéter un loup-garou. J'attrape un morceau de drap propulsé à nos pieds -sans doute par ses mouvements brusques-, essuyant une goutte de sueur qui glisse le long de sa tempe. Apparemment, ce rêve l'a un peu traumatisée. « Enfin, c'est normal de faire des cauchemars les premiers jours, tu vas t'habituer. » Je tente de la rassurer en me demandant quand même si elle est coutumière de ce genre de faits. « Ça a été calme, pendant mon absence ?. » Je l'interroge en laissant retomber ma main sur le matelas. Traduction : est-ce que tu as entendu des bruits suspects émanant de l'un des lits ? Est-ce que l'un de ces candidats est venu t'emmerder en profitant de mon séjour dans les oubliettes ? Est-ce qu'ils ont dit des trucs qui pourraient nous être utiles ?

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