Jeudi, je suis aux anges, je me sens libre comme l’air, fraîche comme une douce brise d’hiver, c’est la forme depuis que Maia et Fauve sont revenues de prison, ces derniers jours sans elles étaient pour moi comme une traversée du désert je me suis sentie seule et abandonnée, je ne pouvais me moquer des autres qu’avec moi-même je devenais folle. Pour fêter nos retrouvailles nous avions décidé de passer la journée ensemble toutes les trois à l’abri des regards et des oreilles indiscrètes. La salle de remise en forme est pour l’instant peu fréquentée par les autres candidats, c’est l’endroit idéal pour joindre l’utile à l’agréable, pouvoir cracher dans le dos des gens tout en entretenant nos corps de déesses. Bref on se rejoint aux alentours de quinze heures dans la salle en question ou l’on retrouve plusieurs machines & équipements permettant de s’entrainer au combat à mains nues, genre des punching balls. « C’est super les filles regardez, je vais pouvoir frapper dedans en imaginant la tête d’Eukleia » Ouais je sais je parle souvent d’elle mais depuis notre altercation au prime la guerre est clairement déclaré. « Vous avez vu la manière dont elle m’a parlé au prime ? Genre elle insinuait que je me tapais tout le monde, c’est complètement faux d’ailleurs, je ne suis pas aussi nympho que toi Fauve. Faudrait que je m’excuse auprès d’elle d’avoir une vie sexuelle peut-être. Je vous jure elle est rongée par la jalousie ça se lit sur son visage ce n’est pas ma faute si personne ne veut la tringler. » Je commence à m’étirer avant de monter sur le tapis de course. « Elle aurait du garder cette insulte pour l’autre tapineuse d’Absinthe, il n’y a que le bus qui ne lui ai pas passé dessus ». Je commence à courir doucement pour ne pas m’essouffler même si c’est très difficile de parler en même temps. « Pendant que vous étiez en prison, je rasais les murs en attendant la mort. La répartition des dortoirs ça n’a rien arrangé, maintenant je n’ai plus d’excuses pour éviter le shemale blond, je suis obligée de le voir tous les jours c’est à pleurer. Yasmine elle n’est pas très bavarde et plutôt étrange comme fille mais pas dérangeante. Théa est une vraie psychopathe, elle a un problème de gestion de la colère, elle tape des crises pour rien parfois, comme si elle avait ses règles toute l’année, ils devraient la mettre sous Xanax. La palme revient quand même à Kimyokis qui brille par son absence et son inutilité. heureusement Judi est là. Je vais venir dormir chez vous, c’est plus possible, je dois quitter le dortoir de l’angoisse. »

Y’a des choses qui m’ont vachement manquées, pendant que j’étais enfermée avec Sullivan. Notamment de voir Cordelia et Maia, toutes les deux, et de cracher sur les gens. Y’a tellement de cas que c’est obligé d’avoir le besoin de cracher sur eux. En plus, ça détend. A défaut de baiser aussi souvent que je le voudrais, j’me console en crachant derrière le dos des gens. Je peux le faire devant aussi, mais après, ça fait des malaises, ce n’est pas franchement chouette comme ambiance. Moi, si j’leur dis pas leurs quatre vérités en face, c’est pour eux, pour les préserver. Je suis pas dégueulasse pour leur casser le moral. Même s’ils le mériteraient parce qu’ils sont tous cons, cf le moment du lac, mais bon. Bref, j’arrive dans la salle de remis en forme avec Cordelia et Maia. Comme je sais pas trop quoi foutre et que cordélia s’est ruée comme une grosse égoïste sur l’unique tapis de course, je monte sur un vélo d’appart. Cordélia commence à cracher sur Euktruc, ça me fait marrer, imaginez sa tête de bébé écrasé avec des coups en plus, ça donnerait rien de beau, franchement. Elle reparle du prime. Honnêtement, j’ai pas tout suivie. « C’est faux, je suis désolée, mais je ne me suis pas encore tapée tout le monde ! Oui bon, ça arrivera, mais pour le moment, je me sens plutôt comme la sainte vierge, je vous jure. » même si c’est carrément pas volontaire, mais bon. « Comme si quelqu’un allait se la taper un jour, faut être un peu pédophile pour vouloir baiser avec elle, avec sa tête de bébé handicapé.. » et encore, je me sens trop gentille avec elle, vraiment. « Absinthe, mon dieu, j’ai jamais vu une fille aussi conne qu’elle ! Non mais vous l’avez vu hier, au prime ! Je suis sûre qu’elle le fait exprès pour pécho, c’est pas possible, sinon ! Si ça marche, je vous jure, je me suicide ici. J’cris à l’injustice si cette morue baise avec quelqu’un. » Et puis, Cordélia raconte ce qui lui est arrivé pendant notre absence. « Faut dire, t’es mal tombée, le dortoir des vampires, en plus, ça craint quand même ! D’ailleurs, je trouve qu’on a pas trop à se plaindre, avec Maia. C’est vrai, entre Bo, Sulli et Tyger, ça va quoi. L’ennui, c’est le reste. Les meufs. Genre, entre Artémis la lesbienne et l’autre abrutie, faut l’entendre, quand elle parle, c’est hallucinant. Y’a Amarok aussi, mais malgré son air d’attardée mentale, je sais pas, je crois que je l’aime bien. C’est peut-être pas de sa faute si elle est attardée aussi. Et puis, avec Absinthe dans le dortoir, finalement, elle parait presque normale, Amarok. Par contre, j’ai l’impression qu’elle me kiffe pas des masses. Enfin ! D’ailleurs, Maia, t’as baisé avec Bo ? J’ai vu des mouvements bizarres, la nuit dernière ! » même si ce serait carrément pas juste qu’elle se fasse Bo sous mon nez, alors que je suis contrainte de dormir avec une fille. « Kimyokis ? Je l’avais oubliée celle-là ! J’ai cru qu’elle avait abandonné le jeu ! »