Je m’éloigne en continuant mon petit footing, jetant un regard inquiet par-dessus mon épaule en constatant que le type aux cheveux longs et bouclés glissé dans un t-shirt moulant rose fluo me poursuit toujours. Le gars me suit depuis deux minutes, m’assaillant de questions bizarres. « M’oblige pas à appeler la sécurité espèce de sale fomme ! Je t’ai déjà dit que j’embrassais pas pour de l’argent. » Je suis certain que le travelo a appelé tous ses potes pour venir me harceler à chaque fois que je pose les pieds ici, pour briser ma tranquillité et se venger de ... Non en fait il n’a aucune raison de se venger de moi, à moins d’être jaloux de me voir emballer d’autres personnes après lui avoir offert le baiser de sa vie. Ça m’apprendra aussi, à abandonner mon déguisement. Mais je me suis dit qu’en faisant mon jogging vous voyez, personne ne me remarquerez. Et puis je cours tellement vite qu’il est pratiquement impossible de me reconnaître. Sauf que voilà, le gars flippant m’a collé aux basques au bout de trente minutes à peine, et il me fait désormais une autre proposition bien plus intéressante,  parce que le fric je m’en branle, je suis plein aux as. « Pour un vote ? Ah attends … » Je m’arrête subitement en réfléchissant parce qu’honnêtement ça vaut le coup de considérer la question. « Ouais, non en fait non. » Finalement je continue de reculer en plaçant mes mains devant moi, prêt à lui bondir dessus en cas de contact. Parce que je suis encore un peu sur les nerfs à cause de la pleine lune, le gars joue légèrement avec le feu. Est-ce que je peux éventuellement bouffer un bras sans que ça ne deviennent une affaire d’état ? Peut-être que la production étouffera la mutilation, puisque je suis sous leur responsabilité. Ils ne voudraient pas s’encombrer d’un procès. Je recule en direction de l’immense fontaine sans m’en rendre compte, me heurtant violemment à une silhouette qui contemplait  probablement la surface. Un plouf se fait entendre pendant que je fais volte face pour me rendre compte que je viens de balancer une pauvre fille à la flotte, pauvre fille aux longs cheveux blonds que j’identifie rapidement comme étant la fée vorace. Oups. Je commence à me marrer en oubliant totalement le malade derrière moi. « J’espère que j’ai pas endommagé tes circuits ? » Oui vous savez, Terminator et tout ça. Putain je ne sais pas si mon gâteau va suffire à la faire revenir. « En même temps il fait super chaud quoi, je t’ai rendu service. » Non ? Puis je lui tends une main quand même, pour me montrer courtois.

Je n'avais aucune envie de sortir de chez moi aujourd'hui. Je repensais à golden valor, depuis ma sortie même après avoir croisé Sullivan et Vixy je n'avais toujours pas regardé ce qu'il s'y passait. Il faut dire qu'au final j'étais assez occupé. J'avais refusé toutes les interviews ou que sais-je, ça ne m'intéresser pas. Je sais bien que les candidats à leur sorti vont sans doute tout faire pour resté dans la lumière, mais moi je voulais juste retomber dans l'ombre. Mes paupières se font lourdes et je m'endors sur cette pensée. Quand je me réveille il doit bien être seize heures. Oula, j'ai beaucoup dormi. Je me relève et me dirige vers la cuisine parce que j'ai pas manger depuis au moins douze heures et ça c'est pas possible. J'ai trop envie de manger un macaron, problème j'en ai pas. Super. Il va falloir que je sorte m'en acheté. J'enfile mes chaussures, qu'est ce que je ne ferrais pas pour de la nourriture. Me voilà parti vers la pâtisserie de la capitale. J'achète une boite et je décide de partir vers le parc pour y manger tranquille. Je m'installe à côté de la fontaine. J'entends un mec brailler au loin. On peut décidément pas être tranquille nul part. Je soupire avant de sentir quelqu'un me heurter et je tombe en direction de la fontaine. Je vais le tuer. Je relève la tête pour voir qu'il s'agit de Sullivan. Il a signé son arrêt de mort. Il ose se foutre de ma gueule en plus ? J'attrape sa main et je le tire violemment vers la fontaine avec moi. « Oups je suis vraiment désolé c'était pas intentionnel. » Je lui dis avec une petite voix pour me foutre de sa gueule. Puis d'un coup je me rappelle de mes macarons et je les regarde flotter à la surface. J'ai envie de pleurer. Mes macarons ... Ok il faut pas que je pleure. Saphyr ne pleure pas. Je ravale mes larmes. « T'es vraiment trop bête ! » Ouais je vais me défoulé sur Sullivan c'est mieux. Je ne l'avais pas revu depuis un moment et quand je le vois il bousille mes macarons. « Pour la peine je reviendrais pas au château. » Je passe à la menace maintenant. « Ou alors mon gâteau a intérêt à avoir la taille d'un gâteau de mariage, immense. » Je lui dis en montrant la taille avec mes bras. Puis je reste là dans l'eau en boudant. Je décide quand même de lui envoyé un macaron sur la tête. Pour la peine. Puis je ne bouge pas d'un centimètre, sérieux quoi ? Pourquoi ça m’arrive toujours ce genre de chose. En plus ça m'arrive que quand Sullivan est dans les parages.

Hm … Elle n’a pas l’air particulièrement contente la fée, aussi je tente de reprendre ma main avant qu’elle ne l’attrape, mais c’est déjà trop tard. Je me retrouve entraîné à ses côtés, trempé de la tête aux pieds. PUTAIN, je le savais. Je m’apprête à la frapper gentiment quand mes yeux tombent sur son air tout tristounet, limite au bord des larmes. Non mais ça va je n’ai pas essayé de la noyer non plus, c’est quoi son délire ? Mais je fais rapidement le lien en scrutant les macarons flottant à la surface de la fontaine. J’ai bien envie de me marrer franchement, la voir dans cet état pour de la bouffe c’est vraiment la caricature de la fée, mais je crois que j’enfoncerais considérablement mon cas aussi je me retiens en essayant de m’extirper de l’eau. Sauf que voilà, je retombe comme un crétin en glissant sur le rebord. D’accord, retour de karma, j’ai compris. Et la sentence tombe : la blonde ne reviendra pas au château. HEIN ? « C’est dégueulasse, t’avais promis. On ne revient pas sur une promesse. » Ouais je joue carrément sur ses sentiments là, mais je m’en fous. Pas de pitié pour un tel traitement. Parce qu’elle me fait un chantage encore plus gros que celui de la dernière fois. « Ouais t’as juste envie d’un gâteau plus gros quoi, pas besoin d’inventer une excuse bidon. » Je vois bien qu’elle tente de profiter de moi la fée. Je parviens finalement à sortir de la fontaine avant de pousser le fomme qui s’apprête à me sauter dessus avec un air menaçant plaqué sur le visage. « Si tu continues de me faire chier je vais te découper la cervelle et la bouffer au petit déjeuner comme Hannibal Lecter, t’as pigé ? » Je semble assez convainquant, puisque le gars s’échappe en courant, sauf que mon crâne est heurté par un objet mou. « Vas-y,  pas mes cheveux. » Je grogne comme une bobonne en colère, m’emparant d’un autre macaron de couleur rouge. « Je suis sûr qu’ils sont encore bons franchement, il suffit de les faire sécher au soleil. » Et puis je croque à l’intérieur en grimaçant, affichant la gueule du mec qui savoure un met délicieux. « Hmm. » Je lâche alors que c’est totalement dégueulasse. « Bon t'arrête de faire la gueule sous l'eau, y'a des gens qui nous matent bizarrement. » Je tire un peu sur ses jambes en lui faisant des chatouilles pour la décider à sortir pendant qu'un gamin nous prend en photo. Le con.