Je ne sais pas trop ce qu'il en est de bon binome, enfin mon nouveau binome, avec qui Segen a choisi de s’entraîner mais pour ma part, on s'est mise d'accord avec Lena pour faire cette session ensemble. Je me rends alors dans le bungalow. Je suis la première. Une mauvaise surprise m'y attend. « Euh ... » Je bégaie alors en perdant tous mes repères, l'équilibre, j'en ai besoin, j'ai pas envie de finir la tête à l'envers. Du coup, avec toutes leurs conneries, je perds de ma vitesse sans la gravité, c'est bien con. C'est bien en plus, je parle toute seule. Je ferme un instant les paupières pour reposer mes pupilles constamment agressées par ses murs blancs. C'est un peu de souffrance, pour le coup, je dois dire. Je reste comme une conne un moment qui me semble une éternité. J'entends alors la porte s'ouvrir, il ne peut s'agir que de Lena. « Ça va vraiment pas le faire. » J'annonce à la brunette qui vient de rentrer dans la pièce, je n'arrive pas à avancer, je flotte. J'ai l'impression de voler sans rien maîtriser. C'est réellement chiant. C'est bientôt le mur que je vais me prendre surtout. « Essaie de venir jusqu'à moi Pikachu. » Je lui demande en douceur.

Heure de l’entrainement. Et, j’ai beau être téméraire, je ne suis pas pour autant débile, alors, forcément, j’ai changé de partenaire d’entrainement. Non ce n’est pas mon partenaire, enfin ex-partenaire, ni même le nouveau ou encore Jea. La première fois m’a largement suffit. D’ailleurs, je conserve encore quelques bleus que je dois à ce dernier. C’est qu’être humain rend la régénération plutôt lente et douloureuse. Qu’importe. Aussi, ai-je décidé de m’entrainer avec Raisa le vampire. A vrai dire, je ne pouvais absolument pas dire non. Elle constitue ma meilleure option ici parce qu’elle a un cerveau mort. C’est d’un pratique. Comme ça, je sais que, quoiqu’il arrive, je ne pourrais jamais lui faire du mal. Elle est comme immunisée contre mon don et ca me rassure. Parce que si jamais il se passe un truc incontrôlable, je ne peux me faire mal qu’à moi. Ce qui me fait bien moins peur, étrangement. Soit. Je me dirige vers le bungalow prévu pour le carnage d’un pas plutôt serein jusqu’à ce que j’ouvre la porte, que je perds l’équilibre, que je me sen pousser des ailes, que mes pieds quittent le sol. « C’est une blague » je marmonne alors que le vampire s’insurge également. J’opère un rapide tour d’horizon lorsqu’un léger rire s’échappe d’entre mes lèvres. « Dans les films, humain, c’est comme ça qu’ils représentent le couloir de la mort. L’espèce d’entre-deux avant le paradis, ou l’enfer… je sais pas trop » je me sens obligée de commenter. Notamment, dans Harry Potter, le dernier volet… Bref, je chasse rapidement cette pensée de ma tête en secouant sensiblement la tête. Puis, la voix de Raisa m’interpelle. Je fronce le sourcil en lui jetant un regard dédaigneux. « Laisse moi deux secondes la morte » Et avec tact en prime. Œil pour œil et dent pour dent. Bien que ses canines à elle sont bien plus redoutables que les miennes. Puis, dans les airs, je me mets à activer mes jambes, comme si je marchais… vainement. Les bras aussi, rien à faire. Je m’agace, je me laisse dériver jusqu’à un mur avant de prendre une impulsion et foncer vers elle, m’agrippant à son bras pour freiner… enfin « freiner » disons plutôt que je l’entraine dans ma dérive… « Navrée » je lance, le sourire aux lèvres. « Tu sais quoi, tu pourrais presque m’apprendre à parer tes coups vu qu‘à présent tu as été rétrogradée à: vitesse humaine, et même moins. » je propose l’air léger.

On varie les plaisirs, en tout cas, je suis au moins certaine que Lena ne me fera pas griller le cerveau tout comme Kane qui ne jouera pas avec mon sang, c'est pas possible quoi. Donc je suis plutôt confiante niveau douleur, je vais gérer. Elle me parle de couloir entre la vie et la mort. Je lui lance un regard bizarre. « Tu vois une pièce blanche et tu penses direct à ça ... » Je lui lance avec une légère moue, il faut l'interner, elle. Hein ! « Enfin normalement on est censée avoir les pieds au sol pour avancer vers la lumière blanche. » Je précise alors tout en la voyant galérer. La morte ? Quelle bitch. En même temps il se peut que je l'avais cherché, m'enfin. « Doucement Pika, on se calme. » Je réponds alors d'une voix blanche en braquant mes prunelles sur sa face. J'affiche un petit sourire presque agaçant en attendant qu'elle bouge ses fesses pour venir jusqu'à moi. Aller prends ton temps, on a toute la vie. Je tente de minimiser le moindre de mes gentes pour éviter de finir la tête à l'envers où je ne sais quoi. Je dois dire que je ne suis pas très rassurée quoi. Elle s'accroche à mon bras, en prenant un peu trop ses aises à mon goût. « J'ai aucun coup. » Je lui dis. « J'utilise simplement la vitesse. » J'ajoute. Je tente alors en faire tourner Lena, la tête en bas. « Le sang te monte à la tête ? » Je l'interroge alors, je fais mes petits tests, tranquille.

C’est déstabilisant de dormir dans la forêt, vraiment, Segen ne se sent pas dans la compétition, elle en a même presque oublié qu’ils avaient changés de binômes. C’est pourquoi, lorsqu’elle passe devant le bungalow de la salle à manger pour se prendre à manger avant de se rendre dans la forêt, on lui rappelle gentiment que c’est le jour des entraînements. « Merde. » laisse-t-elle échapper, en faisant la moue, détestant son manque de sérieux pour el coup. « Vous savez où est Raisa ? » Et lorsqu’on lui désigne le bungalow Amphitrite, Segen va donc jusqu’au bungalow avant d’ouvrir la porte, doucement, entendant des voix. « Salut, désolée de vous… woooh. » Ses pieds quittent le sol et elle se sent parfaitement déstabiliser en se rendant compte qu’elle vole. Comme les oiseaux. D’accord. Elle inspire un instant, elle n’arrive pas à se stabiliser. « Mon dieu qu’est-ce qu’il se passe ici ? » finit-elle par demander avant de se rappeler les mots de la chroniqueuse : une salle sans gravité. Au final c’est assez marrant, elle aurait dû ramener une bouteille d’eau pour voir ce que ça fait. Finalement, elle se rappelle de Raisa et Lena, la fille aux fantômes du bateau et elle redresse le regard vers elles. « Je peux m’entraîner avec vous ? » finit-elle par demander en riant un peu, décontenancé par la salle.

J’essaye de mettre à profit cette absence de gravité comme je peux. Effectivement, si c’est le seul moyen d’avoir le dessus sur les vampires, entre autre, autant essayer d’en profiter. Ca peut toujours être utile pour plus tard. Puis, j’affiche un air renfrogné lorsque sa voix s’élève de nouveau pour donner un surnom à ce qui est déjà un surnom. Je ne relève pas. Je crois qu’il est inutile de m’enfoncer dans les méandres de ma condition. La seconde d’après je galère à m’approcher d’elle. Faut dire qu’on est très peu, voire pas du tout, équipé, nous autres humains, pour ce genre d’exercice. Oui, il aurait fallu des ailes, au moins. Soit. Raisa m’explique qu’elle n’a aucun coup à ma plus grande déception que, par ailleurs, je ne cache pas. Je me pince les lèvres, la regardant d’un air: tu sers à rien. Puis, elle m’explique qu’elle utilise uniquement sa vitesse. Je soupire. Dis donc comme c’est utile sachant que cela n’entre absolument pas dans mes attributions. En réalité, face à Raisa, je suis encore plus inoffensive et sans défense que devant n’importe qui. Mon don est inutile contre elle et, quand bien même je ne le contrôle pas, il est ma plus grande et dangereuse protection. Est-ce que je commence à flipper ? Peut être un peu. Ceci dit, elle n’a pas l’air sanguine… Et sans rien comprendre je me retrouve la tête en bas, les pieds vers le plafond. Mon estomac vide ne fait qu’un tour, je réprime un cri et bats presque aussitôt des bras pour retrouver mon Nord. Je braque mes prunelles mécontentes dans les siennes. Son commentaire m’arrache un rire jaune. « C’est pas comme si tu pouvais connaitre ça toi » je me moque avant de lui pincer la joue. Ouais, normalement c’est supposé devenir rose. Après quoi, je n’ai pas le temps de surenchérir que Segen fait irruption. « On est mis sur un pied de presque égalité » je lui réponds lorsqu’elle demande ce qu’il se passe ici. En d’autres termes, la gravité nous a quitté. « Evidemment » j’ajoute une esquisse aux lèvres. « On organise ça comment ? » je demande alors.

Elle me demande de l'aider à parer mes coups, ouais ouais, même si j'avais réellement une technique -ce qui n'est pas le cas- je ne lui donnerais pas le mode d'emploi pour m'éviter, comme cela. Elle croit au père Noel ou semble vivre dans le pays des bisounours, j'hésite. « Mais quel humour ! Quel humour ! » J'ironise alors en poussant un très long soupir qui lui est adressé. Segen entre dans le bungalow, je lui adresse un léger sourire alors que Lena en profite pour échapper à ma surveillance et revenir à sa place originale. Dommage, j'étais contente de voir jusqu'ou elle pouvait tenir, que je puisse me documenter sur sa résistance quoi. J'aperçois la rousse qui galère, elle aussi, surprise par le manque de gravité, je peux comprendre. Elle nous demande si elle peut venir, bien sûr, après tout, c'est ma partenaire, je devrais m’entraîner avec elle plutôt qu'avec Lena, pour nous découvrir, tout simplement, vu que je ne la connais vraiment pas. « L'humaine a tout dit. » Je lance avec un léger rictus en m'amusant avec Lena, que je retourne une nouvelle fois vu son absence de réaction, elle se retrouve une nouvelle fois la tête en bas. « Segen montre nous ce que tu sais faire ! » Je lui demande alors parce que je ne connais pas sa "spécificité" si je puis dire. Par contre Lena, je sais, elle grille les cerveaux, je résume quoi.

« Ca me plaît. » conclut Segen après que Lena et Raisa lui ont répondu avant d’observer la blonde retourner l’humaine une nouvelle fois. Ca ne doit pas être très plaisant. Déjà elle, qui est penchée de côté sans arriver à trouver une position normale, c’est pas trop la joie, mais la tête à l’envers alors… Lorsque Raisa s’adresse à elle, la rousse relève alors son regard et sourit légèrement. « Je ne suis d’aucune utilité dans cette salle. » C’est vrai qu’est ce qu’un pachyderme qui remue des pattes dans tous les sens aurait comme utilité ? Tiens, peut-être qu’un éléphant non, mais une idée lui traverse l’esprit, il doit bien y avoir des animaux qui ne sont pas trop encombré par la gravité. Comme les oiseaux. Et elle se transforme donc en petit oiseau, un rossignol, et garde ses ailes ouvertes pour reprendre une position plus… droite. Finalement stabilisée, Segen se met à battre des ailes pour pouvoir arriver jusqu’aux épaules de Raisa, se posant sur la gauche avant de piailler, fière d’elle. Mais ce n’est pas si agressif n’empêches de se transformer en oiseau. C’est pourquoi, la seconde d’après, elle devient un boomslang vert, sifflant en dardant son regard sur Lena. Ouais, histoire d’impressionner un peu, style je suis un serpent super venimeux attention.