La nuit avait été courte. Je n'avais plus trop de souvenir de la soirée. J'étais avec Sullivan parce qu'il m'avait fait une omelette et des pâtes. Puis après je me suis mise à dire des trucs gênant alors je me suis mise à boire. Problème, je tiens pas l'alcool. Alors, du coup j'avais finis ivre. Après ça il m'avait prise comme un sac à patate et je me souviens l'avoir entendu dire des mots comme profiter et couper. Autant dire quand me réveillant ce matin j'avais du mal à lui faire confiance, j'étais certaine qu'il avait fait une connerie. Bon j'avais encore tous mes membres donc il m'avait rien coupé, c'est déjà ça. Je me rappelais de rien du tout alors j'avais encore plus la haine. Je continue de ruminer en tournant en rond dans mon coin. Bon de toute façon c'est pas en se plaignent que ça va arranger les choses. Je décide de prendre un livre dans la salle de lecture et de partir vers le lac afin de me calmer les nerfs. Je descendis à grande vitesse les marches et parti vers le lac toujours en ruminant ma colère. J'étais en colère contre Sullivan certes, mais aussi contre moi pour ne pas avoir fait plus attention à ce que je faisais. Il faut que je me remette en mode robot. J'arrive près du lac et ouvre mon livre pour commencer à le lire. Sauf qu'au même moment je vois une tête de vainqueur non loin, Sullivan. « Lui ! » Je m'exclame, il va payer pour ce qu'il a peut-être fait. Je me dirige non loin de lui avant de lui balancer le livre sur la tête. Finalement le livre aura été utile. « En plein dans le mile ! » dis-je avec un sourire en coin. Pour le coup je l'avais pas loupé, mais là il allait devoir affaire à Saphyr pas contente et personne ne veut avoir à faire à Saphyr pas contente. Je croise les bras en le regardant de haut en bas. « Quelque chose à m'avouer ? » Je commence par lui mettre un peu la pression, histoire d'ouvrir les hostilités. Remarque quand j'y pense il n'avait peut-être rien fait. Enfin c'est Sullivan ça m'étonnerait que ce soit le cas. C'est pas comme-ci il avait changé en une soirée, me faite pas rire. Je pars ramasser mon livre, parce que c'était quand même un bon livre il faut pas absuer. Puis je voulais le finir avant de le déchirer en mille morceaux. Je continue de regarder Sullivan attendant sa réponse avec impatiente. Je me retrouve même en train de taper du pied en signe d'impatience.

Là, tout de suite, je me fais chier. C’est pas vraiment nouveau dans ce château, si je comptais toutes les minutes de perdues je crois que ça m’effraierait quand même vachement. Je cherche le Tigre histoire de lui raconter quelques conneries, ou une autre proie à embêter, mais tous les candidats semblent avoir déserté l’endroit. Un comble … Quand je cherche à les éviter ils se regroupent dans l’unique but de m’emmerder, mais quand c’est à mon tour personne ne répond à l’appel. La vie est une garce. Du coup j’attrape mon maillot de bains pour aller m’entraîner dans le lac, même si ça ne sert probablement plus à rien puisque mon cul est désormais assis sur un siège éjectable. M’enfin, si jamais mes admirateurs se mobilisent, il va falloir que je les récompense comme il se doit en bottant le derrière de ces crétins. J’suis pas là pour me la couler douce moi. Je rumine sur mon triste sort, le nez planté dans l’herbe chaude, ne relevant la tête qu’après une agression physique particulièrement désagréable. « PUTAIN. » Qu’est-ce que j’ai fait encore ?! J’observe le livre s’écraser à mes pieds tandis que je glisse mes doigts sur mon front douloureux. Je vais me retrouver avec un œuf de pigeon, merde. Enfin, ça attirera peut-être la sympathie de quelques votants, tous ces coups non mérités. Et puis je la vois enfin, la fée vorace qui sourit avant de croiser les bras sur sa poitrine en me détaillant. Quoi mais, elle est encore bourrée ou quoi ? J’espère que ces trois verres n’ont pas créé chez elle une addiction rapide comme l’éclair et qu’elle n’a pas passé la journée à s’enfiler de la Vodka. Mais finalement, elle me demande un truc un peu bizarre. Comment ça à lui av … oooooh je vois, elle a l’alcool amnésique hein. Eheh, je trouve ça drôlement intéressant tout à coup, parce que visiblement elle se souvient de moi mais pas de la suite de notre conversation dans la cuisine. « Oh ouais c’était vraiment le pied franchement, t’es particulièrement souple pour une meuf qui ressemble à un robot. » Quoi ? Non mais autant en profiter franchement, dites-moi que vous n’auriez pas saisi cette occasion en or. En plus ce que je dis c’est totalement vrai même si j’utilise volontairement des termes qui pourraient porter à confusion. Elle s’était tellement tortillée sur mon épaule qu’elle avait réussi à adopter une position digne des plus grands acrobates. J’esquisse un sourire en me mordant la lèvre. « Et puis quand tu t’es désapée rooh, Demi Moore peut aller se rhabiller. » Si si vous savez, dans le film là … Bref. Je retire mon t-shirt et commence à défaire la braguette de mon pantalon, genre ça me dérange pas de me foutre à poil devant toi pour mettre mon maillot puisqu’on a déjà été intimes.

J'en étais certaine, je ne pouvais pas lui faire confiance. Sullivan m'avait fait une omelette que par profits et on ne joue pas avec la nourriture comme ça, je risque de le prendre très mal. Je n'avais aucun souvenirs de ce qui s'était passé après alors non seulement j'avais honte, mais je doutais encore plus quand Sullivan me répondit. « Oh ouais c’était vraiment le pied franchement, t’es particulièrement souple pour une meuf qui ressemble à un robot. » Je suis censé prendre ça comment ? Il avait fait quoi ? Pourquoi moi ? Et merde. Il y a des jours comme ça où on devrait jamais se lever. Il n'avait peut-être pas beaucoup d'estime de lui même, mais moi j'avais une image à tenir. Je ne voulais pas finir comme lui. Non merci, plutôt mourir. « Et puis quand tu t’es désapée rooh, Demi Moore peut aller se rhabiller. » Je le regarde sans dire un mot, mais je sent la colère montait en moi comme un volcan en éruption. Le voilà qui se déshabille devant moi ! Il est sérieux ? Sérieusement ? Il veut mourir ? Je tiens toujours le livre entre mes mains. Ma colère étant tellement forte je le serre tellement fort que mes ongles font une marque dessus au point de transpercer la couverture. Je continue de le regarder en durcissant les traits de mon visage. « Qu'est-ce que tu fais là ? » finis-je par demander alors qu'il continue à se déshabillé. « Tout le monde n'a pas envie de voir Sullivan à poil. Dans tous les sens du terme d'ailleurs. » Visiblement il n'avait pas l'intention de se rhabillé alors je prends les devants. Je me concentre pour envoyer un éclair sur son maillot de bain afin de le carboniser. « T'as plus besoin de te changer maintenant. » Au moins il allait peut-être m'écouter maintenant parce que j'allais pas le laisser s'en tiré aussi facilement. S'il croyait pouvoir parti sans me rendre des comptes, il s'était totalement trompé. Je me rapprochais de lui toujours mon livre en main, au cas je pourrais toujours l'assommer une nouvelle fois avec. « Est-ce que ... » Ok c'était super gênant de demander ça comme ça. je cherchais les mots juste pour ne pas avoir l'air totalement ridicule. Sauf que je ne les trouvais pas. J'avais juste envie d'attaquer Sullivan et de lui faire sa fête. Il fallait quand même que je reste calme après tout je ne savais pas encore toute l'histoire. « On a couché ensemble ?! » Bon au moins ça avait le mérite d'être clair et je n'allais pas tourner autour du pot pendant trois heures. Je m'étrangle à moitié en prononçant ces mots. Limite si c'était vrai j'allais en pleurer. Je suis pas comme lui moi, je couche pas avec n'importe qui. Enfin voilà parmi toutes les personnes présentes dans ce château il a fallut que ce soit Sullivan, le chaud du cul. Super. J'ai plus qu'à me suicider maintenant. Donnez-moi une corde ou un bidon d'essence que je mette fin à la honte que je ressens. Au passage j'emportais Sullivan avec moi avant qu'il ne répète ça à tout le monde.

Oh bon sang, elle me lance un regard meurtrier qui me glacerait presque d’effroi si je n’étais pas intérieurement en train de jubiler de ma connerie. Visiblement elle mord à l’hameçon, convaincue qu’il s’est passé quelque chose de pas net entre elle et moi. Et si elle l’envisage, c’est que ça a dû lui traverser l’esprit en étant sobre, non ? Parce qu’elle ne s’en inquièterait pas sinon. Ou alors elle a l’habitude de serrer des gars quand elle boit ? Oh la petite cochonne … Bref, ça ne me perturbe pas moi, vous voyez, je commence tranquillement à me foutre à poil, limite en sifflotant, sauf qu’elle fait cramer mon maillot de bains. « EH MAIS … ça vaut cher putain ! » Moi qui pensais ne plus perdre d’autres vêtements dans cette émission, espoir vain. « C’est clair, j’y vais sans rien. C’est ce que tu voulais hein. » Ben ouais, ce n’est pas parce qu’elle transforme mon maillot en cendres que ça va m’empêcher d’aller me baigner. Enfin j’arrête quand même mon strip-tease après avoir baissé ma braguette, reculant un peu le torse tandis qu’elle s’approche drôlement près. Ok, elle veut m’égorger ? M’étriper peut-être ? Je ne peux m’empêcher de rire lorsqu’elle lâche enfin sa question, mais je crois que c’est surtout son air dépeint qui me rend aussi hilare. On dirait qu’elle vient de demander si elle est subitement devenue chauve, ou un truc du genre. « Je te remercie, c’est vachement sympa pour moi de tirer cette tronche en envisageant la chose. » Non mais sérieux, elle devrait plutôt être heureuse d’avoir eu l’honneur d’être touchée par Sullivan quoi. J’hésite en observant le livre détruit entre ses mains, mais je m’amuse bien trop pour cesser ce petit jeu. « T’avais pas la même tête quand tu t’es jetée sur moi comme une sauvage en me roulant une pelle ! » Mytho ? Noooon … Elle m’avait un peu bavé dessus c’est vrai, mais j’pense pas que ça ait été volontaire. « Tu te souviens vraiment pas ? » Je l’interroge d’un air faussement surpris, limite vexé. « Attends, c’était quand même pas ta première fois, si ? » BIM BADABOUM. Ouais je m’éclate un peu trop là peut-être, elle va finir par faire de moi un petit tas de cendres si je continue.

Il jouait avec mes nerfs. Il ne fallait jouer avec mes nerfs. J'aurais du lui préciser quand il m'avait fait l'omelette. Comment il osait jouer avec moi ? Il n'avait honte de rien. Alors que je lui pose une question qui me semble importante cet abruti se met à rire. Aucun pardon ne sera maintenant envisageable. Il m'avait totalement mise en colère. Remarque il était bine le seul à y être arrivé. Personne ne me met en colère je reste toujours calme. Mais lui ... « T’avais pas la même tête quand tu t’es jetée sur moi comme une sauvage en me roulant une pelle ! » Moi ? Non pas possible. Jamais je n'aurais fait ça. Quoique, je ne sais plus quoi penser. Me disait-il la vérité ? Après tout c'est Sullivan. Oui, mais voilà s'il disait vrai, j'allais avoir la honte de ma vie. Je sentais déjà mon visage rougir rien qu'à l'idée. Il me demande si je ne me souviens vraiment de rien. « Évidemment ! » lui dis-je en haussant la voix. Sinon je ne serais pas là en train de faire l'hystérique et avec cette envie urgente de tuer quelqu'un. Et c'est quoi cette tronche de mec vexé qu'il me fait ? « Attends, c’était quand même pas ta première fois, si ? » PARDON ? Je reste silencieuse un moment. Pourquoi il me pose cette question ? Pourquoi il faut qu'il se mêle de mes affaires maintenant. Je détourne le regard. Je n'avais plus envie de lui parler. Puis c'était gênant. « Ça te regarde pas. » que je marmonne. Il n'avait pas à connaitre la réponse en réalité personne n'avait à la connaitre. Je commence à m'éloigner à reculons. Sullivan à l'air si fier de lui que ça aller me faire devenir encore plus dingue. Pourquoi il fallait qu'il soit comme ça ? un coup il était sympa et la seconde d'après le pire des connards. Il ne pouvait pas être seulement le pire des connards. Je le regarde de bas en haut en faisant une tête dégouté. « Pourquoi il faut que tu sois comme ça ? » Je posais la question plus pour moi même que pour lui. Puis je lui tournais le dos pour repartir vers le château. Je n'ai pas envie de rester plus longtemps ici. Je n'ai rien à y faire et pas la peine de me prendre encore la tête avec Sullivan. Je m'étais déjà bien trop pris la tête avec lui. Il fallait que je me calme et que je laisse le temps passer afin de pouvoir mieux gérer mes émotions. En arrivant vers le château, je touche mon visage qui est totalement brulant. Colère et gêne voilà la recette.