Il est tard, j’ai besoin de dormir et il est impossible pour moi de fermer l’œil. C’est comme si tout le dortoir rubis c’était donné le mot pour m’empêcher de dormir. Ils essayent de me briser, de me faire craquer, mais je ne vais pas les laisser faire. Telle une alcoolique en manque dans un bar à vin, j’étais sur le point de devenir hystérique. Ange discute de lingerie féminine avec Yasmine qui l’écoute d’une oreille attentive. Demander au travelo des conseils vestimentaires c’est comme demander à Absinthe d’écrire une thèse… Complètement foireux quoi. Théa quand à elle n’a toujours pas décidé d’être agréable, toujours sur la défensive, fidèle à elle-même. A côté de moi Judicael dors déjà comme un sac, il commence même à ronfler, en prenant toute la place dans le lit. Je l’envie si vous saviez…. Dans un accès de colère je saute du lit, enfile un gilet et hurle « Je me casse d’ici, je préfère encore mourir dévorée par les créatures magiques dans les bois plutôt que de rester une seconde de plus en votre compagnie. » Je claque la porte et décidé de me balader dans le château pour me calmer. Je suis en pyjama rose avec des pantoufles en peau de vache, pas du tout présentable quoi. Je serais bien montée dans le dortoir saphyr tenir compagnie à Bo, Maia & Fauve, mais les escaliers me dissuadent rapidement. Je passe le grand hall et sors dehors. Le ciel est couvert, je n’arrive pas à distinguer la lune ni les étoiles. Je continue d’avancer vociférant contre les cas sociaux de mon dortoir. J’avance, j’avance sans me rendre compte que je me perds dans les bois. Je n’ai pas de lampe sur moi et l’obscurité se fait grandissante. « Voilà bravo Cordelia maintenant tu vas vraiment être dévorée… GOOD JOB » Quand je suis stressée j’ai la fâcheuse habitude de me parler à moi-même. J’entends alors un grognement, un peu comme ceux des chiens qui ont la rage, aucuns doutes, je ne suis pas seule dans le bosquet. « Qui va là ? C’est un loup c’est ç… » Je n’ai pas le temps de finir ma phrase qu’un énorme loup sors des buissons se ruant vers moi, apeurée je tombe comme une loque sur le sol déchirant mon t-shirt. « AIDEZ MOI JE SUIS TROP BONNE POUR MOURIR »

J’essaye de reprendre mon calme, je sais que mon heure n’est pas venue, je suis trop belle pour mourir, pas ici, pas dans ce château pourri, pas dans ces bois semi enchantés, pas dans mon pyjama rose de la honte. Je reste recroquevillée un instant sur le sol, j’ai peur que la mystérieuse créature –qui devait être un loup- s’en prenne à mon visage, mon si beau visage. Je lève la tête, il est assis là calmement devant moi en train de me regarder avec ses grands yeux, il gémit gentiment, me rappelant un peu le labrador que j’avais étant petite. Je m’assois sur le sol, reprenant mon calme. Je crois que j’avais un peu exagéré, ce loup est tout sauf effrayant tout compte fait, limite on lui sauterait dessus pour lui faire des câlins. Il continue à me regarder avec insistance, les oreilles dressées, j’approche ma main de son museau et le caresse délicatement. « C’est qu’il est gentil en fait le toutou, j’ai failli avoir une attaque à cause de toi.. » Mon dieu mais je viens de me taper la honte en fait, quand il aura repris sa forme humaine il pourra aller répéter aux autres ma crise de folle hystérique dans les bois… Au pire je le persuaderai de ne rien raconter. « Bon qui es-tu ? Tu es bien trop gros pour être Maia. Tu es un mâle.... C’est Sullivan c’est ça ? Dis tu n'as pas de puces au moins ? Parce que bon je te caresse mais on sait jamais » Je suis un peu conne en fait, je parle à un loup en espérant qu'il me réponde...

Je caresse le gentil toutou tranquillement comme s’il était mon animal de compagnie. Contrairement à ce que les gens peuvent penser, j’adore les animaux, les chiens, les chats, les oiseaux d’ailleurs la première chose que j’ai faite en achetant mon appartement a été d’adopter un Cavalier King Charles. Je l’ai confié à mon assistante le temps de l’émission, la production n’a pas voulu que je l’amène, bon je peux comprendre, un chien si mignon sans un environnement si hostile. Bref je continue câliner le loup en lui tapant la discute lorsque ce dernier reprend sa forme humaine, là sans crier gare. Moi qui était en train de lui caresser le museau je me retrouve maintenant la main dans une barbe, et pas n’importe quelle barbe non ! Celle d’Adonis ! Une barbe à faire pâlir toutes les autres barbes de la planète tellement elle est longue. La barbe dont je parlais avec Maia & Fauve la semaine dernière. LA BARBE QUOI ! « Raté » Non sans blagues ! Je reste là comme une cruche, je retire ma main, je ne sais pas vraiment quoi dire c’est la première fois que je me retrouve en tête à tête avec Adonis, bon de près il ressemble tout de suite beaucoup moins à un clochard. Il serait beaucoup plus baisable en mode rasage intensif si vous voulez mon avis. Le mec c’est un ours en fait, tout plein de poils et de muscles. Il se relève alors doucement et se tient maintenant face à moi… Nu comme un ver… Je bafouille un peu, j’essaye de détourner mon regard de son entre jambe mais j’ai du mal… Même dans la nuit j’arrive à distinguer la taille pachydermique de son engin. Croyez moi là c’est juste colossal. Quand je vais lui raconter ça... Fauve va être jalouse. Je me retourne, gênée par la situation, j’ôte alors mon gilet et lui balance à la gueule sans le regarder. Lui tournant toujours le dos je décide d’engager la conversation… Ben ouais je ne vais pas non plus rester là sans rien dire. « Hey, moi c’est Cordelia… Même si tu dois déjà le savoir… Quelle belle soirée n’est-ce pas ! » Je marque une pause. « Sinon ça t’arrive souvent de te présenter à poil comme ça devant les gens ? »